LES VIEUX

Jeunes dieux fripés
ils pratiquent le silence
les vieux
dans le bar enfumé de leurs rêves
font profession de mémoire
et c'est dans la rosée de leurs regards
que trempent nos coeurs délicats

les vieux vont et reviennent
traversent nos pas endoloris
de l'épaule à la hanche
ont le trépas allongé
et le sourire
fleuri

lorsqu'ils viennent tout près
les vieux
leurs mots saignent d'azur
sur nos couchants

récifs argentés des échouages
qu'un poil de chat
fait éternuer




 


LA REPOUSSE


Couchée dans le duvet de l'automne
je crie en silence
sous le pluie verte
et sourde
mon corps détrempé
ramollit
et que viennent les mouches
braconner sur les restes
de ma folie

entourez-moi de vos bruits d'ailes
enterrez-moi comme un hasard
jusqu'à la prochaine repousse



CONCLUSION


Copyright © 1998
Huguette Bertrand