The Project Gutenberg eBook of Le Tour du Monde; Croquis Hollandais

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Title: Le Tour du Monde; Croquis Hollandais

Author: Various

Editor: Édouard Charton

Release date: September 14, 2009 [eBook #29985]

Language: French

Credits: Produced by Carlo Traverso, Christine P. Travers and the
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*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK LE TOUR DU MONDE; CROQUIS HOLLANDAIS ***



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LE TOUR DU MONDE

PARIS
IMPRIMERIE FERNAND SCHMIDT
20, rue du Dragon, 20

NOUVELLE SÉRIE—11e ANNÉE 2e SEMESTRE

LE TOUR DU MONDE
JOURNAL
DES VOYAGES ET DES VOYAGEURS

Le Tour du Monde
a été fondé par Édouard Charton
en 1860

PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie
79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79
LONDRES, 18, KING WILLIAM STREET, STRAND
1905

Droits de traduction et de reproduction réservés.

(p. xiii) TABLE DES MATIÈRES

L'ÉTÉ AU KACHMIR
Par Mme F. MICHEL

I. De Paris à Srinagar. — Un guide pratique. — De Bombay à Lahore. — Premiers préparatifs. — En tonga de Rawal-Pindi à Srinagar. — Les Kachmiris et les maîtres du Kachmir. — Retour à la vie nomade. 1

II. La «Vallée heureuse» en dounga. — Bateliers et batelières. — De Baramoula à Srinagar. — La capitale du Kachmir. — Un peu d'économie politique. — En amont de Srinagar. 13

III. Sous la tente. — Les petites vallées du Sud-Est. — Histoires de voleurs et contes de fées. — Les ruines de Martand. — De Brahmanes en Moullas. 25

IV. Le pèlerinage d'Amarnath. — La vallée du Lidar. — Les pèlerins de l'Inde. — Vers les cimes. — La grotte sacrée. — En dholi. — Les Goudjars, pasteurs de buffles. 37

V. Le pèlerinage de l'Haramouk. — Alpinisme funèbre et hydrothérapie religieuse. — Les temples de Vangâth. — Frissons d'automne. — Les adieux à Srinagar. 49

SOUVENIRS DE LA COTE D'IVOIRE
Par le docteur LAMY
Médecin-major des troupes coloniales.

I. Voyage dans la brousse. — En file indienne. — Motéso. — La route dans un ruisseau. — Denguéra. — Kodioso. — Villes et villages abandonnés. — Où est donc Bettié? — Arrivée à Dioubasso. 61

II. Dans le territoire de Mopé. — Coutumes du pays. — La mort d'un prince héritier. — L'épreuve du poison. — De Mopé à Bettié. — Bénie, roi de Bettié, et sa capitale. — Retour à Petit-Alépé. 73

III. Rapports et résultats de la mission. — Valeur économique de la côte d'Ivoire. — Richesse de la flore. — Supériorité de la faune. 85

IV. La fièvre jaune à Grand-Bassam. — Deuils nombreux. — Retour en France. 90

L'ÎLE D'ELBE
Par M. PAUL GRUYER

I. L'île d'Elbe et le «canal» de Piombino. — Deux mots d'histoire. — Débarquement à Porto-Ferraio. — Une ville d'opéra. — La «teste di Napoleone» et le Palais impérial. — La bannière de l'ancien roi de l'île d'Elbe. — Offre à Napoléon III, après Sedan. — La bibliothèque de l'Empereur. — Souvenir de Victor Hugo. Le premier mot du poète. — Un enterrement aux flambeaux. Cagoules noires et cagoules blanches. Dans la paix des limbes. — Les différentes routes de l'île. 97

II. Le golfe de Procchio et la montagne de Jupiter. — Soir tempétueux et morne tristesse. — L'ascension du Monte Giove. — Un village dans les nuées. — L'Ermitage de la Madone et la «Sedia di Napoleone». — Le vieux gardien de l'infini. «Bastia, Signor!». Vision sublime. — La côte orientale de l'île. Capoliveri et Porto-Longone. — La gorge de Monserrat. — Rio 1 Marina et le monde du fer. 109

III. Napoléon, roi de l'île d'Elbe. — Installation aux Mulini. — L'Empereur à la gorge de Monserrat. — San Martino Saint-Cloud. La salle des Pyramides et le plafond aux deux colombes. Le lit de Bertrand. La salle de bain et le miroir de la Vérité. — L'Empereur transporte ses pénates sur le Monte Giove. — Elbe perdue pour la France. — L'ancien Musée de San Martino. Essai de reconstitution par le propriétaire actuel. Le lit de Madame Mère. — Où il faut chercher à Elbe les vraies reliques impériales. «Apollon gardant ses troupeaux.» Éventail et bijoux de la princesse Pauline. Les clefs de Porto-Ferraio. Autographes. La robe de la signorina Squarci. — L'église de l'archiconfrérie du Très-Saint-Sacrement. La «Pieta» de l'Empereur. Les broderies de soie des Mulini. — Le vieil aveugle de Porto-Ferraio. 121

D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE
Par M. VICTOR CHAPOT
membre de l'École française d'Athènes.

I. — Alexandrette et la montée de Beïlan. — Antioche et l'Oronte; excursions à Daphné et à Soueidieh. — La route d'Alep par le Kasr-el-Benat et Dana. — Premier aperçu d'Alep. 133

II. — Ma caravane. — Village d'Yazides. — Nisib. — Première rencontre avec l'Euphrate. — Biredjik. — Souvenirs des Hétéens. — Excursion à Resapha. — Comment atteindre Ras-el-Aïn? Comment le quitter? — Enfin à Orfa! 145

III. — Séjour à Orfa. — Samosate. — Vallée accidentée de l'Euphrate. — Roum-Kaleh et Aïntab. — Court repos à Alep. — Saint-Syméon et l'Alma-Dagh. — Huit jours trappiste! — Conclusion pessimiste. 157

LA FRANCE AUX NOUVELLES-HÉBRIDES
Par M. RAYMOND BEL

À qui les Nouvelles-Hébrides: France, Angleterre ou Australie? Le condominium anglo-français de 1887. — L'œuvre de M. Higginson. — Situation actuelle des îles. — L'influence anglo-australienne. — Les ressources des Nouvelles-Hébrides. — Leur avenir. 169

(p. xiv) LA RUSSIE, RACE COLONISATRICE
Par M. ALBERT THOMAS

I. — Moscou. — Une déception. — Le Kreml, acropole sacrée. — Les églises, les palais: deux époques. 182

II. — Moscou, la ville et les faubourgs. — La bourgeoisie moscovite. — Changement de paysage; Nijni-Novgorod: le Kreml et la ville. 193

III. — La foire de Nijni: marchandises et marchands. — L'œuvre du commerce. — Sur la Volga. — À bord du Sviatoslav. — Une visite à Kazan. — La «sainte mère Volga». 205

IV. — De Samara à Tomsk. — La vie du train. — Les passagers et l'équipage: les soirées. — Dans le steppe: l'effort des hommes. — Les émigrants. 217

V. — Tomsk. — La mêlée des races. — Anciens et nouveaux fonctionnaires. — L'Université de Tomsk. — Le rôle de l'État dans l'œuvre de colonisation. 229

VI. — Heures de retour. — Dans l'Oural. — La Grande-Russie. — Conclusion. 241

LUGANO, LA VILLE DES FRESQUES
Par M. GERSPACH

La petite ville de Lugano; ses charmes; son lac. — Un peu d'histoire et de géographie. — La cathédrale de Saint-Laurent. — L'église Sainte-Marie-des-Anges. — Lugano, la ville des fresques. — L'œuvre du Luini. — Procédés employés pour le transfert des fresques. 253

SHANGHAÏ, LA MÉTROPOLE CHINOISE
Par M. ÉMILE DESCHAMPS

I. — Woo-Sung. — Au débarcadère. — La Concession française. — La Cité chinoise. — Retour à notre concession. — La police municipale et la prison. — La cangue et le bambou. — Les exécutions. — Le corps de volontaires. — Émeutes. — Les conseils municipaux. 265

II. — L'établissement des jésuites de Zi-ka-oueï. — Pharmacie chinoise. — Le camp de Kou-ka-za. — La fumerie d'opium. — Le charnier des enfants trouvés. — Le fournisseur des ombres. — La concession internationale. — Jardin chinois. — Le Bund. — La pagode de Long-hoa. — Fou-tchéou-road. — Statistique. 277

L'ÉDUCATION DES NÈGRES AUX ÉTATS-UNIS
Par M. BARGY

Le problème de la civilisation des nègres. — L'Institut Hampton, en Virginie. — La vie de Booker T. Washington. — L'école professionnelle de Tuskegee, en Alabama. — Conciliateurs et agitateurs. — Le vote des nègres et la casuistique de la Constitution. 289

À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE
Par le Major PERCY MOLESWORTH SYKES
Consul général de S. M. Britannique au Khorassan.

I. — Arrivée à Astrabad. — Ancienne importance de la ville. — Le pays des Turkomans: à travers le steppe et les Collines Noires. — Le Khorassan. — Mechhed: sa mosquée; son commerce. — Le désert de Lout. — Sur la route de Kirman. 301

II. — La province de Kirman. — Géographie: la flore, la faune; l'administration, l'armée. — Histoire: invasions et dévastations. — La ville de Kirman, capitale de la province. — Une saison sur le plateau de Sardou. 313

III. — En Baloutchistan. — Le Makran: la côte du golfe Arabique. — Histoire et géographie du Makran. — Le Sarhad. 325

IV. — Délimitation à la frontière perso-baloutche. — De Kirman à la ville-frontière de Kouak. — La Commission de délimitation. — Question de préséance. — L'œuvre de la Commission. — De Kouak à Kélat. 337

V. — Le Seistan: son histoire. — Le delta du Helmand. — Comparaison du Seistan et de l'Égypte. — Excursions dans le Helmand. — Retour par Yezd à Kirman. 349

AUX RUINES D'ANGKOR
Par M. le Vicomte DE MIRAMON-FARGUES

De Saïgon à Pnôm-penh et à Compong-Chuang. — À la rame sur le Grand-Lac. — Les charrettes cambodgiennes. — Siem-Réap. — Le temple d'Angkor. — Angkor-Tom — Décadence de la civilisation khmer. — Rencontre du second roi du Cambodge. — Oudong-la-Superbe, capitale du père de Norodom. — Le palais de Norodom à Pnôm-penh. — Pourquoi la France ne devrait pas abandonner au Siam le territoire d'Angkor. 361

EN ROUMANIE
Par M. Th. HEBBELYNCK

I. — De Budapest à Petrozeny. — Un mot d'histoire. — La vallée du Jiul. — Les Boyards et les Tziganes. — Le marché de Targu Jiul. — Le monastère de Tismana. 373

II. — Le monastère d'Horezu. — Excursion à Bistritza. — Romnicu et le défilé de la Tour-Rouge. — De Curtea de Arges à Campolung. — Défilé de Dimboviciora. 385

III. — Bucarest, aspect de la ville. — Les mines de sel de Slanic. — Les sources de pétrole de Doftana. — Sinaïa, promenade dans la forêt. — Busteni et le domaine de la Couronne. 397

CROQUIS HOLLANDAIS
Par M. Lud. GEORGES HAMÖN
Photographies de l'auteur.

I. — Une ville hollandaise. — Middelburg. — Les nuages. — Les boerin. — La maison. — L'éclusier. — Le marché. — Le village hollandais. — Zoutelande. — Les bons aubergistes. — Une soirée locale. — Les sabots des petits enfants. — La kermesse. — La piété du Hollandais. 410

II. — Rencontre sur la route. — Le beau cavalier. — Un déjeuner décevant. — Le père Kick. 421

III. — La terre hollandaise. — L'eau. — Les moulins. — La culture. — Les polders. — Les digues. — Origine de la Hollande. — Une nuit à Veere. — Wemeldingen. — Les cinq jeunes filles. — Flirt muet. — Le pochard. — La vie sur l'eau. 423

IV. — Le pêcheur hollandais. — Volendam. — La lessive. — Les marmots. — Les canards. — La pêche au hareng. — Le fils du pêcheur. — Une île singulière: Marken. — Au milieu des eaux. — Les maisons. — Les mœurs. — Les jeunes filles. — Perspective. — La tourbe et les tourbières. — Produit national. — Les (p. xv) tourbières hautes et basses. — Houille locale. 433

ABYDOS
dans les temps anciens et dans les temps modernes
Par M. E. AMELINEAU

Légende d'Osiris. — Histoire d'Abydos à travers les dynasties, à l'époque chrétienne. — Ses monuments et leur spoliation. — Ses habitants actuels et leurs mœurs. 445

VOYAGE DU PRINCE SCIPION BORGHÈSE AUX MONTS CÉLESTES
Par M. JULES BROCHEREL

I. — De Tachkent à Prjevalsk. — La ville de Tachkent. — En tarentass. — Tchimkent. — Aoulié-Ata. — Tokmak. — Les gorges de Bouam. — Le lac Issik-Koul. — Prjevalsk. — Un chef kirghize. 457

II. — La vallée de Tomghent. — Un aoul kirghize. — La traversée du col de Tomghent. — Chevaux alpinistes. — Une vallée déserte. — Le Kizil-tao. — Le Saridjass. — Troupeaux de chevaux. — La vallée de Kachkateur. — En vue du Khan-Tengri. 469

III. — Sur le col de Tuz. — Rencontre d'antilopes. — La vallée d'Inghiltchik. — Le «tchiou mouz». — Un chef kirghize. — Les gorges d'Attiaïlo. — L'aoul d'Oustchiar. — Arrêtés par les rochers. 481

IV. — Vers l'aiguille d'Oustchiar. — L'aoul de Kaënde. — En vue du Khan-Tengri. — Le glacier de Kaënde. — Bloqués par la neige. — Nous songeons au retour. — Dans la vallée de l'Irtach. — Chez le kaltchè. — Cuisine de Kirghize. — Fin des travaux topographiques. — Un enterrement kirghize. 493

V. — L'heure du retour. — La vallée d'Irtach. — Nous retrouvons la douane. — Arrivée à Prjevalsk. — La dispersion. 505

VI. — Les Khirghizes. — L'origine de la race. — Kazaks et Khirghizes. — Le classement des Bourouts. — Le costume khirghize. — La yourte. — Mœurs et coutumes khirghizes. — Mariages khirghizes. — Conclusion. 507

L'ARCHIPEL DES FEROÉ
Par Mlle ANNA SEE

Première escale: Trangisvaag. — Thorshavn, capitale de l'Archipel; le port, la ville. — Un peu d'histoire. — La vie végétative des Feroïens. — La pêche aux dauphins. — La pêche aux baleines. — Excursions diverses à travers l'Archipel. 517

PONDICHÉRY
chef-lieu de l'Inde française
Par M. G. VERSCHUUR

Accès difficile de Pondichéry par mer. — Ville blanche et ville indienne. — Le palais du Gouvernement. — Les hôtels de nos colonies. — Enclaves anglaises. — La population; les enfants. — Architecture et religion. — Commerce. — L'avenir de Pondichéry. — Le marché. — Les écoles. — La fièvre de la politique. 529

UNE PEUPLADE MALGACHE
LES TANALA DE L'IKONGO
Par M. le Lieutenant ARDANT DU PICQ

I. — Géographie et histoire de l'Ikongo. — Les Tanala. — Organisation sociale. Tribu, clan, famille. — Les lois. 541

II. — Religion et superstitions. — Culte des morts. — Devins et sorciers. — Le Sikidy. — La science. — Astrologie. — L'écriture. — L'art. — Le vêtement et la parure. — L'habitation. — La danse. — La musique. — La poésie. 553

LA RÉGION DU BOU HEDMA
(sud tunisien)
Par M. Ch. MAUMENÉ

Le chemin de fer Sfax-Gafsa. — Maharess. — Lella Mazouna. — La forêt de gommiers. — La source des Trois Palmiers. — Le Bou Hedma. — Un groupe mégalithique. — Renseignements indigènes. — L'oued Hadedj et ses sources chaudes. — La plaine des Ouled bou Saad et Sidi haoua el oued. — Bir Saad. — Manoubia. — Khrangat Touninn. — Sakket. — Sened. — Ogla Zagoufta. — La plaine et le village de Mech. — Sidi Abd el-Aziz. 565

DE TOLÈDE À GRENADE
Par Mme JANE DIEULAFOY

I. — L'aspect de la Castille. — Les troupeaux en transhumance. — La Mesta. — Le Tage et ses poètes. — La Cuesta del Carmel. — Le Cristo de la Luz. — La machine hydraulique de Jualino Turriano. — Le Zocodover. — Vieux palais et anciennes synagogues. — Les Juifs de Tolède. — Un souvenir de l'inondation du Tage. 577

II. — Le Taller del Moro et le Salon de la Casa de Mesa. — Les pupilles de l'évêque Siliceo. — Santo Tomé et l'œuvre du Greco. — La mosquée de Tolède et la reine Constance. — Juan Guaz, premier architecte de la Cathédrale. — Ses transformations et adjonctions. — Souvenirs de las Navas. — Le tombeau du cardinal de Mendoza. Isabelle la Catholique est son exécutrice testamentaire. — Ximénès. — Le rite mozarabe. — Alvaro de Luda. — Le porte-bannière d'Isabelle à la bataille de Toro. 589

III. — Entrée d'Isabelle et de Ferdinand, d'après les chroniques. — San Juan de los Reyes. — L'hôpital de Santa Cruz. — Les Sœurs de Saint-Vincent de Paul. — Les portraits fameux de l'Université. — L'ange et la peste. — Sainte-Léocadie. — El Cristo de la Vega. — Le soleil couchant sur les pinacles de San Juan de los Reyes. 601

IV. — Les «cigarrales». — Le pont San Martino et son architecte. — Dévouement conjugal. — L'inscription de l'Hôtel de Ville. — Cordoue, l'Athènes de l'Occident. — Sa mosquée. — Ses fils les plus illustres. — Gonzalve de Cordoue. — Les comptes du Gran Capitan. — Juan de Mena. — Doña Maria de Parèdes. — L'industrie des cuirs repoussés et dorés. 613

(p. 409) TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.—35e LIV. No 35.—2 Septembre 1905.

À LA KERMESSE (page 419).

CROQUIS HOLLANDAIS
Par M. LUD. GEORGES HAMÖN.
Photographies de l'auteur.

CES ANCIENS, POUR LA PLUPART, ONT UNE MAIGREUR DE BON ALOI (page 413).

Tout pays a son caractère particulier, c'est indubitable; or, la Hollande, tant par la forme de son territoire que par le costume de ses paysans, est peut-être la contrée d'Europe actuellement la plus pittoresque.

Fumeurs de pipes, farandoles de kermesses, batellerie lente, ponts gigantesques, moulins bringueballants, calmes contemplations des bourgeois devant les glass beer, déhanchements des boerin portant à la ville les produits des métairies familiales, attelages de chiens guillerets, canaux éternels peuplés de canards, villages proprets, logis coquets, pêcheurs singuliers, cieux capricieux, terres marécageuses,... valent vraiment la peine qu'on se dérange, et l'on ressuscite tout à son aise, sans fermer les yeux, les paysages si caressés par le pinceau de Ruysdaël, et les trognes des buveurs de bière dessinés par les Téniers.

Aller en Hollande, du reste, n'est rien.... On prend le matin un express à la gare du Nord, et le soir on se trouve attablé dans une koffiehuis, parmi le calme profond des pâturages et le son des carillons.

La Belgique étant traversée d'une haleine, ce qui n'est point difficile, vu sa maigre étendue, on descend à Roosendal, gare-frontière, où il est d'usage de reprendre quelque force, et l'on monte dans un train lent, de triste mine, en route pour la Zélande, les îles aux appellations baroques, sillonnées de rigoles, de canaux, de rivières, de ruisseaux, de bateaux, et peuplées de femmes aux bras nus.

Mais que l'on se dise bien ceci: la Hollande, pays d'une platitude désespérante, ne fournit point de sensations violentes, d'enthousiasmes communicatifs, ni de ravissements intérieurs. La Hollande, fief de la quiétude, est un endroit où l'on plonge pour ainsi dire dans la béatitude.

(p. 410) I. — Une ville hollandaise. — Middelburg. — Les nuages. — Les boerin. — La maison. — L'éclusier. — Le marché, — Le village hollandais. — Zoutelande. — Les bons aubergistes. — Une soirée locale. — Les sabots des petits enfants. — La kermesse. — La piété du Hollandais.

Après avoir côtoyé des marécages monotones, des cultures humides, traversé des ponts, le train lent stoppe à Goes, puis à Middelburg, capitale de l'île Walcheren.

Il faisait gris, le matin où j'y parvins. En Hollande, les nuages n'ont pas de clochers pour les arrêter, pas plus que d'arbres, collines ou bergères. Ils arrivent de tous les côtés, blancs, roses, noirs, mauves, oranges ou rouges, selon l'heure et le vent, poussés par le zéphir. Ils dégringolent en averses foudroyantes, puis se sauvent par hordes compactes, essayant de se raccrocher quelque part; mais les moulins qui virent et tournent sans holà, ont l'air de s'en moquer, tels les baigneurs qui plongent dans l'eau quand on les appelle.

Ô nuages hollandais, que de tracas vous m'avez causés!.... Dois-je vous en garder rancune?... Je ne sais, car vous ne manquez pas d'allure, et la Hollande sans nuages serait un désert affreux, et les nuages, l'eau, ont, depuis belle lurette, noué ensemble amitié, pour le grand bien des paysages:

Il faisait donc gris, quand je débarquai à Middelburg.

Middelburg, n'est-ce pas? est un type achevé de ville hollandaise, mi-citadine, mi-paysanne. Avec Goes et Wemildengen, elle est peut-être la plus intéressante de celles où j'ai passé.

 
 

DES «BOERIN» BIEN PRISES EN LEURS JUSTINS MARCHENT EN ROULANT, UN JOUG SUR LES ÉPAULES.

PAR INTERVALLES UNE FEMME SORT AVEC DES SEAUX; ELLE LAVE SA DEMEURE DE HAUT EN BAS (page 418).

C'était le matin. À tout instant, je rencontrais des maraîchers ou maraîchères, les uns en voitures basses, traînées par des petits chevaux poilus, les autres poussant des charrettes chargées de légumes, beurre, œufs ou lait.

Trip, trep, trip, trep.... Cela trottait sans hâte (on ne se presse jamais en Hollande) à petit trot mou, vite arrêté.

Des boerin (jeunes filles), bien prises en leurs justins, les hanches bouffantes de grosses jupes, marchaient en roulant, un joug sur les épaules, offrant à leurs clients le lait ou le beurre périodiques, en des seaux bleus ou verts à couvercles, d'une propreté méticuleuse.

Le type n'est pas très joli, je veux dire pas très fin, car la beauté est extrêmement discutable et l'on voit tous les jours des gens se pâmer devant les chairs de Rubens, lequel, comme on le sait, ne peignit guère que des Flamands obèses.

Ces demoiselles, par contre, n'ont pas de timidité. Plus d'une, arrivant les mains à la ceinture, les épaules agitées d'un mouvement sec, s'arrêtait devant mon regard, se campait d'un air coquet et me faisait signe qu'une pièce de monnaie serait pour elle un excellent bénéfice. Si j'essayais de la croquer à l'improviste, elle poussait un cri de colère, et me tournait le dos avec ostentation.

En d'autres lieux, à Marken par exemple, cet impôt sur l'étranger est devenu presque un droit, voire un abus ridicule....

Middelburg!... ville proprette, aux rues toutes pareilles. Alentour, des canaux où flottent des trains de bois. Deux ou trois moulins colossaux dominent les toits. Quelques vieux monuments de style. Des carillons chanteurs sonnent les heures, s'égrènent tout à coup sur le silence ouaté des voies quasi désertes, presque veuves de boutiques.

On se promène peu, en Hollande; on ne flâne point. On vit chez soi, bien enfermé dans sa maison close, nette, claire et ordonnée. Pas de maisons de rapport à cinq, six ou dix étages. Chaque famille a son logis, son hôtel, où ne pénètrent que des gens connus, dont on est sûr.

(p. 411) Aussi comme on l'aime, ce home, comme on se complaît à l'orner, à le laver, à le peindre, à le gratter! C'est un étalage de soins qui réjouit l'œil, tant on le sent inné dans les mœurs locales.

 
 

EMPLETTES FAMILIALES.

LES MÉNAGÈRES SONT LÀ, ÉGALEMENT CALMES, LENTES, AVEC LEURS GROSSES JUPES (page 413).

Les rues pavées de briques ne recèlent aucune immondice. Les fenêtres garnies de stores ne montrent point de visages curieux se penchant avec grâce ou dédain sur le passant. On ne voit point de ménagères tenant conciliabule à perte de vue sous des portes cochères qui n'existent point, ou à des carrefours fréquentés. Les enfants eux-mêmes sont juste assez bruyants pour indiquer que la ville n'est pas peuplée de spectres.... Seuls, vous dévisagent les espions, miroirs fixés extérieurement aux fenêtres, et sur lesquels la dame du logis, assise confortablement à l'abri de son horrikje, châssis vert en forme de trèfle, contemple durant des heures ce qui luit, marche, flotte ou passe, à la façon des poissons à travers l'eau d'un bocal....

Ah! cette torpeur amicale des logis hollandais, par une après-midi grise de septembre!

Le détective au poing, j'arpentais les moindres ruelles, poussant mon indiscrétion familière partout où je pouvais. J'errais le long des quais sonores, où le rouge des toits se mariait au brun des trains de bois flottants, au roux des arbres pressentant l'automne. Je longeais les berges du grand canal; des jeunes filles y faisaient des signaux aux métayers d'en face, encadrés par l'horizon plat où tournait un moulin.

J'eus tôt fait de connaître par le menu le court dédale des voies, lesquelles ramènent sans cesse à la Place principale, où se dresse l'Hôtel de Ville aux mille ciselures, où se tient le Marché hebdomadaire, et où stoppe le tramway de Flessingue, cité maritime, port de relâche pour les steamers nomades.

Le faubourg qui en prend le chemin conduit à un pont. Ce pont s'ouvre par le milieu, à la façon d'une double trappe, pour laisser passage aux chalands matés. L'opération dure un bon quart d'heure, pendant lequel les rares personnes ayant besoin de passer l'eau ne font entendre aucun murmure d'ennui. L'éclusier, tel un mandataire soucieux de sa responsabilité, s'accoude au garde-fou, silencieux: il attend le bon plaisir du batelier dont le chaland vogue avec la lenteur solennelle des tortues aïeules.

Cet éclusier en vérité formait à lui seul un poème de Hollande. Roux en le décor roux, la pipe vissée aux gencives, il rayonnait d'une philosophie sereine,—la philosophie des corps neutres se mouvant par intervalles, pour un but imprécis. En lui revivaient les générations mortes des Néerlandais éteints, aux gestes (p. 412) mesurés, taciturnes et rêveurs, qui mirent des siècles de patience à opposer leur passivité têtue à la passivité revêche de la mer sournoise.

JEUNE MÉTAYÈRE DE MIDDELBURG.

Voilà bien, en effet, le caractère du Hollandais. Entouré d'eau, luttant contre l'eau, nourri par l'eau, il a pris de l'eau la pesanteur molle, avançant sans bruit, avec sa surface colorée, receleuse de mondes bizarres.

Le visage glabre, rond ou expressif, les cheveux coupés à la mode de Louis XI, la main épaisse, les jambes perdues en un pantalon large, le Hollandais rit peu ou point, ne crie jamais, ne discute pas, semble refléter en son œil sérieux un monde de pensées ou de songeries nébuleuses.

Roux en le décor roux, l'éclusier symboliste fumait sa pipe, insoucieux de la contemplation où me plongeait son image. Quand le bateau fut passé, il tourna une manivelle de fer, et le passage fut rétabli.

Ce coin de ville était encore plus silencieux que le reste. Une mère songeuse promenant son petit garçon emmitouflé d'un châle, formait le seul être humain visible des parages, au bruit cliquetant du haut moulin proche.

Le lendemain était un jeudi, jour de grand marché à Middelburg. Le soleil ne disait pas complètement non à mes supplications, et rosissait les nuages coureurs venus des océans. Je déjeunai rapidement d'œufs et de jambon, je me rafraîchis avec du thé, et je gagnai la Grand'Place, siège des négoces.

Trois ou quatre boutiques volantes, un afflux de métayers ou métayères et de voitures à bâches blanches, indiquaient par là des velléités de business; mais je cherchais partout, en vain, les remous de foule, précurseurs de gestes mercantiles.

En Zélande, il n'y a ni culture ni industrie. Par conséquent, il ne saurait s'étaler, comme chez nous, de ces amas de légumes, d'œufs, fruits ou fleurs, autour desquels se pressent les ménagères.

MIDDELBURG: LE FAUBOURG QUI PREND LE CHEMIN DU MARCHÉ CONDUIT À UN PONT (page 411).

En Zélande, le paysan ne produit guère que du lait, du beurre, de la betterave et de la pomme de terre. Le lait et le beurre sont portés aux clients par les boerin, ainsi que nous l'avons indiqué. La betterave s'en va aux usines par les bateaux.

Le terme de marché, appliqué à la réunion hebdomadaire que je vis là et qui se perpétue, serait donc assez impropre. Sous le prétexte de vendre quelques vagues kilogrammes de beurre, les braves gens viennent à la ville faire leur petit tour hebdomadaire, pour y rencontrer des connaissances, présider à quelques emplettes, fumer des pipes devant l'Hôtel de Ville, et rêver, les mains dans les poches, en une salle de billard, devant un glass beer de haute taille, au bruit sec des billes maniées par des joueurs silencieux.

Quel calme! Ce peuple, nourri de fécules et de graisse, n'a pas de nerfs. Large, lourd, gros sans obésité, ne connaissant point la misère, il rappelle ces bonzes chinois accroupis en des chaises de rotin, qui tournent, yeux béats, les pouces sur leur ventre, en une contemplation ravie, insoucieuse des heures.

(p. 413) Les hommes se groupent à un angle de la Place, afin de se confier leurs impressions sur le cours des bestiaux ou des betteraves, la santé de leurs enfants. En quelques mètres carrés, il y a là une réunion de types à faire frémir d'allégresse les descendants des Téniers, Van Ostade ou Potter, les bons peintres défunts.

UNE MÈRE, SONGEUSE, PROMENAIT SON PETIT GARÇON (page 412).

Des groupes d'Anciens, en culottes courtes, bas chinés et chapeaux marmites, le visage ras, encadré de touffes chenues, reportent l'esprit à des siècles en arrière.

Ces Anciens, pour la plupart, ont une maigreur de bon aloi, contrastant avec l'épaisseur des jeunes, et montrant que la vieillesse attend surtout les individus aux muscles secs.

De cette lourdeur générale, il serait malséant de déduire une intelligence bornée. Le Hollandais est instruit; il lit peu, mais retient beaucoup. Sa bonhomie, ses façons massives ne sont souvent qu'un vêtement: il faudrait, avant de s'y fier, expliquer le sourire imperceptible qui plisse parfois son œil rond et bleu, sa lèvre molle sans rides. Il a ce qu'on appelle le courage contre les choses, composé de bon sens et de calcul. La lutte séculaire entreprise contre la mer et les fleuves dévastateurs, lui a donné une grande persévérance, une patience sans bornes, véritable force d'inertie. Il est actif; mais son activité, peu turbulente, se manifeste par un travail silencieux, soutenu, régulier.

Économe, il reste simple, même dans l'opulence, et ne manifeste sa vanité qu'aux grandes occasions, souscriptions publiques, noces ou kermesses.

Quand le paysan hollandais marie sa fille, par exemple, il donne un repas considérable... Autrefois, les fêtes d'épousailles étaient entrées dans les mœurs à un point tel qu'une loi dut intervenir pour fixer le nombre des violons, la valeur des cadeaux, le prix du couvert.

Par deux ou trois, les métayers stationnent en des entretiens minutieux, prononcés à voix neutre, cependant que la fumée des cigares argente leurs yeux, ou bien, à pas lents, ils vont vers l'estaminet, et continuent leurs confidences, assis le long du mur.

L'estaminet, ou plutôt la salle de billjard, ressemble de loin à nos auberges ou à nos cafés. Tout l'espace est pris par le billard énorme, percé aux quatre angles. Dans un coin, une table ronde, couverte d'un tapis à ramages, avec ce qu'il faut pour écrire, des chaises bien alignées, sont les seuls meubles réservés aux clients sages.

On pourrait donc croire, quand on entre là, pénétrer au domicile d'un particulier qui vous offrira le verre de l'amitié, les coudes sur le bois.

Sur la Place, décidément, il n'y a que des hommes. Où vont donc les femmes?... J'avise un trio de ménagères qui s'éloignent, panier au bras, et je les suis. Elles m'amènent bientôt à une vaste cour, entourée d'un cloître, au milieu duquel un vieil ormeau jette son ombre.

C'est le préau des laren. Elles sont là, également calmes, lentes, minutieuses, avec leurs grosses jupes, leurs tabliers et leurs châles vivement colorés, leurs coiffures blanches, ornées de clinquailles. Les unes ont posé leurs paniers sur des tréteaux préparés, ou sur le sol à côté des feuilles tombées, et attendent avec une patience infinie qu'une acheteuse vienne les débarrasser de leur onctueuse marchandise; les autres stationnent, tournent, errent et stationnent encore, quasi muettes, le regard un peu vague, comme si elles n'étaient pas certaines de fouler une terre ferme.

—Vous voulez du beurre?

(p. 414) —Nous voulons du beurre.

—Vous avez du fromage?

—Nous avons du fromage; voyez sa tendresse.

Ces questions, ces réponses bruissent doucement avec le bruit du vent dans les branches du vieil arbre, et quelques femmes se décrivent posément entre elles la façon dont elles ont fabriqué ce produit délectable avec le lait de tel jour, tiré d'une vache déterminée.

Insignifiantes, mafflues, seraient les dames hollandaises, sans leurs costumes bigarrés, ainsi que celles vêtues à la moderne, qui n'ont ni grâce ni langueur. Avec les atours du pays, elles se détachent ainsi que personnes spéciales sur ce fond archaïque, s'éternisent en des attitudes droites, comme si elles voulaient, toujours et partout, se léguer en peinture.

Leurs bras nus, durcis par la bise, supportent des corbeilles recouvertes de rouge, de bleu ou de jaune; et, comme c'est encore l'été, elles portent sur la tête des chapeaux en forme de pots de fleurs renversés, garnis de pompons.

Dessous l'ormeau aux branches brunes, leurs châles à ramages se découpent fraîchement, penchés vers les paniers ouverts que gardent des boerin dont la jeunesse, comme toutes les jeunesses, ne manque pas de charme, malgré la raideur des corsages collés aux bustes à angles droits.

UNE FAMILLE HOLLANDAISE AU MARCHÉ DE MIDDELBURG.

Leurs pieds peu pressés d'être passés foulent la brique dont est pavé le parvis vieillot, et c'est le seul bruit qui s'élève, tout ouaté, dans le silence général.... Les dames hollandaises, l'on dirait, semblent porter avec elles constamment des secrets précieux qu'il ne leur faut se révéler qu'ensemble, derrière un mur peint en barres sombres et claires, à l'abri des écrans verts dont se parent leurs fenêtres. Leurs prunelles humides reflètent les grands pâturages où paissent les génisses qu'on va traire souvent; leurs fronts étroits, bien serrés dans la dentelle, poursuivent évidemment la chanson biquotidienne du lait s'égouttant goutte à goutte, avec des bulles, dans du lait, et leurs mains ne sauraient se départir de ces gestes de harpiste, dont elles caressent les pis blancs.

Ont-elles la douceur du liquide mammaire?... Ne nous hâtons point de conclure. En Zélande, en Frise ou en Gröningue, il y a des brunes et des blondes, des rousses et des châtain; et si l'abondance des nourritures molles a enduit leurs nerfs d'un fourreau lymphatique, elles ne diffèrent point, sans aucun doute, comme sentiments, des autres descendantes d'Ève.

Et voilà les réflexions inspirées par un grand marché de Middelburg.... Singulier marché en vérité, où l'on marche avec rien, du bout de l'orteil, en des flâneries sempiternelles.

Un septuagénaire, appuyé sur son petit-fils, me sourit bonassement. Lui est le passé, avec son costume d'image flamande; l'enfant est le présent, l'avenir, avec sa casquette étriquée, sa veste carrée. Je fais un signe. Le petit veut arrêter l'aïeul au bord de ce danger qu'est mon instrument ramasseur de figures, mais l'Ancien s'arrête, et prend une pose noble, ainsi qu'un seigneur qui aime qu'on l'admire.

Une trombe d'eau balaie soudain le ciel, les rues, les toits en escaliers. Pendant une heure, elle ruisselle, gicle, éclabousse, ramenant aux salles de billjard les métayers calmes; puis le soleil reluit, et l'on se prépare à regagner le logis.

Les grandes voitures en forme de nacelles, recouvertes de bâches blanches, sortent de tous côtés, se rangent devant les seuils hospitaliers. Les fillettes ravies de leur promenade, les ménagères contentes de (p. 416) leurs achats et de leurs bavardages, les boers satisfaits de leurs flâneries, bien rassasies de bière et de genièvre, y montent tour à tour.

LE MARCHÉ DE MIDDELBURG: CONSIDÉRATIONS SUR LA GROSSEUR DES BETTERAVES.

—Tott werziens!... Goedag! (Au revoir!... Bonjour!)

Les chevaux secouent les oreilles, lèvent des jambes molles et partent trip, trep, trip, trep, tranquillement par les routes étroites, bien pavées, avec le minimum de bruit, vers les écuries....

La ville, un instant mouvementée, reprend sa somnolence familière. Le soleil descend. Les canaux s'irisent de lueurs profondes. Dans le crépuscule venu, des bateaux passent, silencieux, les voiles hautes, avec un léger clapotis. Les moulins sombres paraphent le couchant de signes muets, fuyants comme les minutes. Derrière les stores baissés des logis, des lumières pâles apparaissent. Silence, silence, silence.... Middelburg, ville de Zélande, en l'île Walcheren, disparaît sous la nuit....

Zoutelande, village perdu derrière les dunes, près de la mer. Un grand moulin le signale. Le soir tombe. Le long des chemins rocailleux, bordés de ruisseaux, le vent fait rage, annonçant les flots proches. Au pied même des montagnes de sable, une rue principale, nette comme un vestibule d'hôtel, avec un pavé brun et des maisons claires, peintes et lavées. Une seule auberge, de laquelle je heurte l'huis. Autour du billard, quatre ou cinq hommes en culottes courtes s'agitent gravement. L'hôte: un petit vieillard rond et réjoui; l'hôtesse: une large quadragénaire, à la mine entendue. Elle se carre, les poings aux hanches, et entame en flamand un long discours. Je souris et esquisse un signe de détresse. Au moyen du Lexique exhibé de ma sacoche, je lui donne à comprendre qu'il me faut une chambre et de la nourriture. Elle met un doigt sur son front: «Compris!» et s'en va. Elle revient quelques instants après avec sa fille, également large, et recommence un discours. Je représente à la fille mon truchement, et toutes deux opinent du bonnet, disant: «Compris!» Hélas!... La fille va chercher le père, lequel acquiesce à tout ce que j'indique, rit d'un air bienheureux, et hoche la tête à la façon des bonshommes de porcelaine. Désespéré, j'ouvre la bouche, y plonge l'index, en mastiquant, et je me penche sur une table en fermant les yeux.

Ils joignent les mains, ravis, se regardent. «Comme il est drôle tout de même, cet homme-là!» «Compris, compris», font-ils, attendant peut-être que je mime autre chose; mais je prétends ne pas avoir devant moi des Cafres ou des Berbères, et je m'assois dignement, la langue tirée, preuve évidente que je boirais bien.

DES GROUPES D'ANCIENS EN CULOTTES COURTES, CHAPEAUX MARMITES (page 413).

On m'apporte du lait. Le crépuscule s'appesantit. Espérant qu'on va me griller quelque chose, je sors. Le vent s'engouffre, ébouriffe mes cheveux. Il n'y a personne dehors. Je monte sur la dune: c'est à ne pas tenir debout. La mer déferle contre les pieux plantés le long des grosses pierres destinées à rabattre le sable. Au large, un steamer d'Anvers lutte contre la houle, en fumant obliquement.

Brrr! il fait frais. Je suis bien tenté de chanter la gloire des Zélandais, du haut de mon promontoire; mais le moulin qui tourne en cadence à l'extrémité du village, semble me faire la nique avec ses grands bras fuyants.

Je rentre au «Roode Leeuw, logement en koffiehuis». Les joueurs de billard sont partis. Le patron fume sa pipe auprès du fourneau, tandis que la fille pèle des pommes de terre.

La bourgeoise me donne à examiner son pouce, et me montre la porte d'une pièce voisine. Je me rends à cette invitation péremptoire et je trouve sur une nappe un verre de lait, deux œufs et du fromage... menu frugal des cénobites de la Gaule, au temps des Barbares.

L'estomac creusé par un après-midi de pérégrinations, je réclame bruyamment la suite. Il n'y a pas de suite. La dame me regarde avec consternation, et compose un nouveau discours, auquel je n'entends rien.

—Brood en melk (pain et lait), lief moeder (jolie maman), lui montrai-je sur mon Lexique, d'un geste impératif.

—Begrijpen (Compris)!

Hélas! je dus me réconforter de tartines beurrées, arrosées de bière et de lait.

(p. 417) Quand j'eus apaisé ma fringale, je rejoignis la famille, près du fourneau où ronronnait une bouillotte. La fille pelait toujours ses tubercules, et la mère, le cou penché, se grattait méthodiquement la nuque, tandis que le père, béatement enfoncé dans un fauteuil de bois, soufflait des ronds brumeux de sa pipe robuste.

 
 

UN SEPTUAGÉNAIRE APPUYÉ SUR SON PETIT-FILS ME SOURIT BONASSEMENT (page 414).

ROUX EN LE DÉCOR ROUX, L'ÉCLUSIER FUMAIT SA PIPE (page 411).

Ô soirée hollandaise, en cette auberge bien close, reluisante de propreté, je te vois encore! L'horloge peinte scandait les minutes de son balancier rouge. Les murs tapissés de plaques en faïence à fleurs bleues, donnaient, à la lueur de la lampe, une illusion de marbre encadrant d'un miroir opaque les meubles massifs d'acajou brun.

Pietje (Perrette) est une excellente boerinnetje (jeune fille), et ses parents, de même, sont tout bonasses. Le langage des yeux, très expressif, remplace avantageusement celui des langues, et nous saisissons bientôt les pensées mutuelles que nous cherchons à exprimer.

Ce silence, ce calme, irritent cependant, au bout d'une heure, mes nerfs de Français actif. Le vieux est tellement béat qu'il m'agace, et les grattages de la mère deviennent contagieux. Je profite du moment où la fille a terminé sa sculpture, et je montre le plafond d'un geste énergique.

La mère relève la tête et sourit. C'est son affaire. Elle laisse son tricot, et me conduit à une échelle, derrière la cuisine, dresse son index, et me remet le flambeau, en prononçant un discours compliqué.

—C'est bon, c'est bon, répondis-je, lief moeder, je souhaite une bonne nuit, à toi, à ton époux rond, à ta jeune fille, à toute ta maisonnée!...

Je grimpe à l'échelle et je pénètre dans une manière de grenier où se résume la richesse légumineuse de la famille: à droite, un tas de pommes de terre; à gauche, une pyramide de carottes; devant, un monticule d'oignons; autre part, des pois et des ustensiles; entre deux poutres, enfin, une alcôve de planches brutes recèle une paillasse, deux draps et une couverture.

Je croise les bras, rempli d'indignation....., mais je réfléchis qu'en un village perdu, sous les dunes, en une île, il ne faut pas être difficile, et j'imite Napoléon qui se couchait tout habillé, par crainte des surprises.

(p. 418) Le vent courait sur le toit, raflant les tuiles avec des hans énergiques; mais, rasséréné par la pensée qu'il devrait briser le toit, avant de s'en prendre à moi, je fermai les yeux et sombrai dans le sommeil....

Au matin, un soleil superbe se coula par la lucarne et m'auréola le front. Je m'empressai de descendre et de gagner le chemin, lequel, chose étonnante, retentissait d'un bruit de sabots anormal.

Ce choc de bois sur la pierre me rappelait positivement la cadence des Bretons, aux mêmes heures, en leur vieux bourgs.

—Cela n'est cependant pas possible, me disais-je, que les gars de Guémené ou les filles de Fouesnant aient passé la mer pendant la nuit pour me jouer cette aubade! Ce sont peut-être les Trépassés de mon pays qui veulent me surprendre et m'empêcher de me faire naturaliser Hollandais. Ils n'avaient pourtant rien à craindre à cet égard....

Au bas de l'échelle, les femmes me sourirent; le patron, toujours assis béatement, lança une grosse bouffée en roulant ses yeux bleus.... Le chemin était tout simplement rempli de marmots qui attendaient l'heure de l'école en courant de-ci, de-là.

Étonnants, ces enfants! En d'autres pays, leurs pareils font un vacarme diabolique, crient, trépignent, se poursuivent, jouent au cheval échappé, à la corde, au voleur, au pendu..... Ici, ils trottent. Les garçons, les mains dans les poches, la casquette sur l'oreille, se bousculent mollement. Les filles, vêtues comme les grandes personnes, de jupes bouffantes et de gros châles, sautent en joignant leurs menottes entre elles, courent en faisant pouf pouf, leurs petits pieds perdus dans des sabots géants, leurs minces bras nus découpant une ligne frêle.

Le spectacle était d'une fraîcheur exceptionnelle. Un clair soleil de septembre, une rue pavée, nette comme une nef, des huis (maisons) roses, brunes, blanches aux toits roux, des fillettes vêtues de bleu s'agitant avec une grâce très locale, pouf, pouf.... On regrette vraiment, à certains instants, de ne pouvoir transporter d'un coup de pinceau, sur une toile, la gamme de toutes les nuances dont se compose une scène de ce genre.

Les enfants m'aperçurent et prirent leur vol comme des oiseaux effarouchés, devant mon geste pour les photographier. Je les suivis. Ils rirent, tournèrent des murs, se cachèrent, réapparurent, et j'eus bientôt l'illusion d'être un loup poursuivant des agneaux.

Clic clac, je les saisissais au jugé, au moment où je tombais sur eux, en quelque recoin où ils se cachaient. Les filles joignaient les mains, ainsi que gibier vaincu demandant grâce; les garçons, au contraire, me bravaient.

LE VILLAGE DE ZOUTELANDE.

Ce petit monde, aux vives couleurs, ne tarda pas à me laisser seul dans Zoutelande, pour entrer au parvis scolastique.

Je fis le tour du village. Pas une âme. Portes closes. Fenêtres mystérieuses. Silence. Nul lavoir résonnant de battoirs sonores. Aucune ménagère conversant avec une voisine, ou travaillant dans son courtil. Par intervalles, une femme sort avec des seaux d'eau et un immense balai; elle lave sa demeure du haut en bas, gravement, monte jusqu'au toit pour essuyer les tuiles, et referme sa porte, derrière laquelle on la devine, lavant encore, essuyant toujours, fourbissant sans cesse, grattant et ornant.

On a beaucoup parlé de la propreté hollandaise. Elle n'est pas un mythe. Ce peuple a l'orgueil de la netteté. Vivant au milieu de l'eau, sous un ciel pluvieux, gratifié de vents tourbillonnants, il emploie l'un et l'autre à emporter les immondices, la poussière et le mauvais sort.

(p. 419) La pauvreté, en ces parages, semble inconnue; si elle existe, elle est si propre qu'on ne la voit pas. Chaque famille se lègue, de génération à génération, les meubles massifs autour desquels on coule sans secousse une vie pesante.

LES GRANDES VOITURES EN FORME DE NACELLE, RECOUVERTES DE BÂCHES BLANCHES (page 414).

L'humidité ambiante, le rétrécissement forcé des routes terrestres, le manque d'agriculture, d'industrie, sont pour beaucoup dans ces mœurs. Puis la Hollande est un pays de bourgeois, de bateliers et de courtiers, toutes situations sociales où le confort se trouve d'habitude.

Le moindre métayer vous impose par son vêtement, sa faïence et son huis reluisante. Il donne l'impression d'un homme sûr de lui, de son passé, de son présent, de son avenir, nullement inquiété par un impôt progressif, une politique effarante ou une nervosité de mauvais augure.

Par nature, le Hollandais est réservé et taciturne; par habitude, il aime le travail, les affaires, la vie de famille.

Religieux, il l'est sans excès. Le culte réformé, auquel il appartient, n'invite point aux manifestations dévotieuses, et n'admet aucun luxe d'icônes ou de statuettes, ainsi que l'on en voit en d'autres contrées.

Les temples n'offrent que des murs nus ou blanchis. Il s'y rend le dimanche, pour écouter le prêche. Point de fêtes gracieuses, symboliques ou remémoratives. On va à la kerk (église) parce que cela doit être ainsi, et qu'il faut faire ce qui doit être fait, selon la tradition.

La Bible est un monument national, identifiant la Réforme au patriotisme, sentiment profondément ancré dans le cœur des Néerlandais; et quand Louis XIV, maître d'Utrecht, fit brûler sur la Grande Place tous les exemplaires qu'on en put trouver, il eût pu se vanter sans forfanterie d'avoir livré aux flammes la Hollande intellectuelle de ce temps-là. La liberté de conscience cependant est partout respectée, et ce, depuis des temps immémoriaux. Les sectes religieuses sont innombrables, et toutes vivent en bonne intelligence. Catholiques, protestants, juifs, musulmans, jouissent exactement des mêmes droits et prérogatives.

Les mœurs sont rigides. Jamais, dans les campagnes, on n'entend parler d'aventures passionnelles. Le jeune homme qui a remarqué une jeune fille, s'arrange pour obtenir le mariage, si toutefois les intérêts se conviennent; tout est calme parmi les polders (pâturages), même les sentiments.

Cette réserve disparaît une fois l'an, pour se transformer en orgie, à l'occasion des kermesses.

Pendant les jours qui sont consacrés à ces fêtes nationales, le boer met dehors tout ce qu'il doit réprimer en temps ordinaire, c'est-à-dire les vilains côtés de sa nature; il danse comme un chaland sur une mer démontée, fume comme un steamer d'Anvers, et boit comme le Helder, aux jours d'inondation. Durant trois jours et trois nuits, en certaines villes particulièrement, il ne quitte plus les koffiehuis. Vautré sur les tables, accroupi sur le sol, assommé par l'ivresse, grisé par la musique, il se révèle un être nouveau, de gestes extravagants, de verbe strident; et l'on ne saurait dire vraiment à quoi le comparer, si ce n'est à Bacchus lui-même, en ses grands jours d'expansion. La toile de Rubens, au Louvre, si crue en son réalisme, serait encore symbolique, si un croquis d'observation pouvait être un symbole pour une race épicurienne.

L'orgie, cependant, il faut le reconnaître, varie selon les contrées, et tend de plus en plus à se transformer en fêtes familiales. C'est tant pis pour le pittoresque.

Les kermesses ont pour les jeunes gens une importance d'autant plus grande, qu'elles forment pour eux une rare occasion de s'agiter, de sortir. En ce pays marécageux, où la vraie campagne n'existe point, on ne peut aller, comme chez nous, se promener, le dimanche, le long de chemins verdoyants, parmi des prés fleuris.

De temps à autre, on prend bien le bateau pour aller à Rotterdam ou à Zieriksee, mais ces excursions passagères ne valent pas un jour de hermis, au chef-lieu du district. Là, on se sent chez soi, ou à peu près, et l'on peut à son aise sans crainte d'abandon, absorber les muids de bière noire, manger des crêpes de froment, des oignons, concombres ou citrons confits dans le vinaigre, assaisonnés d'œufs durs....

(p. 420) Quant aux filles à marier, leur émoi est indispensable. Longtemps à l'avance, elles préparent la coiffure aux ailes rondes qui donnera à leurs yeux une importance incisive, le collier de corail, le châle de velours bleu de roi, les plaques d'or qui cercleront leurs fronts, ainsi que des papillons, et tous les petits accessoires de toutes les couleurs qui éblouiront les garçons nonchalants.

Ces bijoux sont l'orgueil de la boerin. Le rêve de chacune est d'en posséder de magnifiques, en or véritable, afin que le vent, les agitant, les fasse bruire finement, ainsi qu'un bourdon de libellule.

À Zoutelande, on raconte qu'une demoiselle de ferme, très belle, mais peu fortunée, par suite de l'avarice paternelle, grillait d'une envie mortelle d'égaler sur ce point ses compagnes de kermesse, afin d'être, comme elles, priée à danser, à rire et à manger des baskets, par les prétendants, qui fuient la pauvreté.

En allant au marché de Middelburg, pour vendre le lait et le beurre de la maison, elle ruminait ce souci obsédant, et se désolait d'être ainsi dédaignée, malgré sa gentillesse.

—Je veux briller, songeait-elle; car je vaux toutes les autres.

Tout en marchant, le torse bien cambré, roulant sous le joug de frêne brun, elle regardait mélancoliquement l'eau des ruisseaux qui reflétaient le soleil, et se disait que si cette eau était du lait, elle aurait promptement de quoi acheter les plus beaux bijoux des orfèvres de Schoonhoven.

Puis elle sourit, s'arrêta, ouvrit ses seaux peints, considéra qu'ils n'étaient pas pleins, y ajouta un peu de cette eau moirée de reflets coureurs, et continua son chemin.

Au lieu de vendre huit litres de lait, elle en vendit ainsi douze chaque jour et mit de côté, en une cachette, le produit de sa ruse.

Elle fit si bien, qu'elle amassa bientôt un pécule honnête, et put faire l'emplette des strikken tant convoitées. Elle ne se tenait pas de joie et ne put résister, au retour de la ville, au désir de mettre à ses tempes les précieuses antennes, pour se regarder dans l'eau.

Hélas! comme elle se penchait pour apercevoir son minois, les boucles, mal assujetties, se détachèrent et churent avec un bruit sec au milieu du courant.

Reneetje, assise sur l'herbe, pleine de rage, de dépit, de chagrin, pleurait toutes les larmes de son corps, quand le vent glissa à son oreille ces mots raisonnables:

«Ce qui vient de l'eau doit retourner à l'eau.»

On ne dit pas si la jeune personne accepta cette consolation.

(À suivre.) Lud. Georges Hamön.

AUSSI COMME ON L'AIME, CE HOME (page 411).

Droits de traduction et de reproduction réservés.

(p. 421) TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.—36e LIV. No 36.—9 Septembre 1905.

LES FILLES DE L'HÔTELIER DE WEMELDINGEN (page 429).

CROQUIS HOLLANDAIS[1]
Par M. LUD. GEORGES HAMÖN.
Photographies de l'auteur.

II. — Rencontre sur la route. — Le beau cavalier. — Un déjeuner décevant. — Le père Kick.

IL SE CAMPE PRÈS DE SON CHEVAL (page 422).

Aussitôt mariée, après les énormes réjouissances de la noce, la boerin remet au tiroir les menus brimborions dont elle était si coquette. L'usage veut en effet qu'elle prenne l'allure grave, sérieuse, des femmes qui n'ont plus de conquête à faire, ayant trouvé compagnon: elles garderont cela pour leurs filles, lorsque celles-ci, à leur tour, selon le perpétuel recommencement, aguicheront les boers.

Et voilà... Depuis longtemps déjà je me promène dans Zoutelande, écoutant la brise me raconter ces joyeux devis, entre deux souffles donnés au grand moulin proche.

Un métayer, dans sa charrette en forme de nacelle, attelée d'un grand cheval hirsute, part pour les champs; bruit soudain dans le silence.

Autre part, je rencontre, à l'orée du village, un couple minuscule, composé d'un petit garçon et d'une petite fille. La petite fille, très goguenarde, très maman, gourmande le petit garçon, d'une voix de basse-taille, et veut le retenir sur le chemin de Westkapelle, où le téméraire Guillaume veut s'engager. Elle le tire de toutes ses forces par un pan de sa veste, et l'on reconnaît en elle la future vronwtje, retenant son époux qui veut s'en aller courir le canal..., souci adorable.

Un galop sonore... Qu'est-ce que c'est?... Un homme aux yeux bleus, dans une figure réjouie, revient des cultures avec ses deux chevaux, sa femme et ses servantes. Il salue, puis saute à terre, de plus en plus réjoui, montre ses bêtes, fort en point, désigne mon instrument, pose une main sur sa poitrine et l'autre aux naseaux des animaux, et donne à entendre que le tableau doit être d'une beauté remarquable.

(p. 422) Avec un sourire, j'exécute trois pas en arrière, deux à droite, un à gauche, murmure une approbation, et lâche le déclic de mon obturateur.

—Atchoum! éternue le cheval numéro un.

Le cavalier, décidément au summum de la satisfaction, me communique des impressions, hélas! incompréhensibles, et repart avec un geste de: «À tout à l'heure, attendez-moi!»

Intrigué, je contemple l'église, nue et triste, le champ verdoyant où l'on enterre les morts sans apparat ni signes funéraires (ce qui vient de la terre doit retourner à la terre, sans plus... la philosophie hollandaise est en ce sens), et je me prépare à grimper sur la dune, quand de nouveau un triple galop résonne: j'aperçois mon cavalier réjoui, amenant trois coursiers nouveaux. Il parle; il descend. Il se campe près de l'un et déclare qu'il me faut continuer mon jeu de massacre.

—Tu abuses! mon cher, réplique-je en dialecte de France.

Et pour m'en débarrasser, je lui tourne la tête vers le large, et je feins de le saisir.

Par trois fois, pour les trois chevaux, je réitérai la farce; puis je reçus une adresse, calligraphiée au crayon, en même temps qu'une démonstration de satisfaction absolue.

—Tot, werziens, tot, tot... (Au revoir, à la prochaine!)

Je montai sur la dune. Les enfants sortis de l'école sabotaient en chœur, plouf, plouf, toc, toc.... Il était nécessaire de les attirer par quelque chose d'insolite. Brandissant ma casquette, je me mis à courir avec des mouvements de bras, le visage tourné vers la mer, comme si j'étais témoin d'un spectacle extraordinaire.

Cette extravagance aiguisa les curiosités. Par tous les sentiers, les marmots se juchèrent, les uns tirant les autres, s'embourbant dans le sable. Je courus à la grève, jusqu'au bord des vagues. Ils me suivirent. Là, je sortis soudain de ma poche une poignée de cents. Ils se ruèrent en avant. Je ramassai le billon. Une partie se sauva, effarée; le reste, composé de filles, se tint en rond, tendant leurs frêles bras nus.

JE RENCONTRE À L'ORÉE DU VILLAGE UN COUPLE MINUSCULE (page 421).

—Houp! criai-je; dansez, devant moi!

L'une entonna une chanson, et les voilà parties, bleues et roses sur le ciel mauve, devant l'horizon glauque, fraîches dans la fraîcheur matinale.

Après cinq minutes de travail, les petiotes m'entourèrent, et je déposai dans les paumes roses les piécettes attendues. Puis elles prirent leur vol comme des bergeronnettes, me rappelant qu'il était l'heure du déjeuner.

Sur la dune, l'hôtesse me cherchait. Les poings aux hanches, elle entama un grand discours en montrant sa bouche, ses dents et son estomac, organes opulents. Je l'accompagnai dans la petite salle aux murs de faïence à fleurs bleues, où une serviette écrue impeccable supportait une série de plats en porcelaine blanche à couvercles, d'un aspect engageant. L'hôte, béat, souffla une abondante fumée de nicotine, et se dandina en m'apportant un glass beer (verre de bière). Solennellement, le palais déjà excité, j'ouvris le premier plat: un bifteck raccorni nageait dans la margarine... J'ouvris le second: des carottes tamisées... J'ouvris le troisième: des pommes de terre bouillies... J'ouvris le quatrième: des hachures de choux fleurant l'essence d'héliotrope blanc.....

L'hôtesse souriait divinement, remplie de fierté. Désolé, j'égouttai le bifteck, et le dévorai en silence, à grand renfort de bière, de lait, d'œufs et de tartines beurrées... Ô cuisine hollandaise! que de tracas tu m'as occasionnés! Tu n'as d'égale, je crois bien, que le pablas espagnol, le jambon allemand ou le couscous arabe.

 
 

LA CAMPAGNE HOLLANDAISE.

ENVIRONS DE WESTKAPELLE: DEUX FEMMES REVIENNENT DU «MOLEN» (page 425).

Comme j'allumais un cigare pour atténuer la tristesse de ce festin misérable, un Ancien entra céans. Cet Ancien, à la vérité, avait un air plus ancien que tous les Anciens que j'eusse encore rencontrés. Il s'assit près du comptoir, se fit servir un important bols, et s'absorba, en face du patron béat, en une somnolence (p. 423) vague, coupée de paroles molles. J'avais sous les yeux une pure toile de Téniers, et j'en savourais la survie. La rendre par des mots, j'en suis incapable. Aucun mot ne saurait traduire le calme profond de ces deux vieux sirotant leur liqueur en fumant, assis, comme pour l'éternité, en des fauteuils de bois à dossiers raides. La bouillotte de cuivre reluisait à côté; le soleil, à travers l'écran vert de la fenêtre, donnant une lumière de vitrail, se réverbérait aux faïences du mur, et l'horloge, avec une sage hâte, poussait de son balancier rouge les minutes, au-dessus de ces macrobites savourant la lenteur de l'heure.

Au bout d'un temps long, court, moyen, qu'importe! le père Kick vida son verre jusqu'au fond, secoua la cendre de son cigare, et sortit. Il monta vers la mer par un sentier clos de barrières vertes, le dos tourné aux tuiles jaunes des toits.

Qu'allait-il faire par là? Nul ne le saura sans doute... Sur la dune, il regarda l'océan, les mains dans ses poches, l'air indifférent; il me montra un steamer dont la fumée courbe striait l'horizon, puis s'absorba à nouveau dans une contemplation muette, singulière.

Et il symbolisait ainsi à merveille, le père Kick, les générations de Néerlandais, îliens tenaces, qui, patiemment, volèrent à la mer la terre actuelle, avançant de siècle en siècle les jalons de pierre ou de bois, les digues énormes et les jetées sans fin, maîtresses de l'embrun.

Dans le regard dont il scrutait l'étendue mouvante, le père Kick semblait dire: «Je te tiens, ma fille, et mes enfants te tiennent!»

III. — La terre hollandaise. — L'eau. — Les moulins. — La culture. — Les polders. — Les digues. — Origine de la Hollande. — Une nuit à Veere. — Wemeldingen. — Les cinq jeunes filles. — Flirt muet. — Le pochard. — La vie sur l'eau.

Une partie de la Hollande, comme l'on sait, est située fort au-dessous du niveau de la mer, et même des rivières, ce qui explique les travaux de toute nature, insignifiants en apparence, colossaux après examen, dont les indigènes ont couvert le pays.

(p. 424) Avant la naissance du Rhin, les Pays-Bas étaient une mer. Un beau jour, les Ardennes, battues en brèche par les lacs emprisonnés dans leur giron, cédèrent sous leur force irrésistible, et s'ouvrirent devant les eaux, projetant leurs parois émiettées à des distances prodigieuses. Le Rhin, nouveau cours d'eau, dessina alors la Néerlande, selon son bon plaisir, avec l'aide de la Meuse et de l'Escaut.

Apportant avec lui des alluvions incessantes, il fit reculer peu à peu l'océan, jusqu'à ce que celui-ci prît sa revanche et trouvât pour l'arrêter une race d'hommes advenus. Le Rhin, affaibli par ses confluents, serait mort parmi les sables, si le génie de ces lutteurs ne lui eût porté aide.

La force d'immobilité de la mer opposée à la force des eaux courantes, la tendance des fleuves à ensabler leurs embouchures, la violence des vents, l'abondance des pluies, des dégels, firent ensuite refluer et déborder les trois fleuves, qui laissèrent peu à peu dans le pays des marais, des lacs, qu'il fallut drainer, écouler, endiguer.

L'histoire des inondations hollandaises, par suite, est longue et lamentable; sans les Hollandais, la Hollande n'existerait pas; sans leur vigilance incessante, elle deviendrait bientôt un désert aquatique.

De Middelburg en Zélande, jusqu'à Amsterdam et Hoorn, la terre, plate à l'infini, est coupée de canaux innombrables, de ponts, de ruisseaux, de marécages et de prairies spongieuses où les animaux enfoncent parfois jusqu'au jarret.

Qu'on imagine un damier invraisemblable, strié en tous sens de routes liquides où se reflètent des nuages incessants, des maisons colorées, en bois souvent, des moulins et des troupeaux.

D'étroits chemins pavés de briques côtoient les grands canaux, et relient les villes et villages.

Peu ou point de labour. Le pâturage suffit presque à nourrir l'habitant de lait onctueux, de fromage et de biftecks.

PAR TOUS LES SENTIERS DES MARMOTS SE JUCHÈRENT (page 422).

L'eau souveraine, l'eau envahissante, l'eau montante ou descendante selon la lune, épanouit à perte de vue ses réseaux flous où voguent sans cesse des barques, des chalands, des vapeurs, des canards.

La prairie, d'un vert tendre, prodigieux, s'étale aux abords, s'en va vers l'horizon gris, semée de toits en forme de pyramides, animée de vaches et de taureaux nonchalants, d'une quiétude sans bornes, humant les brises parfumées de gramens éclos, et promenant leur langue sur le velours des herbes molles.

C'est monotone; et cette monotonie, reposante comme un lavis léger, engendre des impressions de calme serein dont le reflet s'aperçoit partout, dans les êtres et dans les choses.

Les névrosés, ceux dont les chagrins exacerbants, les révoltes bouillonnantes bouleversent le cœur, devraient retrouver, en errant le long de ces mille miroirs sans rides, au milieu de ces tapis naturels illimités, la quiétude première.

Voici quelques croquis. Après une grosse pluie, sur la route de Monnekendam, une huis rouge, entourée d'une ceinture d'arbres rabougris; le chemin déroule son ruban semé de flaques claires, prenant du bleu de ciel. D'autres logis, plus loin; deux moulins virent par saccades, s'arrêtent une seconde, partent, tourbillonnent, s'arrêtent et tournent encore, rompant le grand silence de leur rythme ailé.

Ah! les moulins!.... Leur nombre déroute l'esprit. Jamais on ne pourrait croire qu'il y en a tant. Ils servent à tout: à presser des graines oléagineuses, à battre le chanvre, à scier le bois, à broyer le sable, à pomper l'eau. Le moindre souffle de vent qui passe sur le pays doit payer tribut à l'industrie, stationner un moment, s'enrouler aux mille vergues qui paraphent le ciel de leurs croix impatientes.

Grands, petits, ronds, carrés, il y en a de toutes les tailles, de toutes les formes, depuis l'infime moulin de polder s'agitant désespérément, rageusement, jusqu'à la tour imposante du moulin de péage, aux murs recouverts de liège.

(p. 425) Ces moulins ont une raison d'exister capitale: les digues, les écluses élevées contre les eaux extérieures, fleuves et mer, n'auraient point suffi à rendre la Hollande habitable, si le pays n'eût trouvé encore l'art de se débarrasser des eaux intérieures, formées par les pluies, les crues, les sources ou l'extraction de la tourbe. Manquant de machines, on mit le vent à contribution, et l'on s'en trouva bien.

LE PÈRE KICK SYMBOLISAIT LES GÉNÉRATIONS DES NÉERLANDAIS DÉFUNTS (page 423).

En 1850, on comptait que 30 000 hectares de terre, y compris le fameux lac de Harlem, avaient été ainsi repris à l'océan et rendus à la culture.

La grosse difficulté consistait à maintenir l'équilibre entre les intérêts particuliers de ces polders et les intérêts généraux du système hydraulique auquel le pays doit son existence. La répartition des eaux doit suivre une harmonie, sous peine des plus graves dangers. Mais on y obvia par la création d'écoles d'ingénieurs, où l'on forma la petite armée chargée de défendre le territoire contre son ennemie séculaire. S'il est en effet facile d'ouvrir une écluse, de consolider une digue, d'assécher un marais, il faut beaucoup de science et d'observation pour présider à l'harmonieuse répartition des eaux.

Autre croquis. À Westkapelle, deux femmes reviennent du molen, dont les lucarnes simulent deux gros yeux, au-dessus d'une porte nasale. L'une s'appelle Keetje; elle est mariée à Jocker, le propriétaire du moulin; l'autre est sa belle-sœur, Yande Eserke, dont l'époux s'occupe de culture. Toutes deux s'étonnent que le bateau de Rotterdam n'ait pas encore amené les sacs de grain dont on serait pressé, si l'on devait être pressé de quelque chose....

La culture, quand il y a culture, se résume aux pommes de terre, choux, carottes et betteraves. Peu de blé, froment ou avoine; un peu de chanvre, et c'est tout. Voilà évidemment une des raisons pour lesquelles on ne mange pas de pain, et pourquoi l'on se nourrit de farineux, lait et beurre.

Les champs labourés présentent un aspect boueux, gras, argileux; aux époques pluvieuses, les charrettes y enfoncent jusqu'au moyeu. Cette terre serait impropre aux semis variés de nos contrées plus meubles.

La betterave, en Zélande, se cultive sur une vaste étendue. Quand vient l'automne, on voit de tous côtés des chariots traînés par des chevaux robustes l'amener aux embarcadères par véritables montagnes. Imposantes et magiques, ces montagnes s'élèvent vers le ciel, telles une manne épandue soudainement, triée sans trêve et dénombrée par des groupes peu pressés; et leurs redondances coniques, ventrues ou bossues, semblent encore des symboles pour la race qui les pèse.

Les chalands, seuls transports possibles en ces contrées humides, viennent les prendre, afin de les mener aux usines calmes où la vapeur les transforme.

Sur les canaux aux mille croisements, ces chalands s'en vont. Tout le jour il en passe, et l'on se demande puérilement comment les bateliers peuvent ne jamais se perdre à ces carrefours mouvants qui tous se ressemblent.... Mais le vent, qui les guide, ne les trompe point, et ils parviennent sans tracas aux ports visés, où ils troquent leur cargaison soigneusement empilée contre des florins trébuchants ou des marchandises d'échange.

Les chalands qui glissent, avec les moulins qui tournent, forment la seule animation des paysages trop verts.

Derrière les berges artificielles, élevées pour préserver ceux-ci, leurs mâts ornés de banderoles (p. 426) s'avancent doucement, et cela est très curieux de considérer ces bâtons ou ces voiles, s'en aller ainsi au-dessus des herbes, à la façon de grands cierges noirs.

Par l'eau tremblante du canal,
Tournant leurs coques vers l'aval
Muets, les chalands glissent...
Les nénuphars se plissent,
Des zébrures s'esquissent....

Sur la berge nue, ahuris
Des ânes tirent, rabougris,
D'un pas lent, d'un pas sage,
Dans le vert paysage
Du chemin de halage.

À droite, à gauche, les polders
Indéfinis, forment des mers
Où les seuls signes d'hommes
Sont les grands vols de gnomes
Des moulins agronomes.

Avec leurs bras, presque rageurs,
Ils font la nique aux voyageurs,
Bondissent en cadence,
Retombent en silence,
En un rythme de danse....

Et graves, nonchalants, des bœufs
Guident les vaches autour d'eux,
Allant en robes brunes
Sur les ciels des lagunes
Tondre l'herbe une à une....

Par l'eau tremblante du canal,
Les chalands fondent vers l'aval,
Suivis des sarabandes
De canards qui truandent,
Plongent sous les Hollandes....

La Hollande est le pays où l'on entend le moins de bruit. Tout glisse sur l'eau.

Il y a des bateaux pour chaque espèce de transport; il y en a donc pour les passagers. Ce sont de bons petits vapeurs, munis de cabines et de roofs, qui vont sans secousse à travers les méandres aquatiques.

Quand la traversée est longue, chacun s'établit comme chez soi, fume avec componction, ou continue ses affaires, de façon à ménager l'étoffe dont la vie est faite. On écrit, on mange, on dort. Les femmes cousent, tricotent, se confient des secrets. De tel port à tel autre, il y a pour elles la longueur d'un demi-bas, d'un tablier ou d'un récit intime.

On longe des sites un peu monotones, c'est vrai; mais quel repos, quelle béatitude, dans le silence général, de suivre des yeux la forme des nuages, et de l'oreille le bruissement de l'eau fendue par la proue! C'est la fête des profondeurs, des fluides et des brumes, de la brise, de la lumière et des sillages.

La moindre variété prend un relief singulier, et l'on admire un moulin coquet, une ferme rouge, un bœuf paisible, un garçon penché, remorquant sa barque, aidé de son chien.

WEMELDINGEN: UN MOULIN COLOSSAL DOMINE LES DIGUES (page 428).

Au printemps, les nénuphars, les iris, piquent de blanc la moire glauque des ondes. Au crépuscule, le soleil des beaux soirs y jette toute la somme de ses rayons, et l'on prend l'illusion de voguer sur de l'or, de la pourpre ou du saphir. Si l'on veut voir la Hollande, il faut monter sur les bateaux, de préférence aux chemins de fer. Les traversées, les escales, font pénétrer au cœur même de la terre hollandaise et laissent des impressions qui sont la joie des yeux.

Ce mode de roulage, du reste, répond si bien à la nature du pays, qu'il semble être le seul commode. Le plus grand nombre des services exécutés ailleurs par charrette, se pratiquent ici au moyen de bateaux. Le jardinier conduit sa barque chargée de légumes, de fruits ou de fleurs, de même qu'en France on conduit son âne ou sa voiture.

À Amsterdam, les déménagements se font par eau. Le lait, les fleurs, le bois, etc., viennent de même, et tel canal réunit le marché de l'un, tel canal réunit le marché de l'autre.

Après avoir refoulé, chassé, endigué l'eau, le Hollandais se plaît à la répandre partout, à la guider à travers les tranchées, les fossés; il en fait la clôture de ses champs, de ses prairies, les barrières qui gardent ses troupeaux, sans qu'il ait besoin de chiens ni de bergers.

L'UNE ENTONNA UNE CHANSON (page 422).

(p. 428) Il n'y a d'exception que pour les moutons, quadrupèdes un peu sots, qui se noieraient sans le faire exprès, le nez trop occupé à chercher leur pâture. On en rencontre quelquefois le long des canaux, broutant avec ardeur, gardés par leur propriétaire, vêtu d'une houppelande rousse.

À Wemeldingen, au-dessous de Goes, ce spectacle se retrouve, témoin ce croquis rapide qui me rappelle une de mes plus hollandaises sensations de Hollande: ciel de soir d'un gris léger, canal jaunâtre, chaland lent, moulins raides, polder brun, animaux blancs aux croupes molles, vieil homme contemplatif, silence.... Le chien lui-même, quand une brebis dépasse la limite, n'aboie pas, et se contente de mettre son museau aux pattes de la réfractaire.

Wemeldingen est un bourg vieillot, gardien d'écluses, avancé sur le fleuve. J'y parvins par une matinée pluvieuse où le ciel furibond avait vidé ses cataractes. J'avais quitté Zoutelande pour me rendre à Westkapelle où se trouve la fameuse digue qui n'a d'égale que celle du Helder. Cette digue, longue de plusieurs milliers de mètres, formée de pierres énormes et de pieux solides, représente un travail étonnant, quand l'on songe qu'il n'existe ni carrière ni forêt dans la région. Un moulin colossal la domine, non loin des maisons aux toits rouges. Tout cela n'a pas d'apparence, c'est-à-dire ne frappe pas l'esprit au premier abord: la nature se charge en effet d'atténuer cette preuve d'énergie humaine, en comblant les interstices de gazon; mais la nature ne peut empêcher la mer de déferler sans trêve et de faire songer, quand on se retourne vers la plaine basse, à ce qu'elle a dû abandonner.

De Westkapelle à Veere, la route bien pavée n'est pas démesurée. À Veere, il y a un vieux manoir transformé en hôtel, situé au bord même du flot. Une tour ronde forme le corps du logis et sert de salle commune, au premier étage. De hautes fenêtres à embrasures profondes permettent de suivre la lutte des brumes contre les nuées et des rayons contre les ombres.

Au jour tombant, des couleurs subtiles parent le vide impalpable, au milieu duquel des reflets glissent; puis, quand la nuit est venue, des fanaux dansants luisent, se dessinent, approchent, rougeoient, disparaissent, et l'on n'entend ni bruit de rames, ni frôlement de voiles, ni chanson de gabier, et l'on imagine des vaisseaux-fantômes, guidés par des vieux enfermés, cherchant au fil de l'eau les trésors dont on parle.

À Veere, je pris, le lendemain, le vapeur matinal et je débarquai à Zieriksee, sous une pluie fine, désespérante, une pluie de Hollande, qui se changea bientôt en hallebardes, descendant du firmament par tourbillons indomptés.

Accroupi sous mon caoutchouc, j'essuyai stoïquement la bourrasque, considérant les chariots enfoncés dans les champs marécageux, enlevés par les efforts brusques de reins hippiques, souillés de boue grasse.

Bref, le ciel se rasséréna; j'enfourchai ma machine et je foulai par le pays, l'œil attentif, la moustache au vent.

Je parcourus des kilomètres nombreux, je traversai des ponts à guillotine, des remblais, des pâturages, des cultures, des villages tous pareils, et je parvins à Wemeldingen, au moment où mon estomac criait famine.

Wemeldingen a une rue principale, plantée d'ormes taillés en boule. Guidé par les gestes d'une petite fille, j'arrivai à l'unique logement de l'endroit.

LES MOUTONS BROUTENT AVEC ARDEUR LE LONG DES CANAUX.

(p. 429) L'hôtelier, un grand homme sec, au profil de médaille, me reçut avec aménité. Il prévint sa femme. Celle-ci renonça à me comprendre, et appela ses filles. Cinq jeunes personnes fraîches, rieuses, roses, apparurent et m'entourèrent de leurs bras nus, de leurs coiffes aux ailes rondes. Je saisis une feuille de papier et je dessinai un bœuf, puis un pain, une baratte et divers ingrédients, symboles des nourritures que je désirais absorber. Elles joignirent leurs mains, riant très fort, et parlèrent toutes ensemble en agitant leurs doigts menus, pour m'expliquer des foules de mystères.

 
 

FAMILLE HOLLANDAISE EN VOYAGE.

AH! LES MOULINS; LEUR NOMBRE DÉROUTE L'ESPRIT (page 424).

Je tirai mon Lexique. (Sensation.)

—Lief boerin.... Jolies jeunes filles.

Elles se trémoussèrent. La mère les fit mettre en rang, les compta de l'index, et se frappa le sein.

—C'est moi qui leur ai donné la vie.

—Mes compliments... Ravissantes... J'ai faim!

Elles se précipitèrent. L'une apporta du lait, l'autre du rosbif, une autre du pain, une dernière du fromage. La cinquième, fort jolie, telle Marthe, resta quiète, m'aidant à me retrouver dans le labyrinthe de mes phrases obscurément néerlandaises.

Comme un pacha, je m'attablai, servi par ces houris charmantes, dont la fraîcheur sereine me reposait. Je dévorais des dents les victuailles, et des yeux leurs joues. En vérité, je ne fus jamais l'objet d'attentions pareilles, même chez mes pays, où pourtant les jeunes filles sont aimables.

Quand je fus rassasié, j'allumai une cigarette, et j'entrepris de tirer la bonne aventure à ces jeunesses. Ce fut réjouissant. Penchées sur moi, elles me grisaient, et se grisaient peut-être, d'un fin arôme de linge blanc, de teint frais; tandis que, le sourcil en équerre, telle la sybille de Cumes, je considérais d'un œil profond les lignes de leurs paumes.

Je voulus ensuite savoir leurs âges. Les mains se levèrent; et, comme les marmots qui comptent sur leurs doigts pour faire une addition, elles énumérèrent les printemps dont elles étaient nanties.

Je désirai les entendre chanter une chanson hollandaise. Elles se prirent par la taille, reculèrent, jusqu'au fond de la salle, et marchèrent vers moi en fredonnant un petit air: tra la la.... Puis elle se penchèrent tout à coup en riant aux éclats, et se sauvèrent lestement. Le père, assis entre ses verres et ses plateaux, au comptoir, fumait béatement une vieille pipe, et souriait avec malice.

—Où sont-elles passées?... interrogeai-je en piètre allemand.

—Là-haut, répliqua-t-il, en montrant le plafond.

—Je voudrais bien les portraiturer.

—Attendez-un moment.

Au bas de l'escalier, cinq paires de mules noires ornées de perles, attestaient une fuite précipitée. Malgré mon désir, je n'osai grimper au harem, et je me mis à griller du pétun.

Un quart d'heure s'écoula de la sorte, puis j'entendis derrière la porte des murmures étouffés. J'ouvris. Les trois aînées se tenaient là, parées de leurs plus beaux atours.

—Et les deux autres?

(p. 430) Elles hochèrent la tête, montrèrent leurs coiffures, haussèrent les épaules, et je crus comprendre qu'une affaire de coquetterie les empêchait de descendre.

—Nous voilà, nous, mimèrent-elles.

Je les suivis dans le jardin, où il y avait une barrière verte, garnie de roses trémières, le long d'un petit chemin. Le soleil, par intervalles, déchirait les nuées lourdes qui chevauchaient par hordes au plein du firmament, éclairant d'une lumière soudain jaune le violet des horizons, et les coiffes aux ailes rondes où luisaient des yeux vifs, semblaient devant moi remplir tout l'espace d'un langage minutieux. Les jeunes filles riaient, les mains ballantes. Je les pris tour à tour par le petit doigt et les conduisis à la porte du clos, et je m'accoudai afin de leur débiter en vieux français un compliment subtil, dont elles ne comprirent que le bruit, assez agréable, car il était dit en vers de Ronsard:

«Donc, si vous me croyez, mignonnes,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus fraîche nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse,
Comme à cette fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.»

Puis je fixai le jeu de leur trois minois, gravement satisfaits, et j'allai me promener, après avoir mis l'index sur les papillons d'or qui retenaient leurs cheveux.

Je poussai le long du grand canal. Les écluses, ouvertes à tout instant, laissaient passer des chalands lents, qui hissaient leurs voiles en ciseaux et s'éloignaient, encadrés de vert, devant l'écran du ciel instable. De gros nuages s'enfuyaient toujours. Des chariots, près de là, déversaient des monceaux de betteraves. Un vieil homme gardait des moutons sur la pente des remblais. Du silence toujours,... puis la nuit.

Dans la salle de billard, je me revois ensuite, pris par l'ambiance, assis dans un coin, fumant des cigarettes, ayant en face de moi, assises, tricotant avec un bruit sec, deux de mes jeunes filles. Nous nous sourions par moment, le regard aiguisé par des mondes de choses inexprimables. Je savoure la blancheur de leurs coiffes ajourées, la fraîcheur de leur teint, la souplesse de leurs bras nus se détachant sur le velours des corsages.... Et ce flirt muet, en cette koffiehuis de bourg perdu, parmi la buée des cigares, le choc des billes maniées par des joueurs graves, auprès de glass beer colossaux, de chromos fanées, incite encore l'esprit à se parer d'illusion.

LES CHARIOTS ENFONCÉS DANS LES CHAMPS MARÉCAGEUX SONT ENLEVÉS PAR DE FORTS CHEVAUX (page 425).

Je pense que je suis l'un des boers attablés céans, et que je viens faire ma cour à Reneetje Korstanje, fille de Frans Korstanje, l'hôtelier de Wemeldingen. Reneetje a eu seize ans à la dernière kermesse, et je l'ai remarquée parmi les autres, à cause de ses yeux vert et or, semblables aux nuances des polders. Je l'ai priée à danser, je lui ait fait manger des baskets, et j'ai passé à son petit doigt un anneau d'argent choisi à l'éventaire d'un colporteur. Le lendemain, je suis venu frapper à la fenêtre, et j'ai annoncé mes intentions au père. Les sœurs aînées ont été un peu jalouses, car elles attendent avec impatience l'heure de devenir femmes; mais ce sont de bons cœurs, et elles m'ont souri sans malice, étudiant mes manières pour voir comment un galant se comporte.

Je possède trois bateaux, et je fais campagne entre Goes et les villes des Îles, jusqu'à Rotterdam. Je passe tous les deux ou trois jours à Wemeldingen, et cela sera très commode, car je trouverai pour m'attendre, (p. 431) une jolie ménagère. La noce doit se célébrer dans un mois; on fera une bombance sérieuse; nous aurons des violons, des rubans, du genièvre, du bœuf et de la bière noire.

LA DIGUE DE WESTKAPELLE (page 428).

Reneetje tricote toujours. En Hollande, on ne tricote pas comme en France, du bout des doigts. Les travailleuses ont à la ceinture un étui en bois ciselé; elles y adaptent une aiguille, et la laine se transforme en mailles avec une rapidité déconcertante, accompagnée d'un ronflement continu.... Reneetje tricote. J'esquisse son portrait. Elle s'arrête par moment, pour reposer ses phalanges, et regarde candidement, sans hardiesse ni timidité, le Monsieur français dont la barbe l'impressionne.

L'aînée, une belle blonde, survient, et me fait signe de la suivre. Elle me conduit à une salle, et me montre la table où s'alignent cinq plats de porcelaine à couvercles, du lait, du thé et du beurre.

Je soulève en tremblant ces couvercles trompeurs, et je défaille à l'odeur parfumée qu'exhalent les douceurs confectionnées à mon intention. Mais il faut être brave, car, à tout instant, la porte s'entrouvre, et l'un des cinq minois vient jeter un coup d'œil sur mes opérations. Je me sens environné de regards.... Sûrement qu'aux serrures, à la fenêtre, ils luisent, pour me forcer à avaler ces choses-là. Je cherche à me résigner, mais je suffoque et je me contente de manger le bifteck, la bouillie et le pain, dont le goût est rationnel.

La soirée s'écoule pesamment. Un jeune instituteur, sachant des bribes de français, d'anglais et d'allemand, m'a entretenu de ses projets d'avenir, de sa libre pensée et de sa famille. À onze heures, les clients se lèvent et sortent. Seul, un petit vieux tout rond, dont j'avais remarqué l'entrain au billard, demeure assis, ronflant sereinement.

L'aubergiste le secoue; peine perdue. On lui crie à l'oreille; il ne bouge pas. On le met debout; il ouvre des paupières molles, et manque de s'écrouler. On le dirige vers la porte; mais il fait trois pas et s'étale sur le plancher, comme frappé de mort. Son crâne blanc, orné de mèches jaunes, heurte le parquet brutalement, et il demeure raide, retombé dans le sommeil....

Les cinq boerin s'effraient sincèrement, et joignent les mains. Le père, ennuyé à cause de la police, inonde d'eau le visage pâle du pochard, tandis que la mère me confie des histoires certainement intéressantes, mais dont je ne saisis pas le moindre sens.

Bref, l'hôtelier prend un parti héroïque: il saisit les jambes du vieux, et me montre la tête. Nous le hissons sur le billard, où il continue à dormir avec délices, ainsi qu'en un lit de plume. Dehors, la pluie tombe, tombe, plic, ploc, plac, avec un bruit doux. Un coup bref résonne à la porte. Une voix prononce une demande. On ouvre. Un jeune boer, vêtu du chapeau rond, de la veste aux agrafes de métal, entre. L'aînée des filles (p. 432) se détourne en rougissant. Il regarde son oncle, car c'est le neveu, paraît-il, qui vient ainsi chercher l'ivrogne deux soirs sur trois; il hoche la tête avec commisération, le charge sur ses épaules et s'en va accompagné d'un rai de lumière qui sort de la koffiehuis, s'allonge sur la route, sous les ormes taillés en boule, vers l'ombre, vers l'eau, vers la mer, vers l'inconnu, vers les ténèbres. Et chacun, silencieux, écoute un temps les pas de l'Ange Gardien qui emporte, comme un mort, le vieillard, prochain trépassé.

Le lendemain, après une ample distribution de poignées de main à toute la maisonnée, allégé de quelques florins, je montais sur le premier vapeur de passage, et je voguais sur les canaux serpentins, entre des bordures de moulins, de pâturages et de digues, vers le Noord-Holland.

Ce vapeur, en vérité, avait un air familial à ravir, et je sentis, en mettant le pied sur le roof, que j'allais pouvoir y dormir à ma guise sans crainte d'interruption. Le capitaine, sentencieux et sec, m'invita, pour éviter la brise fraîchissante, à descendre à la cabine. Sa femme, jeune blonde aux yeux bleus, à qui des boucles frisées, un petit tablier rosé donnaient une allure enfantine, y était assise, caressant un chat minuscule. Elle se leva sur un signe de son mari, elle entra dans une exiguë cuisine dissimulée derrière un panneau, apporta des rafraîchissements, et, tandis que la fumée des cigarettes mettait à ses prunelles candides un bleu plus atténué, vaporeux comme l'âme de sa race, je me laissai aller mollement au va-et-vient du bateau.

Sur le soir, au moment où les fanaux s'allumaient, des docks apparurent, ainsi que des ponts, des mâts enchevêtrés; des carillons sonnèrent; glissant comme une libellule au pied de choses géantes, le petit vapeur salua Rotterdam de sa sirène indolente....

(À suivre.) Lud. Georges Hamön.

LES ÉCLUSES OUVERTES.

Droits de traduction et de reproduction réservés.

(p. 433) TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.—37e LIV. No 37.—16 Septembre 1905.

LES PETITS GARÇONS RÔDENT PAR BANDES À GRAND BRUIT DE SABOTS SONORES.... (page 434.)

CROQUIS HOLLANDAIS[2]
Par M. LUD. GEORGES HAMÖN.
Photographies de l'auteur.

IV. — Le pêcheur hollandais. — Volendam. — La lessive. — Les marmots. — Les canards. — La pèche au hareng. — Le fils du pêcheur. — Une île singulière: Marken. — Au milieu des eaux. — Les maisons. — Les mœurs. — Les jeunes filles. — Perspective. — La tourbe et les tourbières. — Produit national. — Les tourbières hautes et basses. — Houille locale.

JEUNE MÈRE À MARKEN.

Quand on veut voir des pêcheurs, ce n'est point en Zélande, malgré le mouvement de Vlissingen, qu'il faut s'attarder. Prendre le bateau, faire escale à Kortgene, à Stavenisse, à Zierikzee, passer Rotterdam, la Haye, Harlem, Amsterdam, et s'en aller tout doucement à Volendam, sur les bords du Zuiderzee, c'est la bonne manière.

Volendam est situé à 16 kilomètres d'Amsterdam, par la route. C'est un rendez-vous de peintres de tous pays, qui se sont emparés de ce petit port, et en ont fait un de leurs fiefs de productions.

Costumes, gens et maisons s'accordent du reste pour flatter un oeil d'artiste, épris de pittoresque.

Les logis, construits à la débandade, le long de la jetée, contournent des lacs, des mers inférieures, des canaux, des mares, des ruisseaux, sur lesquels ils assoient leurs pilotis. Par l'eau grasse, appesantie de détritus, d'excréments, de déchets variés, des canards bruyants, impudents et rapaces, plongent avec délices, voguent et s'ébrouent, à peine dérangés par les pirogues qui mènent au bourg prochain les négociants locaux.

Au delà, l'horizon gris, plat, brumeux, s'orne de moulins aux croix agiles, et de rubans d'argent qui sont des affluents.

Aux jours de lessive, des linges et vêtements multicolores flottent partout, drapent les maisons, ornent les bordures de pieux, se gonflent avec des frissonnements de drapeaux.

(p. 434) Volendam n'est vraiment complet que par un ciel orageux, en un jour de lessive. Tout le monde est dehors. À l'encontre des villes terriennes, où l'on ne sort que par nécessité, on flâne ici avec bonheur, à l'instar de tous les ports de pèche; on mène, entre deux embarquements, la bonne vie quiète, chère aux rentiers solides; on s'assoit en rond; on sabote, les talons veules, ramené par la cloche du magasin des criées sonnant le ralliement.

Vêtu d'un pantalon démesuré, d'une veste, d'un foulard et d'une toque de fourrure, le pêcheur de Volendam a une allure personnelle qu'on ne saurait décrire. Il tient du Russe, du Lapon et du Mongol, et se montre hollandais par les mille détails de ses attitudes, de ses gestes, de ses paroles.

En dehors des moments où il croise dans le golfe, promenant ses filets sur les vagues peu méchantes, ses occupations sont peu variées. Sa lenteur est une habitude. Il flâne, et c'est tout dire. Il n'a point, comme en d'autres contrées, de menus soucis de jardinage, de récolte ou d'industrie, et la femme suffît aux soins ménagers.

Il flâne donc, tout en préparant sans hâte ses appâts ou ses carrelets; il s'accroupit au soleil avec des amis, pour fumer béatement, semblant peser de tout son poids massif sur ces jetées de briques et ces quais de bois posés entièrement sur la mer par des ancêtres disparus.

Il agit pourtant, mais avec calme, et goûte voluptueusement le repos des heures mortes.

Ce croquis le symbolise: «Sur un fond de barques amarrées et de remous onduleux, où se reflètent des nuages coureurs, Frans, étendu à la proue de son bateau, se laisse balancer mollement, ainsi qu'en un berceau, attendant qu'on lui apporte des paniers pour décharger le poisson couleur d'argent qui scintille au fond des cales.... Les mains dans ses poches, la pipe aux lèvres, il est vraiment bien assis, et l'on ne sait pas quand finira cette béatitude».

Quelques marins cependant, en très petit nombre, se montrent plus guillerets, se font envoyer des légumes et des denrées de la ville prochaine, et promènent tranquillement des voitures à bras, chargées de ces choses, pour approvisionner les ménagères....

Les enfants rôdent par bandes, à grand bruit de sabots sonores, mais sans cris, comme en Zélande. Les petites filles sont coiffées du casque en dentelle, à forme de «salade» renversée; les petits garçons, de même que leurs pères, ont la large culotte, la veste étriquée et le bonnet de loutre.

Ici, c'est le régal des yeux. Quand ils s'enfilent par bandes sur les planches des jetées, ou trottent gaillardement, leurs figures rondes épanouies de contentement, on se trouve, ma foi! fort intéressé, et l'on ressent un désir aigu de les emporter avec soi, les marmots de Volendam, pour les montrer au pays, ainsi que bibelots rares.

VOLENDAM, SUR LES BORDS DU ZUIDERZEE, EST LE RENDEZ-VOUS DES PEINTRES DE TOUS LES PAYS.

Il y a des couples ravissants, tout pareils aux personnages de vieux tableaux, qui amènent le sourire, tant ils respirent la bonne humeur, la santé et le calme.

Les femmes s'agitent beaucoup, à Volendam, comparativement aux autres lieux. Elles sont moins claquemurées en leurs logis, et se livrent davantage aux mouvements extérieurs. Les unes lavent leur linge domestique dans l'eau marine, au bord des bateaux rangés par hordes; d'autres les tendent sur les poteaux disponibles, cependant que le vent souffle.

À l'encontre de nos femmes de pêcheurs qui baguenaudent durant des heures, le tricot aux doigts, celles-ci cependant ne sortent que par besoin. Où iraient-elles baguenauder?... De tous les côtés, il n'y a que de l'eau, des mares et des ruisseaux. À part la jetée, les deux routes de Edam et Monnekendam, tout n'est que lagune, cloaque ou marécage.

AVEC LEURS FIGURES RONDES, ÉPANOUIES DE CONTENTEMENT, LES PETITES FILLES DE VOLENDAM FONT PLAISIR À VOIR....

(p. 435) Les canards, parqués par milliers en des enclos de bois, assourdissent de leurs cris saccadés, et la vie locale se concentre sur le môle, où les hommes déambulent autour du bâtiment des criées.

Sont-ce donc là les descendants des fameux marins néerlandais qui remplirent jadis le monde de leurs exploits, lorsqu'ils se déclaraient les balais de la mer, et qu'ils résistaient aux flottes de France et d'Albion?...

Mon Dieu! oui, ce sont eux, et leur apathie apparente cache sans doute une force de résistance étonnante. N'est-ce pas par eux que la Néerlande s'est formée, a grandi, a vécu?... Ce pays plat, humide, manquait de blé, de pierre, de bois; ils lui ont procuré ces choses nécessaires à son existence par l'échange de butins maritimes. Ils ont joui de la mer et de ses richesses et en jouissent, à la façon d'un vaste grenier rempli de réserves.

Selon la nature des poissons qui fréquentent les parages de chaque port, la pèche se divise en plusieurs branches. Le hareng, toutefois, par son abondance et par son renom passé, semble bien être, avec la tourbe et la tulipe, un produit national.

Les Hollandais distinguent trois espèces de harengs: le hareng pec ou caqué (caquer un hareng, c'est l'ouvrir avec un couteau et l'étaler par couches dans des barils sur du sel); le steur haring, pêché sur les côtes d'Angleterre en automne; le pan haring, hareng frais qu'on pêche dans le Zuiderzee, et qui sert de nourriture aux classes pauvres.

Cette dernière catégorie est la plus intéressante, car elle est la grande ressource des pêcheurs de Volendam, des autres ports du littoral, des habitants des îles d'Urk et de Marken.

Le port de Flessingue s'occupa le premier de la pêche au hareng dans les vieux temps passés, aux environs du XIIe siècle. En 1380, un homme de la Zélande, nommé Guillaume Benkelozoon, inventa l'art de préparer et de conserver le hareng dans le sel, donnant ainsi une impulsion considérable à l'industrie locale; cette découverte fut le point de départ du développement de la richesse publique, et permit à la nation batave de payer les énormes impôts nécessités par l'entretien des travaux instaurés contre la mer.

À Hoorn, en 1416, enfin, se fabriqua le premier grand filet, dont l'utilité s'ajouta à celle des salaisons pour développer à l'infini le rendement des flots.

Ces filets, véritables éperviers marins, font songer malgré soi aux milliards de poissons dévorés depuis (p. 436) cinq siècles par les nations voisines, et l'on comprend comment la Hollande, malgré la pauvreté de son sol, a pu devenir un pays riche, solide et serein.

L'emballement pour la pêche au hareng subit alors une progression démesurée. Des historiens en pleurent d'aise et donnent des statistiques merveilleuses, d'après lesquelles il résulterait que la population entière s'occupa de prendre, saler et vendre du hareng.... Des édits intitulaient cette manne le Pérou de la République Batave.... Des primes d'encouragement enfin, fort élevées, étaient données à la Confrérie des Pêcheurs de Hareng, au détriment des autres branches de la pêche. Nul autre que le Hollandais de naissance ne pouvait s'occuper du travail du caquage.... Bref, des règlements minutieux protégeaient de toutes façons cette trop intéressante industrie.

Le hareng néerlandais défia ainsi pendant longtemps les concurrences étrangères, et fit plus pour la grandeur du pays que les meilleurs canons.

Vinrent les guerres de l'Empire. La Grande-Bretagne, toujours à l'affût des bons débouchés commerciaux, proclama la liberté des pêcheries, détruisit le système des primes et porta ainsi, en vendant le hareng moins cher, un coup funeste aux buizen de Hollande.

Immobilisés dans leur opulence, ceux-ci n'eurent point l'esprit de suivre le mouvement, et virent peu à peu s'éteindre leurs débouchés. Les affaires baissèrent même si bien, que le Gouvernement dut à son tour abolir les primes.

Aujourd'hui la pêche au hareng n'a plus d'importance nationale, et si elle est encore pour le pêcheur une source honnête de revenus, elle ne fait plus le sujet des préoccupations générales.

Le vrai pêcheur de hareng passe à terre le moins de temps possible. La mer pour lui est tout, sa fiancée, son épouse, son berceau. Muni de sa bible et de sa pipe, il irait au bout du monde, et découvrirait des terres nouvelles, s'il en existait encore de nouvelles. On parle avec orgueil, à Volendam, d'un patron, Hans Ouderke, à qui on avait dit un jour dans une salle de billard: «Il faut que tu ailles aux Indes». Le brave homme équipa son dogger les jours suivants et y alla.... Une autre fois, il trouva la route de Californie, sans autre indication que sa boussole.

Quand le pêcheur ne rentre pas au logis, on le considère comme perdu, et sa femme peut, après trois années révolues, convoler en nouvelles noces. Autrefois, la loi ordonnait un intervalle de dix années; comme les mœurs en souffraient, on adoucit la convention.

Le fils du pêcheur devient pêcheur. Dès l'âge de quinze ans, il connaît à fond le métier de tirer des bordées, de hisser la voile et d'agiter le gouvernail.

AUX JOURS DE LESSIVE, LES LINGES MULTICOLORES FLOTTENT PARTOUT (page 433).

Très indépendant, très religieux, très attaché à ses coutumes, il suit l'exemple de son père, qui lui-même imita le sien. En mer, il ne boit jamais; à terre, il boit relativement peu, sauf aux jours de kermesse, qui sont de véritables orgies animales. En ces jours, les aubergistes enlèvent les meubles de leurs salles, et ne laissent qu'une table, des chaises et des brocs. Jour et nuit, vautré en une torpeur inquiétante, secoué de crises actives durant lesquelles il danse avec frénésie, le marin s'absorbe un peu trop dans l'ivresse et le sommeil.

Il se marie jeune.

La pêche des côtes comprend la chasse au poisson frais de diverses sortes, et celle du hareng destiné à être fumé. Cette pêche est faite par des barques appelées flibots, analogues à celles de nos sardiniers.

Un flibot ordinaire coûte de trois à cinq mille florins. Il appartient soit à un patron, soit à un armateur. L'équipage reçoit un grand filet et des cordages; il doit se procurer le reste, et pourvoir à son ravitaillement. (p. 437) Les frais de réparation du navire se partagent également: ce qui est au-dessus du klamp, c'est-à-dire hors de l'eau, concerne l'équipage, et la partie submergée l'armateur ou patron..., en vertu de ce principe que la première se détériore par négligence, et que la seconde s'use naturellement. La voilure est payée par le propriétaire.

LES JEUNES FILLES DE VOLENDAM SONT COIFFÉES DU CASQUE EN DENTELLE, À FORME DE «SALADE» RENVERSÉE (page 434).

La pêche au poisson frais ne nécessite que des excursions assez courtes. Aussitôt de retour, les matelots débarquent leur butin et le vendent sur la grève même, aux marchands de la région, ou le portent à la criée, s'il en existe une. Le poisson est ensuite dirigé sur les villes voisines dans des voitures attelées de chiens robustes qui font leur service avec un entrain remarquable. (Cet entrain nous a fait plus d'une fois sourire de la sensiblerie de nos compatriotes qui défendent d'utiliser ces braves toutous.)

La pêche au poisson frais cesse à la fin des beaux jours et fait place à celle du hareng jusqu'en décembre.

Ensuite, c'est le chômage forcé; et, comme le pêcheur est rarement aisé, il s'ensuit des misères profondes que les Autorités sont obligées de secourir.

Le Zuiderzee, comme l'on sait, forme un véritable bassin de la mer du Nord. La masse de ses eaux occupe un espace de 54 lieues carrées, et s'avance sur les provinces de la Frise, de la Gueldre, d'Utrecht et du Noord-Holland, qu'elles divisèrent jadis par de terribles coups de ressac, jetant sur toutes les côtes la mort et la destruction.

Au large, les îles d'Urk et de Marken forment les derniers vestiges des terrains engloutis.

Marken, la plus grande, est située en face de la ville de Monnekendam. En une heure, avec un bon vent, une barque y conduit.

Cette heure met des siècles entre les habitants de l'île et ceux du continent. La différence des costumes et des mœurs est même si grande, à si peu de distance, qu'on a expliqué diversement son origine. Certains soutiennent que les indigènes sont les descendants des Marsatti dont Pline et Tacite font mention. Ils occupaient alors un coin de terre près du lac Flevo. Un raz de marée sépara ce coin de la Grande Terre, à la fin du XIIIe siècle.

La séparation, d'abord, n'avait qu'une largeur insignifiante, un simple pont de bois suffisait à la franchir; mais peu à peu l'embrun mangea d'autres terres, des champs, des polders, et les paysans durent, pour vivre, devenir pêcheurs....

Je pris le bateau pour cette île vers cinq heures du soir, à la jetée de Monnekendam. Deux jeunes garçons vêtus, à la mode de nos Bretons, de culottes bouffantes s'arrêtant aux genoux, de vestes de coutil et de (p. 438) chapeaux ronds, chargeaient de menues denrées. Ces jeunes garçons, à la vérité, se sont institués, avec leur père, patrons passeurs, et font un service quotidien régulier entre l'île et le continent.

Avec une agilité surprenante pour des Hollandais, ils exécutèrent les différentes manœuvres d'appareillage, hissèrent la grande voile brune, assujettirent les cordages; le bateau oscilla, s'inclina vers l'ouest, et s'en alla vers le large.

L'aîné des matelots avait pris la barre, et se tenait droit, considérant la ville qui fuyait, en son décor roux.

Une brume rampait sur l'eau, signe de crépuscule prochain; le carillon du beffroi chantait l'heure en sons clairs, assourdis par le clapotis des vagues fendues par la proue, et ce moment, quasi solennel, avait un je ne sais quoi de mystérieux, comme si nous nous en allions vers une terre inconnue.

Peu à peu, nous ne fûmes plus entourés que d'eau et de brumes. L'un des garçons sifflait une mélodie. Les cordes du mât grinçaient sous la brise fraîchissante..., puis des ombres apparurent, d'abord imprécises: c'étaient des pignons et d'autres mâts sortant de la mer, sans rocher ni dune, comme un radeau très long, à demi submergé, Marken, tout simplement.

Le bateau stoppa le long de la cale et s'amarra. Je sautai à terre. Il y avait là deux ou trois hommes vêtus comme mes pilotes, et des jeunes filles aux longues tresses libres, accoudées à un parapet. Un grand silence enveloppait ce petit port perdu au milieu des étendues mouvantes. Certainement je devais y jeter une note fâcheuse par mon allure peu en harmonie avec ces logis de bois construits sur pilotis, ces personnages particuliers.

Les filles me regardaient. Dans l'ombre du soir venant, leurs yeux aux longs cils, entre les boucles retombantes de leurs cheveux, avaient des profondeurs d'océan; et quand elles inclinaient la tête gravement, à mon passage, je pouvais croire avoir devant moi des déesses nautiques, tant chantées par les bardes. Je me hâtai de déposer mon mince bagage à l'unique logement, et je pris les venelles pavées de briques qui conduisent aux sept bourgades, tertres artificiels, formés d'argile et de tourbe, où se dressent les maisons des habitants.

La mer, comme il arrive souvent, avait inondé, la veille, les maigres pâturages semés de canelets, qui entourent ces tertres, entre les digues, de sorte que je marchais au milieu de l'eau et que les maisons sortaient réellement de l'eau, sans aucun horizon de terre. De grandes herbes, en quelques endroits, abritaient des canards jacassants, frissonnaient sous le vent, augmentant la mélancolie intense de ce paysage.

DEUX PÊCHEURS ACCROUPIS AU SOLEIL, À VOLENDAM (page 434).

J'errai ainsi pendant une heure, jusqu'à la nuit, me remplissant les yeux de ces mille sensations impossibles à rendre, formées d'imprévu, d'inconnu, de colorations nuancées..., salué toujours par ces femmes aux regards profonds, qui parlaient sans parole..., puis je rentrai à l'auberge, où une servante joviale, énorme et bigarrée, me servit un dîner robuste.

Le lendemain, l'eau s'était retirée et je pus observer l'île, puisque c'est une île, sous son aspect général.

Le port est la partie la plus solide de Marken. Construit de toutes pièces avec de la pierre et du bois, il abrite une centaine de bateaux armés pour la pêche.

Les maisons goudronnées couvertes de tuiles, sont construites en planches et posent leurs fondements sur un lit de tourbe. Les intérieurs sont renommés: la propreté la plus minutieuse agrémente les moindres recoins, donne aux faïences peintes un air hospitalier, et pare de reflets pareils aux miroirs les cuivres des bassines. C'est l'orgueil de chaque famille, et je voyais à tout instant des jeunes filles m'appelant du doigt (p. 440) pour admirer la belle ordonnance de leurs logis. Ces signes, accompagnés de sourires, n'étaient, hélas! que des demandes déguisées d'argent, et je dus borner mes visites, sous peine d'y laisser mon pécule.

UNE LESSIVE CONSCIENCIEUSE.

La plupart des maisons n'ont qu'une seule pièce où l'on dort, cuisine et travaille; beaucoup n'ont pas de plafond, et communiquent avec le grenier directement. Quelques-unes non plus n'ont pas de cheminée; devant la fenêtre principale, s'élève une plaque de pierre ou de fer, entourée d'une rangée de briques; une ouverture percée dans le toit laisse passer la fumée qui se répand dans le grenier, sèche les filets et les provisions.

Des plats et des vases en vieille faïence ornent le moindre logis. Ce goût des cristaux, des rideaux et des couvertures de lit à ramages est un trait particulier du caractère hollandais et s'épanouit à Marken, mettant en relief la médiocrité des existences.

Le sol de l'île est une argile assez féconde. Il produit du foin et des joncs dont les habitants exportent une grande quantité. Le foin est vendu et sert en partie à nourrir les quelques vaches locales.

Enfin, comme les puits ne produisent qu'une eau saumâtre, les habitants sont obligés d'user d'eau pluviale pour abreuver leurs bêtes et préparer leurs aliments.

Ils sont du reste fort peu avancés en science économique. Ils vivent de la pêche et passent le reste du temps à des travaux insignifiants, intéressants pour eux seuls. Ils n'ont point de commerce: pommes de terre, légumes, épicerie, tourbe, boisson, tout leur est apporté de Monnekendam, de Hoorn ou d'Amsterdam.

Les habitants de Marken ne se marient qu'entre eux. On raconte qu'autrefois, manquant de femmes, ils armèrent leurs bateaux et firent une razzia de filles du côté de Edam; mais l'histoire ne peut être affirmée.

On se marie d'habitude entre vingt-quatre et vingt-huit ans, en accordant surtout les âges et les inclinations.

IL Y A DES COUPLES D'ENFANTS RAVISSANTS, D'UN TYPE EXPRESSIF.... (page 434).

Les filles, en général, sont lourdes et vulgaires; mais on trouve des adolescentes d'un type expressif qui font oublier les autres par leur grâce demi-sauvage. Elles ne sont point timides et rient volontiers.

Dans mes promenades, je fus plus d'une fois entouré de leurs personnes bigarrées; elles m'acculaient à quelque paroi, me frôlaient de leurs boucles en étendant les bras pour me retenir, et me murmuraient des questions sans doute saugrenues, car elles montraient leurs dents, pleines de ravissement. Je leur répondais en anglais, en allemand, en arabe, et je pinçais leurs coudes. Ayant pris une fois le menton d'une jolie fille, deux autres étonnées crièrent et ameutèrent des mères de famille. Je l'embrassai rapidement, par surprise. Jamais je n'ai entendu pareils glapissements. Elles m'entouraient, brandissaient leurs bras nus, les mèches au vent, la jupe gonflée, et prenaient sans doute le ciel à témoin de ma témérité. L'embrassée, surtout, roulait des pupilles fulgurantes: elle devait demander au Seigneur un châtiment exemplaire, un éclat de foudre peut-être, ou un enlizement.

Je montai en conséquence sur un baril et je les haranguai:

—Femmes de Marken, criai-je, je suis venu céans vous demander l'hospitalité. Ma qualité d'étranger me donne donc le droit de goûter à vos fruits et surtout aux pêches de vos joues.... Je réclame le silence et vous promets de vous faire des cadeaux.... Zim boum boum!

—Zim boum boum, répétèrent les jeunesses enthousiasmées, sans comprendre un seul mot.

Comme elles m'empêchaient toujours de passer, je crus comprendre qu'elles attendaient le Droit de Passage. Je brandis mon détective, à la façon d'un tomahaw, je poussai un cri et je sautai sur la digue. Là, je braquai l'instrument et la foule se sauva comme harengs poursuivis par les buizen, laissant mes trois jeunes personnes à ma volonté, figées en des poses raides.

LES FEMMES DE VOLENDAM SONT MOINS CLAQUEMURÉES EN LEUR LOGIS... (page 434).

(p. 441) —Je vois, jeunes filles, continuai-je (quel délice de pouvoir parler sans se faire comprendre!!!), que mes offres généreuses ont été reçues avec honneur. Tournez donc l'œil vers moi, et me baillez des sourires.

Quand j'eus remué des stuivers en ma poche, elles dressèrent l'oreille, et m'accompagnèrent au soleil où je fixai pour l'avenir leurs traits singuliers. Après quoi, je mis une poignée de cents dans leurs mains, et elles s'éclipsèrent enchantées.

Les petites filles sont parfois charmantes. Lorsqu'elles vont à l'école avec les garçons, déroulant leur théorie multicolore sur le vert des polders, bras dessus, bras dessous, on se sent rempli de plaisir, ainsi que devant un tableau plein de fraîches couleurs et de visages gracieux. Certaines, au lieu de jupes, portent les larges culottes de leurs frères, ce qui leur donne une allure baroque.

Les jours de noces, de fiançailles ou de kermesse, c'est une débauche de couleurs dont rien n'approche. Toute la gamme des boîtes d'aquarelle s'épanouit sur les robes, les bonnets brodés, et l'on cligne des yeux sans savoir où les reposer.

Mais ces jours sont l'exception. D'habitude, l'île est assez morne, et la vie s'y écoule en de menus travaux, toujours pareils.

Les hommes pêchent ou bien halent des bachots remplis de provisions ou de tourbe, réparent des filets, repeignent leurs murs; les femmes nettoient les logis, lavent le linge, promènent leurs marmots, aident au déchargement des bateaux.

Le long des canaux, on les voit souvent se promener gravement, assises en des barques, d'où elles sortent pour soulever les ponts à chevilles qui barrent le courant aux nombreux carrefours.

En hiver, la moitié de l'île est submergée, et c'est en bateau que les habitants communiquent entre eux, abordent l'église, l'école, le cimetière, le tertre le plus élevé de l'île.

On se demande à cet égard pourquoi les digues sont si basses; en les élevant, on éviterait ces fâcheuses inondations. Mais les hommes compétents déclarent que le terrain, peu solide, ne supporterait pas un poids plus considérable.

L'habitude est une seconde nature. Dire aux gens de Marken qu'ils sont mal installés serait peine perdue: ils s'y trouvent bien, et c'est tant mieux.

Sous l'afflux des touristes qui, depuis trois ans, envahissent leurs bourgades, en été, ils commencent même à se considérer comme des curiosités extraordinaires et poursuivent peut-être le rêve chimérique d'être entretenus, nourris et blanchis par les deniers des étrangers. Ils vendent déjà leurs costumes et ne tarderont pas à les remplacer par des chapeaux et des pantalons modernes...

L'île de Marken, après tout, conservera toujours sa situation peu encombrante, par rapport au continent, ses maisons assises dans l'eau salée, ses venelles pavées s'en allant sous la brume vers la brume, son tertre nourri de morts et ses quatre animaux à cornes, vautrés dans des pâturages spongieux... à moins que, par un jour pareil à celui où la mer en colère dévora la Grande Terre, elle ne sombre à son tour au milieu d'une bourrasque par mille mètres au fond du Zuiderzee.

(p. 442) Cette fin, en somme, serait pour un lieu exilé du Passé parmi les Modernes une conclusion naturelle et convenable; et l'on aurait enfin, peut-être, l'explication de cette attirance singulière que renferment les yeux des filles de Marken, le soir, quand elles inclinent la tête en levant le doigt, ainsi que les fantômes d'un monde terminé, sortis un moment de leurs tombeaux pour venir vous saluer....

Le Hollandais, incontestablement, est moins imaginatif que le Français. Réaliste dans le sens du mot, il évalue et ne rêve point. Aussi, dans la tourbe qu'il extrait journellement de l'eau, il ne se dit point qu'il relève les restes de ses parents et amis, afin de leur reprendre la chaleur qu'ils avaient de leur vivant; il voit là un combustible intéressant; il s'en sert et il a raison, de même qu'à rencontre de notre sensiblerie parfois déraisonnable, il utilise ses chiens à de pratiques charrois.

Parler de la Hollande sans parler de la tourbe, serait enlever au pays l'un de ses caractères les plus curieux.

Géologiquement, le sol est assez pauvre; il ne contient ni houille, ni fer, ni minerai d'autre sorte. Les forêts sont peu nombreuses et l'on dut, pour construire les digues et les maisons, recourir aux pins de Norvège et aux arbres d'Allemagne, amenés par le Rhin.

Pour se chauffer, il ne fallait point songer à s'approvisionner ainsi; la ruine s'en serait suivie. On utilisa la tourbe.

La tourbe est une sorte de terre molle, noirâtre, que l'on trouve sous des couches d'argile ou de sable, soit en creusant des canaux, soit en construisant des logis. En certains endroits, elle se révèle par la nature inconsistante du sol. La terre élastique, comme gonflée d'eau, cède sous le pied, puis se relève aussitôt. Les habitants disent alors: «Voilà une terre qui sent».

VÊTU D'UN PANTALON DÉMESURÉ, LE PÊCHEUR DE VOLENDAM A UNE ALLURE PERSONNELLE (page 434).

L'extraction de la tourbe est un art connu depuis les temps les plus reculés. Pline et Tacite en parlent, l'un en soupirant de voir un peuple réduit à brûler sa propre terre, l'autre avec admiration pour cette sagacité.

La tourbe fournit du travail à des milliers d'individus. C'est un combustible assez maigre, il faut l'avouer, triste et encombrant; il blanchit plutôt qu'il ne flambe, en produisant une épaisse fumée.

On la trouve un peu partout en Hollande. Il suffit de creuser un peu pour la découvrir.

Quand le propriétaire d'une lande a résolu de convertir son champ en un atelier d'exploitation, il fait creuser des tranchées parallèles, afin de délivrer la terre de l'eau dont elle est imprégnée. Ces tranchées, d'abord superficielles, deviennent de plus en plus profondes, jusqu'à l'épuisement.

Il faut de six à huit ans pour obtenir l'épuisement et diriger ces eaux, au moyen de fossés et d'écluses, vers le canal prochain.

On attaque ensuite la tourbe avec des bêches spéciales; on la coupe par mottes qu'on met à sécher comme des briques, les unes sur les autres, en les tournant selon le vent.

Il n'est pas rare de trouver au fond des tourbières des arbres fort bien conservés, restes d'anciennes forêts, détruites par les inondations ou les raz de marée. On les emploie suivant leur valeur, le plus souvent à des besoins de chauffage ou de fondations.

Les couches de terre qui servaient de couverture à la tourbe sont ramenées, hersées, et deviennent la base de la terre labourable sur laquelle on sèmera des pommes de terre ou du blé.

Ceci se passe dans les tourbières hautes. Dans les tourbières basses, on va plus vite et l'on ne se donne (p. 443) point la peine de drainer l'eau. On attaque directement le sol. Une fois l'herbe et l'argile enlevées, c'est-à-dire après avoir relevé deux à trois pieds d'épaisseur de terre arable, on met à nu la couche de tourbe saturée d'eau, sorte de bouillie grasse. Les ouvriers, munis de grosses bottes, enlèvent alors le futur combustible, à vue de nez, sans voir ce qu'ils font, grâce à l'habitude. Ils piquent les glèbes et les jettent dans des barques grossières. La tourbe est alors d'une couleur brune, mêlée de racines et de branches pourries. Déchargée dans des auges de bois, elle est mêlée et travaillée, écrasée au moyen de pilons, débarrassée des pierres et racines, triturée comme pâte de farine et jetée en meule sur un lit de roseaux. Quand elle commence à sécher, on la divise par mottes, et on la met en pyramides.

UN COMMENCEMENT D'IDYLLE À MARKEN.

Trois mois sont nécessaires environ pour la dessiccation complète. La tourbe est alors chargée sur des chalands et conduite aux marchés divers où elle trouve acquéreurs.

La qualité des tourbes varie singulièrement. Il y en a de plus ou moins riches en matières ligneuses, de poreuses et de compactes, de lourdes et de légères. Les ménagères reconnaissent rapidement à la couleur et à la forme les propriétés de ce combustible. Il y a une variété pour la cuisine, une autre pour les foyers, une troisième pour les fabriques. En général, on préfère le produit des tourbières basses à celui des tourbières hautes. Les boulangers cuisent leur pain avec des glèbes peu denses qui prennent aisément feu. La tourbe sert encore à alimenter des fours à chaux, des brasseries, des tuileries, etc.

Comparée à la houille, la tourbe perd moitié en tant que matière calorifique; mais, toutes proportions gardées, elle coûte moins cher.

Son principal défaut est son volume encombrant. Elle occupe trois ou quatre fois plus d'espace que la houille. On a cherché à la comprimer et on y a réussi; mais le jeu, comme l'on dit, ne valait point la chandelle: les frais dépassaient la valeur de la marchandise, sans lui donner plus de qualités.

Pour les steamers et les grosses industries, on dut donc l'abandonner au profit du charbon.

Quoi qu'il en soit, la tourbe a été pendant des siècles le presque unique moyen de chauffage des habitants. Le charbon de tourbe donna même naissance à l'habitude toute nationale du chauffe-pieds. Pendant l'hiver, les dames hollandaises, dans leur appartement ou au temple, ont sous leurs robes des stoven (chaufferettes), ce qui, dit-on, contribue à jaunir le teint de certaines. Ceux qui avancent cette chose sont des gens sérieux, bien assis en leurs chaises de rotin ou leurs fauteuils de paille, ayant aux lèvres une pipe confortable, à leur portée, un «glass beer» avec triple faux-col de mousse. Ils n'avanceraient certainement pas une chose pareille s'ils ne s'en étaient absolument convaincus à la suite de remarques progressives et intimes, accumulées avec componction, et l'on serait mal venu de se montrer sceptique en telle conjoncture. La fumée de tourbe fait jaunir le teint des dames hollandaises, de même que la fumée de bois sec donne aux jambons cette surface brune si appréciée des gourmets. Ce n'est donc point pour diminuer leur réputation, au contraire.

Les cendres, en outre, servent d'engrais; la suie nettoie le fer et l'étain; la fumée conserve les viandes salées et les harengs, forme du noir animal, de l'encre ou du vernis; enfin elle assoit les fondements des maisons.

(p. 444) Pour cela, on pose les briques et autres maçonneries sur une première construction de morceaux de terre combustible disposés en forme de pyramide. Cette tourbe se gonfle sous l'eau et compose ainsi une base inébranlable que l'humidité ne détruit plus. Après des siècles, lorsque la maison est tombée de vieillesse, on retrouve la substance tourbeuse aussi bien conservée que le premier jour, et encore propre au chauffage.

Il résulte, en somme, que la tourbe est le produit de l'évolution lente de végétaux accumulés, joncs, roseaux et mousses, morts, entassés les uns sur les autres, et désagrégés par l'humidité.

Les provinces qui doivent le plus à l'existence de la tourbe sont la Frise, la Groningue, la Drenthe, l'Overyssel.

Lorsque la tourbière est exploitée, il reste malheureusement beaucoup d'eau qu'il faut enlever à grand renfort de moulins et de fossés. Comme l'entretien de ces moulins est assez considérable, il ne faut plus s'étonner si en Hollande le prix des vivres est assez élevé... Malgré cela, un vieux poète, nommé Vondel, enthousiasmé de la vogue obtenue par la tourbe, écrivait en tête d'un de ses ouvrages ce vers grandiloquent: «Heureux le pays où l'enfant brûle sa mère!»

Conclusion.—Tout cela démontre qu'il n'y a point que de l'eau en Hollande, comme pourraient le faire croire aux quidams mal instruits des aperçus fantaisistes. La Hollande, coupée de mille canaux, bordée d'îles, de golfes, d'estuaires, renferme vraiment beaucoup d'eau, mais cette eau souveraine, envahissante, eau montante ou descendante, qui épanouit à perte de vue ses réseaux flous où voguent sans cesse des barques, des chalands, des vapeurs, des canards, est la source inépuisable des richesses bataves, et l'on voudrait trouver un mot magnifique, entouré de syllabes métalliques, pour désigner cette chose incolore, fluide, nuancée de toutes les nuances des nuages, des moulins, des polders, qui fait de la Hollande le plus aquatique des pays aquatiques et le plus curieux des pays plats.

 Lud. Georges Hamön.

LES PETITES FILLES SONT CHARMANTES.

Droits de traduction et de reproduction réservés.

(p. i) TABLE DES GRAVURES ET CARTES

L'ÉTÉ AU KACHMIR
Par Mme F. MICHEL

En «rickshaw» sur la route du mont Abou. (D'après une photographie.) 1

L'éléphant du touriste à Djaïpour. 1

Petit sanctuaire latéral dans l'un des temples djaïns du mont Abou. (D'après une photographie.) 2

Pont de cordes sur le Djhilam, près de Garhi. (Dessin de Massias, d'après une photographie.) 3

Les «Karévas» ou plateaux alluviaux formés par les érosions du Djhilam. (D'après une photographie.) 4

«Ekkas» et «Tongas» sur la route du Kachmir: vue prise au relais de Rampour. (D'après une photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 5

Le vieux fort Sikh et les gorges du Djhilam à Ouri. (D'après une photographie.) 6

Shèr-Garhi ou la «Maison du Lion», palais du Maharadja à Srinagar. (Photographie Bourne et Sheperd, à Calcutta.) 7

L'entrée du Tchinar-Bagh, ou Bois des Platanes, au-dessus de Srinagar; au premier plan une «dounga», au fond le sommet du Takht-i-Souleiman. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 7

Ruines du temple de Brankoutri. (D'après une photographie.) 8

Types de Pandis ou Brahmanes Kachmirs. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 9

Le quai de la Résidence; au fond, le sommet du Takht-i-Souleiman. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 10

La porte du Kachmir et la sortie du Djhilam à Baramoula. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 11

Nos tentes à Lahore. (D'après une photographie.) 12

«Dounga» ou bateau de passagers au Kachmir. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 13

Vichnou porté par Garouda, idole vénérée près du temple de Vidja-Broer (hauteur 1m 40.) 13

Enfants de bateliers jouant à cache-cache dans le creux d'un vieux platane. (D'après une photographie.) 14

Batelières du Kachmir décortiquant du riz, près d'une rangée de peupliers. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 15

Campement près de Palhallan: tentes et doungas. (D'après une photographie.) 16

Troisième pont de Srinagar et mosquée de Shah Hamadan; au fond, le fort de Hari-Paryat. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 17

Le temple inondé de Pandrethan. (D'après une photographie.) 18

Femme musulmane du Kachmir. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 19

Pandit Narayan assis sur le seuil du temple de Narasthan. (D'après une photographie.) 20

Pont et bourg de Vidjabroer. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 21

Ziarat de Cheik Nasr-oud-Din, à Vidjabroer. (D'après une photographie.) 22

Le temple de Panyech: à gauche, un brahmane; à droite, un musulman. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 23

Temple hindou moderne à Vidjabroer. (D'après une photographie.) 24

Brahmanes en visite au Naga ou source sacrée de Valtongou. (D'après une photographie.) 25

Gargouille ancienne, de style hindou, dans le mur d'une mosquée, à Houtamourou, près de Bhavan. 25

Temple ruiné, à Khotair. (D'après une photographie.) 26

Naga ou source sacrée de Kothair. (D'après une photographie.) 27

Ver-Nag: le bungalow au-dessus de la source. (D'après une photographie.) 28

Temple rustique de Voutanar. (D'après une photographie.) 29

Autel du temple de Voutanar et accessoires du culte. (D'après une photographie.) 30

Noce musulmane, à Rozlou: les musiciens et le fiancé. (D'après une photographie.) 31

Sacrifice bhramanique, à Bhavan. (D'après une photographie.) 31

Intérieur de temple de Martand: le repos des coolies employés au déblaiement. (D'après une photographie.) 32

Ruines de Martand: façade postérieure et vue latérale du temple. (D'après des photographies.) 33

Place du campement sous les platanes, à Bhavan. (D'après une photographie.) 34

La Ziarat de Zaïn-oud-Din, à Eichmakam. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 35

Naga ou source sacrée de Brar, entre Bhavan et Eichmakar. (D'après une photographie.) 36

Maisons de bois, à Palgam. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 37

Palanquin et porteurs. 37

Ganech-Bal sur le Lidar: le village hindou et la roche miraculeuse. (D'après une photographie.) 38

Le massif du Kolahoi et la bifurcation de la vallée du Lidar au-dessus de Palgam, vue prise de Ganeth-Bal. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 39

Vallée d'Amarnath: vue prise de la grotte. (D'après une photographie.) 40

Pondjtarni et le camp des pèlerins: au fond, la passe du Mahagounas. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 41

Cascade sortant de dessous un pont de neige entre Tannin et Zodji-Pal. (D'après une photographie.) 42

Le Koh-i-Nour et les glaciers au-dessus du lac Çecra-Nag. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 43

Grotte d'Amarnath. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 43

Astan-Marg: la prairie et les bouleaux. (D'après une photographie.) 44

Campement de Goudjars à Astan-Marg. (D'après une photographie.) 45

Le bain des pèlerins à Amarnath. (D'après une photographie.) 46

Pèlerins d'Amarnath: le Sadhou de Patiala; par derrière, des brahmanes, et à droite, des musulmans du Kachmir. (D'après une photographie.) 47

Mosquée de village au Kachmir. (D'après une photographie.) 48

Brodeurs Kachmiris sur toile. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 49

Mendiant musulman. (D'après une photographie.) 49

Le Brahma Sar et le camp des pèlerins au pied de l'Haramouk. (D'après une photographie.) 50

Lac Gangabal au pied du massif de l'Haramouk. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 51

(p. ii) Le Noun-Kol, au pied de l'Haramouk, et le bain des pèlerins. (D'après une photographie.) 52

Femmes musulmanes du Kachmir avec leurs «houkas» (pipes) et leur «hangri» (chaufferette). (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 53

Temples ruinés à Vangath. (D'après une photographie.) 54

«Mêla» ou foire religieuse à Hazarat-Bal. (En haut, photographie par l'auteur; en bas, photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 55

La villa de Cheik Safai-Bagh, au sud du lac de Srinagar. (D'après une photographie.) 56

Nishat-Bagh et le bord oriental du lac de Srinagar. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 57

Le canal de Mar à Sridagar. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 58

La mosquée de Shah Hamadan à Srinagar (rive droite). (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 59

Spécimens de l'art du Kachmir. (D'après une photographie.) 60

SOUVENIRS DE LA COTE D'IVOIRE
Par le docteur LAMY
Médecin-major des troupes coloniales.

La barre de Grand-Bassam nécessite un grand déploiement de force pour la mise à l'eau d'une pirogue. (D'après une photographie.) 61

Le féminisme à Adokoï: un médecin concurrent de l'auteur. (D'après une photographie.) 61

«Travail et Maternité» ou «Comment vivent les femmes de Petit-Alépé». (D'après une photographie.) 62

À Motéso: soins maternels. (D'après une photographie.) 63

Installation de notre campement dans une clairière débroussaillée. (D'après une photographie.) 64

Environs de Grand-Alépé: des hangars dans une palmeraie, et une douzaine de grands mortiers destinés à la préparation de l'huile de palme. (D'après une photographie.) 65

Dans le sentier étroit, montant, il faut marcher en file indienne. (D'après une photographie.) 66

Nous utilisons le fût renversé d'un arbre pour traverser la Mé. (D'après une photographie.) 67

La popote dans un admirable champ de bananiers. (D'après une photographie.) 68

Indigènes coupant un acajou. (D'après une photographie.) 69

La côte d'Ivoire. — Le pays Attié. 70

Ce fut un sauve-qui-peut général quand je braquai sur les indigènes mon appareil photographique. (Dessin de J. Lavée, d'après une photographie.) 71

La rue principale de Grand-Alépé. (D'après une photographie.) 72

Les Trois Graces de Mopé (pays Attié). (D'après une photographie.) 73

Femme du pays Attié portant son enfant en groupe. (D'après une photographie.) 73

Une clairière près de Mopé. (D'après une photographie.) 74

La garnison de Mopé se porte à notre rencontre. (D'après une photographie.) 75

Femme de Mopé fabriquant son savon à base d'huile de palme et de cendres de peaux de bananes. (D'après une photographie.) 76

Danse exécutée aux funérailles du prince héritier de Mopé. (D'après une photographie.) 77

Toilette et embaumement du défunt. (D'après une photographie.) 78

Jeune femme et jeune fille de Mopé. (D'après une photographie.) 79

Route, dans la forêt tropicale, de Malamalasso à Daboissué. (D'après une photographie.) 80

Benié Coamé, roi de Bettié et autres lieux, entouré de ses femmes et de ses hauts dignitaires. (D'après une photographie.) 81

Chute du Mala-Mala, affluent du Comoé, à Malamalasso. (D'après une photographie.) 82

La vallée du Comoé à Malamalasso. (D'après une photographie.) 83

Tam-tam de guerre à Mopé. (D'après une photographie.) 84

Piroguiers de la côte d'Ivoire pagayant. (D'après une photographie.) 85

Allou, le boy du docteur Lamy. (D'après une photographie.) 85

La forêt tropicale à la côte d'Ivoire. (D'après une photographie.) 86

Le débitage des arbres. (D'après une photographie.) 87

Les lianes sur la rive du Comoé. (D'après une photographie.) 88

Les occupations les plus fréquentes au village: discussions et farniente Attié. (D'après une photographie.) 89

Un incendie à Grand-Bassam. (D'après une photographie.) 90

La danse indigène est caractérisée par des poses et des gestes qui rappellent une pantomime. (D'après une photographie.) 91

Une inondation à Grand-Bassam. (D'après une photographie.) 92

Un campement sanitaire à Abidjean. (D'après une photographie.) 93

Une rue de Jackville, sur le golfe de Guinée. (D'après une photographie.) 94

Grand-Bassam: cases détruites après une épidémie de fièvre jaune. (D'après une photographie.) 95

Grand-Bassam: le boulevard Treich-Laplène. (D'après une photographie.) 96

L'ÎLE D'ELBE
Par M. PAUL GRUYER

L'île d'Elbe se découpe sur l'horizon, abrupte, montagneuse et violâtre. 97

Une jeune fille elboise, au regard énergique, à la peau d'une blancheur de lait et aux beaux cheveux noirs. 97

Les rues de Porto-Ferraio sont toutes un escalier (page 100). 98

Porto-Ferraio: à l'entrée du port, une vieille tour génoise, trapue, bizarre de forme, se mire dans les flots. 99

Porto-Ferraio: la porte de terre, par laquelle sortait Napoléon pour se rendre à sa maison de campagne de San Martino. 100

Porto-Ferraio: la porte de mer, où aborda Napoléon. 101

La «teste» de Napoléon (page 100). 102

Porto-Ferraio s'échelonne avec ses toits plats et ses façades scintillantes de clarté (page 99). 103

Porto-Ferraio: les remparts découpent sur le ciel d'un bleu sombre leur profil anguleux (page 99). 103

La façade extérieure du «Palais» des Mulini où habitait Napoléon à Porto-Ferraio (page 101). 104

Le jardin impérial et la terrasse de la maison des Mulini (page 102). 105

La Via Napoleone, qui monte au «Palais» des Mulini. 106

La salle du conseil à Porto-Ferraio, avec le portrait de la dernière grande-duchesse de Toscane et celui de Napoléon, d'après le tableau de Gérard. 107

La grande salle des Mulini aujourd'hui abandonnée, avec ses volets clos et les peintures décoratives qu'y fit faire l'empereur (page 101). 107

Une paysanne elboise avec son vaste chapeau qui la protège du soleil. 108

Les mille mètres du Monte Capanna et de son voisin, le Monte Giove, dévalent dans les flots de toute leur hauteur. 109

Un enfant elbois. 109

Marciana Alta et ses ruelles étroites. 110

Marciana Marina avec ses maisons rangées autour du rivage et ses embarcations tirées sur la grève. 111

Les châtaigniers dans le brouillard, sur le faite du Monte Giove. 112

... Et voici au-dessus de moi Marciana Alta surgir des nuées (page 111). 113

La «Seda di Napoleone» sur le Monte Giove où l'empereur s'asseyait pour découvrir la Corse. 114

La blanche chapelle de Monserrat au centre d'un amphithéâtre de rochers est entourée de sveltes cyprès (page 117). 115

Voici Rio Montagne dont les maisons régulières et cubiques ont l'air de dominos empilés... (page 118). 115

(p. iii) J'aperçois Poggio, un autre village perdu aussi dans les nuées. 116

Une des trois chambres de l'ermitage. 117

L'ermitage du Marciana où l'empereur reçut la visite de la comtesse Walewska, le 3 Septembre 1814. 117

Le petit port de Porto-Longone dominé par la vieille citadelle espagnole (page 117). 118

La maison de Madame Mère à Marciana Alta. — «Bastia, signor!» — La chapelle de la Madone sur le Monte Giove. 119

Le coucher du soleil sur le Monte Giove. 120

Porto-Ferraio et son golfe vus des jardins de San Martino. 121

L'arrivée de Napoléon à l'île d'Elbe. (D'après une caricature du temps.) 121

Le drapeau de Napoléon roi de l'île d'Elbe: fond blanc, bande orangé-rouge et trois abeilles jadis dorées. 122

La salle de bains de San Martino a conservé sa baignoire de pierre. 123

La chambre de Napoléon à San Martino. 123

La cour de Napoléon à l'île d'Elbe. (D'après une caricature du temps.) 124

Une femme du village de Marciana Alta. 125

Le plafond de San Martino et les deux colombes symboliques représentant Napoléon et Marie-Louise. 126

San Martino rappelle par son aspect une de ces maisonnettes à la Jean-Jacques Rousseau, agrestes et paisibles (page 123). 126

Rideau du théâtre de Porto-Ferraio représentant Napoléon sous la figure d'Apollon gardant ses troupeaux chez Admète. 127

La salle égyptienne de San Martino est demeurée intacte avec ses peintures murales et son bassin à sec. 127

Broderies de soie du couvre-lit et du baldaquin du lit de Napoléon aux Mulini, dont on a fait le trône épiscopal de l'évêque d'Ajaccio. 128

La signorina Squarci dans la robe de satin blanc que son aïeule portait à la cour des Mulini. 129

Éventail de Pauline Borghèse, en ivoire sculpté, envoyé en souvenir d'elle à la signora Traditi, femme du maire de Porto-Ferraio. 130

Le lit de Madame Mère, qu'elle s'était fait envoyer de Paris à l'île d'Elbe. 130

Le vieil aveugle Soldani, fils d'un soldat de Waterloo, chauffait, à un petit brasero de terre jaune, ses mains osseuses. 131

L'entrée du goulet de Porto-Ferraio par où sortit la flottille impériale, le 26 février 1815. 132

D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE
Par M. VICTOR CHAPOT
membre de l'École française d'Athènes.

Dans une sorte de cirque se dressent les pans de muraille du Ksar-el-Benat (page 142). (D'après une photographie.) 133

Le canal de Séleucie est, par endroits, un tunnel (page 140). 133

Vers le coude de l'Euphrate: la pensée de relever les traces de vie antique a dicté l'itinéraire. 134

L'Antioche moderne: de l'ancienne Antioche il ne reste que l'enceinte, aux flancs du Silpios (page 137). 135

Les rues d'Antioche sont étroites et tortueuses; parfois, au milieu, se creuse en fossé. (D'après une photographie.) 136

Le tout-Antioche inonde les promenades. (D'après une photographie.) 137

Les crêtes des collines sont couronnées de chapelles ruinées (page 142). 138

Alep est une ville militaire. (D'après une photographie.) 139

La citadelle d'Alep se détache des quartiers qui l'avoisinent (page 143). (D'après une photographie.) 139

Les parois du canal de Séleucie s'élèvent jusqu'à 40 mètres. (D'après une photographie.) 140

Les tombeaux de Séleucie s'étageaient sur le Kasios. (D'après une photographie.) 141

À Alep une seule mosquée peut presque passer pour une œuvre d'art. (D'après une photographie.) 142

Tout alentour d'Alep la campagne est déserte. (D'après une photographie.) 143

Le Kasr-el-Benat, ancien couvent fortifié. 144

Balkis éveille, de loin et de haut, l'idée d'une taupinière (page 147). (D'après une photographie.) 145

Stèle Hittite. L'artiste n'a exécuté qu'un premier ravalement (page 148). 145

Église arménienne de Nisib; le plan en est masqué au dehors. (D'après une photographie.) 146

Tell-Erfat est peuplé d'Yazides; on le reconnaît à la forme des habitations. (D'après une photographie.) 147

La rive droite de l'Euphrate était couverte de stations romaines et byzantines. (D'après une photographie.) 148

Biredjik vu de la citadelle: la plaine s'allonge indéfiniment (page 148). (D'après une photographie.) 149

Sérésat: village mixte d'Yazides et de Bédouins (page 146). (D'après une photographie.) 150

Les Tcherkesses diffèrent des autres musulmans; sur leur personne, pas de haillons (page 152). (D'après une photographie.) 151

Ras-el-Aïn. Deux jours se passent, mélancoliques, en négociations (page 155). (D'après une photographie.) 152

J'ai laissé ma tente hors les murs devant Orfa. (D'après une photographie.) 153

Environs d'Orfa: les vignes, basses, courent sur le sol. (D'après une photographie.) 154

Vue générale d'Orfa. (D'après une photographie.) 155

Porte arabe à Rakka (page 152). (D'après une photographie.) 156

Passage de l'Euphrate: les chevaux apeurés sont portés dans le bac à force de bras (page 159). (D'après une photographie.) 157

Bédouin. (D'après une photographie.) 157

Citadelle d'Orfa: deux puissantes colonnes sont restées debout. (D'après une photographie.) 158

Orfa: mosquée Ibrahim-Djami; les promeneurs flânent dans la cour et devant la piscine (page 157). (D'après une photographie.) 159

Pont byzantin et arabe (page 159). (D'après une photographie.) 160

Mausolée d'Alif, orné d'une frise de têtes sculptées (page 160). (D'après une photographie.) 161

Mausolée de Théodoret, selon la légende, près de Cyrrhus. (D'après une photographie.) 162

Kara-Moughara: au sommet se voit une grotte taillée (page 165). (D'après une photographie.) 163

L'Euphrate en amont de Roum-Kaleh; sur la falaise campait un petit corps de légionnaires romains (page 160). (D'après une photographie.) 163

Trappe de Checkhlé: un grand édifice en pierres a remplacé les premières habitations (page 166). 164

Trappe de Checkhlé: la chapelle (page 166). (D'après une photographie.) 165

Père Maronite (page 168). (D'après une photographie.) 166

Acbès est situé au fond d'un grand cirque montagneux (page 166). (D'après une photographie.) 167

Trappe de Checkhlé: premières habitations des trappistes (page 166). (D'après une photographie.) 168

LA FRANCE AUX NOUVELLES-HÉBRIDES
Par M. RAYMOND BEL

Indigènes hébridais de l'île de Spiritu-Santo. (D'après une photographie.) 169

Le petit personnel d'un colon de Malli-Colo. (D'après une photographie.) 169

Le quai de Franceville ou Port-Vila, dans l'île Vaté. (D'après une photographie.) 170

Une case de l'île de Spiritu-Santo et ses habitants. (D'après une photographie.) 171

Le port de Franceville ou Port-Vila, dans l'île Vaté, présente une rade magnifique. (D'après une photographie.) 172

(p. iv) C'est à Port-Vila ou Franceville, dans l'île Vaté, que la France a un résident. (D'après une photographie.) 173

Dieux indigènes ou Tabous. (D'après une photographie.) 174

Les indigènes hébridais de l'île Mallicolo ont un costume et une physionomie moins sauvages que ceux de l'île Pentecôte. (D'après des photographies.) 175

Pirogues de l'île Vao. (D'après une photographie.) 176

Indigènes employés au service d'un bateau. (D'après une photographie.) 177

Un sous-bois dans l'île de Spiritu-Santo. (D'après une photographie.) 178

Un banquet de Français à Port-Vila (Franceville). (D'après une photographie.) 179

La colonie française de Port-Vila (Franceville). (D'après une photographie.) 179

La rivière de Luganville. (D'après une photographie.) 180

LA RUSSIE, RACE COLONISATRICE
Par M. ALBERT THOMAS

Les enfants russes, aux grosses joues pales, devant l'isba (page 182). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 181

La reine des cloches «Tsar Kolokol» (page 190). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 181

Les chariots de transport que l'on rencontre en longues files dans les rues de Moscou (page 183). 182

Les paysannes en pèlerinage arrivées enfin à Moscou, la cité sainte (page 182). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 183

Une chapelle où les passants entrent adorer les icônes (page 183). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 184

La porte du Sauveur que nul ne peut franchir sans se découvrir (page 185). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 185

Une porte du Kreml (page 185). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 186

Les moines du couvent de Saint-Serge, un des couvents qui entourent la cité sainte (page 185). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 187

Deux villes dans le Kreml: celle du xve siècle, celle d'Ivan, et la ville moderne, que symbolise ici le petit palais (page 190). 188

Le mur d'enceinte du Kreml, avec ses créneaux, ses tours aux toits aigus (page 183). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 189

Tout près de l'Assomption, les deux églises-sœurs se dressent: les Saints-Archanges et l'Annonciation (page 186). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 189

À l'extrémité de la place Rouge, Saint-Basile dresse le fouillis de ses clochers (page 184). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 190

Du haut de l'Ivan Véliki, la ville immense se découvre (page 190). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 191

Un des isvotchiks qui nous mènent grand train à travers les rues de Moscou (page 182). 192

Il fait bon errer parmi la foule pittoresque des marchés moscovites, entre les petits marchands, artisans ou paysans qui apportent là leurs produits (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 193

L'isvotchik a revêtu son long manteau bleu (page 194). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 193

Itinéraire de Moscou à Tomsk. 194

À côté d'une épicerie, une des petites boutiques où l'on vend le kvass, le cidre russe (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 195

Et des Tatars offraient des étoffes étalées sur leurs bras (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 196

Patients, résignés, les cochers attendent sous le soleil de midi (page 194). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 197

Une cour du quartier ouvrier, avec l'icône protectrice (page 196). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 198

Sur le flanc de la colline de Nijni, au pied de la route qui relie la vieille ville à la nouvelle, la citadelle au marché (page 204). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 199

Le marché étincelait dans son fouillis (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 200

Déjà la grande industrie pénètre: on rencontre à Moscou des ouvriers modernes (page 195). (D'après une photographie.) 201

Sur l'Oka, un large pont de bois barrait les eaux (page 204). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 202

Dans le quartier ouvrier, les familles s'entassent, à tous les étages, autour de grandes cours (page 196). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 203

Le char funèbre était blanc et doré (page 194). (D'après une photographie.) 204

À Nijni, toutes les races se rencontrent, Grands-Russiens, Tatars, Tcherkesses (page 208). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 205

Une femme tatare de Kazan dans l'enveloppement de son grand châle (page 214). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 205

Nous avons traversé le grand pont qui mène à la foire (page 205). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 206

Au dehors, la vie de chaque jour s'étalait, pêle-mêle, à l'orientale (page 207). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 207

Les galeries couvertes, devant les boutiques de Nijni (page 206). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 208

Dans les rues, les petits marchands étaient innombrables (page 207). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 209

Dans une rue, c'étaient des coffres de toutes dimensions, peints de couleurs vives (page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 210

Près de l'asile, nous sommes allés au marché aux cloches (page 208). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 211

Plus loin, sous un abri, des balances gigantesques étaient pendues (page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 211

Dans une autre rue, les charrons avaient accumulé leurs roues (page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 212

Paysannes russes, de celles qu'on rencontre aux petits marchés des débarcadères ou des stations (page 215). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 213

Le Kreml de Kazan. C'est là que sont les églises et les administrations (page 214). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 214

Sur la berge, des tarantass étaient rangées (page 216). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 215

Partout sur la Volga d'immenses paquebots et des remorqueurs (page 213). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 216

À presque toutes les gares il se forme spontanément un petit marché (page 222). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 217

Dans la plaine (page 221). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 217

Un petit fumoir, vitré de tous côtés, termine le train (page 218). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 218

Les émigrants étaient là, pêle-mêle, parmi leurs misérables bagages (page 226). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 219

Les petits garçons du wagon-restaurant s'approvisionnent (page 218). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 220

Émigrants prenant leur maigre repas pendant l'arrêt de leur train (page 228). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine) 221

L'ameublement du wagon-restaurant était simple, avec un bel air d'aisance (page 218). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine) 222

Les gendarmes qui assurent la police des gares du Transsibérien. (Photographie de M. Thiébeaux.) 223

L'église, près de la gare de Tchéliabinsk, ne diffère des isbas neuves que par son clocheton (page 225). (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».) 224

Un train de constructeurs était remisé là, avec son wagon-chapelle (page 225). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.) 225

Vue De Stretensk: la gare est sur la rive gauche, la ville sur la rive droite. (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.) 226

(p. v) Un point d'émigration (page 228). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.) 227

Enfants d'émigrants (page 228). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 228

Un petit marché dans une gare du Transsibérien. (Photographie de M. Legras.) 229

La cloche luisait, immobile, sous un petit toit isolé (page 230). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 229

Nous sommes passés près d'une église à clochetons verts (page 230). (Photographie de M. Thiébeaux.) 230

Tomsk a groupé dans la vallée ses maisons grises et ses toits verts (page 230). (Photographie de M. Brocherel.) 231

Après la débâcle de la Tome, près de Tomsk (page 230). (D'après une photographie de M. Legras.) 232

Le chef de police demande quelques explications sur les passeports (page 232). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 233

La cathédrale de la Trinité à Tomsk (page 238). (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».) 234

Tomsk: en revenant de l'église (page 234). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 235

Tomsk n'était encore qu'un campement, sur la route de l'émigration (page 231). (D'après une photographie.) 236

Une rue de Tomsk, définie seulement par les maisons qui la bordent (page 231). (Photographie de M. Brocherel.) 237

Les cliniques de l'Université de Tomsk (page 238). (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».) 238

Les longs bâtiments blancs où s'abrite l'Université (page 237). (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».) 239

La voiture de l'icône stationnait parfois (page 230). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 240

Flâneurs à la gare de Petropavlosk (page 242). (D'après une photographie de M. Legras.) 241

Dans les vallées de l'Oural, habitent encore des Bachkirs (page 245). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 241

Un taillis de bouleaux entourait une petite mare. (D'après une photographie.) 242

Les rivières roulaient une eau claire (page 244). (D'après une photographie.) 243

La ligne suit la vallée des rivières (page 243). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 244

Comme toute l'activité commerciale semble frêle en face des eaux puissantes de la Volga! (page 248.) (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 245

Bachkirs sculpteurs. (D'après une photographie de M. Paul Labbé.) 246

À la gare de Tchéliabinsk, toujours des émigrants (page 242). (D'après une photographie de M. J. Legras.) 247

Une bonne d'enfants, avec son costume traditionnel (page 251). (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 248

Joie naïve de vivre, et mélancolie. — un petit marché du sud (page 250). (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 249

Un russe dans son vêtement d'hiver (page 249). (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 250

Dans tous les villages russes, une activité humble, pauvre de moyens. — Marchands de poteries (page 248). (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 251

Là, au passage, un Kirghize sur son petit cheval (page 242). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 252

LUGANO, LA VILLE DES FRESQUES
Par M. GERSPACH

Lugano: les quais offrent aux touristes une merveilleuse promenade. (Photographie Alinari.) 253

Porte de la cathédrale Saint-Laurent de Lugano (page 256). (Photographie Alinari.) 253

Le lac de Lugano dont les deux bras enserrent le promontoire de San Salvatore. (D'après une photographie.) 254

La ville de Lugano descend en amphithéâtre jusqu'aux rives de son lac. (Photographie Alinari.) 255

Lugano: faubourg de Castagnola. (D'après une photographie.) 256

La cathédrale de Saint-Laurent: sa façade est décorée de figures de prophètes et de médaillons d'apôtres (page 256). (Photographie Alinari.) 257

Saint-Roch: détail de la fresque de Luini à Sainte-Marie-des-Anges (Photographie Alinari.) 258

La passion: fresque de Luini à l'église Sainte-Marie-des-Anges (page 260). (Photographie Alinari) 259

Saint Sébastien: détail de la grande fresque de Luini à Sainte-Marie-des-Anges. (Photographie Alinari.) 260

La madone, l'enfant Jésus et Saint Jean, par Luini, église Sainte-Marie-des-Anges (page 260). (Photographie Alinari.) 261

La Scène: fresque de Luini à l'église Sainte-Marie-des-Anges (page 260). 262

Lugano: le quai et le faubourg Paradiso. (Photographie Alinari.) 263

lac de Lugano: viaduc du chemin de fer du Saint-Gothard. (D'après une photographie.) 264

SHANGHAÏ, LA MÉTROPOLE CHINOISE
Par M. ÉMILE DESCHAMPS

Les quais sont animés par la population grouillante des Chinois (page 266). (D'après une photographie.) 265

Acteurs du théâtre chinois. (D'après une photographie.) 265

Plan de Shanghaï. 266

Shanghaï est sillonnée de canaux qui, à marée basse, montrent une boue noire et mal odorante. (Photographie de Mlle Hélène de Harven.) 267

Panorama de Shanghaï. (D'après une photographie.) 268

Dans la ville chinoise, les «camelots» sont nombreux, qui débitent en plein vent des marchandises ou des légendes extraordinaires. (D'après une photographie.) 269

Le poste de l'Ouest, un des quatre postes où s'abrite la milice de la Concession française (page 272). (D'après une photographie.) 270

La population ordinaire qui grouille dans les rues de la ville chinoise de Shanghaï (page 268). 271

Les coolies conducteurs de brouettes attendent nonchalamment l'arrivée du client (page 266). (Photographies de Mlle H. de Harven.) 271

Une maison de thé dans la cité chinoise. (D'après une photographie.) 272

Les brouettes, qui transportent marchandises ou indigènes, ne peuvent circuler que dans les larges avenues des concessions (page 270). (D'après une photographie.) 273

La prison de Shanghaï se présente sous l'aspect d'une grande cage, à forts barreaux de fer. (D'après une photographie.) 274

Le parvis des temples dans la cité est toujours un lieu de réunion très fréquenté. (D'après une photographie.) 275

Les murs de la cité chinoise, du côté de la Concession française. (D'après une photographie.) 276

La navigation des sampans sur le Ouang-Pô. (D'après une photographie.) 277

Aiguille de la pagode de Long-Hoa. (D'après une photographie.) 277

Rickshaws et brouettes sillonnent les ponts du Yang King-Pang. (D'après une photographie.) 278

Dans Broadway, les boutiques alternent avec des magasins de belle apparence (page 282). 279

Les jeunes Chinois flânent au soleil dans leur Cité. (Photographies de Mlle H. de Harven.) 279

Sur les quais du Yang-King-Pang s'élèvent des bâtiments, banques ou clubs, qui n'ont rien de chinois. (D'après une photographie.) 280

Le quai de la Concession française présente, à toute heure du jour, la plus grande animation. (D'après une photographie.) 281

Hong-Hoa: pavillon qui surmonte l'entrée de la pagode. (D'après une photographie.) 282

«L'omnibus du pauvre» (wheel-barrow ou brouette) fait du deux à l'heure et coûte quelques centimes seulement. (D'après une photographie.) 283

Une station de brouettes sur le Yang-King-Pang. (D'après une photographie.) 284

Les barques s'entre-croisent et se choquent devant le quai chinois de Tou-Ka-Dou. (D'après une photographie.) 285

(p. vi) Chinoises de Shanghaï. (D'après une photographie.) 286

Village chinois aux environs de Shanghaï. (D'après une photographie.) 287

Le charnier des enfants trouvés (page 280). (D'après une photographie.) 288

L'ÉDUCATION DES NÈGRES AUX ÉTATS-UNIS
Par M. BARGY

L'école maternelle de Hampton accueille et occupe les négrillons des deux sexes. (D'après une photographie.) 289

Institut Hampton: cours de travail manuel. (D'après une photographie.) 289

Booker T. Washington, le leader de l'éducation des nègres aux États-Unis, fondateur de l'école de Tuskegee, en costume universitaire. (D'après une photographie.) 290

Institut Hampton: le cours de maçonnerie. (D'après une photographie.) 291

Institut Hampton: le cours de laiterie. (D'après une photographie.) 292

Institut Hampton: le cours d'électricité. (D'après une photographie.) 293

Institut Hampton: le cours de menuiserie. (D'après une photographie.) 294

Le salut au drapeau exécuté par les négrillons de l'Institut Hampton. (D'après une photographie.) 295

Institut Hampton: le cours de chimie. (D'après une photographie.) 296

Le basket ball dans les jardins de l'Institut Hampton. (D'après une photographie.) 297

Institut Hampton: le cours de cosmographie. (D'après une photographie.) 298

Institut Hampton: le cours de botanique. (D'après une photographie.) 299

Institut Hampton: le cours de mécanique. (D'après une photographie.) 300

À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE
Par le Major PERCY MOLESWORTH SYKES
Consul général de S. M. Britannique au Khorassan.

Une foule curieuse nous attendait sur les places de Mechhed. (D'après une photographie.) 301

Un poney persan et sa charge ordinaire. (D'après une photographie.) 301

Le plateau de l'Iran. Carte pour suivre le voyage de l'auteur, d'Astrabad à Kirman. 302

Les femmes persanes s'enveloppent la tête et le corps d'amples étoffes. (D'après une photographie.) 303

Paysage du Khorassan: un sol rocailleux et ravagé, une rivière presque à sec; au fond, des constructions à l'aspect de fortins. (D'après une photographie.) 304

Le sanctuaire de Mechhed est parmi les plus riches et les plus visités de l'Asie. (D'après une photographie.) 305

La cour principale du sanctuaire de Mechhed. (D'après une photographie.) 306

Enfants nomades de la Perse orientale. (D'après une photographie.) 307

Jeunes filles kurdes des bords de la mer Caspienne. (D'après une photographie.) 308

Les préparatifs d'un campement dans le désert de Lout. (D'après une photographie.) 309

Le désert de Lout n'est surpassé, en aridité, par aucun autre de l'Asie. (D'après une photographie.) 310

Avant d'arriver à Kirman, nous avions à traverser la chaîne de Kouhpaia. (D'après une photographie.) 311

Rien n'égale la désolation du désert de Lout. (D'après une photographie.) 312

La communauté Zoroastrienne de Kirman vint, en chemin, nous souhaiter la bienvenue. (D'après une photographie.) 313

Un marchand de Kirman. (D'après une photographie.) 313

Le «Dôme de Djabalia», ruine des environs de Kirman, ancien sanctuaire ou ancien tombeau. (D'après une photographie.) 314

À Kirman: le jardin qui est loué par le Consulat, se trouve à un mille au delà des remparts. (D'après une photographie.) 315

Une avenue dans la partie ouest de Kirman. (D'après une photographie.) 316

Les gardes indigènes du Consulat anglais de Kirman. (D'après une photographie.) 317

La plus ancienne mosquée de Kirman est celle dite Masdjid-i-Malik. (D'après une photographie.) 318

Membres des cheikhis, secte qui en compte 7 000 dans la province de Kirman. (D'après une photographie.) 319

La Masdjid Djami, construite en 1349, une des quatre-vingt-dix mosquées de Kirman. (D'après une photographie.) 320

Dans la partie ouest de Kirman se trouve le Bagh-i-Zirisf, terrain de plaisance occupé par des jardins. (D'après une photographie.) 321

Les environs de Kirman comptent quelques maisons de thé. (D'après une photographie.) 322

Une «tour de la mort», où les Zoroastriens exposent les cadavres. (D'après une photographie.) 323

Le fort dit Kala-i-Dukhtar ou fort de la Vierge, aux portes de Kirman. (D'après une photographie.) 324

Le «Farma Farma». (D'après une photographie.) 325

Indigènes du bourg d'Aptar, Baloutchistan. (D'après une photographie.) 325

Carte du Makran. 326

Baloutches de Pip, village de deux cents maisons groupées autour d'un fort. (D'après une photographie.) 327

Des forts abandonnés rappellent l'ancienne puissance du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 328

Chameliers brahmanes du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 329

La passe de Fanoch, faisant communiquer la vallée du même nom et la vallée de Lachar. (D'après une photographie.) 330

Musiciens ambulants du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 331

Une halte dans les montagnes du Makran. (D'après une photographie.) 332

Baloutches du district de Sarhad. (D'après une photographie.) 333

Un fortin sur les frontières du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 334

Dans les montagnes du Makran: À des collines d'argile succèdent de rugueuses chaînes calcaires. (D'après une photographie.) 335

Bureau du télégraphe sur la côte du Makran. (D'après une photographie.) 336

L'oasis de Djalsk, qui s'étend sur 10 kilomètres carrés, est remplie de palmiers-dattiers, et compte huit villages. (D'après une photographie.) 337

Femme Parsi du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 337

Carte pour suivre les délimitations de la frontière perso-baloutche. 338

Nous campâmes à Fahradj, sur la route de Kouak, dans une palmeraie. (D'après une photographie.) 339

C'est à Kouak que les commissaires anglais et persans s'étaient donné rendez-vous. (D'après une photographie.) 340

Le sanctuaire de Mahoun, notre première étape sur la route de Kouak. (D'après une photographie.) 341

Cour intérieure du sanctuaire de Mahoun. (D'après une photographie.) 342

Le khan de Kelat et sa cour. (D'après une photographie.) 343

Jardins du sanctuaire de Mahoun. (D'après une photographie.) 344

Dans la vallée de Kalagan, près de l'oasis de Djalsk. (D'après une photographie.) 345

Oasis de Djalsk: Des édifices en briques abritent les tombes d'une race de chefs disparue. (D'après une photographie.) 346

Indigènes de l'oasis de Pandjgour, à l'est de Kouak. (D'après une photographie.) 347

Camp de la commission de délimitation sur la frontière perso-baloutche. (D'après une photographie.) 348

Campement de la commission des frontières perso-baloutches. (D'après une photographie.) 349

Parsi de Yezd. (D'après une photographie.) 349

Une séance d'arpentage dans le Seistan. (D'après une photographie.) 350

(p. vii) Les commissaires persans de la délimitation des frontières perso-baloutches. (D'après une photographie.) 351

Le delta du Helmand. 352

Sculptures sassanides de Persépolis. (D'après une photographie.) 352

Un gouverneur persan et son état-major. (D'après une photographie.) 353

La passe de Buzi. (D'après une photographie.) 354

Le Gypsies du sud-est persan. 355

Sur la lagune du Helmand. (D'après une photographie.) 356

Couple baloutche. (D'après une photographie.) 357

Vue de Yezd, par où nous passâmes pour rentrer à Kirman. (D'après une photographie.) 358

La colonne de Nadir s'élève comme un phare dans le désert. (D'après une photographie.) 359

Mosquée de Yezd. (D'après une photographie.) 360

AUX RUINES D'ANGKOR
Par M. le Vicomte De MIRAMON-FARGUES

Entre le sanctuaire et la seconde enceinte qui abrite sous ses voûtes un peuple de divinités de pierre.... (D'après une photographie.) 361

Emblème décoratif (art khmer). (D'après une photographie.) 361

Porte d'entrée de la cité royale d'Angkor-Tom, dans la forêt. (D'après une photographie.) 362

Ce grand village, c'est Siem-Réap, capitale de la province. (D'après une photographie) 363

Une chaussée de pierre s'avance au milieu des étangs. (D'après une photographie.) 364

Par des escaliers invraisemblablement raides, on gravit la montagne sacrée. (D'après une photographie.) 365

Colonnades et galeries couvertes de bas-reliefs. (D'après une photographie.) 366

La plus grande des deux enceintes mesure 2 kilomètres de tour; c'est un long cloître. (D'après une photographie.) 367

Trois dômes hérissent superbement la masse formidable du temple d'Angkor-Wat. (D'après une photographie.) 367

Bas-relief du temple d'Angkor. (D'après une photographie.) 368

La forêt a envahi le second étage d'un palais khmer. (D'après une photographie.) 369

Le gouverneur réquisitionne pour nous des charrettes à bœufs. (D'après une photographie.) 370

La jonque du deuxième roi, qui a, l'an dernier, succédé à Norodom. (D'après une photographie.) 371

Le palais du roi, à Oudong-la-Superbe. (D'après une photographie.) 371

Sculptures de l'art khmer. (D'après une photographie.) 372

EN ROUMANIE
Par M. Th. HEBBELYNCK

La petite ville de Petrozeny n'est guère originale; elle a, de plus, un aspect malpropre. (D'après une photographie.) 373

Paysan des environs de Petrozeny et son fils. (D'après une photographie.) 373

Carte de Roumanie pour suivre l'itinéraire de l'auteur. 374

Vendeuses au marché de Targu-Jiul. (D'après une photographie.) 375

La nouvelle route de Valachie traverse les Carpathes et aboutit à Targu-Jiul. (D'après une photographie.) 376

C'est aux environs d'Arad que pour la première fois nous voyons des buffles domestiques. (D'après une photographie.) 377

Montagnard roumain endimanché. (Cliché Anerlich.) 378

Derrière une haie de bois blanc s'élève l'habitation modeste. (D'après une photographie.) 379

Nous croisons des paysans roumains. (D'après une photographie.) 379

Costume national de gala, roumain. (Cliché Cavallar.) 380

Dans les vicissitudes de leur triste existence, les tziganes ont conservé leur type et leurs mœurs. (Photographie Anerlich.) 381

Un rencontre près de Padavag d'immenses troupeaux de bœufs. (D'après une photographie.) 382

Les femmes de Targu-Jiul ont des traits rudes et sévères, sous le linge blanc. (D'après une photographie.) 383

En Roumanie, on ne voyage qu'en victoria. (D'après une photographie.) 384

Dans la vallée de l'Olt, les «castrinza» des femmes sont décorées de paillettes multicolores. 385

Dans le village de Slanic. (D'après une photographie.) 385

Roumaine du défilé de la Tour-Rouge. (D'après une photographie.) 386

La petite ville d'Horezu est charmante et animée. (D'après une photographie.) 387

La perle de Curtea, c'est cette superbe église blanche, scintillante sous ses coupoles dorées. (D'après une photographie.) 388

Une ferme près du monastère de Bistritza. (D'après une photographie.) 389

Entrée de l'église de Curtea. (D'après une photographie.) 390

Les religieuses du monastère d'Horezu portent le même costume que les moines. (D'après une photographie.) 391

Devant l'entrée de l'église se dresse le baptistère de Curtea. (D'après une photographie.) 392

Au marché de Campolung. (D'après une photographie.) 393

L'excursion du défilé de Dimboviciora est le complément obligé d'un séjour à Campolung. (D'après une photographie.) 394

Dans le défilé de Dimboviciora. (D'après des photographies.) 395

Dans les jardins du monastère de Curtea. 396

Sinaïa: le château royal, Castel Pelés, sur la montagne du même nom. (D'après une photographie.) 397

Un enfant des Carpathes. (D'après une photographie.) 397

Une fabrique de ciment groupe autour d'elle le village de Campina. (D'après une photographie.) 398

Vue intérieure des mines de sel de Slanic. (D'après une photographie.) 399

Entre Campina et Sinaïa la route de voiture est des plus poétiques. (D'après une photographie.) 400

Un coin de Campina. (D'après une photographie.) 401

Les villas de Sinaïa. (D'après une photographie.) 402

Vues de Bucarest: le boulevard Coltei. — L'église du Spiritou Nou. — Les constructions nouvelles du boulevard Coltei. — L'église métropolitaine. — L'Université. — Le palais Stourdza. — Un vieux couvent. — (D'après des photographies.) 403

Le monastère de Sinaïa se dresse derrière les villas et les hôtels de la ville. (D'après une photographie.) 404

Une des deux cours intérieures du monastère de Sinaïa. (D'après une photographie.) 405

Une demeure princière de Sinaïa. (D'après une photographie.) 406

Busteni (les villas, l'église), but d'excursion pour les habitants de Sinaïa. (D'après une photographie.) 407

Slanic: un wagon de sel. (D'après une photographie.) 408

CROQUIS HOLLANDAIS
Par M. Lud. GEORGES HAMÖN
Photographies de l'auteur.

À la kermesse. 409

Ces anciens, pour la plupart, ont une maigreur de bon aloi. 409

Des «boerin» bien prises en leurs justins marchent en roulant, un joug sur les épaules. 410

Par intervalles une femme sort avec des seaux; elle lave sa demeure de haut en bas. 410

Emplettes familiales. 411

Les ménagères sont là, également calmes, lentes, avec leurs grosses jupes. 411

Jeune métayère de Middelburg. 412

Middelburg: le faubourg qui prend le chemin du marché conduit à un pont. 412

Une mère, songeuse, promenait son petit garçon. 413

Une famille hollandaise au marché de Middelburg. 414

Le marché de Middelburg: considérations sur la grosseur des betteraves. 415

Des groupes d'anciens en culottes courtes, chapeaux marmites. 416

(p. viii) Un septuagénaire appuyé sur son petit-fils me sourit bonassement. 417

Roux en le décor roux, l'éclusier fumait sa pipe. 417

Le village de Zoutelande. 418

Les grandes voitures en forme de nacelle, recouvertes de bâches blanches. 419

Aussi comme on l'aime, ce home. 420

Les filles de l'hôtelier de Wemeldingen. 421

Il se campe près de son cheval. 421

Je rencontre à l'orée du village un couple minuscule. 422

La campagne hollandaise. 423

Environs de Westkapelle: deux femmes reviennent du «molen». 423

Par tous les sentiers, des marmots se juchèrent. 424

Le père Kick symbolisait les générations des Néerlandais défunts. 425

Wemeldingen: un moulin colossal domine les digues. 426

L'une entonna une chanson. 427

Les moutons broutent avec ardeur le long des canaux. 428

Famille hollandaise en voyage. 429

Ah! les moulins; leur nombre déroute l'esprit. 429

Les chariots enfoncés dans les champs marécageux sont enlevés par de forts chevaux. 430

La digue de Westkapelle. 431

Les écluses ouvertes. 432

Les petits garçons rôdent par bandes, à grand bruit de sabots sonores.... 433

Jeune mère à Marken. 433

Volendam, sur les bords du Zuiderzee, est le rendez-vous des peintres de tous les pays. 434

Avec leurs figures rondes, épanouies de contentement, les petites filles de Volendam font plaisir à voir. 435

Aux jours de lessive, les linges multicolores flottent partout. 436

Les jeunes filles de Volendam sont coiffées du casque en dentelle, à forme de «salade» renversée. 437

Deux pêcheurs accroupis au soleil, à Volendam. 438

Une lessive consciencieuse. 439

Il y a des couples d'enfants ravissants, d'un type expressif. 440

Les femmes de Volendam sont moins claquemurées en leur logis. 441

Vêtu d'un pantalon démesuré, le pêcheur de Volendam a une allure personnelle. 442

Un commencement d'idylle à Marken. 443

Les petites filles sont charmantes. 444

ABYDOS
dans les temps anciens et dans les temps modernes
Par M. E. AMELINEAU

Le lac sacré d'Osiris, situé au sud-est de son temple, qui a été détruit. (D'après une photographie.) 445

Séti Ier présentant des offrandes de pain, légumes, etc. (D'après une photographie.) 445

Une rue d'Abydos. (D'après une photographie.) 446

Maison d'Abydos habitée par l'auteur, pendant les trois premières années. (D'après une photographie.) 447

Le prêtre-roi rendant hommage à Séti Ier (chambre annexe de la deuxième salle d'Osiris). (D'après une photographie.) 448

Thot présentant le signe de la vie aux narines du roi Séti Ier (chambre annexe de la deuxième salle d'Osiris). (D'après une photographie.) 449

Le dieu Thot purifiant le roi Séti Ier (chambre annexe de la deuxième salle d'Osiris, mur sud). (D'après une photographie.) 450

Vue intérieure du temple de Ramsès II. (D'après une photographie.) 451

Perspective de la seconde salle hypostyle du temple de Séti Ier. (D'après une photographie.) 451

Temple de Séti Ier, mur est, pris du mur nord. Salle due à Ramsès II. (D'après une photographie.) 452

Temple de Séti Ier, mur est, montrant des scènes diverses du culte. (D'après une photographie.) 453

Table des rois Séti Ier et Ramsès II, faisant des offrandes aux rois leurs prédécesseurs. (D'après une photographie.) 454

Vue générale du temple de Séti Ier, prise de l'entrée. (D'après une photographie.) 455

Procession des victimes amenées au sacrifice (temple de Ramsès II). (D'après une photographie.) 456

VOYAGE DU PRINCE SCIPION BORGHÈSE AUX MONTS CÉLESTES
Par M. JULES BROCHEREL

Le bazar de Tackhent s'étale dans un quartier vieux et fétide. (D'après une photographie.) 457

Un Kozaque de Djarghess. (D'après une photographie.) 457

Itinéraire de Tachkent à Prjevalsk. 458

Les marchands de pain de Prjevalsk. (D'après une photographie.) 459

Un des trente-deux quartiers du bazar de Tachkent. (D'après une photographie.) 460

Un contrefort montagneux borde la rive droite du «tchou». (D'après une photographie.) 461

Le bazar de Prjevalsk, principale étape des caravaniers de Viernyi et de Kachgar. (D'après une photographie.) 462

Couple russe de Prjevalsk. (D'après une photographie.) 463

Arrivée d'une caravane à Prjevalsk. (D'après une photographie.) 464

Le chef des Kirghizes et sa petite famille. (D'après une photographie.) 465

Notre djighite, sorte de garde et de policier. (D'après une photographie.) 466

Le monument de Prjevalsky, à Prjevalsk. (D'après une photographie.) 467

Des têtes humaines, grossièrement sculptées, monuments funéraires des Nestoriens... (D'après une photographie.) 467

Enfants kozaques sur des bœufs. (D'après une photographie.) 468

Un de nos campements dans la montagne. (D'après une photographie.) 469

Montée du col de Tomghent. (D'après une photographie.) 469

Dans la vallée de Kizil-Tao. (D'après une photographie.) 470

Itinéraire du voyage aux Monts Célestes. 470

La carabine de Zurbriggen intriguait fort les indigènes. (D'après une photographie.) 471

Au sud du col s'élevait une blanche pyramide de glace. (D'après une photographie.) 472

La vallée de Kizil-Tao. (D'après une photographie.) 473

Le col de Karaguer, vallée de Tomghent. (D'après une photographie.) 474

Sur le col de Tomghent. (D'après une photographie.) 475

J'étais enchanté des aptitudes alpinistes de nos coursiers. (D'après une photographie.) 475

Le plateau de Saridjass, peu tourmenté, est pourvu d'une herbe suffisante pour les chevaux. (D'après une photographie.) 476

Nous passons à gué le Kizil-Sou. (D'après des photographies.) 477

Panorama du massif du Khan-Tengri. (D'après une photographie.) 478

Entrée de la vallée de Kachkateur. (D'après une photographie.) 479

Nous baptisâmes Kachkateur-Tao, la pointe de 4 250 mètres que nous avions escaladée. (D'après une photographie.) 479

La vallée de Tomghent. (D'après une photographie.) 480

Des Kirghizes d'Oustchiar étaient venus à notre rencontre. (D'après une photographie.) 481

Kirghize joueur de flûte. (D'après une photographie.) 481

Le massif du Kizil-Tao. (D'après une photographie.) 482

Région des Monts Célestes. 482

Les Kirghizes mènent au village une vie peu occupée. (D'après une photographie.) 483

Notre petite troupe s'aventure audacieusement sur la pente glacée. (D'après une photographie.) 484

Vallée supérieure d'Inghiltchik. (D'après une photographie.) 485

(p. ix) Vallée de Kaende: l'eau d'un lac s'écoulait au milieu d'une prairie émaillée de fleurs. (D'après une photographie.) 486

Les femmes kirghizes d'Oustchiar se rangèrent, avec leurs enfants, sur notre passage. (D'après une photographie.) 487

Le chirtaï de Kaende. (D'après une photographie.) 488

Nous saluâmes la vallée de Kaende comme un coin de la terre des Alpes. (D'après une photographie.) 489

Femmes mariées de la vallée de Kaende, avec leur progéniture. (D'après une photographie.) 490

L'élément mâle de la colonie vint tout l'après-midi voisiner dans notre campement. (D'après une photographie.) 491

Un «aoul» kirghize. 492

Yeux bridés, pommettes saillantes, nez épaté, les femmes de Kaende sont de vilaines Kirghizes. (D'après une photographie.) 493

Enfant kirghize. (D'après une photographie.) 493

Kirghize dressant un aigle. (D'après une photographie.) 494

Itinéraire du voyage aux Monts Célestes. 494

Nous rencontrâmes sur la route d'Oustchiar un berger et son troupeau. (D'après une photographie.) 495

Je photographiai les Kirghizes de Kaende, qui s'étaient, pour nous recevoir, assemblés sur une éminence. (D'après une photographie.) 496

Le glacier de Kaende. (D'après une photographie.) 497

L'aiguille d'Oustchiar vue de Kaende. 498

Notre cabane au pied de l'aiguille d'Oustchiar. (D'après des photographies.) 498

Kirghizes de Kaende. (D'après une photographie.) 499

Le pic de Kaende s'élève à 6 000 mètres. (D'après une photographie.) 500

La fille du chirtaï (chef) de Kaende, fiancée au kaltchè de la vallée d'Irtach. (D'après une photographie.) 501

Le kaltchè (chef) de la vallée d'Irtach, l'heureux fiancé de la fille du chirtaï de Kaende. (D'après une photographie.) 502

Le glacier de Kaende. 503

Cheval kirghize au repos sur les flancs du Kaende. (D'après des photographies.) 503

Retour des champs. (D'après une photographie.) 504

Femmes kirghizes de la vallée d'Irtach. (D'après une photographie.) 505

Un chef de district dans la vallée d'Irtach. (D'après une photographie.) 505

Le pic du Kara-tach, vu d'Irtach, prend vaguement l'aspect d'une pyramide. (D'après une photographie.) 506

Les caravaniers passent leur vie dans les Monts Célestes, emmenant leur famille avec leurs marchandises. (D'après une photographie.) 507

La vallée de Zououka, par où transitent les caravaniers de Viernyi à Kachgar. (D'après une photographie.) 508

Le massif du Djoukoutchiak; au pied, le dangereux col du même nom, fréquenté par les nomades qui se rendent à Prjevalsk. (D'après une photographie.) 509

Le chaos des pics dans le Kara-Tao. (D'après une photographie.) 510

Étalon kirghize de la vallée d'Irtach et son cavalier. (D'après une photographie.) 511

Véhicule kirghize employé dans la vallée d'Irtach. (D'après une photographie.) 511

Les roches plissées des environs de Slifkina, sur la route de Prjevalsk. (D'après une photographie.) 512

Campement kirghize, près de Slifkina. (D'après une photographie.) 513

Femme kirghize tannant une peau. (D'après une photographie.) 514

Les glaciers du Djoukoutchiak-Tao. (D'après une photographie.) 515

Tombeau kirghize. (D'après une photographie.) 516

L'ARCHIPEL DES FEROÉ
Par Mlle ANNA SEE

«L'espoir des Feroé» se rendant à l'école. (D'après une photographie.) 517

Les enfants transportent la tourbe dans des hottes en bois. (D'après une photographie.) 517

Thorshavn apparut, construite en amphithéâtre au fond d'un petit golfe. 518

Les fermiers de Kirkebœ en habits de fête. (D'après une photographie.) 519

Les poneys feroïens et leurs caisses à transporter la tourbe. (D'après une photographie.) 520

Les dénicheurs d'oiseaux se suspendent à des cordes armées d'un crampon. (D'après une photographie.) 521

Des îlots isolés, des falaises de basalte ruinées par le heurt des vagues. (D'après des photographies.) 522

On pousse vers la plage les cadavres des dauphins, qui ont environ 6 mètres. (D'après une photographie.) 523

Les femmes feroïennes préparent la laine.... (D'après une photographie.) 524

On sale les morues. (D'après une photographie.) 525

Feroïen en costume de travail. (D'après une photographie.) 526

Les femmes portent une robe en flanelle tissée avec la laine qu'elles ont cardée et filée. (D'après une photographie.) 527

Déjà mélancolique!... (D'après une photographie.) 528

PONDICHÉRY
chef-lieu de l'Inde française
Par M. G. VERSCHUUR

Groupe de Brahmanes électeurs français. (D'après une photographie.) 529

Musicien indien de Pondichéry. (D'après une photographie.) 529

Les enfants ont une bonne petite figure et un costume peu compliqué. (D'après une photographie.) 530

La visite du marché est toujours une distraction utile pour le voyageur. (D'après une photographie.) 531

Indienne en costume de fête. (D'après une photographie.) 532

Groupe de Brahmanes français. (D'après une photographie.) 533

La pagode de Villenour, à quelques kilomètres de Pondichéry. (D'après une photographie.) 534

Intérieur de la pagode de Villenour. (D'après une photographie.) 535

La Fontaine aux Bayadères. (D'après une photographie.) 536

Plusieurs rues de Pondichéry sont larges et bien bâties. (D'après une photographie.) 537

Étang de la pagode de Villenour. (D'après une photographie.) 538

Brahmanes français attendant la clientèle dans un bazar. (D'après une photographie.) 539

La statue de Dupleix à Pondichéry. (D'après une photographie.) 540

UNE PEUPLADE MALGACHE
LES TANALA DE L'IKONGO
Par M. le Lieutenant ARDANT DU PICQ

Les populations souhaitent la bienvenue à l'étranger. (D'après une photographie.) 541

Femme d'Ankarimbelo. (D'après une photographie.) 541

Carte du pays des Tanala. 542

Les femmes tanala sont sveltes, élancées. (D'après une photographie.) 543

Panorama de Fort-Carnot. (D'après une photographie.) 544

Groupe de Tanala dans la campagne de Milakisihy. (D'après une photographie.) 545

Un partisan tanala tirant à la cible à Fort-Carnot. (D'après une photographie.) 546

Enfants tanala. (D'après une photographie.) 547

Les hommes, tous armés de la hache. (D'après une photographie.) 548

Les cercueils sont faits d'un tronc d'arbre creusé, et recouverts d'un drap. (D'après une photographie.) 549

Le battage du riz. (D'après une photographie.) 550

(p. x) Une halte de partisans dans la forêt. (D'après une photographie.) 551

Femmes des environs de Fort-Carnot. (D'après une photographie.) 552

Les Tanala au repos perdent toute leur élégance naturelle. (D'après une photographie.) 553

Une jeune beauté tanala. (D'après une photographie.) 553

Le Tanala, maniant une sagaie, a le geste élégant et souple. (D'après une photographie.) 554

Le chant du «e manenina», à Iaborano. (D'après une photographie.) 555

La rue principale à Sahasinaka. (D'après une photographie.) 556

La danse est exécutée par des hommes, quelquefois par des femmes. (D'après une photographie.) 557

Un danseur botomaro. (D'après une photographie.) 558

La danse, chez les Tanala, est expressive au plus haut degré. (D'après des photographies.) 559

Tapant à coups redoublés sur un long bambou, les Tanala en tirent une musique étrange. (D'après une photographie.) 560

Femmes tanala tissant un lamba. (D'après une photographie.) 561

Le village et le fort de Sahasinaka s'élèvent sur les hauteurs qui bordent le Faraony. (D'après une photographie.) 562

Un détachement d'infanterie coloniale traverse le Rienana. (D'après une photographie.) 563

Profil et face de femmes tanala. (D'après une photographie.) 564

LA RÉGION DU BOU HEDMA
(sud tunisien)
Par M. Ch. MAUMENÉ

Les murailles de Sfax, véritable décor d'opéra.... (D'après une photographie.) 565

Salem, le domestique arabe de l'auteur. (D'après une photographie.) 565

Carte de la région du Bou Hedma (sud tunisien). 566

Les sources chaudes de l'oued Hadedj sont sulfureuses. (D'après une photographie.) 567

L'oued Hadedj, d'aspect si charmant, est un bourbier qui sue la fièvre. (D'après une photographie.) 568

Le cirque du Bou Hedma. (D'après une photographie.) 569

L'oued Hadedj sort d'une étroite crevasse de la montagne. (D'après une photographie.) 570

Manoubia est une petite paysanne d'une douzaine d'années. (D'après une photographie.) 571

Un puits dans le défilé de Touninn. (D'après une photographie.) 571

Le ksar de Sakket abrite les Ouled bou Saad Sédentaires, qui cultivent oliviers et figuiers. (D'après une photographie.) 572

De temps en temps la forêt de gommiers se révèle par un arbre. (D'après une photographie.) 573

Le village de Mech; dans l'arrière-plan, le Bou Hedma. (D'après une photographie.) 574

Le Khrangat Touninn (défile de Touninn), que traverse le chemin de Bir Saad à Sakket. (D'après une photographie.) 575

Le puits de Bordj Saad. (D'après une photographie.) 576

DE TOLÈDE À GRENADE
Par Mme JANE DIEULAFOY

Après avoir croisé des bœufs superbes.... (D'après une photographie.) 577

Femme castillane. (D'après une photographie.) 577

On chemine à travers l'inextricable réseau des ruelles silencieuses. (D après une photographie.) 578

La rue du Commerce, à Tolède. (D'après une photographie.) 579

Un représentant de la foule innombrable des mendiants de Tolède. (D'après une photographie.) 580

Dans des rues tortueuses s'ouvrent les entrées monumentales d'anciens palais, tel que celui de la Sainte Hermandad. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 581

Porte du vieux palais de Tolède. (D'après une photographie.) 582

Fière et isolée comme un arc de triomphe, s'élève la merveilleuse Puerta del Sol. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 583

Détail de sculpture mudejar dans le Transito. (D'après une photographie.) 584

Ancienne sinagogue connue sous le nom de Santa Maria la Blanca. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 585

Madrilène. (D'après une photographie.) 586

La porte de Visagra, construction massive remontant à l'époque de Charles Quint. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 587

Tympan mudejar. (D'après une photographie.) 588

Des familles d'ouvriers ont établi leurs demeures près de murailles solides. (D'après une photographie.) 589

Castillane et Sévillane. (D'après une photographie.) 589

Isabelle de Portugal, par le Titien (Musée du Prado). (Photographie Lacoste, à Madrid.) 590

Le palais de Pierre le Cruel. (D'après une photographie.) 591

Statue polychrome du prophète Élie, dans l'église de Santo Tomé (auteur inconnu). (D'après une photographie.) 592

Porte du palais de Pierre le Cruel. (D'après une photographie.) 593

Portrait d'homme, par le Greco. (Photographie Hauser y Menet, à Madrid.) 594

La cathédrale de Tolède. 595

Enterrement du comte d'Orgaz, par le Greco (église Santo Tomé). (D'après une photographie.) 596

Le couvent de Santo Tomé conserve une tour en forme de minaret. (D'après une photographie.) 597

Les évêques Mendoza et Ximénès. (D'après une photographie.) 598

Salon de la prieure, au couvent de San Juan de la Penitencia. (D'après une photographie.) 599

Prise de Melilla (cathédrale de Tolède). (D'après une photographie.) 600

C'est dans cette pauvre demeure que vécut Cervantès pendant son séjour à Tolède. (D'après une photographie.) 601

Saint François d'Assise, par Alonzo Cano, cathédrale de Tolède. 601

Porte des Lions. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 602

Le cloître de San Juan de los Reyes apparaît comme le morceau le plus précieux et le plus fleuri de l'architecture gothique espagnole. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 603

Ornements d'église, à Madrid. (D'après une photographie.) 604

Porte due au ciseau de Berruguete, dans le cloître de la cathédrale de Tolède. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 605

Une torea. (D'après une photographie.) 606

Vue intérieure de l'église de San Juan de Los Reyes. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 607

Une rue de Tolède. (D'après une photographie.) 608

Porte de l'hôpital de Santa Cruz. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 609

Sur les bords du Tage. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 610

Escalier de l'hôpital de Santa Cruz. (D'après une photographie.) 611

Détail du plafond de la cathédrale. (D'après une photographie) 612

Pont Saint-Martin à Tolède. (D'après une photographie.) 613

Guitariste castillane. (D'après une photographie.) 613

La «Casa consistorial», hôtel de ville. (D'après une photographie.) 614

Le «patio» des Templiers. (D'après une photographie.) 615

Jeune femme de Cordoue avec la mantille en chenille légère. (D'après une photographie.) 616

Un coin de la Mosquée de Cordoue. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 617

Chapelle de San Fernando, de style mudejar, élevée au (p. xi) centre de la Mosquée de Cordoue. (D'après une photographie.) 618

La mosquée qui fait la célébrité de Cordoue, avec ses dix-neuf galeries hypostyles, orientées vers la Mecque. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 619

Détail de la chapelle de San Fernando. (D'après une photographie.) 620

Vue extérieure de la Mosquée de Cordoue, avec l'église catholique élevée en 1523, malgré les protestations des Cordouans. (D'après une photographie.) 621

Statue de Gonzalve de Cordoue. (D'après une photographie.) 622

Statue de doña Maria Manrique, femme de Gonzalve de Cordoue. (D'après une photographie.) 623

Détail d'une porte de la mosquée. (D'après une photographie.) 624

Note 1: Suite. Voyez page 409.[Retour au texte principal]

Note 2: Suite. Voyez pages 409 et 421.[Retour au texte principal]