The Project Gutenberg eBook of Le Tour du Monde; d'Alexandrette au coude de l'Euphrate

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Title: Le Tour du Monde; d'Alexandrette au coude de l'Euphrate

Author: Various

Editor: Édouard Charton

Release date: September 7, 2009 [eBook #29925]

Language: French

Credits: Produced by Carlo Traverso, Christine P. Travers and the
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*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK LE TOUR DU MONDE; D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE ***




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LE TOUR DU MONDE

PARIS
IMPRIMERIE FERNAND SCHMIDT
20, rue du Dragon, 20

NOUVELLE SÉRIE — 11e ANNÉE 2e SEMESTRE

LE TOUR DU MONDE
JOURNAL
DES VOYAGES ET DES VOYAGEURS

Le Tour du Monde
a été fondé par Édouard Charton
en 1860

PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie
79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79
LONDRES, 18, KING WILLIAM STREET, STRAND
1905

Droits de traduction et de reproduction réservés.

(p. xiii) TABLE DES MATIÈRES

L'ÉTÉ AU KACHMIR
Par Mme F. MICHEL

I. De Paris à Srinagar. — Un guide pratique. — De Bombay à Lahore. — Premiers préparatifs. — En tonga de Rawal-Pindi à Srinagar. — Les Kachmiris et les maîtres du Kachmir. — Retour à la vie nomade. 1

II. La «Vallée heureuse» en dounga. — Bateliers et batelières. — De Baramoula à Srinagar. — La capitale du Kachmir. — Un peu d'économie politique. — En amont de Srinagar. 13

III. Sous la tente. — Les petites vallées du Sud-Est. — Histoires de voleurs et contes de fées. — Les ruines de Martand. — De Brahmanes en Moullas. 25

IV. Le pèlerinage d'Amarnath. — La vallée du Lidar. — Les pèlerins de l'Inde. — Vers les cimes. — La grotte sacrée. — En dholi. — Les Goudjars, pasteurs de buffles. 37

V. Le pèlerinage de l'Haramouk. — Alpinisme funèbre et hydrothérapie religieuse. — Les temples de Vangâth. — Frissons d'automne. — Les adieux à Srinagar. 49

SOUVENIRS DE LA CÔTE D'IVOIRE
Par le docteur LAMY
Médecin-major des troupes coloniales.

I. Voyage dans la brousse. — En file indienne. — Motéso. — La route dans un ruisseau. — Denguéra. — Kodioso. — Villes et villages abandonnés. — Où est donc Bettié? — Arrivée à Dioubasso. 61

II. Dans le territoire de Mopé. — Coutumes du pays. — La mort d'un prince héritier. — L'épreuve du poison. — De Mopé à Bettié. — Bénie, roi de Bettié, et sa capitale. — Retour à Petit-Alépé. 73

III. Rapports et résultats de la mission. — Valeur économique de la côte d'Ivoire. — Richesse de la flore. — Supériorité de la faune. 85

IV. La fièvre jaune à Grand-Bassam. — Deuils nombreux. — Retour en France. 90

L'ÎLE D'ELBE
Par M. PAUL GRUYER

I. L'île d'Elbe et le «canal» de Piombino. — Deux mots d'histoire. — Débarquement à Porto-Ferraio. — Une ville d'opéra. — La «teste di Napoleone» et le Palais impérial. — La bannière de l'ancien roi de l'île d'Elbe. — Offre à Napoléon III, après Sedan. — La bibliothèque de l'Empereur. — Souvenir de Victor Hugo. Le premier mot du poète. — Un enterrement aux flambeaux. Cagoules noires et cagoules blanches. Dans la paix des limbes. — Les différentes routes de l'île. 97

II. Le golfe de Procchio et la montagne de Jupiter. — Soir tempétueux et morne tristesse. — L'ascension du Monte Giove. — Un village dans les nuées. — L'Ermitage de la Madone et la «Sedia di Napoleone». — Le vieux gardien de l'infini. «Bastia, Signor!». Vision sublime. — La côte orientale de l'île. Capoliveri et Porto-Longone. — La gorge de Monserrat. — Rio 1 Marina et le monde du fer. 109

III. Napoléon, roi de l'île d'Elbe. — Installation aux Mulini. — L'Empereur à la gorge de Monserrat. — San Martino Saint-Cloud. La salle des Pyramides et le plafond aux deux colombes. Le lit de Bertrand. La salle de bain et le miroir de la Vérité. — L'Empereur transporte ses pénates sur le Monte Giove. — Elbe perdue pour la France. — L'ancien Musée de San Martino. Essai de reconstitution par le propriétaire actuel. Le lit de Madame Mère. — Où il faut chercher à Elbe les vraies reliques impériales. «Apollon gardant ses troupeaux.» Éventail et bijoux de la princesse Pauline. Les clefs de Porto-Ferraio. Autographes. La robe de la signorina Squarci. — L'église de l'archiconfrérie du Très-Saint-Sacrement. La «Pieta» de l'Empereur. Les broderies de soie des Mulini. — Le vieil aveugle de Porto-Ferraio. 121

D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE
Par M. VICTOR CHAPOT
membre de l'École française d'Athènes.

I. — Alexandrette et la montée de Beïlan. — Antioche et l'Oronte; excursions à Daphné et à Soueidieh. — La route d'Alep par le Kasr-el-Benat et Dana. — Premier aperçu d'Alep. 133

II. — Ma caravane. — Village d'Yazides. — Nisib. — Première rencontre avec l'Euphrate. — Biredjik. — Souvenirs des Hétéens. — Excursion à Resapha. — Comment atteindre Ras-el-Aïn? Comment le quitter? — Enfin à Orfa! 145

III. — Séjour à Orfa. — Samosate. — Vallée accidentée de l'Euphrate. — Roum-Kaleh et Aïntab. — Court repos à Alep. — Saint-Syméon et l'Alma-Dagh. — Huit jours trappiste! — Conclusion pessimiste. 157

LA FRANCE AUX NOUVELLES-HÉBRIDES
Par M. RAYMOND BEL

À qui les Nouvelles-Hébrides: France, Angleterre ou Australie? Le condominium anglo-français de 1887. — L'œuvre de M. Higginson. — Situation actuelle des îles. — L'influence anglo-australienne. — Les ressources des Nouvelles-Hébrides. — Leur avenir. 169

(p. xiv) LA RUSSIE, RACE COLONISATRICE
Par M. ALBERT THOMAS

I. — Moscou. — Une déception. — Le Kreml, acropole sacrée. — Les églises, les palais: deux époques. 182

II. — Moscou, la ville et les faubourgs. — La bourgeoisie moscovite. — Changement de paysage; Nijni-Novgorod: le Kreml et la ville. 193

III. — La foire de Nijni: marchandises et marchands. — L'œuvre du commerce. — Sur la Volga. — À bord du Sviatoslav. — Une visite à Kazan. — La «sainte mère Volga». 205

IV. — De Samara à Tomsk. — La vie du train. — Les passagers et l'équipage: les soirées. — Dans le steppe: l'effort des hommes. — Les émigrants. 217

V. — Tomsk. — La mêlée des races. — Anciens et nouveaux fonctionnaires. — L'Université de Tomsk. — Le rôle de l'État dans l'œuvre de colonisation. 229

VI. — Heures de retour. — Dans l'Oural. — La Grande-Russie. — Conclusion. 241

LUGANO, LA VILLE DES FRESQUES
Par M. GERSPACH

La petite ville de Lugano; ses charmes; son lac. — Un peu d'histoire et de géographie. — La cathédrale de Saint-Laurent. — L'église Sainte-Marie-des-Anges. — Lugano, la ville des fresques. — L'œuvre du Luini. — Procédés employés pour le transfert des fresques. 253

SHANGHAÏ, LA MÉTROPOLE CHINOISE
Par M. ÉMILE DESCHAMPS

I. — Woo-Sung. — Au débarcadère. — La Concession française. — La Cité chinoise. — Retour à notre concession. — La police municipale et la prison. — La cangue et le bambou. — Les exécutions. — Le corps de volontaires. — Émeutes. — Les conseils municipaux. 265

II. — L'établissement des jésuites de Zi-ka-oueï. — Pharmacie chinoise. — Le camp de Kou-ka-za. — La fumerie d'opium. — Le charnier des enfants trouvés. — Le fournisseur des ombres. — La concession internationale. — Jardin chinois. — Le Bund. — La pagode de Long-hoa. — Fou-tchéou-road. — Statistique. 277

L'ÉDUCATION DES NÈGRES AUX ÉTATS-UNIS
Par M. BARGY

Le problème de la civilisation des nègres. — L'Institut Hampton, en Virginie. — La vie de Booker T. Washington. — L'école professionnelle de Tuskegee, en Alabama. — Conciliateurs et agitateurs. — Le vote des nègres et la casuistique de la Constitution. 289

À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE
Par le Major PERCY MOLESWORTH SYKES
Consul général de S. M. Britannique au Khorassan.

I. — Arrivée à Astrabad. — Ancienne importance de la ville. — Le pays des Turkomans: à travers le steppe et les Collines Noires. — Le Khorassan. — Mechhed: sa mosquée; son commerce. — Le désert de Lout. — Sur la route de Kirman. 301

II. — La province de Kirman. — Géographie: la flore, la faune; l'administration, l'armée. — Histoire: invasions et dévastations. — La ville de Kirman, capitale de la province. — Une saison sur le plateau de Sardou. 313

III. — En Baloutchistan. — Le Makran: la côte du golfe Arabique. — Histoire et géographie du Makran. — Le Sarhad. 325

IV. — Délimitation à la frontière perso-baloutche. — De Kirman à la ville-frontière de Kouak. — La Commission de délimitation. — Question de préséance. — L'œuvre de la Commission. — De Kouak à Kélat. 337

V. — Le Seistan: son histoire. — Le delta du Helmand. — Comparaison du Seistan et de l'Égypte. — Excursions dans le Helmand. — Retour par Yezd à Kirman. 349

AUX RUINES D'ANGKOR
Par M. le Vicomte DE MIRAMON-FARGUES

De Saïgon à Pnôm-penh et à Compong-Chuang. — À la rame sur le Grand-Lac. — Les charrettes cambodgiennes. — Siem-Réap. — Le temple d'Angkor. — Angkor-Tom — Décadence de la civilisation khmer. — Rencontre du second roi du Cambodge. — Oudong-la-Superbe, capitale du père de Norodom. — Le palais de Norodom à Pnôm-penh. — Pourquoi la France ne devrait pas abandonner au Siam le territoire d'Angkor. 361

EN ROUMANIE
Par M. Th. HEBBELYNCK

I. — De Budapest à Petrozeny. — Un mot d'histoire. — La vallée du Jiul. — Les Boyards et les Tziganes. — Le marché de Targu Jiul. — Le monastère de Tismana. 373

II. — Le monastère d'Horezu. — Excursion à Bistritza. — Romnicu et le défilé de la Tour-Rouge. — De Curtea de Arges à Campolung. — Défilé de Dimboviciora. 385

III. — Bucarest, aspect de la ville. — Les mines de sel de Slanic. — Les sources de pétrole de Doftana. — Sinaïa, promenade dans la forêt. — Busteni et le domaine de la Couronne. 397

CROQUIS HOLLANDAIS
Par M. Lud. GEORGES HAMÖN
Photographies de l'auteur.

I. — Une ville hollandaise. — Middelburg. — Les nuages. — Les boerin. — La maison. — L'éclusier. — Le marché. — Le village hollandais. — Zoutelande. — Les bons aubergistes. — Une soirée locale. — Les sabots des petits enfants. — La kermesse. — La piété du Hollandais. 410

II. — Rencontre sur la route. — Le beau cavalier. — Un déjeuner décevant. — Le père Kick. 421

III. — La terre hollandaise. — L'eau. — Les moulins. — La culture. — Les polders. — Les digues. — Origine de la Hollande. — Une nuit à Veere. — Wemeldingen. — Les cinq jeunes filles. — Flirt muet. — Le pochard. — La vie sur l'eau. 423

IV. — Le pêcheur hollandais. — Volendam. — La lessive. — Les marmots. — Les canards. — La pêche au hareng. — Le fils du pêcheur. — Une île singulière: Marken. — Au milieu des eaux. — Les maisons. — Les mœurs. — Les jeunes filles. — Perspective. — La tourbe et les tourbières. — Produit national. — Les (p. xv) tourbières hautes et basses. — Houille locale. 433

ABYDOS
dans les temps anciens et dans les temps modernes
Par M. E. AMELINEAU

Légende d'Osiris. — Histoire d'Abydos à travers les dynasties, à l'époque chrétienne. — Ses monuments et leur spoliation. — Ses habitants actuels et leurs mœurs. 445

VOYAGE DU PRINCE SCIPION BORGHÈSE AUX MONTS CÉLESTES
Par M. JULES BROCHEREL

I. — De Tachkent à Prjevalsk. — La ville de Tachkent. — En tarentass. — Tchimkent. — Aoulié-Ata. — Tokmak. — Les gorges de Bouam. — Le lac Issik-Koul. — Prjevalsk. — Un chef kirghize. 457

II. — La vallée de Tomghent. — Un aoul kirghize. — La traversée du col de Tomghent. — Chevaux alpinistes. — Une vallée déserte. — Le Kizil-tao. — Le Saridjass. — Troupeaux de chevaux. — La vallée de Kachkateur. — En vue du Khan-Tengri. 469

III. — Sur le col de Tuz. — Rencontre d'antilopes. — La vallée d'Inghiltchik. — Le «tchiou mouz». — Un chef kirghize. — Les gorges d'Attiaïlo. — L'aoul d'Oustchiar. — Arrêtés par les rochers. 481

IV. — Vers l'aiguille d'Oustchiar. — L'aoul de Kaënde. — En vue du Khan-Tengri. — Le glacier de Kaënde. — Bloqués par la neige. — Nous songeons au retour. — Dans la vallée de l'Irtach. — Chez le kaltchè. — Cuisine de Kirghize. — Fin des travaux topographiques. — Un enterrement kirghize. 493

V. — L'heure du retour. — La vallée d'Irtach. — Nous retrouvons la douane. — Arrivée à Prjevalsk. — La dispersion. 505

VI. — Les Khirghizes. — L'origine de la race. — Kazaks et Khirghizes. — Le classement des Bourouts. — Le costume khirghize. — La yourte. — Mœurs et coutumes khirghizes. — Mariages khirghizes. — Conclusion. 507

L'ARCHIPEL DES FEROÉ
Par Mlle ANNA SEE

Première escale: Trangisvaag. — Thorshavn, capitale de l'Archipel; le port, la ville. — Un peu d'histoire. — La vie végétative des Feroïens. — La pêche aux dauphins. — La pêche aux baleines. — Excursions diverses à travers l'Archipel. 517

PONDICHÉRY
chef-lieu de l'Inde française
Par M. G. VERSCHUUR

Accès difficile de Pondichéry par mer. — Ville blanche et ville indienne. — Le palais du Gouvernement. — Les hôtels de nos colonies. — Enclaves anglaises. — La population; les enfants. — Architecture et religion. — Commerce. — L'avenir de Pondichéry. — Le marché. — Les écoles. — La fièvre de la politique. 529

UNE PEUPLADE MALGACHE
LES TANALA DE L'IKONGO
Par M. le Lieutenant ARDANT DU PICQ

I. — Géographie et histoire de l'Ikongo. — Les Tanala. — Organisation sociale. Tribu, clan, famille. — Les lois. 541

II. — Religion et superstitions. — Culte des morts. — Devins et sorciers. — Le Sikidy. — La science. — Astrologie. — L'écriture. — L'art. — Le vêtement et la parure. — L'habitation. — La danse. — La musique. — La poésie. 553

LA RÉGION DU BOU HEDMA
(sud tunisien)
Par M. Ch. MAUMENÉ

Le chemin de fer Sfax-Gafsa. — Maharess. — Lella Mazouna. — La forêt de gommiers. — La source des Trois Palmiers. — Le Bou Hedma. — Un groupe mégalithique. — Renseignements indigènes. — L'oued Hadedj et ses sources chaudes. — La plaine des Ouled bou Saad et Sidi haoua el oued. — Bir Saad. — Manoubia. — Khrangat Touninn. — Sakket. — Sened. — Ogla Zagoufta. — La plaine et le village de Mech. — Sidi Abd el-Aziz. 565

DE TOLÈDE À GRENADE
Par Mme JANE DIEULAFOY

I. — L'aspect de la Castille. — Les troupeaux en transhumance. — La Mesta. — Le Tage et ses poètes. — La Cuesta del Carmel. — Le Cristo de la Luz. — La machine hydraulique de Jualino Turriano. — Le Zocodover. — Vieux palais et anciennes synagogues. — Les Juifs de Tolède. — Un souvenir de l'inondation du Tage. 577

II. — Le Taller del Moro et le Salon de la Casa de Mesa. — Les pupilles de l'évêque Siliceo. — Santo Tomé et l'œuvre du Greco. — La mosquée de Tolède et la reine Constance. — Juan Guaz, premier architecte de la Cathédrale. — Ses transformations et adjonctions. — Souvenirs de las Navas. — Le tombeau du cardinal de Mendoza. Isabelle la Catholique est son exécutrice testamentaire. — Ximénès. — Le rite mozarabe. — Alvaro de Luda. — Le porte-bannière d'Isabelle à la bataille de Toro. 589

III. — Entrée d'Isabelle et de Ferdinand, d'après les chroniques. — San Juan de los Reyes. — L'hôpital de Santa Cruz. — Les Sœurs de Saint-Vincent de Paul. — Les portraits fameux de l'Université. — L'ange et la peste. — Sainte-Léocadie. — El Cristo de la Vega. — Le soleil couchant sur les pinacles de San Juan de los Reyes. 601

IV. — Les «cigarrales». — Le pont San Martino et son architecte. — Dévouement conjugal. — L'inscription de l'Hôtel de Ville. — Cordoue, l'Athènes de l'Occident. — Sa mosquée. — Ses fils les plus illustres. — Gonzalve de Cordoue. — Les comptes du Gran Capitan. — Juan de Mena. — Doña Maria de Parèdes. — L'industrie des cuirs repoussés et dorés. 613

(p. 133) TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.—12e LIV. No 12.—25 Mars 1905.

DANS UNE SORTE DE CIRQUE SE DRESSENT LES PANS DE MURAILLE DU KASR-EL-BENAT (page 142).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE
(SYRIE DU NORD ET MÉSOPOTAMIE OCCIDENTALE)
Par M. VICTOR CHAPOT
membre de l'École française d'Athènes.

I. — Alexandrette et la montée de Beïlan. — Antioche et l'Oronte; excursions à Daphné et à Soueidieh. — La route d'Alep par le Kasr-el-Benat et Dana. — Premier aperçu d'Alep.

LE CANAL DE SÉLEUCIE EST, PAR ENDROITS, UN TUNNEL (page 140).

Les souvenirs que je recueille ici sont le menu profit d'un voyage qui n'avait pour but ni le plaisir, ni la connaissance d'une région réservée aux touristes audacieux. J'avais en vue de relever les traces de vie grecque, romaine ou byzantine, qu'il était possible de rencontrer dans ce pays où le passé inspire la honte du présent. Cette pensée m'a dicté le choix de la saison, et en même temps l'itinéraire: il me fallait les longues journées d'un printemps déjà avancé; je devais laisser les routes des caravanes, quand elles s'écartent des points jadis occupés. Ce plan m'a bien servi, éloigné souvent des sentiers battus; j'ai pu voir des localités dont les noms sont moins familiers, les habitants encore plus près de la nature, et cela à un moment de l'année où se révèle pleinement leur caractère. Le goût de l'actualité sera lui-même servi par ces notes rapides: là où j'ai passé, s'allongera bientôt le chemin de fer de Bagdad. Je voudrais donner un aperçu de l'état de cette contrée avant le grand effort de la poussée européenne.

Le service d'Europe le plus rapide à destination d'Alexandrette est celui du Lloyd autrichien. Depuis Smyrne, une brève escale à Rhodes; à Mersina, arrêt plus long, sans grand attrait, et, après une courte navigation nocturne, le navire jette l'ancre à un mille de la côte où je dois atterrir. C'est le 6 avril; il fait à peine jour; le froid du matin me pénètre, et le paysage, que le recul du continent me présente en un seul tableau, complète la première impression, plutôt pénible. Presque au bord de l'eau, qui est couleur d'ardoise, une montagne haute et abrupte, dont on devine le sommet, mais barrée en travers par une traînée (p. 134) d'épais nuages noirs, qu'on sent de loin chargés d'humidité, j'allais dire de fièvre. Sous eux, comme écrasée, la ville minuscule: aux extrémités, deux grandes usines, qui rapetissent les autres maisons. L'ensemble est misérable et rebutant. En un clin d'œil, je revois mes aventures de l'année précédente, un peu plus au sud, en Palestine et dans le Haouran: le désert nu et mort, le manque de ressources après un accident soudain, les journées où le soleil aveugle et assomme, et je songe que bientôt, peut-être, je regretterai ce temps gris, cette côte qui semble inhospitalière, ce port sale et laid, qu'anime au moins cette vie factice et intermittente que produit l'arrivée des bateaux.

En Orient, pour l'étranger de passage, l'activité forcée est, par bonheur, un dérivatif à l'ennui: je suis vite arraché à mes réflexions par les soins du débarquement. Déjà, ces gueux de bateliers ont, sans échelle, on ne sait comment, escaladé le bâtiment et envahi le pont; au milieu des vociférations gutturales, le prix est débattu, enfin fixé, les bagages enlevés; me voilà devant la douane. Seul Européen qui descende à Alexandrette, j'attire toutes les curiosités, faites surtout de méfiance. Je retrouve avec une colère contenue les espions ordinaires, manches en loques, tarbouches crasseux, regards hébétés, pourtant scrutateurs. Mes malles sont retournées dans la poussière; on explore mes souliers et mes chaussettes; ma caisse de plaques photographiques fait faire à chacun un pas en arrière, et l'agent principal me regarde fixement: «Dynamite?» Je proteste vainement: l'objet suspect est mis à part, délicatement, sans heurts. Avec les appareils, nouvel émoi; ce gros œil rond de l'objectif, serait-ce le canon d'un énorme revolver? Et les cartes, papiers imprimés, lettres particulières! autant de choses défendues et séquestrées. Mes vêtements sont rejetés pêle-mêle dans les malles; ce qui ne peut rentrer, je l'emporte à pleins bras, et à l'autre bout de la place, j'atteins l'hôtel. Il est nouveau, partant presque propre, la vie animale n'y pullule pas encore; la chambre est gaie, si la porte ferme mal, et du toit en terrasse on a vue, fort au loin, sur la côte cilicienne; le paidhi ou garçon est bel à voir dans sa culotte bouffante, sous sa coiffure à gros gland, avec sa fière moustache, son œil caressant et malin de Grec des îles.

Il me quitte bien vite pour suivre un rassemblement. Nous avions à bord un ministre plénipotentiaire; pour lui rendre les honneurs militaires pendant l'escale, la garnison a été mobilisée; elle forme un groupe de costumes variés,—je ne puis dire d'uniformes,—rapiécés avec art; les tuniques noires, à brandebourgs jaunes, alternent avec les vestons bleus ou blancs, les hautes bottes avec les pantoufles. Au commandement, fusils à pierre, fusils de chasse, fusils innomés, s'enlèvent avec assez d'ensemble, pour retomber ensuite à terre avec un incroyable bruit de ferraille. Les physionomies seules ont moins de variété: on n'y lit guère l'intelligence, mais elles sont mâles et résolues. C'est toujours une race de soldats; sans nul doute, on devra compter avec elle....

VERS LE COUDE DE L'EUPHRATE: LA PENSÉE DE RELEVER LES TRACES DE VIE ANTIQUE A DICTÉ L'ITINÉRAIRE.

Mais il fallait songer aux bagages confisqués, que je ne pouvais obtenir sans l'aide du représentant de la France. J'ai eu la bonne fortune de trouver aussitôt notre vice-consul, M. Mercinier; je n'oublierai pas, en dehors de sa victorieuse intervention, son accueil simple et bon.

Il y a quelque courage à accepter un poste comme le sien; dans les dernières années, deux de ses prédécesseurs y sont morts, car jusque dans la ville s'étendent les marécages, et il faut aller loin pour que l'odeur fade, inquiétante, cesse de vous poursuivre. On travaillait à l'assèchement sans précipitation, alla tourca, comme on dit là-bas, et sans méthode; aujourd'hui même, il doit rester beaucoup à faire. Encore ce coin malsain est-il sans grâce; on est mal chez soi et peu tenté d'en sortir; il n'y a qu'une seule promenade, la route d'Alep, et, au bout de 2 kilomètres, nul arbre pour l'ombrager. De l'autre côté, vers Payas, le long (p. 135) de la mer, j'ai dû vite rebrousser chemin; une pluie violente s'était abattue, inondant les rues et la mauvaise chaussée; un piéton ne pouvait franchir les flaques où les chevaux s'enfonçaient à mi-jambe.

L'ANTIOCHE MODERNE: DE L'ANCIENNE ANTIOCHE IL NE RESTE QUE L'ENCEINTE, AUX FLANCS DU SILPIOS (page 137).

Les éclaircies m'ont permis quelques pas hors de l'hôtel, et bien vite, par contagion, je suis redevenu un peu oriental; les buveurs de café, les joueurs de cartes, les fumeurs de narghilés, désœuvrés de tout ordre, semblent déjà mes familiers, et, machinalement, je distribue les coups de coude aux nez des chameaux pour me livrer passage. Une nouveauté m'intéresse, c'est le restaurant; il ne ressemble pas à ceux que j'ai vus ailleurs, où l'Européen était à part, traité en maître. Ici, il n'y a qu'une vaste salle enfumée; que de monde! et je ne parle pas des mouches. Au beau milieu, le fourneau et le cuisinier; celui-ci veille sur des marmites monumentales, où cuisent des débris multicolores. Inhabile au turc comme à l'arabe, dépourvu d'interprète, j'en suis réduit à désigner du doigt les plats de mon choix, et au cadran de ma montre l'heure où je désire être servi à l'hôtel, dans ma chambre. Somme toute, les talents du traiteur dépassent mon attente; j'y ai mis le prix, du reste: 4 piastres (18 sous), et il paraît que je suis volé de moitié! Mon bon Grec en témoigne une indignation qui m'étonne....

Je suis arrivé à Alexandrette, la veille de Pâques; voilà bientôt la ville en fête; les bannières étrangères flottent sur tous les consulats: il y en a d'Espagne, de Suède, de Norvège, et... pour quels nationaux? Le consul de France, protecteur des chrétiens, a l'honneur de présider aux messes.

La première, le dimanche, celle des Latins; jusqu'à l'achèvement de la nouvelle église, le sacrifice a lieu dans une espèce de grange. Les bonnes volontés se sont réunies pour l'orner; les talents ont apporté leur concours; à l'unisson se font entendre le grave harmonium et les mandolines. Le lendemain, les Grecs catholiques ont leur tour; leur chapelle aussi est étroite, mais le pappas a grand air, en dalmatique brodée, et il chante juste. Cette fois, un orchestre entier nous accueille; ne me demandez pas de nommer les instruments..., du moins, ils attaquent avec vigueur. Vers l'offertoire, nous nous levons, on a cru reconnaître—moins les paroles—la phrase musicale: «Aux armes, citoyens!» Erreur vite constatée; les gens du pays n'auraient pas si à contre-temps rendu à la France leur hommage, toujours impressionnant.

Mais chargé d'une mission bien définie, je me dispose à partir pour Antioche. Le trajet peut se faire en voiture; mon cocher doit m'éveiller un peu avant le lever du soleil. À une heure du matin, on tambourine à ma porte: c'est lui. Je lui fais comprendre qu'il est beaucoup trop tôt; peu d'instants après, le tapage recommence, et une nouvelle invitation à partir, chaque fois mal reçue, se reproduit à chaque demi-heure. Le moment fixé arrive enfin; je suis désarmé, dans mon courroux, par l'expression tranquille et souriante de l'homme; on lit sur sa figure le sentiment du devoir exactement accompli.

(p. 136) La route gravit en lacets une pente rapide; on ne peut s'enfoncer dans le pays qu'en empruntant l'unique col qui donne accès vers l'autre versant. Cette barrière a découragé, à plusieurs reprises, les constructeurs de voies ferrées: aucun détour n'est possible, et comment creuser,—entretenir surtout,—un tunnel dans ce massif aux roches friables, inclinées et glissantes? Il faut pourtant relier Alep avec la côte; mais ce lien s'établira plus au nord; Alexandrette pourrait se trouver prochainement isolée, sans relations suivies avec l'intérieur.

Donc, une montée de deux heures, jusqu'à Beïlan, bourgade en nid d'aigle, sanatorium d'été pour les négociants du port; une descente égale fait suite, et, laissant à ma gauche l'embranchement vers Alep, j'arrive dans la plaine, tout près du lac d'Antioche, vaste marais dont les limites s'étendent ou se resserrent, selon l'abondance des pluies les plus récentes. La longue averse que j'ai subie, le jour de Pâques, a multiplié les mares, détrempé la route; l'ouragan a emporté presque tous les ponts; heureusement qu'on sait s'en passer en Turquie, et même, d'habitude, bêtes et gens ne s'y fient guère; ils n'ont pas tort. Mou landau va de cahot en cahot, au milieu des flaques, des tas de pierres, des touffes de roseaux; il quitte souvent le chemin, quand les ornières sont trop profondes. Distraction, après tout; sans ces menues difficultés, le voyage serait monotone: 25 kilomètres en ligne droite, sans accident de terrain; j'ai tout juste aperçu un village, disons un campement formé de masures en bois, et deux tombeaux de saints nosaïrés, dont les petites coupoles blanches se dissimulent à demi sous le feuillage d'un grand arbre centenaire. Pas une maison, quelques champs mal cultivés; seulement, à toute heure, de longues caravanes, chevaux ou chameaux, signalées de très loin par le mouvement régulier des cous des bêtes de somme et le tintement saccadé des clochettes.

LES RUES D'ANTIOCHE SONT ÉTROITES ET TORTUEUSES; PARFOIS, AU MILIEU, SE CREUSE UN FOSSÉ.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Vers midi enfin, je distingue Antioche: c'est une masse verte, qui repose mes yeux des tons gris de la route et des collines, où l'herbe courte est trop clairsemée; peu à peu tout se précise, maisons et jardins; ma voiture franchit l'Oronte, et, après deux ou trois ruelles, où glisse à chaque pas le sabot des chevaux, s'arrête dans une vaste cour, celle de la locanda arménienne, où je dois trouver un gîte.

Un inconnu me fait monter un escalier étroit et raide et m'introduit dans la pièce d'honneur. Et maintenant, que faire? mon langage est inconnu de tous; un cercle de curieux se forme à nouveau autour de moi, sympathique et empressé, mais ignorant de mes désirs. Un petit garçon me crie enfin: «Kawas franci?—Evett, Evett.» Oui et Non, c'est tout ce que je sais de turc. Vaguement renseignée sur moi, la foule se retire; bientôt on frappe à la porte, et avec plaisir je vois entrer, stature imposante et bonne figure, Chakir-Ali-Kawas-Effendi.

C'est le drogman du vice-consulat de France; bien plus, une des notabilités d'Antioche. Il est salué en chemin autant de fois qu'un colonel dans une ville de garnison, qu'un ministre en voyage, et il répond de la main et du sourire, sans montrer ni fatigue, ni orgueil; il a, dans la grand rue, son bureau ouvert à tous, où l'on vient causer librement et se désaltérer. C'est enfin, par-dessus tout, l'obligeance personnifiée; j'en profite aussitôt, le voilà mon guide et mon cicerone.

Il me fait visiter la ville, qui est curieuse, d'aspect vieillot; les rues sont étroites et tortueuses; parfois, au milieu, se creuse un fossé, ruisseau-égout en été, torrent aux jours de pluie. Hormis le bazar et le quartier du petit négoce, Antioche est peuplée de gens silencieux; les fenêtres sur le dehors sont rares, et bien peu (p. 137) s'entr'ouvrent. Il y a pourtant des bruits dans l'air, et de telle nature que j'en viens à me demander: «Suis-je bien en Orient?» Un grincement continu fait croire au voisinage d'une grande manufacture, et je remarque, de distance en distance, une noria à grande roue, qui élève l'eau de l'Oronte et la déverse dans les jardins. Plus harmonieux, parce qu'il change de note, siffle ou chante, s'élève ou s'affaiblit, est le bruit du vent dans les grands arbres. Tout à l'heure, à l'hôtel, il secouait, à les briser, les vitres mal assujetties, et il me trompait sur la direction du fleuve en faisant refluer les eaux à la surface.

LE TOUT-ANTIOCHE INONDE LES PROMENADES.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Antioche est, par l'Oronte, une vaste oasis, en toute saison habitable, grâce à ce vent; il ne soulève pas de poussière et rafraîchit sans causer de ravages, parce que les hautes futaies lui donnent où s'accrocher pour ralentir sa course. L'unique fléau, mais presque périodique, ce sont les tremblements de terre; les habitants le savent terrible et construisent leurs maisons en torchis ou en pisé pour éviter des frais qu'une catastrophe soudaine peut rendre inutiles; ou, au contraire, ils élèvent de formidables murailles, qu'ils croient peut-être capables de résister.

La ville antique et la ville moderne ont également souffert des caprices du sol; de la première, il reste fort peu de chose; les débris de ses édifices écroulés sont recouverts par l'épaisse couche de limon, amoncelée peu à peu par la rivière. Cette métropole si fameuse de l'époque hellénistique ou romaine, longtemps résidence royale, centre d'études, ne nous a livré que de très rares débris d'inscriptions; l'ancienne topographie se laisse tout juste deviner, et notre temps ne trouve plus debout que la solide enceinte de Justinien, encore cramponnée aux flancs du vieux Silpios. Pour l'Antioche d'aujourd'hui, les guides des voyageurs ont trop peu de louanges; j'ai admiré plus qu'eux la cité et son cadre, les méandres du fleuve, les grands vergers, les coins de rues bruyants ou discrets, où les bêtes conduisent les hommes, et jusqu'aux cimetières, qui n'ont point l'air délaissé comme de coutume, bien que l'opoponax et les glaïeuls envahissent les tombes; j'ai apprécié, au dîner du soir, même l'invariable rôti de mouton, l'éclairage fantastique de la grande lanterne sourde, l'empressement du vieux bonhomme qui me servait, et dont j'imitais, malgré moi, la mimique, levant avec gravité le menton et la main droite en signe de dénégation ou de refus courtois.

Accueil très empressé de la société européenne où Chakir m'a introduit. Peu nombreuse, mais, chose trop rare, très unie, elle est groupée auprès de M. Potton, notre vice-consul et compatriote, qu'entourent l'estime et la considération générales. Deux communautés chrétiennes, un médecin grec, un ingénieur civil, M. Toselli et sa famille, forment la colonie; la plupart de ces personnes ne demandent qu'à rester dans le pays, c'est tout dire. M. Toselli est un Italien, depuis longtemps fixé en Syrie; son nom est sympathique à tous les archéologues qui ont visité sa résidence, et plusieurs de mes anciens de l'École d'Athènes s'étaient déjà loués de ses bons offices.

Son fils m'a accompagné à Daphné, le faubourg de plaisance des anciens habitants d'Antioche. Ils y avaient les avantages de la ville et de la campagne, y trouvaient temples et théâtres, portiques, salles de bains et de conversation, et en même temps, l'air pur qui y souffle encore maintenant, les eaux vives qui continuent d'y couler, formant des nuées de ruisseaux et de cascatelles. C'est un ensemble de jardins, de frais ombrages, (p. 138) de champs de légumes et de plantations de mûriers. Rien d'oriental encore, hormis l'état des chemins que personne ne paraît entretenir, la pauvreté des cabanes, basses, étroites, et des indigènes en guenilles.

Ceux-ci appartiennent à la secte des nosaïrés, apparentée à l'islamisme, mais qui pourtant s'en distingue. J'aperçois surtout des bandes de jeunes garçons, aux dents magnifiques, un peu étonnés de me voir. Ils mènent là une vie libre et insouciante; ils ont l'art de tout simplifier; en ces lieux-mêmes, il y a quinze cents ans, on célébrait des festins à triple service, à raffinements multipliés; aujourd'hui, chaque enfant nosaïré cache dans son vêtement un petit sac à farine, qu'il va remplir au moulin voisin. Sent-il la faim venir; il remplit de poudre blanche le creux de sa main, l'arrose de quelques gouttes puisées dans le ruisseau, et le tout est vite avalé.

Le représentant de l'autorité à Antioche est un kaïmakam, à qui je dois faire voir mon bouyourltou, c'est-à-dire mes lettres vizirielles, sauf-conduit et recommandation. L'excellent Chakir m'accompagne à la porte du konak et demande le gouverneur; la sentinelle prend un air goguenard et incline la tête sur sa main, qui simule un oreiller.

Ce n'est un secret pour personne dans la ville que ce sous-préfet a, dans le jour, de longues heures d'assoupissement; musulman, il a subi l'influence païenne; le délire dionysiaque s'empare de lui, chaque matin, mais des libations consciencieuses lui procurent un repos non troublé jusqu'au coucher du soleil. C'est à une heure tardive que nous sommes admis dans une petite salle obscure; tout autour de la muraille s'étale un banc chargé de coussins, où je m'assieds et où les autres s'accroupissent, laissant à terre leurs pantoufles. Le kaïmakam arrive en longs vêtements blancs; on dirait un prêtre de Bacchus; mais il faut croire qu'il est en chemise, car il s'excuse de ce négligé qui m'a charmé. On apporte les «noirs», et chacun boit gravement sa petite tasse avec de longs sifflements que je croirais rituels. Lecture est faite de mes papiers, couverts de cette écriture vermiforme, vraiment décorative, que les illettrés d'Europe désignent du nom de «macaroni». Je suis en règle; on me répète seulement que j'ai le droit d'étudier les vieilles pierres «sans les déplacer». Du reste, la surveillance du gouverneur ne passe pas pour inquisitoriale, et les gens malicieux disent même qu'il y a à Antioche un notable bien plus puissant que lui.

LES CRÊTES DES COLLINES SONT COURONNES DE CHAPELLES RUINÉES (page 142).

Chakir m'avait promis merveille de ce que je verrais le lendemain dimanche; il a dû remarquer mon peu d'enthousiasme après la fête; et depuis que nous nous sommes ensemble promenés dans Paris, il croit sans doute m'avoir compris: je suis habitué à plus de luxe!—Au vrai, tout Antioche inonde les promenades; les gamins allument des pétards; les femmes vont lentement, par groupes, à l'écart des hommes; de nombreuses épaisseurs d'étoffes les enveloppent, celle de dessus est retroussée et sert de capuchon. L'absence de voile sur le visage distingue seule les chrétiennes; elles ont d'ordinaire un beau type, mais de trop grands yeux noirs, trop immobiles, d'une expression trop invariablement tranquille, qui paraissent encore assombris par artifice; du moins la figure est couverte d'une effroyable couche de fard; et ce maquillage, les couleurs vives gauchement portées, la façon dont ces femmes vont s'asseoir, le demi-silence qu'elles observent entre elles, telles que des figurantes de théâtre, indifférentes les unes aux autres, tout cela me constitue un décor d'opérette, une turquerie truquée, et j'en éprouve une déception.

ALEP EST UNE VILLE MILITAIRE.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Mais j'aurai l'occasion de revoir Antioche sous un meilleur jour. D'ici-là, je dois me rendre à Soueidieh où fut Séleucie de Piérie; M. Toselli m'accompagne. Nous suivons l'Oronte presque jusqu'à la mer, traversant un pays faiblement vallonné, où les lits des torrents s'appellent des chemins; un zaptié ou gendarme est préposé à ma garde. C'est un grand diable d'Arabe au teint cuivré, aux mains larges, aux talents multiples; soldat de profession, au besoin il sera moukre ou loueur de chevaux (p. 140) et valet d'écurie, cuisinier, commissionnaire en tous genres, allumera le feu, ira chercher de l'eau, sollicitera en ma faveur les détenteurs d'antiquités; au demeurant un très brave homme.

LA CITADELLE D'ALEP SE DÉTACHE DES QUARTIERS QUI L'AVOISINENT (page 143).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Après cinq ou six heures de marche, nous sommes arrivés dans la plaine de Soueidieh, au bord de la mer; c'est un vaste dédale de sentiers rocailleux, serpentant à travers des jardins, des plantations de figuiers et de mûriers, de petits enclos entourant des maisons sordides où grouillent dans le vêtement national, indéfiniment rapiécé, Fellahs et Arméniens. La ville antique occupait l'extrémité nord-ouest de cette plaine; les ruines aussi sont étendues, et j'aurais mis plus de temps à m'orienter sans mon guide qui connaissait la région pierre à pierre. Séleucie, son nom l'indique, est une création d'un Séleucide; il fallait un port à Antioche; on l'a creusé sur le rivage, de main d'homme, et j'en ai pu voir les contours, malgré l'envahissement des sables. La ville partait de là; les maisons, les tombeaux s'étageaient au flanc du Kasios, et l'enceinte, encore partout marquée, enfermait un imposant espace. La haute ville de jadis est remplacée par le village arménien de Caboucié; une heure d'ascension y conduit; la montée est rude, mais au sommet l'ardeur du soleil est moins accablante sans que son éclat s'affaiblisse; et quelle joie pour les yeux que ce panorama! Reprenant une idée déjà ancienne, M. Toselli avait projeté l'établissement d'un chemin de fer de Séleucie à l'Euphrate; il n'a pu réaliser ses plans longtemps mûris; du moins, ils ont créé un lien entre cette localité et lui; on s'y est disputé l'honneur de l'accueillir, et moi à sa suite.

Avril est le moment de croissance des vers à soie; j'ai reçu l'hospitalité dans leur chambre, au premier étage d'une maison de la plaine, ouverte à tous les vents. Enfouis dans les feuilles de mûriers, ils me donnaient l'illusion d'une petite pluie tombant sur le toit.

LES PAROIS DU CANAL DE SÉLEUCIE S'ÉLÈVENT JUSQU'À 40 MÈTRES. D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Mais il y avait autre chose pour me distraire; le lit de paille où je reposais livrait asile à tout un menu peuple, et l'on entendait courir par intervalles des hôtes plus gros, et non moins agiles, de cette race qu'a chantée La Fontaine. Pour occuper l'agitation que me causait la leur, j'avais cette précieuse ressource de fredonner deux airs célèbres de la Damnation de Faust et l'émerveillement de constater que le rythme accompagnait assez bien les agaceries qui m'étaient prodiguées. Je garde le souvenir de ces nuits d'Orient, harmonieuses et claires, d'un pittoresque que je poursuivrais vainement à Paris.

M. Toselli m'a dressé un plan des ruines; il n'en existe que d'incomplets, faits à la hâte; le sien embrasse l'aire totale de Séleucie. On y suivra le parcours exact de l'extraordinaire canal qui a longtemps protégé le petit port contre les alluvions des torrents; c'est tour à tour un tunnel creusé dans le roc et une tranchée à ciel ouvert, dont les parois verticales se dressent jusqu'à une hauteur de 40 mètres; il est encore aujourd'hui à peu près tel que les soldats romains l'ont fait, et, devant l'énormité de la tâche, on devine comme un certain respect dans les âmes simples qui, parfois, s'y aventurent.

Je suis revenu par un autre chemin, plus accidenté, qui domine longtemps la vallée de l'Oronte, suivant à mi-côte les contours du Kasios. Il traverse des champs plantureux où l'habileté des agriculteurs fait merveille; il en faut attribuer l'honneur à des populations chrétiennes; le village de Koderbeg, vers le milieu de l'étape, est dans l'ensemble une colonie d'Arméniens; d'épaisses frondaisons y ombragent les chemins, et les eaux vives y chantent gaiement dans les ruisseaux.....

LES TOMBEAUX DE SÉLEUCIE S'ÉTAGEAIENT SUR LE KASIOS.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Et me voilà de retour à Antioche, à la nuit tombée; c'est l'heure favorable, les rues s'animent, les cafés des carrefours sont comme illuminés en même temps que remplis d'une foule bruyante; j'ai l'illusion que la ville me fait fête, au moment où je reviens pour la quitter encore. Je n'ai plus, en effet, qu'à organiser ma caravane: l'interprète est tout trouvé, ce sera le fils Toselli, qui accepte de partager mes aventures. C'est un compagnon précieux qu'un Européen, un homme de notre race et de notre esprit, dans les pays perdus où (p. 141) nous devons nous engager; peut-être a-t-il souffert parfois de la mauvaise humeur que d'autres me causaient; en son absence sans doute, j'en aurais éprouvé de plus fréquents accès. Avec lui, j'ai pris un cuisinier; ce nom semblait convenir au personnage qui se présentait, muni de toute une batterie, avec quatre couteaux énormes, à manches rutilants, plantés dans la ceinture; j'ai vu depuis que c'étaient des armes de parade, comme les baïonnettes et les fusils hors de service de mes soldats d'escorte. Il n'aurait même pas su ouvrir nos boîtes de conserves; mais sa paresse dépassait encore son ignorance, et il se grisait sans honte aux heures de liberté. Néanmoins, comme tout Oriental a quelque tour dans son sac, il m'a quelquefois été utile par sa connaissance du kurde; j'ai stationné dans des villages où cette seule langue était parlée, et nul autre que lui ne l'entendait parmi nous. Sa canaillerie même m'est devenue profitable: Kurde au besoin par le langage, il était Turc avec les Turcs, Arménien chez les Arméniens, Arabe devant une tribu de Bédouins, Tcherkesse encore,—ô prodige!—s'il le fallait, musulman ou chrétien à volonté. Je ne serais pas étonné que dans tel ou tel campement de nomades, on nous ait fait un accueil passable en raison de la confiance qu'inspirait, durant quelques heures, cet animal d'Abdallah. L'enrôlement du moukre a eu lieu par les soins de Chakir; une sorte de colosse se présente, s'accroupit contre la muraille et commence les négociations. Bientôt son interlocuteur donne des signes de gaieté méprisante: «Voyez-vous cet imbécile! Il me dit: Fais-lui un bon prix, nous partagerons la différence.» L'illusion du pauvre homme ne dure pas, et l'on revient aux conditions ordinaires; finalement, chacun des deux voisins frotte les paumes de ses deux mains l'une contre l'autre, ce qui, en Turquie, indique marché conclu.

Et le lendemain, de bonne heure, nous prenons le chemin d'Alep. Le départ fait sensation; on ne voit pas tous les jours à Antioche une caravane d'Européens, coiffés du casque de liège, précédés d'un agent de l'autorité, accompagnés de bagages superflus et emportant avec eux leur tente. Au premier moment, je trouve, quant à moi, que nous avons vaguement l'air de saltimbanques: les costumes des voyageurs se ressemblent si peu; l'uniforme du gendarme est plus que défraîchi; le moukre adjoint a sur le dos une casaque indescriptible; le cuisinier est juché très haut sur un amoncellement de sacs et de paniers qui multiplient sur sa personne les réactions de sa monture. Nos chevaux ont pauvre mine: petits, très ensellés, le cou plongeant, la lèvre pendante, l'œil résigné, ils ont pour bride une corde et sont ferrés avec trois clous, aux têtes énormes. Mais je connais leurs pareils pour résistants, insensibles au froid et à la chaleur, capables de fournir des traites de douze à treize heures sans arrêt. Seulement, ils vont toujours au pas ou ne trottinent qu'en maugréant, presque sur place, et régulièrement à l'amble; ils donnent à l'heure 6 kilomètres en chemin plat et vont en file indienne; deux cavaliers qui veulent causer ont grand'peine à mener de front leurs chevaux. Cette allure donne souvent de l'impatience à un Occidental; le cadre où il se meut semble l'accompagner dans sa marche, il a l'illusion de ne pas avancer.

Généralement, on traverse une plaine aux horizons lointains comme ceux de la mer, un peu verte encore après les pluies, en d'autres saisons grisâtre sans le soleil, et avec lui flamboyante. Rien n'arrête le regard; pas d'arbres, pas de végétation, un village toutes les trois heures à peine. La vallée de l'Amouk, où je m'engage d'abord, a précisément ce caractère; à midi, nous atteignons le pont jeté sur l'Oronte, qui, près de là, dévie du nord vers l'ouest; pour la première fois, nous voyons quelques habitations, misérables magasins, épiceries, débits de tabac, boutiques de bourreliers. À l'heure du déjeuner, nous ne trouvons qu'un arbre qui puisse nous abriter du soleil; le vent violent venu de la mer soulève la poussière et en couvre nos assiettes.

(p. 142) Nous franchissons ensuite une immense prairie où s'ébattent des chevaux mis au vert; c'est, durant tout l'après-midi, un labeur forcené de retenir nos animaux, qui, malgré leur chargement, trépignent à l'envie d'aller paître avec leurs camarades. La fin du jour nous voit arriver à Yéni Cheir où nous campons: c'est l'heure bénie. Qu'il est loin mon mouvement de répulsion d'Alexandrette! Au lieu des hôtelleries misérables, le confort de la tente; on y est bien chez soi; elle est spacieuse, gaie à voir du dehors avec son élégante forme blanche, luxueuse au-dedans par sa décoration multicolore qui fait l'ébahissement des indigènes. Ils viennent toucher du doigt, constater ces réalités inconnues; les femmes surtout, plus éprises d'élégance, même au désert; et elles secouent la tête, manifestent, d'un clappement de la langue, une admiration où il entre quelque indulgence pour tant de vanité. Les bagages sont réunis autour du piquet central, car il faut se méfier des petites mains, expertes à se glisser de l'extérieur entre le bas de la toile et le sol; et mon zaptié est fort occupé à écarter du fouet la bande de gamins, que la curiosité n'attire pas seule devant la porte mobile, rejetée sur un cordage.

À ALEP UNE SEULE MOSQUÉE PEUT PRESQUE PASSER POUR UNE ŒUVRE D'ART.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Yéni Cheir veut dire «nouvelle plaine»; ce nom a été donné par les gens venus de l'est, surpris de voir soudain ce grand espace découvert, en quittant l'étroit défilé où nous pénétrons nous-mêmes le lendemain: le chemin devient affreux, par moments à peine tracé dans une mer de rochers grisâtres. En un point, il a été taillé dans le roc pour les besoins militaires des Byzantins. Partout la solitude; il n'en était pas ainsi, il y a quinze siècles; les crêtes sont couronnées de ruines qui se signalent de très loin à la vue; elles sont toutes de même style, et le marquis de Vogüé les a depuis longtemps étudiées. Ces collines déshéritées ont été choisies à dessein par de grandes communautés, et aussi par des solitaires, les Stylites. Mais de quoi y vivaient-ils? Il n'y a plus trace que de leur existence contemplative, dans d'élégantes petites chapelles aux fines moulures, entourées de portiques branlants qui marquent la place des monastères. Le plus souvent, ces constructions se profilent sur les crêtes, et cela seul les fait apercevoir, car leur ton s'harmonise avec celui des rochers qui ont fourni les matériaux. Néanmoins, au point le plus étranglé du passage, les ruines s'accumulent; puis, brusquement, se produit une large ouverture, et dans une sorte de cirque se dressent les pans de muraille du Deir ou Kasr-el-Benat, le couvent ou le camp des filles. Ce double nom se justifie: le couvent est attesté par la chapelle, dont l'abside s'orne de délicates palmettes et de rinceaux, tout le long de sa corniche; mais c'est aussi un château fort, car une grande tour rectangulaire domine tout le reste des bâtiments. Il a fallu un œil toujours ouvert sur cette ligne stratégique; les habitants ont dû penser qu'ils ne devaient compter sur le secours de Dieu qu'à condition de se garder eux-mêmes.

Tenterai-je de rendre ici l'impression ressentie? Je suis averti par ma propre expérience: devant le tableau lui-même, le souvenir des descriptions les plus célèbres m'a causé invariablement une déception. La photographie aussi est impuissante: elle traduit bien l'opposition entre l'architecture laborieuse et l'entourage nu, l'isolement qui grandit l'œuvre humaine; mais elle ne donne pas toute sa couleur à ce décor magnifique de majestueuse solitude, à ce curieux bassin où l'accumulation plus facile des eaux de pluie permet à un léger gazon de subsister encore en fin d'avril, contrastant avec la teinte du rocher, terne à l'ombre, mais qu'illumine par endroits une lueur fauve....

(p. 143)

TOUT ALENTOUR D'ALEP LA CAMPAGNE EST DÉSERTE.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Éblouissement d'un instant. Le temps s'est plus d'une fois chargé de nuages depuis Antioche; il achève de se couvrir, et c'est la pluie qui m'accueille au terme de l'étape, à Dana. Que dire d'une journée passée sous la tente et le crépitement de l'averse? Un morceau de mouton grille devant la porte et m'enfume à demi; je suis étendu sur mon lit de camp, regardant tomber goutte à goutte, dans une bouteille, l'eau du réservoir d'à côté que mon filtre transforme en eau pure. Encore un faux besoin dont mes gens se divertissent! Pour eux, la mare rencontrée est suffisante, pourvu qu'on puisse s'étendre à plat ventre sur le bord et approcher les lèvres de la surface. Ils rient d'un autre genre d'inquiétudes que j'ai peine à cacher: la pluie a chassé dans ma demeure, au sec, des parasites, dont leur sommeil s'accommode bien mieux que le mien.... Soudain, auprès de moi, le bruit d'une eau qui s'écoule: un chat vient de renverser la fiole enfin pleine; il faut préparer à nouveau le breuvage du lendemain.

De Dana à Alep, deux journées monotones: toujours cette alternance des champs de terre parfois verdis, livrés autour des villages à de grossières charrues de bois, et des espaces désolés où le roc affleure et fait glisser le sabot des chevaux; à peine trouve-t-on, tous les trois mille pas, quelque figuier sauvage, misérable et comme honteux d'être seul à émerger. Enfin, au sommet d'une colline, nouveau point de vue: Alep apparaît, fouillis grisâtre qui va se précisant; mes hommes signalent d'abord une large tour; puis les minarets deviennent plus distincts; la citadelle centrale se détache des quartiers qui l'avoisinent; le détail des constructions s'accentue; au midi seulement, j'aperçois un peu de verdure; les chemins, aux multiples ramifications, qui convergent vers le chef-lieu de la grande province de Syrie, dessinent plus nettement leurs détours capricieux. Voyant tout alentour la campagne aride et déserte, je me forge l'illusion d'arriver à La Mecque, en pèlerin, après un long itinéraire.

J'entre dans la ville par le quartier neuf, résidence des étrangers et des Levantins aisés; il est élégant, bien bâti; les maisons ne sont point entassées et l'air circule. Là sont réunis les grands édifices publics: résidence du vali, lycée impérial, casernes; là se trouve l'hôtel; il marque à peu près la limite extrême du nouveau faubourg; l'ancienne ville commence à quelques pas. Une vieille porte y donne entrée et souligne le défaut de transition: le large boulevard extérieur se continue par une rue étroite, qui est pourtant la voie (p. 144) principale, où prennent façade les administrations, la régie des tabacs, la banque ottomane, les grands comptoirs, et qui traverse le bazar fumeux, empuanti, le marché de la boucherie, où les mouches se collent à la marchandise et au passant. Elle pousse ses zigzags en divers sens, se courbe, se rétrécit, bifurque d'une manière déroutante et finit en cul-de-sac. Toute la ville, d'ailleurs, est un dédale; seuls, les vieux habitants d'Alep sont sûrs de se reconnaître en tout endroit.

Le Caire impose par ses contrastes heurtés: luxe éblouissant et misère extrême, mosquées élancées et sombres taudis. Damas, plus monotone, a de la masse par l'étendue, mais les habitations sont surbaissées et exiguës; leur faible hauteur laisse la vive lumière pénétrer un peu partout dans les ruelles. La ville d'Alep est plus froide, plus grise, plus sévère; dans le quartier animé des affaires, on ne le remarque pas instantanément; mais si l'on se glisse dans les voies parallèles, on est frappé de l'élévation des murailles, rarement percées d'étroites fenêtres grillées; le jour et l'air arrivent aux habitants par des cours intérieures. Au dehors, entre ces grands murs nus, on croit longer des prisons ou suivre le chemin de ronde d'une citadelle. Il n'y a pas de gaieté dans la ville proprement dite.

J'en apprécie davantage la chambre où je dois passer quelques jours; ses fenêtres s'ouvrent bien sur un petit marais, mais il n'est pas nécessaire de les ouvrir; j'ai de l'espace et un bon lit de repos pour les heures, forcément longues, de la sieste. La vie de l'hôtel se concentre sous la vérandah, où la table est dressée; j'y retrouve, aux repas, toute une petite colonie européenne, vrai cercle de famille où je suis vite admis cordialement. La torpeur orientale n'a pas eu prise sur lui; on y plaisante, on taquine le propriétaire, le Baron («Monsieur» en arménien); on se plaint de sa lenteur à exécuter les ordres, et on s'égaie de la réponse: «Oui, m'chieu, ça va viendre.» Avant le dîner du soir et aussitôt après, les groupes de quatre se forment et on entame le poker. Utile passe-temps; ce n'est pas un jeu silencieux; il faut longtemps le prolonger pour gagner ou perdre un quart de medjidié; enfin, il est tellement indiqué en terre ottomane! car tout le monde bluffe plus ou moins en Turquie.

Au dehors, la vie cesse dès dix heures du matin pour ne reprendre qu'à cinq heures du soir; alors, sur la terrasse qui borde le boulevard, sous les toits de paille des cafedjis, hommes et femmes allument les narghilés; les voitures parcourent en nombre la chaussée, et les officiers arrogants caracolent devant les promeneurs. C'est une ville militaire qu'Alep; le vilayet qu'elle commande est de grande étendue, et une partie de la garnison du chef-lieu est souvent appelée au dehors, car le sultan ne jouit pas dans toute la province d'une autorité incontestée. Il y place généralement comme gouverneur un homme énergique; le vali de 1901 n'avait pas son pareil pour la «poigne», comme on le vit à Trébizonde lors du massacre des Arméniens. Il arrivait à Alep précédé d'une telle réputation que le corps consulaire tout entier reçut des ambassades de Constantinople l'ordre formel de ne point entrer en relations officielles avec lui. Cette situation bizarre dure peut-être aujourd'hui encore; en tout cas, il en fut ainsi durant quatre ans au moins, et un consul, publiquement, déclara ce fonctionnaire escroc et assassin, sans que l'affaire eût plus de retentissement et de suites.

Il y a encore de beaux jours pour l'Homme malade....

(À suivre.) Victor Chapot.

LE KASR-EL-BENAT, ANCIEN COUVENT FORTIFIÉ.

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(p. 145) TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.—13e LIV. No 13.—1er Avril 1905.

BALKIS ÉVEILLE, DE LOIN ET DE HAUT, L'IDÉE D'UNE TAUPINIÈRE (page 147).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE[1]
(SYRIE DU NORD ET MÉSOPOTAMIE OCCIDENTALE)
Par M. VICTOR CHAPOT membre de l'École française d'Athènes.

II. — Ma caravane. — Village d'Yazides. — Nisib. — Première rencontre avec l'Euphrate. — Biredjik. — Souvenirs des Hétéens. — Excursion à Resapha. — Comment atteindre Ras-el-Aïn? Comment le quitter? — Enfin à Orfa!

STÈLE HITTITE. L'ARTISTE N'A EXÉCUTÉ QU'UN PREMIER RAVALEMENT (page 148).

À mon premier passage à Alep, je n'ai pas eu la fortune de rencontrer notre consul, M. Pognon, l'éminent orientaliste, si au courant du monde musulman. Il venait de s'absenter; son chancelier, M. Guys, n'a pas ménagé ses peines pour m'être utile. Une seule visite officielle, chez le pacha militaire: un petit homme gros et court, sanguin, au profil aquilin, vif de gestes et d'allure, célèbre, lui aussi, dans les affaires arméniennes, malgré une certaine retenue; c'est l'homme, non du massacre en grand, mais des exécutions particulières, compliquées d'intrigues. Disposant de la force armée, il met à mon service deux soldats, car la route de Mardin n'est pas sûre, et c'est de ce côté que je me dirige par un détour.

La région de l'Euphrate est largement pourvue de brigands, qui guettent les petites caravanes et les détroussent. À l'inverse de l'administration, ils ne tuent pas pour tuer, mais chevaux, armes et bagages les tentent, s'ils sont en force. Deux soldats, aussi mal armés que leurs nombreux adversaires, pourraient-ils résister? Le mieux est de se laisser dépouiller, d'autant que les voyageurs n'en sortent pas nus comme vers; on leur passe le nécessaire en vivres et vêtements pour gagner la ville voisine. Là, ils déposent leur plainte, dont les voleurs n'ont cure; mais, ou égard aux précautions prises, quoique en vain, le Gouvernement turc est responsable et accepte le principe de l'indemnité. Les frais élevés d'une escorte équivalent donc à une prime d'assurance. Mes deux gardiens se nomment des esterlys (muletiers); ils sont, en effet, montés sur des mulets, comme toute la cavalerie légère. Plus d'uniforme d'apparat: un mouchoir sur la tête, un modeste vêtement bleu clair et des pantoufles! La selle supporte tout un fourniment, sur lequel le cavalier est proprement assis, les jambes portées très en avant, vers l'étrier qui est fixé presqu'au bas du cou de la monture; au lieu de bride, une grosse chaîne, terminée par un (p. 146) long clou. N'importe où il veut s'arrêter, le soldat plante le clou en terre; la bête est captive, sans le secours d'un arbre ou d'un poteau.

Mes deux hommes ne se ressemblaient guère: l'un, simple soldat, silencieux, sans ombre d'intelligence, apte aux locomotions indéfinies et dévot de stricte observance. Toutes les heures, il piquait un galop, puis descendait soudain, allongeait à terre son manteau et son fusil, et s'inclinait profondément vers le midi, où est la ville du prophète. Khalil aura une belle place au paradis. Au contraire, je n'ai jamais vu prier Ali-Oum-Bachi (le caporal Ali). Malgré tout, je ne suis pas inquiet de sa vie future: il n'avait que de jolis défauts. Il parlait trop, mais c'était une distraction pour les autres; gourmand, friand de beurre et de sucre, il fallait le voir devant la grande marmite où mes gens puisaient à la ronde, et qui plus d'une fois tint lieu aux chevaux d'abreuvoir. Combien serviable, en revanche! Bon garçon, dans toute la force du terme, et semblant—comment le croire!—prendre à tâche de limiter mes dépenses de bakchiches.

Ma caravane,—sept hommes, huit animaux,—quitte Alep le 2 mai, et suit, dans la direction du nord-est, une longue route poudreuse. Premier arrêt à Tell-Erfat: pas d'antiquités; mais le présent me dédommage. La localité est peuplée d'Yazides; ils passent pour adorateurs du diable; du moins, toute exclamation contre ce dernier les indispose. On reconnaît cette secte à la forme de ses habitations; elles ressemblent à des pains de sucre, ou mieux, à des obus: toutes minuscules, faites de boue, elles ne sont percées que d'une entrée basse et, dans le haut, de deux ou trois trous qui laissent passer, soit la fumée, soit l'air nécessaire aux hommes, chiens, ânes et moutons qui s'entassent là pêle-mêle; des os plats de chameaux, plantés au sommet dans la terre crue des briques, rejettent au dehors les eaux de pluie.

Durant plusieurs jours, la plaine que je traverse conserve le même caractère, celui de la dévastation; la colère me gagne à voir d'heure en heure s'accumuler les marques de l'esprit destructeur; les petits centres d'habitation s'espacent de plus en plus et s'amoindrissent, se réduisent parfois à cinq ou six maisons; une vingtaine de sauvages déguenillés y vivent avec quelques ânes, quelques poules. Leur paresse invétérée trouve peut-être en ce moment une excuse qui suffit à leur fatalisme: Allah n'a que rigueurs pour qui travaille; l'année est terrible pour les récoltes de blé et d'orge, qu'un fléau vient d'anéantir. À plusieurs reprises, nous sommes enveloppés dans un nuage épais d'énormes sauterelles; ailleurs, la bande nous a précédés, les criquets ont tout ravagé et, une fois repus, sont morts sur place; leurs cadavres, littéralement, tapissent le chemin.

ÉGLISE ARMÉNIENNE DE NISIB; LE PLAN EN EST MASQUÉ AU DEHORS.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Brusquement, au sentier incertain succède une voie romaine, accumulation de gros cailloux qui pointent dans tous les sens; une rangée de pierres plus volumineuses forme rebord de chaque côté. Mes moukres ne l'apprécient guère, ils préfèrent la lande poudreuse, moins dure sous les pas. Mais voici, après coup, de quoi donner raison aux grands routiers du monde antique: le ciel s'est encore chargé de nuages, et la pluie commence à tomber avec furie; la poussière se transforme en boue gluante; les chevaux, harassés, fouettés par le vent, reculent d'un pas sur deux qu'ils font. On regrette déjà la chaussée, ses pierres disjointes. Nous sommes pourtant sur un grand chemin de la Syrie; la ligne du télégraphe, qui vient directement d'Alep, sans faire tous nos zigzags, nous rejoint à l'instant. Elle aussi semble attester qu'une force ennemie a passé par là: les poteaux penchent dans tous les sens, quelques-uns sont arrachés, et le fil est bien près de toucher terre; ailleurs, il repose simplement sur la tige de l'isolateur dont la faïence a été enlevée ou s'est brisée. Pourtant cette ruine remplit encore son office; c'est toujours un rappel de civilisation, un indice de vie humaine. Encouragement bien (p. 147) nécessaire: mes cartes me trompent sur les distances ou marquent un village disparu. L'étape s'allonge, et rien devant nous que le vide; le moukre Sélim commence à protester avec énergie, puis se tait, voyant qu'il réussit tout juste à me faire rire. Je les connais, maintenant, les charmes du voyage qu'a chantés le poète hostile aux voies ferrées: «Les détours imprévus des pentes variées» se multiplient sans nous conduire au gîte nocturne. «L'espoir d'arriver tard dans un sauvage lieu» semble déjà presque insensé, quand enfin, dans le déclin du jour, apparaissent les quelques masures du village désiré, au bord d'un affluent de l'Euphrate, où les grenouilles coassent dans les joncs. Kersin! je n'oublierai pas son nom.... Je gage qu'Alfred de Vigny, regrettant l'imprévu, ne songeait qu'aux routes de France.

TELL-ERFAT EST PEUPLÉ D'YAZIDES; ON LE RECONNAÎT À LA FORME DES HABITATIONS.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Le lendemain, nous sommes à Nisib, le seul gros bourg après Killis, et plus riant que lui. L'abondance des eaux courantes en fait un grand parc où prospèrent le figuier, la vigne et l'olivier; peut-être aussi la population plus industrieuse qui y prédomine a-t-elle réalisé ce dont l'élément turc eût été incapable. Étrange race que ces Arméniens: en servitude depuis de longs siècles, nulle part chez eux et partout espionnés, ils en ont gardé quelque chose de timide dans le regard, d'oblique dans l'attitude. On a signalé ce caractère exceptionnel de leur architecture: le plan intérieur de leurs églises est entièrement masqué au dehors; il s'enveloppe de constructions massives et carrées, qui dissimulent l'ordonnance des nefs et des absides. Un spécimen de leurs chapelles, orné de fresques, me permet de contrôler ce besoin, si curieusement manifesté, de voiler ce qu'ils font et ce qu'ils cherchent.

L'Euphrate est désormais tout proche; sous ses infiltrations, le pays reverdit et les arbres se font moins rares. Soudain, une trouée se produit, par où j'aperçois un lambeau de son ruban qui miroite; reste à descendre jusqu'à lui; il coule en contre-bas d'une haute falaise, dont la blancheur éblouit, et que le ravinement des pluies a découpée en petites collines. Sans la majesté plus grande du cours d'eau, je me croirais revenu en face du Jourdain, parmi les dunes de Jéricho. Émotion réelle devant ses bords: la vue d'un grand fleuve, dans un pays perdu, est rassurante; les sentiers du plateau rattachent d'infimes villages, qui parfois se déplacent; ce sont des voies artificielles et inconnues; l'Euphrate a son parcours tracé sur toutes les cartes, on sait d'où il vient et où il va; je crois retrouver une des grandes routes du globe. J'ai même vu depuis que bien souvent le même état du ciel s'offre tout le long de sa vallée; chose étrange, c'est la terre qui resplendit et éclaire le paysage; en l'air s'étalent d'énormes nuages d'un noir d'encre; trois ou quatre rayons de soleil à peine s'échappent au travers et font un contraste lugubre. L'impression s'accentue plus près des rives: cette grande artère a de pauvres voisins. Le village de Balkis éveille, de loin et de haut, l'idée d'une taupinière: les gîtes des habitants ont une toiture plate du même ton gris que le sol, sur lequel leur faible saillie ménage de rares jeux d'ombre; on croirait voir les orifices de tanières souterraines où se blottissent des animaux rongeurs. L'humanité a reculé: les sauvages en haillons, qui approchent de ma tente en foule, épient anxieusement le dernier tour de clef donné à une boîte de conserves pour se précipiter sur elle, une fois vide; précieux ustensile! Deux gamins se disputent un bout de papier de trois centimètres que j'ai rejeté de ma boîte de cigarettes. Là-haut, sur le coteau voisin, les hommes d'autrefois ont laissé des témoignages, des points de (p. 148) comparaison. Une ville importante s'élevait à cette place: le lent travail des siècles n'a pas encore détruit tous les pavements de mosaïque; j'ai pu m'engager dans un long couloir, reconnaître une vaste citerne creusée dans la colline avec une rare habileté. Dans le cimetière kurde, de petites pierres informes, mal dressées, marquent seules les tombes; ici, je vois des sarcophages, des grottes taillées, où sont gravés les noms des morts, à côté de leurs portraits et d'ornements symboliques, et le temps a respecté ce pieux hommage; les noms se lisent encore et les silhouettes ont subsisté, bien que la matière soit friable au doigt comme du plâtre. J'ai retrouvé à terre deux statues; ce ne sont pas des œuvres d'art; mais elles témoignent d'une civilisation où avaient leurs rôles des hommes de pensée et d'experts ouvriers. Ce peuple ne laissait rien au hasard: une longue entaille dans le rocher m'a indiqué le niveau où passait la route riveraine, à l'abri d'une submersion par le fleuve qui, lors des crues, sort parfois de son lit.

Depuis lors, la métropole du lieu s'est déplacée; je l'aperçois, plus en aval, à Biredjik. Même phénomène que la veille: le ciel est orageux et noir, la ville toute blanche, éblouissante, presque coquette, avec sa façade de premier plan, à petits croisillons; par derrière, d'autres plans s'enchevêtrent, s'opposent et se répondent; entre eux, les chemins serpentent avec de brusques dénivellations, des coudes capricieux. Je camperai en face de la ville, un peu loin de la vaste berge de sable, où une chaleur accablante s'est emmagasinée, suspend l'haleine du passant, éblouit ses yeux, lui brûle les semelles. En se courbant, l'Euphrate s'est rétréci; on le traverse en quelques minutes dans un bac, large boîte carrée et profonde; les animaux sont réunis au fond; les hommes, assis tout autour du rebord supérieur de la coque. La caisse s'abandonne obliquement au courant; l'idée n'est pas venue de la retenir par un câble; sur la rive droite, à chaque fois, des corps humains, aux trois quarts nus, la ramènent péniblement en amont par le halage.

Le télégraphe m'avait déjà signalé, on m'attendait. Le commissaire de police s'approche en toute déférence et, dans le café du débarcadère, s'échangent les politesses. Arrivent les «noirs», peu engageants; je m'habitue à boire la lèvre en retrait, pour lui éviter le contact dangereux de la tasse. Le commissaire ne veut que de l'eau, mais non le liquide, à peu près clair, qu'on lui présente; il renverse son verre avec dédain et l'envoie remplir dans le fleuve, là où débouche l'égout, donnant une eau plus colorée, plus nourrissante.... Je pénètre dans la vieille forteresse franco-arabe, qui domine la ville et la rivière. D'un côté, Biredjik même forme tout le tableau; de l'autre, vers l'ouest, la plaine s'allonge indéfiniment, unie comme un grand lac, et le regard va si loin que l'horizon reste trouble et imprécis, tremblote dans la buée chaude qui monte de terre.

LA RIVE DROITE DE L'EUPHRATE ÉTAIT COUVERTE DE STATIONS ROMAINES ET BYZANTINES. D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

J'ai repassé l'Euphrate, pour suivre sa rive droite qu'ont couverte les stations romaines et byzantines; mais c'est d'une autre époque, bien plus reculée, que datent les premiers vestiges qui s'offrirent à ma vue. Les plus précieuses parmi les sculptures exhumées à Djerabous ornent aujourd'hui le Musée britannique; je n'ai retrouvé en place que les morceaux méprisés. D'autres fouilles, pratiquées ailleurs, ont encore contribué à faire sortir de l'ombre le peuple énigmatique, auteur de ces monuments, dont l'écriture nous est connue, mais le langage mystérieux. Ce sont les Hittites ou Hétéens; ils semblent avoir couvert une grande partie de l'Asie antérieure, entre le XVe et le VIe siècle environ avant notre ère. Ils fixaient sur les hauteurs leurs nécropoles et sculptaient dans le basalte des bas-reliefs qui rappellent l'art assyrien, avec quelques détails caractéristiques: de lourdes coiffures, des vêtements brodés, traînants et garnis de franges, des chaussures au bout pointu et relevé à la poulaine.

On m'a fait voir une stèle de même nature dans un village voisin, à Kelleklu: une simple ébauche; l'artiste n'a exécuté qu'un premier ravalement donnant la silhouette et l'attitude du personnage. La pierre (p. 149) était renversée dans une étable, au-dessous d'un petit mur maçonné; je désespérais de l'en faire enlever, quand le caporal vient à mon aide; il persuade le propriétaire, longtemps incertain, et bientôt l'Hétéen se dresse devant mon objectif. Comme je terminais, une voix furieuse s'élève derrière moi; la maîtresse du logis, absente un moment, est revenue, et invective son mari trop complaisant. Les femmes, dans ces pays sauvages, ont, à l'égard de l'étranger, infiniment plus de défiance que les hommes; celle-ci s'exaspère dans sa rage et fait la joie de tous les spectateurs; mais ses cris ont ameuté les chiens, qui commencent un concert étourdissant, et nous n'évitons leurs crocs qu'en partant au plus tôt, à reculons, avec menace de leur jeter des pierres. Ces terribles animaux sont, d'ordinaire, plus silencieux; on dit qu'ils laissent approcher l'étranger et se jettent alors sur lui sans aboyer; à cheval, seulement, on se sent rassuré.

BIREDJIK VU DE LA CITADELLE: LA PLAINE S'ALLONGE INDÉFINIMENT (page 148).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Et nous poursuivons vers le sud: le pays est de plus en plus abandonné, l'étendue sablonneuse, inculte; il faut, parfois, s'éloigner de la rive qui ne livre aucun passage et marcher au hasard, tantôt rebroussant chemin, tantôt sautant des fossés devant lesquels les chevaux s'embourbent et hésitent. Les cartes ne font plus foi; les villages n'ont plus de nom ou en portent plusieurs; ce sont des campements provisoires de bergers: une douzaine de tentes, formées de toiles infectes tendues sur des piquets et surmontées d'une lance. L'indigène est en vain pressé des mêmes questions: «À quelle distance le prochain village? Y trouve-t-on de l'eau?» Souvent, il ne comprend pas, regarde d'un air hébété et déclare son ignorance, ou donne au hasard quelques faux renseignements; la notion de l'heure n'a rien de précis dans sa cervelle, et ce nomade ne semble connaître que son séjour du moment.

Avant Rakka, je n'ai trouvé que deux établissements gouvernementaux: à Meskéné, un bureau de poste et une minuscule caserne; à El-Hammam, un petit poste de gendarmes. Ces braves gens me signalent, à quatre heures de marche droit au sud, une ville antique, debout avec ses murs intacts et ses églises: Rou R'sapha (Resapha-Sergiopolis). Le grand épigraphiste Waddington avait négligé de s'y rendre; mais on m'en dit tant de merveilles, et c'est si près! En un jour, je puis aller et revenir; il le faut bien, du reste, car l'endroit est inhabité, dépourvu d'eau. Je laisse tente et bagages au bord du fleuve, n'emmène que trois de mes compagnons et pars de bonne heure, d'un pas allongé, me guidant à la boussole. Je comptais sur la limpidité de l'air pour me révéler de loin les ruines. Or la pluie se met à tomber et me dérobe l'horizon. Que faire? Un (p. 150) découragement serait honteux, et quel regret si le temps doit s'élever! Puisqu'on ne peut avancer, déjeunons pour gagner une heure. J'aurais voulu sortir de moi-même à ce moment et contempler notre groupe: n'aurais-je pas pris pour quatre fous ces quatre hommes encapuchonnés, se courbant pour abriter leur pain, et, entre leurs quatre chevaux qui baissaient tristement la tête, au milieu de la campagne nue, mais ruisselante, mangeant avec entrain sous l'averse? J'aurais mal jugé. Le temps s'éclaircit et nous permet de repartir; bien tard, nous atteignons enfin la ville, en plein saisissement. Il est exact que ses murailles ont subsisté, formant un grand quadrilatère, et creusées sur tout leur pourtour d'un élégant portique, impeccablement rectiligne, dont je contemple avec admiration les perspectives lointaines. Sergiopolis ne fut qu'un enclos artificiel autour d'un lieu de pèlerinage fréquenté, l'église de Saint-Serge, un rempart destiné à le protéger contre les incursions des Arabes. Justinien est l'auteur de cette grande œuvre. Presque aucun Européen n'en a parlé depuis que deux négociants anglais d'Alep, il y a deux siècles, y firent une halte aussi brève que la mienne, et pour le même motif. Ironique mésaventure que ce manque d'eau en présence des gigantesques citernes que les Byzantins ont creusées là et maçonnées. J'en sonde la profondeur, 15 mètres, mais non l'incroyable étendue. Du moins, elles suffiraient à abreuver des milliers d'hommes; et rien n'en est détruit que les pavements supérieurs, formant jadis un entonnoir où s'engouffraient les pluies d'hiver. À l'œuvre utile, ces ouvriers du VIe siècle ont donné un cachet artistique: les chapiteaux et les corniches des chapelles sont ornés de moulures, comme dentelées. Contre la porte nord, à l'extérieur, s'applique un ordre décoratif grandiose, dont les arceaux sculptés offrent aux yeux des entrelacs, des fruits et des feuillages.

SÉRÉSAT: VILLAGE MIXTE D'YAZIDES ET DE BÉDOUINS (page 146).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Vers cinq heures, je me détache à regret de ces imposantes murailles, d'une blancheur plus éclatante que le marbre, étant en pierres micacées dont les paillettes scintillent au soleil. Nous avons même trop tardé; la plaine continue à se déployer devant nous comme derrière, toujours pareille, et rien ne dénonce l'approche du fleuve. Nos ombres, de plus en plus longues, ont finalement disparu avec le jour; impossible de se guider d'après le ciel, voilé, ni d'après la boussole, où je ne distingue plus l'aiguille. Mieux vaut s'arrêter; il ne reste qu'une croûte de pain à se partager, nos montures n'auront pas de fourrage, et nous manquons de couvertures à étendre entre nos corps et la terre fraîchement arrosée. Pour allumer du feu, nous disposons des mauvaises herbes épineuses et humides dont l'étendue est parsemée; on se déchire les mains à les arracher; Ali-Oum-Bachi, avec une rare constance, souffle à pleins poumons sur les brindilles qui ne produisent, durant deux heures, qu'une fumée blanche. Enfin la flamme jaillit et éclaire le touchant tableau de deux de nos chevaux qui se tiennent embrassés à leur manière, en se frottant le cou avec un faible hennissement plaintif. Le reflet a réveillé des hôtes insoupçonnés, car des cris indistincts d'animaux sauvages se laissent percevoir à grande distance. Pourtant, et malgré la dureté du matelas, j'arrive à sommeiller, quand une voix nasillarde et monotone me réveille en sursaut: Abdallah s'est mis à chanter pour tuer les heures.—Tchok soïlima, «tais-toi.» Il se résigne au silence avec un gros rire bête, et la nuit s'achève paisiblement.

Sommes-nous loin du campement? Cette fois, le soleil nous guide; au bout de dix minutes, un gros point blanc apparaît près de l'Euphrate. Nous avons mis une heure et demie à le rejoindre, les jambes de nos bêtes tremblant d'inanition. Une compassion éperdue se lisait sur les visages des hommes du poste; la veille, ils nous avaient cherchés dans toutes les directions, excepté la bonne. Il faudra se reposer tout le jour. Arrive une caravane de Bagdad: on cause de l'état troublé du pays; la rumeur s'est répandue que des tribus ont été aux prises et des pertes subies de part et d'autre; mais on s'accorde à penser qu'un étranger comme moi n'a rien à redouter de ces querelles.

LES TCHERKESSES DIFFÈRENT DES AUTRES MUSULMANS: SUR LEUR PERSONNE, PAS DE HAILLONS (page 152).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

(p. 152) Le lendemain, nous parvenons en face de Rakka, par où je compte pénétrer en Mésopotamie; il faut s'empiler à nouveau dans une étrange barque; l'après-midi presque entière est absorbée par cette pénible opération; les animaux regimbent, n'entrent dans le bac qu'à force de coups. Rakka est l'ancien Nicephorium Callinicum; près de là débouche le Belich, qui vient du nord, fil conducteur dès l'antiquité, dans le steppe uniforme; une route longeait donc son cours intermittent. La cité a été bâtie à quelque distance du confluent et de ses alluvions, foyers de paludisme; la forme en est encore très nettement indiquée, en demi-cercle; mais rien ne semble subsister des temps antiques. La grande porte orientale, en briques crues, ornée avec les curieuses ressources de l'art arabe, donne leur date aux débris de l'enceinte; celle-ci n'est plus représentée que par un fort remblai de terre, bordé d'un fossé, et qui, par endroits, s'élargit, marquant la place des tours rondes. Les décombres du rempart ont le même ton gris jaune de ceux de l'intérieur, qui brûle les yeux tout en absorbant la lumière et que ne peuvent traduire les plaques les plus sensibles.

Dès le soir, le gouverneur délègue vers ma tente le bim-bachi ou commandant de la place, qui bientôt me quitte et va s'accroupir auprès de mes deux cavaliers;—le sens de la hiérarchie s'oblitère dans les contrées reculées de l'intérieur.—Une heure après, les trois hommes causent toujours, rangés en cercle; l'officier cause avec animation, très longuement, joignant les gestes aux regards sournois, il semble exposer tout un plan de campagne. L'énigme m'est enfin expliquée: il voudrait bien une boîte de sardines et a chargé le caporal d'intercéder auprès du drogman pour qu'il obtienne de moi cette largesse.

RAS-EL-AÏN. DEUX JOURS SE PASSENT, MÉLANCOLIQUES, EN NÉGOCIATIONS (page 153).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Le kaïmakam est lui-même un personnage original: je remarque, dans une espèce de chenil, un gros homme en redingote qui a aussi son idée fixe: il désire sa photographie, et sur l'heure. (Entre temps, nouveau café, tellement amer, qu'on le jurerait mêlé de quinine.) Ma présence, l'énoncé de mes projets plus encore, le laissent rêveur: «Quel plaisir trouve cet effendi à faire tant de chemin sans y être obligé?» Je m'informe sur les dangers d'une traversée de la Mésopotamie: il n'y en a pas, mais il faudrait un guide. J'en trouverai sans peine parmi les Tcherkesses qui peuplent Rakka en majorité. Tout le monde connaît de réputation ces Circassiens, anciens habitants du Caucase, musulmans que l'intolérance russe a fait émigrer en Turquie. Comme ils diffèrent des autres habitants de l'empire! Ce n'est pas une race minée par la saleté et la misère; leurs demeures ne rappellent en rien les tentes des Bédouins, les huttes de boue des Kurdes ou des Turcs; dans quelques villes, elles sont des plus avenantes; à distance, groupées dans le feuillage, offrant à toutes les orientations leurs blanches façades, elles ont l'air de ces maisons coloniales que les Européens se construisent dans les pays tropicaux, comprises de manière à ménager beaucoup d'ombrage et une facile ventilation. Et sur leur personne, pas de haillons; ils ignorent les guenilles flottantes qui s'effilochent; ils ont le goût de la propreté, l'instinct de la parure; leur pantalon, bouffant dans le haut, se colle plus bas à la jambe et est retenu par des sous-pieds; ils ont le buste drapé dans un élégant justaucorps qui accuse leur vigueur svelte. Ils travaillent habilement le cuir, comme on le voit à leurs bottes, à leurs selles et aux fourreaux de leurs armes. Enfin bons cavaliers, très braves; et par-dessus tout très fanatiques et très redoutés.

Je rentrai sous la tente pour discuter avec l'un d'eux. Mon intention était de remonter le Belich jusqu'à (p. 153) Harran (l'ancienne Carrhæ), ayant appris des auteurs anciens que ç'avait été une ligne stratégique fortifiée par intervalles. Mais il fallut y renoncer: on savait à Rakka que, tout le long de cette route, les rares citernes étaient bondées de sauterelles crevées. Restait un autre programme: foncer sur Ras-el-Aïn, où devait s'élever, il y a des siècles, Resaina-Theodosiopolis, dont l'empereur Théodose avait renforcé les murs, et qu'ensuite Justinien entoura de fortins avancés, comme un grand camp retranché. Il était bien tentant de retrouver quelque chose de cet ensemble. Le plan agréa, et un vieux Tcherkesse en fit son affaire; c'était un homme déjà mûr, avec quelque chose d'un peu diabolique dans l'expression, et boîteux par surcroît.

J'AI LAISSÉ MA TENTE HORS LES MURS DEVANT ORFA.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Il arrive au matin, sur sa jument blanche, pauvre bête affaissée, qui semblait devoir rester sur le chemin; lui, pimpant et magnifique, faisant l'effet bien plus que moi d'être le chef de toute la bande. Pendant deux jours, il me fait suivre, vers le sud-est, la rive gauche de l'Euphrate, d'abord parmi les herbes grasses, sur un terrain boueux, recouvert par les eaux quand elles débordent, puis, dès que la rive se relève en une petite falaise, dans ces landes sableuses que je commence à trop connaître. Brusquement, je vois mon guide élever son fouet à manche court et à longue lanière, il trotte grand train jusqu'à une troupe de cavaliers qui vient vers nous. Nous savons que rien n'est à craindre; il a pris à charge notre sécurité, et jamais les nomades ne s'attaquent aux Circassiens, dont les vendettas sont trop inexorables. J'observe de loin qu'on échange un mot de passe; le groupe approche, c'est une vingtaine de Bédouins armés de lances de huit pieds; des regards noirs, charbonneux, se braquent sur nous sans bienveillance; mais chaque main droite s'applique sur chaque poitrine en un salut solennel, et nul ne se retourne que parmi nous.

Ces nouveau-venus annoncent le vrai désert arabique; voici, pour compléter l'impression, le vent du continent, le khamsin, qui s'élève, embrase et forme des tourbillons; tous les sons assourdis, hormis le bruit de son haleine; toutes les couleurs éteintes, confondues dans ce gris désespérant. Deux villages, en deux jours: Fatsa, puis Haonas. Ce ne sont que des tentes, un instant délaissées et commises à la garde des grands chiens jaunes, muets, mais en éveil. Toute la population s'est éloignée vers le fleuve, et dans le courant s'ébattent chevaux et hommes, côte à côte. Je vais les imiter au plus vite; je suis tout blanc; il suffit de me secouer sur un tapis pour le saupoudrer, et j'ai grand besoin de m'arroser la tête à flots....

Ce temps doit-il durer? Nous n'aurons plus même la ressource des eaux troubles de l'Euphrate, car nous allons l'abandonner pour pousser vers le nord. Mais le vent tombe et l'air fraîchit; Allah est propice aux coureurs d'aventures. Il nous faut sa clémence pour les trois longues étapes à fournir: 150 kilomètres environ, du fleuve à Ras-el-Aïn, et notre guide a prévenu qu'il n'y aurait que deux points d'eau sur le parcours. Qu'adviendra-t-il s'ils ont tari, ou si le vieux Tcherkesse ne les retrouve pas? Un instinct spécial anime ces races (p. 154) d'hommes, et, comme aux pigeons voyageurs, leur montre le chemin. Celui-ci va tout droit, taciturne, sachant bien qu'au bout de douze heures il tombera juste sur le premier lieu de repos. Nous ne faisons qu'une courte halte de nuit pour diviser la longueur de la course; nous avons traversé une plaine uniforme vaguement gazonnée et où pointent des herbes sauvages, comme dans celle de Resapha. Le temps est si doux qu'il fait oublier l'ennui de la distance. Bientôt, le jour se levant, le guide demande ma lorgnette et interroge une masse noire qui émerge; c'est là qu'est Aïn-el-Beida (Aïn désigne une source). Il retrouve sans peine le maigre filet d'eau, qui s'étale dans de petits bassins; une mousse verte en couvre la surface, des animalcules y frétillent et, au premier essai de me débarbouiller, je constate avec stupeur que l'eau est grasse et dissout fort mal le savon. Une sorte de cresson sauvage y pousse cependant et une végétation rabougrie croît sur les bords. Je cherche un peu d'ombre sous un branchage aux feuilles jaunies, quand un aboiement sec me fait tressauter, parti d'une cavité dans le rocher d'en face. Une pauvre chienne, qui accompagnait sans doute une caravane, a dû s'arrêter là pour mettre bas; de quoi se nourrit-elle? de quoi vivent, loin de tous débris apparents, les mouches si actives contre le dormeur, insensibles au vent qui fouette le toit de la tente?

La vie humaine fait entièrement défaut, mais non la vie animale. La source est au pied d'un rendement du sol, suivi d'une autre plaine, et encore d'un coteau allongé, coupé d'un défilé; de grottes naturelles, au bord du sentier, prennent leur vol des nuées de pigeons sauvages. Plus loin, une famille de sangliers s'enfuit en toute hâte, s'égare dans une impasse, cherche une issue. «Tire donc, Khalil, tire.»—Khalil a un sourire éteint; son fusil n'est pas chargé, et pour sûr n'a jamais commis aucun méfait.—Mais, plus joli spectacle, à un tournant, nous mettons en émoi un grand troupeau de gazelles. Il n'est pas seul: le pelage de ces animaux s'harmonise si bien avec le sol, leur pas est si léger que nous n'avons longtemps ni vu ni entendu les nombreuses bandes qui gambadent de toutes parts dans la plaine. Cette fois, Toselli a pu arracher à Khalil son arme et une cartouche; le coup part, et la bourre va s'abattre dans le champ, à quatre cents pas!...

Parvenus à la deuxième source, trop identique à la première, nous vidons les sacs; plus de pain. D'habitude, on le faisait cuire dans les villages; les Kurdes le réussissent à merveille: encore chaudes, leurs galettes, minces comme du papier, sont fort appétissantes. Finis également les biscuits de Meskéné, lentement amollis dans l'eau bouillante; épuisé le sac de charbon.—Abdallah devra montrer ses talents: les chameaux qui ont séjourné à Aïn-Abdul-Aziz y ont laissé sur le sol des traces de leur passage; elles brûlent comme du bois mort, et, prudemment, j'ai emporté de la farine. Le cuisinier en répand au fond d'une poêle à frire, humectée d'eau; et quand la galette s'est formée, il l'étend sur le combustible même pour hâter la cuisson. Je suis désormais presque incapable de répugnances; d'ailleurs le goût de fumée éclipse tous les autres.

ENVIRONS D'ORFA: LES VIGNES, BASSES, COURENT SUR LE SOL.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Enfin le dur trajet est achevé; la ligne verte du Khabour, qui arrose Ras-el-Aïn, se rapproche; sa rive nous invite au repos. Fatale idée; un nuage de moucherons nous enveloppe, s'attache aux vivres, exaspère les chevaux et nous oblige à repartir. D'ailleurs, notre but véritable est encore éloigné, et on ne peut l'atteindre qu'en faisant un long détour, pour trouver un passage à gué. Nous longeons d'abord des pans de murs écroulés; des ruines? Oui bien, mais ruines toutes récentes, les restes d'un village qu'a fauché une vengeance de tribus. Nous en saurons bientôt plus long; c'est vers un champ de bataille que nous marchons à notre insu.

À peine arrivés devant Ras-el-Aïn, dont nous sépare une grande pièce d'eau, nous sommes environnés d'un bataillon de Circassiens, tous armés comme mes esterlys de vieilles carabines Martini: «Êtes-vous venus renverser notre ignoble gouvernement?» On m'a pris pour un Anglais, et les Tcherkesses s'imaginent (p. 155) que l'Angleterre les débarrassera du joug ottoman. Le kaïmakam, se sentant mal entouré, a filé discrètement; il est on ne sait où; la poste, qui est volante, l'a suivi. Toute la région est livrée à une colossale insurrection: ce n'est pas une guerre de races, mais de partisans; chacun a dans sa troupe des Turcs, des Kurdes, des Arabes, des Circassiens. Le sultan, obligé de choisir, a donné son appui à l'aventurier le plus redoutable, un certain Ibrahim, devenu par investiture officielle Ibrahim-Pacha; ses adversaires, Khalil et Faris, se sont aussitôt créés pachas eux-mêmes. Or il paraît que ces bandes errent tout autour de Ras-el-Aïn. Comment vais-je m'en aller de cet horrible petit bourg, où je n'ai rien à faire? car de l'ancienne Resaina, il ne reste pas pierre sur pierre; les décombres gisent encore derrière le village, mais n'ont plus forme ni figure. Et personne ne connaît de ruines aux environs, sauf en un point vers l'ouest. J'y voudrais aller; mais parmi les chefs de bandes, c'est Ibrahim qui est le plus proche; toute la population lui est hostile et en a peur, et aucun Circassien ne consent à risquer sa vie que pour une somme énorme, que je ne saurais donner. Deux jours se passent mélancoliques, en négociations ininterrompues; finalement, j'accepte d'aller dans n'importe quelle direction, mais la difficulté n'en diminue guère. De temps à autre, on vient me chercher au bord de l'étang, où je taquine de l'hameçon des carpes avisées qui se moquent de moi comme les hommes; un nouveau guide s'est présenté; quelques-uns me demandaient quinze ou vingt livres, il se contentera de dix, de douze. Mais que croire pour la distance? les indications varient de dix à trente heures. Il est certain qu'on veut me berner, s'amuser de mon impatience. Les moukres commencent à frémir, et moi-même à souhaiter que, pour tirer de là la faible caravane, «le bon ange du lieu se lève et l'accompagne».

VUE GÉNÉRALE D'ORFA.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Il apparaît enfin sous les traits d'un Bédouin qui, pour trois medjidiés, me mènera au nord, à Ouerancher. Je n'avais pas porté cette station sur mon itinéraire, n'importe, c'est une solution; et nous partons vers deux heures, précédés de notre guide, qui a bien prévenu qu'il décamperait à la première alerte. Je le regarde curieusement de dos: il va pieds-nus; un manteau blanc l'enveloppe comme une cagoule; il est ceint d'une corde de pénitent, qui supporte un long sabre, courbe et rouillé. Sans cette arme extraordinaire, je le prendrais presque pour un moine, mais un moine de carnaval; le reste de la troupe est à l'avenant: les bagages, ficelés à la hâte, s'entrechoquent; le second moukre, un grand maigre, fait l'effet sur son âne, Rossinante rapetissée, d'un chevalier errant: «Eh bien! Habib, brigands couper tête?» Et le geste l'aide à comprendre.... «Non, M'sieu.» Pourtant, il rit avec contrainte et se retourne par intervalles pour voir si, du village, on ne nous poursuit pas. D'habitude, en agitant le cou, nos bêtes faisaient entendre un son argentin vif et gai; cette fois, c'est bien la cloche de bois, on a supprimé tout signal dangereux de notre marche. Aussi, les animaux eux-mêmes semblent soupçonner la situation, le besoin d'aller vite; et les croupes trottinent avec un gauche dandinement. Le guide est devenu presque aussitôt inutile; nos premiers pas auraient pu s'égarer, mais au bout d'une heure, nous nous trouvons tout simplement sur une voie romaine. Une double ligne de cailloux marque le rebord de la chaussée; de loin en loin quelques citernes, naturellement comblées aujourd'hui.

(p. 156) À la nuit tombante, nous sommes croisés par cinq Tcherkesses, lancés au grand trot, le fusil sous la cuisse. Stupéfaits de rencontrer un étranger, qu'ils devinent Européen, ils ralentissent seulement quelques secondes et disparaissent. On rit de cette fausse peur, l'obscurité devient complète; plus loin, de vagues silhouettes se dessinent devant nous, et nos oreilles sont frappées d'une rumeur indistincte, mais qui paraît voisine. Bravement, les soldats se précipitent en avant, et le Bédouin se met à courir derrière eux; j'entrevois deux cavaliers qui causent, et je porte machinalement la main à mon revolver. Mais les ombres s'accusent, plongent et se relèvent d'un mouvement de vagues, j'aperçois de longs cous et, à côté, des formes humaines. Ce sont de paisibles chameliers, eux-mêmes à peine rassurés, et qui nous disent enfin que Ouerancher est près de là.

Nous y arrivons de bonne heure; la ville nous est cachée par un vol de sauterelles, qui se déplace lentement comme un épais brouillard; une éclaircie nous montre, en ordre dans la plaine, un groupe de tentes, d'où parviennent jusqu'à nous les sons d'une diane allègre, criblée de notes fausses. Il y a plusieurs bataillons et des troupes à cheval, envoyées d'Alep; deux semaines auparavant, une lutte s'est engagée aux portes de Ouerancher: Ibrahim a dû livrer combat; on lui a tué 70 hommes, d'après les uns, 150 ou 200, disent les autres; Faris-Pacha a été vaincu, grâce à l'aide de Khalil, puis celui-ci s'est esquivé, dérobant 400 chameaux. Il y a encore dans l'air un vent de bataille; Ouerancher même se prête à l'illusion; du dehors, je ne vois que les restes des portes massives, les pans de murs démantelés de la ville byzantine; des fumées s'élèvent par derrière, et des cavaliers passent à bride abattue. De ce côté nord, se développe en avenues régulières la vaste nécropole de l'ancienne Constantina, où les Kurdes ont fait des tombes leurs domiciles; les lits funéraires servent de tables, de bancs ou de dressoirs, et les portes verrouillées sont encore celles des anciens. Mais beaucoup de ces mausolées demeurent vides, faute de gens. Et, voyant ce concours de troupes, cette étendue peu habitée, je me plais à m'imaginer que la domination des «Romains» vient de finir, et que Constantina a succombé aux attaques d'une horde brusquement survenue, déployant la bannière verte du prophète.

Désormais la route d'Orfa est nettoyée, parfaitement tranquille. Du reste, nous serons en nombre; quelques Kurdes ont demandé à faire route avec nous pour qu'on se prête aide mutuelle; et les voilà qui prennent avance, poussant leurs petits ânes souffreteux et trop chargés. Il a fallu, plus d'une fois, au cours des trois étapes, dont une de treize heures consécutives, secouer le sommeil qui menaçait de me faire choir sur les arêtes tranchantes des pierres. À force de parcourir des lieues, j'en étais venu à me figurer que, comme ces Orientaux groupés auprès de moi, j'avais aussi pour destinée d'enfourcher chaque jour une bête de somme et de cheminer sans trêve et sans souci. À Orfa, j'ai eu presque un étonnement de ne plus chevaucher, de passer dans de vraies rues, devant de vrais magasins, quoique misérables. Enfin, j'ai retrouvé des compatriotes; les religieuses d'une mission française m'attendaient avec impatience, ayant reçu tout un courrier pour moi. Je suis entré avec joie dans une salle propre et confortable, et je vois encore une jeune sœur, qui causait en turc avec un des moukres, s'arrêter toute saisie: «Vous venez de Ouerancher!»

(À suivre.) Victor Chapot.

PORTE ARABE À RAKKA (page 152).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Droits de traduction et de reproduction réservés.

(p. 157) TOME: XI, NOUVELLE SÉRIE.—14e LIV. No 14.—8 Avril 1905.

PASSAGE DE L'EUPHRATE: LES CHEVAUX APEURÉS SONT PORTÉS DANS LE BAC À FORCE DE BRAS (page 159).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE[2]
(SYRIE DU NORD ET MÉSOPOTAMIE OCCIDENTALE)
Par M. VICTOR CHAPOT membre de l'École française d'Athènes.

III. — Séjour à Orfa. — Samosate. — Vallée accidentée de l'Euphrate. — Roum-Kaleh et Aïntab. — Court repos à Alep. — Saint-Syméon et l'Alma-Dagh. — Huit jours trappiste! — Conclusion pessimiste.

BÉDOUIN.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Vue de la citadelle, Orfa semble dormir dans un éblouissement de soleil. C'était l'Édesse des croisades; c'est encore, grâce aux Francs, une ville fortifiée, dont l'enceinte est formée de solides murailles, flanquées de tours massives; le château fort qui la domine a souffert davantage, mais il est vaste et élevé. Malgré cet appareil de défense, malgré le fossé profond qui le complète, ce n'est point une impression sévère que produit le panorama: au premier plan, le Birket-Ibrahim, grand bassin aux eaux claires, étale son miroir calme entre des espaces verdoyants et des arbres centenaires qui dressent très haut leurs branches; on voit des enfants courir et jouer sur les bords, et on les entend rire; des tables se dressent à l'ombre où viennent s'asseoir les citadins aux heures lourdes du jour. C'est comme un jardin de plaisance, dont la fraîcheur déborde et semble monter jusqu'au terre-plein du fort. Derrière, commence la ville, qui n'est nullement serrée ni ramassée à la mode orientale. Même Biredjik, pourtant sans tristesse, ne présente que des surfaces nues ou percées de mornes fenêtres carrées, grillées et en saillie, d'où l'on observe sans être vu, et qui éveillent l'idée de geôle et d'espionnage. Ici, des ouvertures, gracieusement arrondies dans le haut, se juxtaposent, s'accumulent et, s'enlevant en noir sur la blancheur des murs, simulent des portiques, des vérandahs à l'italienne. Une impression de tranquillité souriante et,—à distance,—presque une impression d'art. N'est-ce pas, en effet, un aimable caprice de constructeur, cette mosquée Ibrahim-Djami, dont les fines colonnettes supportent des arceaux que le recul allège et amincit, qu'on dirait, comme de la dentelle, épinglées sur un écrin vert sombre, fait de cyprès d'une belle venue? Sans l'altier minaret, d'ailleurs égayé lui-même par son balcon si ouvragé, on s'y croirait dans la villa d'un pacha homme de goût; les promeneurs flânent dans la cour sans trop songer (p. 158) à la prière, et de là, par les degrés en pierre de taille, descendent au bord d'une grande piscine, qui invite au bain et à la rêverie. Enfin, hors de la ville, les vignes basses aux longs bras, qui courent sur le sol et s'y cramponnent, prêtent un charme discret aux molles ondulations des collines.

Magie trompeuse des points de vue! Quittons la citadelle et sa plate-forme grandiose, où deux puissantes colonnes, restées debout, lui font, dans l'esprit du visiteur, un passé magnifique, mais illusoire; l'abrupte rampe d'accès nous ramène trop vite en pleine réalité: les rues accusent une autre vie, évoquent d'autres souvenirs. Elles sont muettes et tristes, semblent faites pour les poursuites nocturnes; des deux côtés, un trottoir étroit et poli, où n'ont prise que les pieds nus; au milieu, l'égout en plein air, où suintent des eaux grasses, où les bêtes crevées se décomposent devant l'indifférence des habitants et des passants. On sent aussi l'hostilité irréductible de deux races: l'attitude inquiète, la marche furtive des Arméniens, rappellent une histoire horrible et toute récente. Orfa a été, voilà dix ans, un des grands abattoirs d'Abdul-Hamid. Est-ce huit mille, dix mille personnes qui ont péri? On ne le saura jamais. Mais des témoins, encore présents, gardent la mémoire du plus grave épisode: des centaines de femmes enfermées dans l'église où elles avaient cherché refuge; le feu allumé tout autour, chauffant les murs comme un four à pain, cuisant à l'étouffée et faisant fondre, au bas mot, tous ces corps amoncelés. L'exécution fut bien menée, méthodique, même adroitement restreinte: une seule population était visée. Contre les troupes du commandeur des croyants, d'autres soldats furent chargés de défendre le reste des communautés chrétiennes! Le collège protestant, la maison des sœurs, le couvent des franciscains, ne furent point inquiétés, mais durent recevoir, loger, entretenir des escouades, que le gouverneur disait placées là, pour éviter que quelque erreur ne vint à détourner, sur des protégés plus directs de l'Europe, la juste irritation des habitants contre les infidèles. Même quand le massacre eut cessé, on imposa à ces malheureuses missions de garder de longs mois leurs pensionnaires; dormant tout le jour et bien nourris, les zaptiés, délégués à cet office, se faisaient encore des rentes; leurs montures étaient à leurs côtés, recevaient, chaque jour, l'orge et la paille. Ne fallait-il pas être prêt à la première alerte? Exquise ironie: quel cheval pourrait trotter dans les rues d'Orfa? Les sabots des bêtes non chargées glissent à chaque pas sur les dalles inclinées des ruelles.

CITADELLE D'ORFA: DEUX PUISSANTES COLONNES SONT RESTÉES DEBOUT.—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

J'ai laissé ma tente et mes gens devant la porte du sérail, hors des murs, et accepté l'hospitalité joyeuse des capucins. Ils sont trois: le doyen de la maison est un Italien qui a passé là plus de quarante ans de sa vie; il marche à peine aujourd'hui, ne peut plus sortir du couvent, a presque perdu le sens des choses extérieures; tout glisse sur lui sans l'impressionner, et il n'est plus guère capable de dire autre chose que ces quelques mots où s'affirme son unique préoccupation: «A Urfa, i cattolici sono pochi.» Orfa était la patrie d'Abraham, d'après la tradition biblique; j'ai cru retrouver dans ce vieux père comme un successeur du patriarche. Les deux autres tiennent, comme les sœurs, une petite école. Curieux ensemble que cette trentaine de gamins, qui gardent leurs coiffures et posent auprès d'eux leurs pantoufles, parfois à peine vêtus, sales et souffreteux; les yeux sont expressifs, les physionomies intelligentes; on devine surtout de prodigieuses mémoires, le don d'apprendre sans étude par le contact et les frottements de la vie; ils ânonnent sur leurs livres, coupent mal les phrases, semblent répéter un langage inconnu; et, quand je parle d'eux avec le maître dans le même idiome, je suis frappé de voir que pas un mot ne leur échappe. La tâche est méritoire de dégrossir ce petit monde, si fréquemment dans le besoin, et qu'attire surtout l'espoir de quelque aumône. Heureusement, les deux missionnaires sont gens du pays, qui connaissent toutes ces âmes et le moyen d'aller à elles. Même auprès des musulmans, ils jouissent d'un certain crédit; c'est à peine si les jeunes enfants leur (p. 159) lancent parfois des pierres accompagnées d'injures. On est habitué à rencontrer le Frère Joseph, actif et rieur, entouré de sa bande qui l'escorte dans ses tournées de photographe.

Et j'ai pris, quittant à regret mes hôtes, le chemin de Samosate (aujourd'hui Samsat), une voie romaine, dont les traces s'effacent, par endroits, pour reparaître plus loin; elle traverse longtemps des vignobles prospères. Les villages deviennent plus nombreux, moins misérables; on y essaie de cultiver, et les maisons s'entourent d'arbres à fruits. La population, au nord d'Orfa, est presque exclusivement kurde jusqu'à l'Euphrate. J'ai passé le fleuve à nouveau, avec moins de curiosité cette fois; j'étais habitué, d'ores et déjà, à la lenteur des préparatifs, aux discussions sur le prix, au spectacle des chevaux apeurés, portés dans le bac à force de bras, et lançant de vaines ruades dans toutes les directions.

Le fleuve est plus jaune que jamais; il faut un impérieux besoin de fraîcheur pour s'y plonger; le fond n'est que vase et limon, les pieds s'y enfoncent et s'y embarrassent. L'ancien lit est abandonné, il formait un coude devant Samosate; sa place ne se trouve plus marquée, depuis quatre ans, à l'étiage, que par des délaissés fangeux. La force du courant a brusquement rapproché les deux extrémités de la courbure, et les sauvages du lieu doivent aller, un peu loin, remplir leurs outres. Les voilà donc, les successeurs de cette petite république, qui avait ses magistrats, ses assemblées, qui mettait en circulation des monnaies d'une si belle frappe, et qui comptait, parmi ses gloires, le satiriste Lucien, quelque chose comme le Voltaire de la Grèce, le prince, en son siècle, du savoir et du bon goût. Là où il est né, où son esprit s'est éveillé, personne, aujourd'hui, ne sait plus lire: jeter le grain à la terre, pétrir, traire..... et fumer, c'est toute la science des derniers venus. La majesté hellénique ne se révèle plus que dans des fragments espacés du mur d'enceinte et quatre hauts piliers maçonnés, seuls débris des constructions de l'acropole.

ORFA: MOSQUÉE IBRAHIM-DJAMI; LES PROMENEURS FLÂNENT DANS LA COUR ET DEVANT LA PISCINE (page 157).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Voilà un mois que je chevauche en plaine, résigné aux horizons reculés et mornes; les accidents de terrain étaient exceptionnels, insignifiants; à partir de Samosate, le paysage se transforme. En amont de Biredjik, l'Euphrate coule constamment entre de hautes falaises, et il n'arrive guère qu'on en puisse longer les rives. J'entre dans la région des vallées encaissées, où l'on perd de longues heures à descendre au torrent par un sentier escarpé, pour remonter d'autant sur l'autre versant, et, arrivé au sommet, voir s'ouvrir un nouveau précipice. Le pays est si peu parcouru que les chemins, parfois, cessent brusquement, aboutissent à un large cours d'eau, dont on ne sait pas la profondeur et qu'il faut traverser de toute force.

Le surcroît de fatigue, imposé par ces ascensions répétées, se trouvait compensé par l'imprévu du paysage, la fraîcheur plus grande de l'atmosphère sur les cimes, enfin par une abondance d'eau de source qui nous fut, bien souvent, un réconfort. Plus de cloaques dans la montagne et plus de sable. D'ailleurs, la population restait très clairsemée; un petit village, toutes les trois heures, vivant surtout de lait aigre et caillé. Aucune grande ville ancienne ne s'est élevée dans ces parages; pourtant cette région alpestre n'était point désertée, un réseau de routes la sillonnait aussi; les hasards du chemin m'ont conduit devant un pont antique que les Arabes avaient achevé ou restauré. Au delà j'ai, pour la première fois dans la Syrie du nord, retrouvé des bornes milliaires romaines, colonnes énormes mesurant plus de deux mètres de (p. 160) long; leurs bases carrées résistaient aux efforts pour les faire rouler, afin de voir si quelque inscription était lisible.

Durant ces exercices, la caravane avait, malgré moi, continué son chemin. Tout voyageur en Orient a mille difficultés pour imposer à des moukres un itinéraire de son choix et des arrêts à sa fantaisie. Habitués au transport des bagages d'une ville à l'autre par les chemins ordinaires, en faisant halte aux relais connus, ils n'arrivent pas à pénétrer les intentions de l'Européen et à comprendre que les voies fréquentées ne sont pas celles qui l'intéressent. Les miens m'avaient vu bien des fois, pourtant, examiner une ruine ou appliquer contre une pierre un grand papier destiné à en garder l'empreinte, déployer des rouleaux où je lisais des noms, et m'amuser à leur montrer que je connaissais, mieux qu'eux, ceux des villages où je n'avais jamais mis les pieds. Quelle stupéfaction le jour où, ayant constaté l'itinéraire d'Humann et Puchstein sur leur carte et demandé à un vieillard si, en telle année, des étrangers ne m'avaient pas précédé, j'avais reçu, devant mes hommes, une réponse affirmative et appris ce détail que l'un des voyageurs était tombé malade en ce lieu et y avait dû séjourner deux semaines!

Donc mes moukres allaient de l'avant, droit devant eux, par le chemin le plus court; le bruit des clochettes s'éteignit, et quand nous repartîmes en hâte, je vis que les deux moitiés de la caravane ne se rejoindraient pas. Arrivé au hameau d'Alif, je dus envoyer un homme du pays à la recherche des disparus, qui avaient emporté tous nos vivres. Heureusement, le village était couvert de ruines intéressantes: bassins taillés dans le roc, basilique, surtout un curieux mausolée, bizarrement orné, au-dessus de la frise du premier étage, de toute une rangée de têtes sculptées.

Mais je vais pouvoir, une dernière fois, me rapprocher de l'Euphrate avant de le quitter. Un petit berger kurde, nain et bossu, me guide jusqu'aux falaises qui le surplombent, et où s'élevait une tour de guet, maintenant écroulée; de là, un sentier de chèvres conduit à une sorte de belvédère, où une inscription mentionne l'établissement en ce lieu, sous Vespasien, d'un appareil destiné à faire monter l'eau du fleuve. Un petit corps de soldats l'avait construit, et, pour charmer leurs loisirs, des hommes de la troisième légion gallique avaient sculpté, dans le roc, l'image du Dieu Euphrate, personnage nu couché sur le côté et, suivant le type habituel, le bras posé sur une urne. Image grossière, mais curieux document sur les goûts et les passe-temps des troupes de cette époque. Ce petit détachement servait, sans doute, à protéger les populations qui devaient, comme aujourd'hui, se presser en aval, le long des rives. J'ai trouvé là un jardin ininterrompu, où la végétation luxuriante des arbres à fruits et des lauriers-roses jette, sur la berge, une ombre épaisse. Nous cheminons, durant une heure, dans ce verger enchanté, qui nous conduit jusqu'à Roum-Kaleh.

PONT BYZANTIN ET ARABE (page 159).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Le «château des Francs» fut la principale place de guerre de la principauté franque d'Édesse, puis du royaume de Petite-Arménie. C'est une formidable forteresse, établie à un niveau très élevé, sur un promontoire à pic, dominant l'étroite presqu'île formée par l'Euphrate et un de ses affluents. J'ai planté ma tente au pied des créneaux et des tourelles, au seul endroit à peu près horizontal; c'est là que les Turcs avaient établi leur cimetière; les pierres tombales, au grand effroi de mes deux soldats, servaient de table à manger et de (p. 161) points d'attache pour les cordages. Il fallait bien contre le vent leur peu de résistance. La vallée de l'Euphrate, décidément, est un foyer d'appel pour les orages: à peine la quittons-nous le lendemain qu'une forte grêle vient nous assaillir et embarrasse longtemps notre marche.

MAUSOLÉE D'ALEP, ORNÉ D'UNE FRISE DE TÊTES SCULPTÉES (page 160).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

J'ai dû cheminer deux longues journées, à travers un pays inculte, presque inhabité, avant de prendre, à Aïntab, une journée de repos. Cette ville, aujourd'hui importante, ne remonte pas plus haut que le Moyen Âge, où elle avait un nom sans éclat. Ses rues sont larges et bien percées; il y règne une visible aisance, qu'accroît l'industrie prospère des teinturiers. Mais je n'en connais pas de plus banale; rien qui attire l'œil et le séduise. On peut errer dans les rues sans haut-le-cœur; elles sont relativement propres, mais l'absence totale de pittoresque et de couleur entraîne un insurmontable ennui. Seul, le quartier arménien, plus escarpé, mérite d'arrêter les regards. Quand le gouverneur m'a posé, avec ce sourire figé, inévitable, irritant, la question traditionnelle: «Cet endroit vous plaît?» l'acquiescement sollicité a coûté beaucoup de peine à ma franchise. J'ai su gré et tenu compte à ce joli garçon, à la moustache trop noire et trop soignée, aux joues trop pleines, trop roses, de sa connaissance du français, chose exceptionnelle dans le vilayet d'Alep, et de son penchant à la tolérance, dont se louaient les Pères Franciscains, mes hôtes, qui m'accompagnaient au konak. Il n'en a pas toujours été ainsi, depuis le transfert du vice-consulat de France, d'Aïntab à Marach. On a connu une censure méticuleuse qui lisait avec soin et corrigeait les livres envoyés par l'Alliance française pour les écoles, arrachait des pages conçues dans un mauvais esprit, rayait le mot Dieu pour mettre Allah en marge, et, trouvant sur les couvertures: Ouvrage pour l'enseignement primaire dans les colonies françaises, barrait les derniers mots, de peur de laisser croire qu'Aïntab avait un autre maître qu'Abdul-Hamid.

Pour prendre en grippe Aïntab, il m'eût suffi de constater les effets du fléau qui y sévit. Tout le monde a entendu parler du «bouton d'Alep», maladie de la peau consistant en des pustules, dont la cause demeure incertaine, et qui s'attaque à tout le corps, mais spécialement à la figure. Elle s'étend, en réalité, bien au delà de cette ville, sur toute la Mésopotamie; Bagdad et Mossoul en sont affligées; mais, dans aucune localité, elle ne fait autant de ravages qu'à Aïntab; je ne crois pas avoir rencontré un seul indigène qui n'eût, au cou, aux joues, au front, une ou plusieurs cicatrices jaunâtres qui, lorsqu'elles se multiplient, font croire à distance que les visages, ainsi marqués, sont couverts de plaies.

(p. 162) Une route carrossable, vaguement entretenue, relie Aïntab à Alep; mais il n'entrait pas dans mes plans de la suivre. C'est une obligation—et pénible—pour le seul voyageur en voiture, qui arrive tout blanc de poussière, comme aveuglé. Mieux valent les sentiers accidentés, plus pittoresques, plus rapprochés aussi des anciens itinéraires. Je voulais passer à Cyrrhus, le siège épiscopal de l'historien du Ve siècle, Théodoret, à qui l'on fait honneur de l'élégant mausolée, encore debout aux portes de la ville antique. Elle a gardé, à peu près, ses murailles, enserrant une grande surface. Rien que la citadelle, au sommet de la colline dont Cyrrhus couvrait la pente orientale, a jusqu'à 400 mètres sur son plus grand côté; elle n'en était pas, pour cela, beaucoup plus formidable: au sud, une colline la dominait bien de 50 mètres. Cyrrhus n'a pu être qu'une très médiocre place de guerre. Le forum est encore nettement indiqué; j'y ai retrouvé des bancs de pierre où venaient s'asseoir les oisifs. Les tronçons de colonnes, épars sur le pourtour, laissent supposer la présence d'un portique; cet accessoire devait être bien nécessaire dans une ville exposée à des chaleurs torrides. J'ai cru prendre une congestion dans le petit cimetière tout proche, où l'on m'avait montré un grand cippe octogonal, brisé au sommet, qui était couché dans les champs. Chaque face portait une inscription; mais la masse du bloc de pierre m'empêcha de le retourner et d'estamper ce qui était gravé contre le sol. Ma figure et mes gestes devaient trahir bien vivement ma déception, car une femme, qui assistait à mes tentatives de déchiffrement, s'empressa de dire à sa compagne, accroupie devant nous comme elle: «Tu vois cet étranger, il vient de retrouver la tombe de ses grands-parents: il n'ose pas pleurer devant nous, mais si nous partions, il fondrait en larmes.» L'éclat de rire que m'arracha cette phrase, quand on me l'eut traduite, dut inspirer à mes voisines de sérieux doutes sur l'état de ma raison.

MAUSOLÉE DE THÉODORET, SELON LA LÉGENDE, PRÈS CYRRHUS. D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Après Cyrrhus, j'ai rencontré plus d'une fois encore des traces de routes romaines, des ponts séculaires, et noté divers détails intéressants pour la topographie de la Syrie antique. Il me fallait cette occupation pour oublier la monotonie du paysage; j'étais revenu en plaine, dans les étendues poudreuses et privées d'eau. Malgré la proximité d'Alep, où je touchais presque, la sauvagerie des populations semblait plutôt s'accroître. Une bizarrerie curieuse était l'accoutrement des habitants. De loin, on distingue fort mal les sexes à leurs costumes: hommes et femmes s'habillent pareillement de caleçons bleus fort larges, simplement serrés à la taille. La femme se reconnaît seulement à ses fonctions; il n'y a pas de doute si la silhouette perçue à distance se complique d'un enfant à la mamelle ou d'une outre sur le dos. Ce sont là, avec la confection du pain, les seules attributions de la femme: elle est nourrice et porteuse d'eau. L'homme pousse son âne, fait les trajets de village à village ou jusqu'à la ville prochaine; rentré chez lui, il s'étend à terre... et fume. Quant aux enfants, une fois sevrés, ils s'élèvent eux-mêmes; le plus âgé surveille les autres, leur donne des soins de propreté. Au dernier arrêt, dans le village de Nebbol, aux toits coniques, je voyais, au matin, les grandes filles incliner sur les margelles des puits les têtes ébouriffées de leurs jeunes sœurs, poursuivre dans les cheveux les parasites, et renverser par-dessus, pour le dernier nettoyage, un grand seau, dont elles laissaient retomber, ménagères économes, le contenu au fond du puits.

KARA-MOUGHARA: AU SOMMET SE VOIT UNE GROTTE TAILLÉE (page 165).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Et je me suis retrouvé, au milieu d'une lourde journée de fin juin, à l'hôtel du Parc, à Alep, au bout de (p. 164) près de deux mois d'absence. J'y ai pris, par prudence, un repos de quelques jours, auprès du cercle sympathique qui s'y réunissait encore. Les parties de poker ont recommencé de plus belle, agrémentées d'un accompagnement jadis ignoré, la musique infernale d'un cirque, hachée par les rugissements des lions, et qui obligeait d'entendre le même air pendant cinq heures, sans interruption sensible. Il fait chaud dans la ville plus qu'en rase campagne; les surfaces blanches des maisons sont accablantes pour la vue, et quand le vent n'est point intercepté, il vous enveloppe d'un nuage. M. Pognon, revenu de voyage, lui aussi, m'a fait profiter de sa connaissance du pays, pourvu d'indications utiles. Je repars enfin, satisfait de la pensée qu'une autre région m'attend, moins reculée, moins remplie de périls, moins désertique.

L'EUPHRATE EN AMONT DE ROUM-KALEH; SUR LA FALAISE CAMPAIT UN PETIT CORPS DE LÉGIONNAIRES ROMAINS (page 160). D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Les premiers jours, cependant, m'apportent peu de nouveauté: Tourmanin, où je passe la nuit, ressemble fort à Dana, où j'avais dû séjourner. Ce n'est plus l'averse qui me cause des tracas, c'est une tourmente sans pluie; il faut des efforts surhumains pour planter la tente; les piquets qu'on enfonce dans la terre molle sont arrachés au fur et à mesure. Essayons de nous contenter du toit qui offrira moins de prise à la rafale; mais non, il est impossible de se passer d'un autre abri; et nous déroulons la partie inférieure. Le lendemain, je commence à peine à m'habiller qu'un souffle plus fort renverse le piquet central en travers de mon lit et nous ensevelit sous la toile.

Je me suis arrêté au Kalaat Siman ou monastère de Saint-Syméon, une merveille célèbre de l'architecture syrienne. Si l'ombre du Stylite vient quelquefois errer sous le portique qu'ont élevé ses fidèles, longtemps groupés autour de sa colonne et de sa prédication, elle doit frémir des spectacles qui s'offrent à elle. Le cloître est une écurie pour chevaux; l'église en forme de baptistère, qui se dresse en face, une étable à vaches et une demeure pour quels humains! l'ascète en voit sortir de jeunes enfants entièrement nus. À quelque distance, le village de Kafr Nabo a gardé le nom du dieu sémitique, à qui l'on avait offert en ce lieu un sanctuaire. Il n'y a plus que trois maisons, qui sont des ruines antiques en superbes pierres de taille; les indigènes y vivent du lait de leurs moutons, en pleine fainéantise; le plateau est entièrement dénudé; et pourtant une inscription grecque, copiée dans les décombres d'une basilique et qui mentionne la dédicace d'un pressoir, m'apprend que, déjà avant la paix de l'Église, ces crêtes étaient couvertes de plantations d'oliviers.

TRAPPE DE CHECKHLÉ: UN GRAND ÉDIFICE EN PIERRES A REMPLACÉ LES PREMIÈRES HABITATIONS (page 165). D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Par un torrent, nous descendons jusqu'à la plaine, où s'aperçoit la longue ligne blanche de la route qui d'Alexandrette conduit à Alep, après avoir contourné le massif rocailleux de Saint-Syméon. Qu'on me permette ici une définition: une route ottomane est une étroite chaussée, mal empierrée, le long de laquelle peuvent d'ordinaire circuler les voitures, dont les bornes kilométriques sont généralement renversées, après martelage des chiffres, et qui franchit les canaux par des ponts auxquels manque une arche, et à côté desquels il y a le plus souvent un passage à gué. La route dont je parle est de date récente, s'est faite par morceaux, raccordés sans intelligence. En un point de la montagne, à la montée de Beïlan, une société d'entreprises particulières avait ouvert un sentier provisoire et d'intérêt local, pour y faire passer une automobile. L'ingénieur en chef crut à une ancienne voie qu'il suffirait de réparer et d'élargir, et établit la route à un niveau sottement choisi.

TRAPPE DE CHECKHLÉ: LA CHAPELLE (page 166).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Je l'ai quittée au pied de l'Alma-Dagh (l'ancien Amanus), au point où se multiplient les marécages couverts de roseaux, où les buffles vont se vautrer, puis se relèvent, le ventre orné d'une épaisse couche de (p. 165) boue noirâtre et grasse. Je longe la montagne dans la direction du nord; c'est un immense réservoir d'eau, car elle s'élève fièrement, très boisée, et les nuages, qui s'accumulent au fond de la baie d'Alexandrette, en couronnent fréquemment les hauteurs. Personne ne songe à utiliser les nombreuses sources; il serait facile de les canaliser en vue de l'irrigation; les Turcs, au lieu de cela, ont mis leur zèle et leur habileté accoutumés à les étaler en mares stagnantes, peuplées de crapauds, remplies de joncs et de broussailles inextricables. Les habitants sont aussi rares que dans les contrées reculées que je viens de parcourir, ou à peu près, et l'on rencontre plus de cimetières que de passants. La végétation cependant s'accommode à merveille du climat et du sol; j'ai traversé, durant plusieurs jours, des forêts de grands chênes. Mais on me dit qu'elles s'éclaircissent de plus en plus: le déboisement est une des sciences de l'Oriental; or ce maniaque de la destruction, ce fainéant qui ne songerait pas à disputer au soleil un pied carré de terre, aime l'ombre et en profite partout où le hasard la lui procure. On prendrait pour une charge, s'il était fixé sur le papier, le tableau qui s'est plus d'une fois présenté à ma vue: une étendue sans limites, entièrement dénudée, où pointait seulement un petit arbuste en parasol, sous lequel quatre ou cinq hommes, serrés comme des moutons, trouvaient un refuge contre les chauds rayons du jour.

Le premier village où je me sois arrêté doit son nom de Kara-Moughara (grotte noire) à un tombeau creusé dans le roc, sur la façade duquel se développait une longue inscription. Devant cette façade, taillée comme le fronton d'un temple, à deux rampants, une petite terrasse était ménagée, où l'on devait accéder par un escalier, maintenant détruit. L'exiguïté de cet espace m'empêchait de prendre le recul nécessaire, et j'ai cru à plusieurs reprises me renverser dans le vide en cherchant à mieux lire à distance les caractères à demi effacés.

Les principaux torrents qui descendent de l'Alma-Dagh y ouvrent, de-ci de-là, des vallons riants ou sévères, capricieusement ramifiés. Le premier exemple de cette nature de paysage m'a été offert à Kara-Moughara même. Là où se cachent dans la verdure de rares maisons et de petits moulins, bien des civilisations se sont succédé: l'étage hittite se retrouve au sommet des tells, où les dalles de basalte demeurent éparpillées; au faite d'un coteau voisin, c'est l'art grec qui a laissé des vestiges précieux pour leur rareté en Syrie: un élégant petit temple s'y élevait; enfin l'époque romano-byzantine se signale en contre-bas par de grossiers sarcophages et les pans de murailles en blocage de quelque modeste cité. La décadence remonte haut; elle continue, elle ne peut guère aller plus loin....

Le deuxième carrefour de vallées commence auprès du modeste bourg de Khassa; ce dernier diffère de tous ceux que j'ai visités en Orient: c'est une juxtaposition de fermes-miniatures; une maisonnette en bordure du chemin et un champ par derrière. Enfin, étrangeté déconcertante, certaines rues sont larges et rectilignes, se coupent à angle droit.

Nous quittons Khassa le lendemain, croisant un cortège nuptial: débauche de couleurs vives, rouges, jaunes, dont le luxe éblouit auprès des humbles atours dont les indigènes se parent ordinairement. Bientôt le chemin lui-même semble nous faire fête, il serpente au milieu des lauriers-roses; toute la campagne verdit peu à peu, annonçant le voisinage d'une source abondante. À Checkhlé seulement nous l'avons atteinte; l'eau jaillit, fraîche et claire, de la paroi rocheuse. C'est elle qui a fixé là une communauté de Pères trappistes, qui y sont établis depuis une vingtaine d'années; on m'a dit récemment qu'ils allaient en partir. Ils n'ont certes pas trouvé le séjour idéal en s'arrêtant à Checkhlé; ils jouissent sans doute d'un climat sain, mais sont au fond d'un entonnoir, privé par son orientation des fraîches brises de mer. Il fait très chaud au monastère; on va (p. 166) fréquemment à la fontaine s'administrer sur le crâne une douche bienfaisante. La nuit même, toutes fenêtres ouvertes, comme pour provoquer un courant d'air qui ne vient pas, hors les jours de rafales, on peut à peine dormir sous un simple drap. Une variété, pour moi nouvelle, d'énormes mouches exaspère les chevaux sans trêve; elle ne s'attaque pas à l'homme, mais d'autres songent à lui.

Malgré les rigueurs du climat, les hardis cénobites ont entrepris de se créer une demeure durable. Ils avaient en arrivant trois tentes que l'État français leur avait données; il fallait faire le guet durant la nuit; chacun veillait à tour de rôle et prenait le fusil en main, au premier grognement des gros et terribles chiens de garde. Puis peu à peu on a construit de petites huttes de terre séchée et de branchages, qui, maintenant, servent plutôt de celliers et de magasins; un grand édifice en pierre, couvert de tuiles, a remplacé les premières habitations. Aujourd'hui encore la région n'est pas très sûre; à un quart d'heure du cloître est un coupe-gorge qu'on ne traverse pas sans mettre la main à la crosse du revolver, car souvent les voyageurs sont guettés par quelques Tcherkesses, tapis dans un fossé derrière les bosquets.

Les Pères étaient venus pour travailler la terre, et ils possèdent des champs étendus; ils dirigent seulement les travaux exécutés par les Arméniens d'un petit village fondé au-dessus de leur résidence, et qui s'est accru après les massacres, dans leur ombre protectrice; mais les Frères mettent eux-mêmes la main à la pioche ou à la charrue; dans les terrains vierges et rocailleux, achetés à bon compte, par petits lots, ils s'usent à arracher les pierres et à creuser profond; aussi le petit cimetière tout proche des cellules compte déjà presque autant de religieux que le couvent. Pourtant l'exploitation prospère: le jardin potager répond aux efforts des jardiniers; les vignes surtout couvrent les domaines de la Trappe, elles poussent vigoureusement et, chaque année, la récolte progresse. Mais quel vin! Le soleil d'Orient, qui rend les hommes apathiques, communique souvent aux choses un peu de sa violence; le crû de Checkhlé est ultra-capiteux; qui peut le boire sous un tel climat sans beaucoup de réserve? Et, irritante difficulté, comment le transporter, faute de routes? comment le faire connaître au dehors? Dans le sentier qui longe les bords de l'Alma-Dagh, il ne passe presque jamais de caravanes, et aucune ligne ferrée n'y sera posée.

PÈRE MARONITE (page 168).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

La mission de bienfaisance des Pères est elle-même sans grand avenir: les pires maladies contagieuses ont sévi sur la population des alentours, et quand on amène au dispensaire quelque tout jeune enfant déjà atteint, il ne leur reste qu'à constater, infirmiers impuissants, le même mal héréditaire, inguérissable.

Pour jeter un regard d'ensemble sur le monastère et ses annexes, il faut franchir un col où s'engage le chemin le plus direct sur Acbès. À peine a-t-on commencé de s'élever qu'on respire à pleins poumons l'odeur des pins, nouveauté enivrante dans un tel pays; ces arbres toujours verts font un décor sévère à la Trappe; c'est bien l'entourage qui convient à ce lieu de retraite et de silence; c'est en même temps un sanatorium gagné en quelques minutes. Au point culminant, j'ai devant moi, sur l'autre versant, un second panorama, un grand cirque montagneux. Suis-je dans une haute vallée de la Suisse? Illusion vite détruite: toutes les pentes sont vertes; mais des champs de vignes, à perte de vue, en forment le principal manteau; du bouquet d'arbres, dans le bas, émergent non des chalets ou de coquettes maisons fermières, mais des tanières aux toits plats, impérieusement dominées par les grandes flèches des minarets. Dans cet ensemble, un groupe de constructions surtout attire le regard, on les voit plus spacieuses et mieux aménagées: c'est le couvent des lazaristes, vers lequel je descends, enveloppé d'une atmosphère qui se réchauffe à mesure. Les dévoués missionnaires sont peu nombreux, ils suffisent à leur tâche, qui est l'instruction, l'assistance au besoin, des enfants chrétiens d'Acbès. J'ai fait une troisième fois l'inspecteur primaire, étonné des résultats obtenus. La maison est entourée d'un (p. 167) grand jardin, que les lazaristes avaient rêvé de transformer en ferme-école. On a introduit des fruits et des légumes variés, soumis à une culture méthodique. Inutile, disent les gens du village; tout cela ne viendra pas; en vérité, les plantations grandissent, se chargent des produits espérés, et sont pillées pendant la nuit au moment de la maturité. Quand un vieux missionnaire se promène dans le petit bazar, il y coudoie ses anciens élèves, devenus hommes; mais ceux-ci ne semblent pas le reconnaître; il n'attendait rien de mieux du reste; il sait par expérience qu'en Orient, si un attachement instinctif, inconscient et durable prend quelquefois naissance, la gratitude en revanche est à peu près chose ignorée.

ACBÈS EST SITUÉ AU FOND D'UN GRAND CIRQUE MONTAGNEUX (page 166).—D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Une heure de marche à peine sépare Acbès de Checkhlé; les deux missions se procurent un précieux appui l'une à l'autre; celle des Trappistes est la plus vaste et la plus considérable; c'est leur hospitalité que j'ai acceptée durant une semaine, à la grande satisfaction de nos gens qui ont ainsi profité d'une douce villégiature. Toujours heureux de ne point agir, doués d'une capacité de repos illimitée, les Orientaux sont à même en permanence de faire un énorme repas ou d'observer la diète, de commencer un somme ou de s'en priver, de marcher de longues heures ou de rester un temps égal allongés sur le sol, sans que leur état de santé en subisse la moindre atteinte; mon zaptié, qui ne m'accompagnait pas toujours dans mes promenades aux environs, en était arrivé à dormir et le jour et la nuit; ses paupières étaient bouffies par l'abus du sommeil; les moukres coulaient grasse vie, comme les animaux. En expédition, nous allions trois ou quatre, sous la conduite du Père Philippe, bien connu, pour ses multiples aptitudes, de tous ceux qui ont quelques relations suivies avec la Syrie: vaguement archéologue, dessinateur expert et doué d'un coup d'œil très juste en topographie, il a mis à ma disposition son habitude de la contrée, sa curiosité étendue. Nous avons ensemble photographié, levé des plans, causé du passé et du présent, visité un camp romain, une carrière antique. Un Arménien, mystérieusement, est venu nous parler d'une grande pierre noire, couverte de dessins et d'inscriptions en trois langues! L'hyperbole du brave homme m'amuse d'abord, mais ce qu'il vient de déterrer peut présenter quelque intérêt, car dans les cimetières hittites du voisinage foisonnent les stèles sculptées. Il doit nous apporter le lendemain sa trouvaille.—Erreur! la pierre n'avait qu'un grand nombre d'éraflures à la surface.

Nous poussons au nord jusqu'à Islahyé, l'ancienne Nicopolis; mais les circonstances ne m'ont permis d'en rapporter que de plaisants traits de mœurs. Au khan ou caravansérail, où nous nous arrêtons pour le repas de midi, nous voilà bien vite entourés d'une bonne douzaine de visiteurs, qui nous accablent de tasses de café sans s'oublier eux-mêmes, et se retirent au bout d'un instant avec force salamalecs, me laissant la (p. 168) carte à payer. Le gouverneur envoie un représentant; je lui tends sans inquiétude ma lettre vizirielle, croyant faire merveille. Miséricorde! elle n'est bonne que pour le vilayet d'Alep, et je viens par mégarde d'envahir celui d'Adana. Le kaïmakam se consulte longuement: il connaît bien le Père trappiste; mais les autres! Faut-il les retenir et faire prendre des instructions à leur sujet, ou les laisser partir? Finalement le Père Philippe enlève la permission de nous retirer.

Ç'a été ma dernière aventure; le lendemain, j'ai dit adieu à Checkhlé, désolé de quitter la Trappe et ses hôtes, mon guide affectueux, le bon Père maronite si naïvement heureux de poser devant mon objectif. Contraint quelque temps de suivre au retour le même itinéraire, je coupe ensuite à travers la montagne pour plus de pittoresque, au lieu de prendre la grande route, et fais une dernière halte à Beïlan. Il est difficile de trouver dans cette gorge étroite un espace un peu vaste où dresser la tente. Enfin, hors du village, nous recourons à la suprême ressource, le cimetière: les moukres, toujours peureux, s'effraient du scandale; une bande s'approche, en tête un homme bien mis, pour sûr un fonctionnaire qui nous vient présenter des observations. Non, il n'est porteur que de paroles de paix et de deux pêches, qu'il nous offre, à Toselli et à moi: «O mon Excellence, monsieur Excellence, pardon, pardon; je connais mon indignité; mais le moudir est désolé, il ne sait pas parler français, alors il m'a envoyé.» Le ton est nouveau; dans l'intérieur, il y avait plus de rudesse et de franchise; je flaire un Grec sous le complimenteur. Auprès de nous, du reste, j'entends des syllabes qui me rappellent le langage hellénique, et l'on me dit que les gamins à la voix désagréable, au geste volontaire, batailleur, qui se disputent et jouent de la fronde, sont des musulmans crétois émigrés; il en est venu beaucoup dans la région d'Alexandrette: ce ne seront pas pour elle d'avantageuses recrues. Tout ceci m'annonce la proximité de la mer; bientôt je l'aperçois, le terne petit port s'allonge devant moi, et longtemps avant l'arrivée je commence à percevoir la senteur fade et écœurante du marécage.

Une mauvaise nouvelle m'attendait au lieu d'embarquement: la peste est déclarée un peu partout, les navires se font rares ou subissent des quarantaines, mes lettres ont subi l'épreuve de la vapeur. La méfiance accueille l'étranger quand il aborde en Turquie; il ne songe pas à ce moment qu'il aura encore plus de difficultés pour en sortir.

Dans ces quatre mois, j'ai fait bien du chemin; les malaises m'ont été épargnés, sinon les péripéties; j'ai pu observer à ma guise, et, parvenu au terme, chercher à résumer mes impressions. Certaines personnes parlent volontiers de la fourberie orientale, et à bon droit; d'autres proclament l'honnêteté du musulman, et je reconnais après elles au paysan turc une conscience, une droiture, qu'a plutôt amoindrie le contact avec les Levantins. Mais de telles oppositions se manifestent sous toutes les latitudes; j'emporte surtout le souvenir d'un abaissement intellectuel indicible, d'une stupidité qui déroute l'imagination, l'idée enfin qu'il pourrait y avoir, bien réellement, des races imperfectibles.

 Victor Chapot.

TRAPPE DE CHECKHLÉ: PREMIÈRES HABITATIONS DES TRAPPISTES (page 160). D'APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.

Droits de traduction et de reproduction réservés.

(p. i) TABLE DES GRAVURES ET CARTES

L'ÉTÉ AU KACHMIR
Par Mme F. MICHEL

En «rickshaw» sur la route du mont Abou. (D'après une photographie.) 1

L'éléphant du touriste à Djaïpour. 1

Petit sanctuaire latéral dans l'un des temples djaïns du mont Abou. (D'après une photographie.) 2

Pont de cordes sur le Djhilam, près de Garhi. (Dessin de Massias, d'après une photographie.) 3

Les «Karévas» ou plateaux alluviaux formés par les érosions du Djhilam. (D'après une photographie.) 4

«Ekkas» et «Tongas» sur la route du Kachmir: vue prise au relais de Rampour. (D'après une photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 5

Le vieux fort Sikh et les gorges du Djhilam à Ouri. (D'après une photographie.) 6

Shèr-Garhi ou la «Maison du Lion», palais du Maharadja à Srinagar. (Photographie Bourne et Sheperd, à Calcutta.) 7

L'entrée du Tchinar-Bagh, ou Bois des Platanes, au-dessus de Srinagar; au premier plan une «dounga», au fond le sommet du Takht-i-Souleiman. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 7

Ruines du temple de Brankoutri. (D'après une photographie.) 8

Types de Pandis ou Brahmanes Kachmirs. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 9

Le quai de la Résidence; au fond, le sommet du Takht-i-Souleiman. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 10

La porte du Kachmir et la sortie du Djhilam à Baramoula. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 11

Nos tentes à Lahore. (D'après une photographie.) 12

«Dounga» ou bateau de passagers au Kachmir. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 13

Vichnou porté par Garouda, idole vénérée près du temple de Vidja-Broer (hauteur 1m 40.) 13

Enfants de bateliers jouant à cache-cache dans le creux d'un vieux platane. (D'après une photographie.) 14

Batelières du Kachmir décortiquant du riz, près d'une rangée de peupliers. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 15

Campement près de Palhallan: tentes et doungas. (D'après une photographie.) 16

Troisième pont de Srinagar et mosquée de Shah Hamadan; au fond, le fort de Hari-Paryat. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 17

Le temple inondé de Pandrethan. (D'après une photographie.) 18

Femme musulmane du Kachmir. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 19

Pandit Narayan assis sur le seuil du temple de Narasthan. (D'après une photographie.) 20

Pont et bourg de Vidjabroer. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 21

Ziarat de Cheik Nasr-oud-Din, à Vidjabroer. (D'après une photographie.) 22

Le temple de Panyech: à gauche, un brahmane; à droite, un musulman. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 23

Temple hindou moderne à Vidjabroer. (D'après une photographie.) 24

Brahmanes en visite au Naga ou source sacrée de Valtongou. (D'après une photographie.) 25

Gargouille ancienne, de style hindou, dans le mur d'une mosquée, à Houtamourou, près de Bhavan. 25

Temple ruiné, à Khotair. (D'après une photographie.) 26

Naga ou source sacrée de Kothair. (D'après une photographie.) 27

Ver-Nag: le bungalow au-dessus de la source. (D'après une photographie.) 28

Temple rustique de Voutanar. (D'après une photographie.) 29

Autel du temple de Voutanar et accessoires du culte. (D'après une photographie.) 30

Noce musulmane, à Rozlou: les musiciens et le fiancé. (D'après une photographie.) 31

Sacrifice bhramanique, à Bhavan. (D'après une photographie.) 31

Intérieur de temple de Martand: le repos des coolies employés au déblaiement. (D'après une photographie.) 32

Ruines de Martand: façade postérieure et vue latérale du temple. (D'après des photographies.) 33

Place du campement sous les platanes, à Bhavan. (D'après une photographie.) 34

La Ziarat de Zaïn-oud-Din, à Eichmakam. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 35

Naga ou source sacrée de Brar, entre Bhavan et Eichmakar. (D'après une photographie.) 36

Maisons de bois, à Palgam. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 37

Palanquin et porteurs. 37

Ganech-Bal sur le Lidar: le village hindou et la roche miraculeuse. (D'après une photographie.) 38

Le massif du Kolahoi et la bifurcation de la vallée du Lidar au-dessus de Palgam, vue prise de Ganeth-Bal. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 39

Vallée d'Amarnath: vue prise de la grotte. (D'après une photographie.) 40

Pondjtarni et le camp des pèlerins: au fond, la passe du Mahagounas. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 41

Cascade sortant de dessous un pont de neige entre Tannin et Zodji-Pal. (D'après une photographie.) 42

Le Koh-i-Nour et les glaciers au-dessus du lac Çecra-Nag. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 43

Grotte d'Amarnath. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 43

Astan-Marg: la prairie et les bouleaux. (D'après une photographie.) 44

Campement de Goudjars à Astan-Marg. (D'après une photographie.) 45

Le bain des pèlerins à Amarnath. (D'après une photographie.) 46

Pèlerins d'Amarnath: le Sadhou de Patiala; par derrière, des brahmanes, et à droite, des musulmans du Kachmir. (D'après une photographie.) 47

Mosquée de village au Kachmir. (D'après une photographie.) 48

Brodeurs Kachmiris sur toile. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 49

Mendiant musulman. (D'après une photographie.) 49

Le Brahma Sar et le camp des pèlerins au pied de l'Haramouk. (D'après une photographie.) 50

Lac Gangabal au pied du massif de l'Haramouk. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 51

(p. ii) Le Noun-Kol, au pied de l'Haramouk, et le bain des pèlerins. (D'après une photographie.) 52

Femmes musulmanes du Kachmir avec leurs «houkas» (pipes) et leur «hangri» (chaufferette). (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 53

Temples ruinés à Vangâth. (D'après une photographie.) 54

«Mêla» ou foire religieuse à Hazarat-Bal. (En haut, photographie par l'auteur; en bas, photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 55

La villa de Cheik Safai-Bagh, au sud du lac de Srinagar. (D'après une photographie.) 56

Nishat-Bagh et le bord oriental du lac de Srinagar. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 57

Le canal de Mar à Sridagar. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 58

La mosquée de Shah Hamadan à Srinagar (rive droite). (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 59

Spécimens de l'art du Kachmir. (D'après une photographie.) 60

SOUVENIRS DE LA CÔTE D'IVOIRE
Par le docteur LAMY
Médecin-major des troupes coloniales.

La barre de Grand-Bassam nécessite un grand déploiement de force pour la mise à l'eau d'une pirogue. (D'après une photographie.) 61

Le féminisme à Adokoï: un médecin concurrent de l'auteur. (D'après une photographie.) 61

«Travail et Maternité» ou «Comment vivent les femmes de Petit-Alépé». (D'après une photographie.) 62

À Motéso: soins maternels. (D'après une photographie.) 63

Installation de notre campement dans une clairière débroussaillée. (D'après une photographie.) 64

Environs de Grand-Alépé: des hangars dans une palmeraie, et une douzaine de grands mortiers destinés à la préparation de l'huile de palme. (D'après une photographie.) 65

Dans le sentier étroit, montant, il faut marcher en file indienne. (D'après une photographie.) 66

Nous utilisons le fût renversé d'un arbre pour traverser la Mé. (D'après une photographie.) 67

La popote dans un admirable champ de bananiers. (D'après une photographie.) 68

Indigènes coupant un acajou. (D'après une photographie.) 69

La côte d'Ivoire. — Le pays Attié. 70

Ce fut un sauve-qui-peut général quand je braquai sur les indigènes mon appareil photographique. (Dessin de J. Lavée, d'après une photographie.) 71

La rue principale de Grand-Alépé. (D'après une photographie.) 72

Les Trois Graces de Mopé (pays Attié). (D'après une photographie.) 73

Femme du pays Attié portant son enfant en groupe. (D'après une photographie.) 73

Une clairière près de Mopé. (D'après une photographie.) 74

La garnison de Mopé se porte à notre rencontre. (D'après une photographie.) 75

Femme de Mopé fabriquant son savon à base d'huile de palme et de cendres de peaux de bananes. (D'après une photographie.) 76

Danse exécutée aux funérailles du prince héritier de Mopé. (D'après une photographie.) 77

Toilette et embaumement du défunt. (D'après une photographie.) 78

Jeune femme et jeune fille de Mopé. (D'après une photographie.) 79

Route, dans la forêt tropicale, de Malamalasso à Daboissué. (D'après une photographie.) 80

Benié Coamé, roi de Bettié et autres lieux, entouré de ses femmes et de ses hauts dignitaires. (D'après une photographie.) 81

Chute du Mala-Mala, affluent du Comoé, à Malamalasso. (D'après une photographie.) 82

La vallée du Comoé à Malamalasso. (D'après une photographie.) 83

Tam-tam de guerre à Mopé. (D'après une photographie.) 84

Piroguiers de la côte d'Ivoire pagayant. (D'après une photographie.) 85

Allou, le boy du docteur Lamy. (D'après une photographie.) 85

La forêt tropicale à la côte d'Ivoire. (D'après une photographie.) 86

Le débitage des arbres. (D'après une photographie.) 87

Les lianes sur la rive du Comoé. (D'après une photographie.) 88

Les occupations les plus fréquentes au village: discussions et farniente Attié. (D'après une photographie.) 89

Un incendie à Grand-Bassam. (D'après une photographie.) 90

La danse indigène est caractérisée par des poses et des gestes qui rappellent une pantomime. (D'après une photographie.) 91

Une inondation à Grand-Bassam. (D'après une photographie.) 92

Un campement sanitaire à Abidjean. (D'après une photographie.) 93

Une rue de Jackville, sur le golfe de Guinée. (D'après une photographie.) 94

Grand-Bassam: cases détruites après une épidémie de fièvre jaune. (D'après une photographie.) 95

Grand-Bassam: le boulevard Treich-Laplène. (D'après une photographie.) 96

L'ÎLE D'ELBE
Par M. PAUL GRUYER

L'île d'Elbe se découpe sur l'horizon, abrupte, montagneuse et violâtre. 97

Une jeune fille elboise, au regard énergique, à la peau d'une blancheur de lait et aux beaux cheveux noirs. 97

Les rues de Porto-Ferraio sont toutes un escalier (page 100). 98

Porto-Ferraio: à l'entrée du port, une vieille tour génoise, trapue, bizarre de forme, se mire dans les flots. 99

Porto-Ferraio: la porte de terre, par laquelle sortait Napoléon pour se rendre à sa maison de campagne de San Martino. 100

Porto-Ferraio: la porte de mer, où aborda Napoléon. 101

La «teste» de Napoléon (page 100). 102

Porto-Ferraio s'échelonne avec ses toits plats et ses façades scintillantes de clarté (page 99). 103

Porto-Ferraio: les remparts découpent sur le ciel d'un bleu sombre leur profil anguleux (page 99). 103

La façade extérieure du «Palais» des Mulini où habitait Napoléon à Porto-Ferraio (page 101). 104

Le jardin impérial et la terrasse de la maison des Mulini (page 102). 105

La Via Napoleone, qui monte au «Palais» des Mulini. 106

La salle du conseil à Porto-Ferraio, avec le portrait de la dernière grande-duchesse de Toscane et celui de Napoléon, d'après le tableau de Gérard. 107

La grande salle des Mulini aujourd'hui abandonnée, avec ses volets clos et les peintures décoratives qu'y fit faire l'empereur (page 101). 107

Une paysanne elboise avec son vaste chapeau qui la protège du soleil. 108

Les mille mètres du Monte Capanna et de son voisin, le Monte Giove, dévalent dans les flots de toute leur hauteur. 109

Un enfant elbois. 109

Marciana Alta et ses ruelles étroites. 110

Marciana Marina avec ses maisons rangées autour du rivage et ses embarcations tirées sur la grève. 111

Les châtaigniers dans le brouillard, sur le faite du Monte Giove. 112

... Et voici au-dessus de moi Marciana Alta surgir des nuées (page 111). 113

La «Seda di Napoleone» sur le Monte Giove où l'empereur s'asseyait pour découvrir la Corse. 114

La blanche chapelle de Monserrat au centre d'un amphithéâtre de rochers est entourée de sveltes cyprès (page 117). 115

Voici Rio Montagne dont les maisons régulières et cubiques ont l'air de dominos empilés... (page 118). 115

(p. iii) J'aperçois Poggio, un autre village perdu aussi dans les nuées. 116

Une des trois chambres de l'ermitage. 117

L'ermitage du Marciana où l'empereur reçut la visite de la comtesse Walewska, le 3 Septembre 1814. 117

Le petit port de Porto-Longone dominé par la vieille citadelle espagnole (page 117). 118

La maison de Madame Mère à Marciana Alta. — «Bastia, signor!» — La chapelle de la Madone sur le Monte Giove. 119

Le coucher du soleil sur le Monte Giove. 120

Porto-Ferraio et son golfe vus des jardins de San Martino. 121

L'arrivée de Napoléon à l'île d'Elbe. (D'après une caricature du temps.) 121

Le drapeau de Napoléon roi de l'île d'Elbe: fond blanc, bande orangé-rouge et trois abeilles jadis dorées. 122

La salle de bains de San Martino a conservé sa baignoire de pierre. 123

La chambre de Napoléon à San Martino. 123

La cour de Napoléon à l'île d'Elbe. (D'après une caricature du temps.) 124

Une femme du village de Marciana Alta. 125

Le plafond de San Martino et les deux colombes symboliques représentant Napoléon et Marie-Louise. 126

San Martino rappelle par son aspect une de ces maisonnettes à la Jean-Jacques Rousseau, agrestes et paisibles (page 123). 126

Rideau du théâtre de Porto-Ferraio représentant Napoléon sous la figure d'Apollon gardant ses troupeaux chez Admète. 127

La salle égyptienne de San Martino est demeurée intacte avec ses peintures murales et son bassin à sec. 127

Broderies de soie du couvre-lit et du baldaquin du lit de Napoléon aux Mulini, dont on a fait le trône épiscopal de l'évêque d'Ajaccio. 128

La signorina Squarci dans la robe de satin blanc que son aïeule portait à la cour des Mulini. 129

Éventail de Pauline Borghèse, en ivoire sculpté, envoyé en souvenir d'elle à la signora Traditi, femme du maire de Porto-Ferraio. 130

Le lit de Madame Mère, qu'elle s'était fait envoyer de Paris à l'île d'Elbe. 130

Le vieil aveugle Soldani, fils d'un soldat de Waterloo, chauffait, à un petit brasero de terre jaune, ses mains osseuses. 131

L'entrée du goulet de Porto-Ferraio par où sortit la flottille impériale, le 26 février 1815. 132

D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE
Par M. VICTOR CHAPOT
membre de l'École française d'Athènes.

Dans une sorte de cirque se dressent les pans de muraille du Ksar-el-Benat (page 142). (D'après une photographie.) 133

Le canal de Séleucie est, par endroits, un tunnel (page 140). 133

Vers le coude de l'Euphrate: la pensée de relever les traces de vie antique a dicté l'itinéraire. 134

L'Antioche moderne: de l'ancienne Antioche il ne reste que l'enceinte, aux flancs du Silpios (page 137). 135

Les rues d'Antioche sont étroites et tortueuses; parfois, au milieu, se creuse en fossé. (D'après une photographie.) 136

Le tout-Antioche inonde les promenades. (D'après une photographie.) 137

Les crêtes des collines sont couronnées de chapelles ruinées (page 142). 138

Alep est une ville militaire. (D'après une photographie.) 139

La citadelle d'Alep se détache des quartiers qui l'avoisinent (page 143). (D'après une photographie.) 139

Les parois du canal de Séleucie s'élèvent jusqu'à 40 mètres. (D'après une photographie.) 140

Les tombeaux de Séleucie s'étageaient sur le Kasios. (D'après une photographie.) 141

À Alep une seule mosquée peut presque passer pour une œuvre d'art. (D'après une photographie.) 142

Tout alentour d'Alep la campagne est déserte. (D'après une photographie.) 143

Le Kasr-el-Benat, ancien couvent fortifié. 144

Balkis éveille, de loin et de haut, l'idée d'une taupinière (page 147). (D'après une photographie.) 145

Stèle Hittite. L'artiste n'a exécuté qu'un premier ravalement (page 148). 145

Église arménienne de Nisib; le plan en est masqué au dehors. (D'après une photographie.) 146

Tell-Erfat est peuplé d'Yazides; on le reconnaît à la forme des habitations. (D'après une photographie.) 147

La rive droite de l'Euphrate était couverte de stations romaines et byzantines. (D'après une photographie.) 148

Biredjik vu de la citadelle: la plaine s'allonge indéfiniment (page 148). (D'après une photographie.) 149

Sérésat: village mixte d'Yazides et de Bédouins (page 146). (D'après une photographie.) 150

Les Tcherkesses diffèrent des autres musulmans; sur leur personne, pas de haillons (page 152). (D'après une photographie.) 151

Ras-el-Aïn. Deux jours se passent, mélancoliques, en négociations (page 155). (D'après une photographie.) 152

J'ai laissé ma tente hors les murs devant Orfa. (D'après une photographie.) 153

Environs d'Orfa: les vignes, basses, courent sur le sol. (D'après une photographie.) 154

Vue générale d'Orfa. (D'après une photographie.) 155

Porte arabe à Rakka (page 152). (D'après une photographie.) 156

Passage de l'Euphrate: les chevaux apeurés sont portés dans le bac à force de bras (page 159). (D'après une photographie.) 157

Bédouin. (D'après une photographie.) 157

Citadelle d'Orfa: deux puissantes colonnes sont restées debout. (D'après une photographie.) 158

Orfa: mosquée Ibrahim-Djami; les promeneurs flânent dans la cour et devant la piscine (page 157). (D'après une photographie.) 159

Pont byzantin et arabe (page 159). (D'après une photographie.) 160

Mausolée d'Alif, orné d'une frise de têtes sculptées (page 160). (D'après une photographie.) 161

Mausolée de Théodoret, selon la légende, près de Cyrrhus. (D'après une photographie.) 162

Kara-Moughara: au sommet se voit une grotte taillée (page 165). (D'après une photographie.) 163

L'Euphrate en amont de Roum-Kaleh; sur la falaise campait un petit corps de légionnaires romains (page 160). (D'après une photographie.) 163

Trappe de Checkhlé: un grand édifice en pierres a remplacé les premières habitations (page 166). 164

Trappe de Checkhlé: la chapelle (page 166). (D'après une photographie.) 165

Père Maronite (page 168). (D'après une photographie.) 166

Acbès est situé au fond d'un grand cirque montagneux (page 166). (D'après une photographie.) 167

Trappe de Checkhlé: premières habitations des trappistes (page 166). (D'après une photographie.) 168

LA FRANCE AUX NOUVELLES-HÉBRIDES
Par M. RAYMOND BEL

Indigènes hébridais de l'île de Spiritu-Santo. (D'après une photographie.) 169

Le petit personnel d'un colon de Malli-Colo. (D'après une photographie.) 169

Le quai de Franceville ou Port-Vila, dans l'île Vaté. (D'après une photographie.) 170

Une case de l'île de Spiritu-Santo et ses habitants. (D'après une photographie.) 171

Le port de Franceville ou Port-Vila, dans l'île Vaté, présente une rade magnifique. (D'après une photographie.) 172

(p. iv) C'est à Port-Vila ou Franceville, dans l'île Vaté, que la France a un résident. (D'après une photographie.) 173

Dieux indigènes ou Tabous. (D'après une photographie.) 174

Les indigènes hébridais de l'île Mallicolo ont un costume et une physionomie moins sauvages que ceux de l'île Pentecôte. (D'après des photographies.) 175

Pirogues de l'île Vao. (D'après une photographie.) 176

Indigènes employés au service d'un bateau. (D'après une photographie.) 177

Un sous-bois dans l'île de Spiritu-Santo. (D'après une photographie.) 178

Un banquet de Français à Port-Vila (Franceville). (D'après une photographie.) 179

La colonie française de Port-Vila (Franceville). (D'après une photographie.) 179

La rivière de Luganville. (D'après une photographie.) 180

LA RUSSIE, RACE COLONISATRICE
Par M. ALBERT THOMAS

Les enfants russes, aux grosses joues pales, devant l'isba (page 182). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 181

La reine des cloches «Tsar Kolokol» (page 180). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 181

Les chariots de transport que l'on rencontre en longues files dans les rues de Moscou (page 183). 182

Les paysannes en pèlerinage arrivées enfin à Moscou, la cité sainte (page 182). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 183

Une chapelle où les passants entrent adorer les icônes (page 183). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 184

La porte du Sauveur que nul ne peut franchir sans se découvrir (page 185). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 185

Une porte du Kreml (page 185). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 186

Les moines du couvent de Saint-Serge, un des couvents qui entourent la cité sainte (page 185). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 187

Deux villes dans le Kreml: celle du xve siècle, celle d'Ivan, et la ville moderne, que symbolise ici le petit palais (page 190). 188

Le mur d'enceinte du Kreml, avec ses créneaux, ses tours aux toits aigus (page 183). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 189

Tout près de l'Assomption, les deux églises-sœurs se dressent: les Saints-Archanges et l'Annonciation (page 186). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 189

À l'extrémité de la place Rouge, Saint-Basile dresse le fouillis de ses clochers (page 184). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 190

Du haut de l'Ivan Véliki, la ville immense se découvre (page 190). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 191

Un des isvotchiks qui nous mènent grand train à travers les rues de Moscou (page 182). 192

Il fait bon errer parmi la foule pittoresque des marchés moscovites, entre les petits marchands, artisans ou paysans qui apportent là leurs produits (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 193

L'isvotchik a revêtu son long manteau bleu (page 194). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 193

Itinéraire de Moscou à Tomsk. 194

À côté d'une épicerie, une des petites boutiques où l'on vend le kvass, le cidre russe (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 195

Et des Tatars offraient des étoffes étalées sur leurs bras (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 196

Patients, résignés, les cochers attendent sous le soleil de midi (page 194). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 197

Une cour du quartier ouvrier, avec l'icône protectrice (page 196). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 198

Sur le flanc de la colline de Nijni, au pied de la route qui relie la vieille ville à la nouvelle, la citadelle au marché (page 204). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 199

Le marché étincelait dans son fouillis (page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 200

Déjà la grande industrie pénètre: on rencontre à Moscou des ouvriers modernes (page 195). (D'après une photographie.) 201

Sur l'Oka, un large pont de bois barrait les eaux (page 204). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 202

Dans le quartier ouvrier, les familles s'entassent, à tous les étages, autour de grandes cours (page 196). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 203

Le char funèbre était blanc et doré (page 194). (D'après une photographie.) 204

À Nijni, toutes les races se rencontrent, Grands-Russiens, Tatars, Tcherkesses (page 208). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 205

Une femme tatare de Kazan dans l'enveloppement de son grand châle (page 214). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 205

Nous avons traversé le grand pont qui mène à la foire (page 205). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 206

Au dehors, la vie de chaque jour s'étalait, pêle-mêle, à l'orientale (page 207). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 207

Les galeries couvertes, devant les boutiques de Nijni (page 206). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 208

Dans les rues, les petits marchands étaient innombrables (page 207). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 209

Dans une rue, c'étaient des coffres de toutes dimensions, peints de couleurs vives (page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 210

Près de l'asile, nous sommes allés au marché aux cloches (page 208). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 211

Plus loin, sous un abri, des balances gigantesques étaient pendues (page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 211

Dans une autre rue, les charrons avaient accumulé leurs roues (page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 212

Paysannes russes, de celles qu'on rencontre aux petits marchés des débarcadères ou des stations (page 215). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 213

Le Kreml de Kazan. C'est là que sont les églises et les administrations (page 214). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 214

Sur la berge, des tarantass étaient rangées (page 216). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 215

Partout sur la Volga d'immenses paquebots et des remorqueurs (page 213). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 216

À presque toutes les gares il se forme spontanément un petit marché (page 222). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 217

Dans la plaine (page 221). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 217

Un petit fumoir, vitré de tous côtés, termine le train (page 218). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 218

Les émigrants étaient là, pêle-mêle, parmi leurs misérables bagages (page 226). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 219

Les petits garçons du wagon-restaurant s'approvisionnent (page 218). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 220

Émigrants prenant leur maigre repas pendant l'arrêt de leur train (page 228). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine) 221

L'ameublement du wagon-restaurant était simple, avec un bel air d'aisance (page 218). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine) 222

Les gendarmes qui assurent la police des gares du Transsibérien. (Photographie de M. Thiébeaux.) 223

L'église, près de la gare de Tchéliabinsk, ne diffère des isbas neuves que par son clocheton (page 225). (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».) 224

Un train de constructeurs était remisé là, avec son wagon-chapelle (page 225). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.) 225

Vue De Stretensk: la gare est sur la rive gauche, la ville sur la rive droite. (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.) 226

(p. v) Un point d'émigration (page 228). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.) 227

Enfants d'émigrants (page 228). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 228

Un petit marché dans une gare du Transsibérien. (Photographie de M. Legras.) 229

La cloche luisait, immobile, sous un petit toit isolé (page 230). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 229

Nous sommes passés près d'une église à clochetons verts (page 230). (Photographie de M. Thiébeaux.) 230

Tomsk a groupé dans la vallée ses maisons grises et ses toits verts (page 230). (Photographie de M. Brocherel.) 231

Après la débâcle de la Tome, près de Tomsk (page 230). (D'après une photographie de M. Legras.) 232

Le chef de police demande quelques explications sur les passeports (page 232). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 233

La cathédrale de la Trinité à Tomsk (page 238). (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».) 234

Tomsk: en revenant de l'église (page 234). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 235

Tomsk n'était encore qu'un campement, sur la route de l'émigration (page 231). (D'après une photographie.) 236

Une rue de Tomsk, définie seulement par les maisons qui la bordent (page 231). (Photographie de M. Brocherel.) 237

Les cliniques de l'Université de Tomsk (page 238). (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».) 238

Les longs bâtiments blancs où s'abrite l'Université (page 237). (Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».) 239

La voiture de l'icône stationnait parfois (page 230). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 240

Flâneurs à la gare de Petropavlosk (page 242). (D'après une photographie de M. Legras.) 241

Dans les vallées de l'Oural, habitent encore des Bachkirs (page 245). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 241

Un taillis de bouleaux entourait une petite mare. (D'après une photographie.) 242

Les rivières roulaient une eau claire (page 244). (D'après une photographie.) 243

La ligne suit la vallée des rivières (page 243). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 244

Comme toute l'activité commerciale semble frêle en face des eaux puissantes de la Volga! (page 248.) (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 245

Bachkirs sculpteurs. (D'après une photographie de M. Paul Labbé.) 246

À la gare de Tchéliabinsk, toujours des émigrants (page 242). (D'après une photographie de M. J. Legras.) 247

Une bonne d'enfants, avec son costume traditionnel (page 251). (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 248

Joie naïve de vivre, et mélancolie. — un petit marché du sud (page 250). (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 249

Un russe dans son vêtement d'hiver (page 249). (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 250

Dans tous les villages russes, une activité humble, pauvre de moyens. — Marchands de poteries (page 248). (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 251

Là, au passage, un Kirghize sur son petit cheval (page 242). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 252

LUGANO, LA VILLE DES FRESQUES
Par M. GERSPACH

Lugano: les quais offrent aux touristes une merveilleuse promenade. (Photographie Alinari.) 253

Porte de la cathédrale Saint-Laurent de Lugano (page 256). (Photographie Alinari.) 253

Le lac de Lugano dont les deux bras enserrent le promontoire de San Salvatore. (D'après une photographie.) 254

La ville de Lugano descend en amphithéâtre jusqu'aux rives de son lac. (Photographie Alinari.) 255

Lugano: faubourg de Castagnola. (D'après une photographie.) 256

La cathédrale de Saint-Laurent: sa façade est décorée de figures de prophètes et de médaillons d'apôtres (page 256). (Photographie Alinari.) 257

Saint-Roch: détail de la fresque de Luini à Sainte-Marie-des-Anges (Photographie Alinari.) 258

La passion: fresque de Luini à l'église Sainte-Marie-des-Anges (page 260). (Photographie Alinari) 259

Saint Sébastien: détail de la grande fresque de Luini à Sainte-Marie-des-Anges. (Photographie Alinari.) 260

La madone, l'enfant Jésus et Saint Jean, par Luini, église Sainte-Marie-des-Anges (page 260). (Photographie Alinari.) 261

La Scène: fresque de Luini à l'église Sainte-Marie-des-Anges (page 260). 262

Lugano: le quai et le faubourg Paradiso. (Photographie Alinari.) 263

lac de Lugano: viaduc du chemin de fer du Saint-Gothard. (D'après une photographie.) 264

SHANGHAÏ, LA MÉTROPOLE CHINOISE
Par M. ÉMILE DESCHAMPS

Les quais sont animés par la population grouillante des Chinois (page 266). (D'après une photographie.) 265

Acteurs du théâtre chinois. (D'après une photographie.) 265

Plan de Shanghaï. 266

Shanghaï est sillonnée de canaux qui, à marée basse, montrent une boue noire et mal odorante. (Photographie de Mlle Hélène de Harven.) 267

Panorama de Shanghaï. (D'après une photographie.) 268

Dans la ville chinoise, les «camelots» sont nombreux, qui débitent en plein vent des marchandises ou des légendes extraordinaires. (D'après une photographie.) 269

Le poste de l'Ouest, un des quatre postes où s'abrite la milice de la Concession française (page 272). (D'après une photographie.) 270

La population ordinaire qui grouille dans les rues de la ville chinoise de Shanghaï (page 268). 271

Les coolies conducteurs de brouettes attendent nonchalamment l'arrivée du client (page 266). (Photographies de Mlle H. de Harven.) 271

Une maison de thé dans la cité chinoise. (D'après une photographie.) 272

Les brouettes, qui transportent marchandises ou indigènes, ne peuvent circuler que dans les larges avenues des concessions (page 270). (D'après une photographie.) 273

La prison de Shanghaï se présente sous l'aspect d'une grande cage, à forts barreaux de fer. (D'après une photographie.) 274

Le parvis des temples dans la cité est toujours un lieu de réunion très fréquenté. (D'après une photographie.) 275

Les murs de la cité chinoise, du côté de la Concession française. (D'après une photographie.) 276

La navigation des sampans sur le Ouang-Pô. (D'après une photographie.) 277

Aiguille de la pagode de Long-Hoa. (D'après une photographie.) 277

Rickshaws et brouettes sillonnent les ponts du Yang King-Pang. (D'après une photographie.) 278

Dans Broadway, les boutiques alternent avec des magasins de belle apparence (page 282). 279

Les jeunes Chinois flânent au soleil dans leur Cité. (Photographies de Mlle H. de Harven.) 279

Sur les quais du Yang-King-Pang s'élèvent des bâtiments, banques ou clubs, qui n'ont rien de chinois. (D'après une photographie.) 280

Le quai de la Concession française présente, à toute heure du jour, la plus grande animation. (D'après une photographie.) 281

Hong-Hoa: pavillon qui surmonte l'entrée de la pagode. (D'après une photographie.) 282

«L'omnibus du pauvre» (wheel-barrow ou brouette) fait du deux à l'heure et coûte quelques centimes seulement. (D'après une photographie.) 283

Une station de brouettes sur le Yang-King-Pang. (D'après une photographie.) 284

Les barques s'entre-croisent et se choquent devant le quai chinois de Tou-Ka-Dou. (D'après une photographie.) 285

(p. vi) Chinoises de Shanghaï. (D'après une photographie.) 286

Village chinois aux environs de Shanghaï. (D'après une photographie.) 287

Le charnier des enfants trouvés (page 280). (D'après une photographie.) 288

L'ÉDUCATION DES NÈGRES AUX ÉTATS-UNIS
Par M. BARGY

L'école maternelle de Hampton accueille et occupe les négrillons des deux sexes. (D'après une photographie.) 289

Institut Hampton: cours de travail manuel. (D'après une photographie.) 289

Booker T. Washington, le leader de l'éducation des nègres aux États-Unis, fondateur de l'école de Tuskegee, en costume universitaire. (D'après une photographie.) 290

Institut Hampton: le cours de maçonnerie. (D'après une photographie.) 291

Institut Hampton: le cours de laiterie. (D'après une photographie.) 292

Institut Hampton: le cours d'électricité. (D'après une photographie.) 293

Institut Hampton: le cours de menuiserie. (D'après une photographie.) 294

Le salut au drapeau exécuté par les négrillons de l'Institut Hampton. (D'après une photographie.) 295

Institut Hampton: le cours de chimie. (D'après une photographie.) 296

Le basket ball dans les jardins de l'Institut Hampton. (D'après une photographie.) 297

Institut Hampton: le cours de cosmographie. (D'après une photographie.) 298

Institut Hampton: le cours de botanique. (D'après une photographie.) 299

Institut Hampton: le cours de mécanique. (D'après une photographie.) 300

À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE
Par le Major PERCY MOLESWORTH SYKES
Consul général de S. M. Britannique au Khorassan.

Une foule curieuse nous attendait sur les places de Mechhed. (D'après une photographie.) 301

Un poney persan et sa charge ordinaire. (D'après une photographie.) 301

Le plateau de l'Iran. Carte pour suivre le voyage de l'auteur, d'Astrabad à Kirman. 302

Les femmes persanes s'enveloppent la tête et le corps d'amples étoffes. (D'après une photographie.) 303

Paysage du Khorassan: un sol rocailleux et ravagé, une rivière presque à sec; au fond, des constructions à l'aspect de fortins. (D'après une photographie.) 304

Le sanctuaire de Mechhed est parmi les plus riches et les plus visités de l'Asie. (D'après une photographie.) 305

La cour principale du sanctuaire de Mechhed. (D'après une photographie.) 306

Enfants nomades de la Perse orientale. (D'après une photographie.) 307

Jeunes filles kurdes des bords de la mer Caspienne. (D'après une photographie.) 308

Les préparatifs d'un campement dans le désert de Lout. (D'après une photographie.) 309

Le désert de Lout n'est surpassé, en aridité, par aucun autre de l'Asie. (D'après une photographie.) 310

Avant d'arriver à Kirman, nous avions à traverser la chaîne de Kouhpaia. (D'après une photographie.) 311

Rien n'égale la désolation du désert de Lout. (D'après une photographie.) 312

La communauté Zoroastrienne de Kirman vint, en chemin, nous souhaiter la bienvenue. (D'après une photographie.) 313

Un marchand de Kirman. (D'après une photographie.) 313

Le «dôme de Djabalia», ruine des environs de Kirman, ancien sanctuaire ou ancien tombeau. (D'après une photographie.) 314

À Kirman: le jardin qui est loué par le Consulat, se trouve à un mille au delà des remparts. (D'après une photographie.) 315

Une avenue dans la partie ouest de Kirman. (D'après une photographie.) 316

Les gardes indigènes du Consulat anglais de Kirman. (D'après une photographie.) 317

La plus ancienne mosquée de Kirman est celle dite Masdjid-i-Malik. (D'après une photographie.) 318

Membres des cheikhis, secte qui en compte 7 000 dans la province de Kirman. (D'après une photographie.) 319

La Masdjid Djami, construite en 1349, une des quatre-vingt-dix mosquées de Kirman. (D'après une photographie.) 320

Dans la partie ouest de Kirman se trouve le Bagh-i-Zirisf, terrain de plaisance occupé par des jardins. (D'après une photographie.) 321

Les environs de Kirman comptent quelques maisons de thé. (D'après une photographie.) 322

Une «tour de la mort», où les Zoroastriens exposent les cadavres. (D'après une photographie.) 323

Le fort dit Kala-i-Dukhtar ou fort de la Vierge, aux portes de Kirman. (D'après une photographie.) 324

Le «Farma Farma». (D'après une photographie.) 325

Indigènes du bourg d'Aptar, Baloutchistan. (D'après une photographie.) 325

Carte du Makran. 326

Baloutches de Pip, village de deux cents maisons groupées autour d'un fort. (D'après une photographie.) 327

Des forts abandonnés rappellent l'ancienne puissance du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 328

Chameliers brahmanes du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 329

La passe de Fanoch, faisant communiquer la vallée du même nom et la vallée de Lachar. (D'après une photographie.) 330

Musiciens ambulants du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 331

Une halte dans les montagnes du Makran. (D'après une photographie.) 332

Baloutches du district de Sarhad. (D'après une photographie.) 333

Un fortin sur les frontières du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 334

Dans les montagnes du Makran: À des collines d'argile succèdent de rugueuses chaînes calcaires. (D'après une photographie.) 335

Bureau du télégraphe sur la côte du Makran. (D'après une photographie.) 336

L'oasis de Djalsk, qui s'étend sur 10 kilomètres carrés, est remplie de palmiers-dattiers, et compte huit villages. (D'après une photographie.) 337

Femme Parsi du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 337

Carte pour suivre les délimitations de la frontière perso-baloutche. 338

Nous campâmes à Fahradj, sur la route de Kouak, dans une palmeraie. (D'après une photographie.) 339

C'est à Kouak que les commissaires anglais et persans s'étaient donné rendez-vous. (D'après une photographie.) 340

Le sanctuaire de Mahoun, notre première étape sur la route de Kouak. (D'après une photographie.) 341

Cour intérieure du sanctuaire de Mahoun. (D'après une photographie.) 342

Le khan de Kélat et sa cour. (D'après une photographie.) 343

Jardins du sanctuaire de Mahoun. (D'après une photographie.) 344

Dans la vallée de Kalagan, près de l'oasis de Djalsk. (D'après une photographie.) 345

Oasis de Djalsk: Des édifices en briques abritent les tombes d'une race de chefs disparue. (D'après une photographie.) 346

Indigènes de l'oasis de Pandjgour, à l'est de Kouak. (D'après une photographie.) 347

Camp de la commission de délimitation sur la frontière perso-baloutche. (D'après une photographie.) 348

Campement de la commission des frontières perso-baloutches. (D'après une photographie.) 349

Parsi de Yezd. (D'après une photographie.) 349

Une séance d'arpentage dans le Seistan. (D'après une photographie.) 350

(p. vii) Les commissaires persans de la délimitation des frontières perso-baloutches. (D'après une photographie.) 351

Le delta du Helmand. 352

Sculptures sassanides de Persépolis. (D'après une photographie.) 352

Un gouverneur persan et son état-major. (D'après une photographie.) 353

La passe de Buzi. (D'après une photographie.) 354

Le Gypsies du sud-est persan. 355

Sur la lagune du Helmand. (D'après une photographie.) 356

Couple baloutche. (D'après une photographie.) 357

Vue de Yezd, par où nous passâmes pour rentrer à Kirman. (D'après une photographie.) 358

La colonne de Nadir s'élève comme un phare dans le désert. (D'après une photographie.) 359

Mosquée de Yezd. (D'après une photographie.) 360

AUX RUINES D'ANGKOR
Par M. le Vicomte De MIRAMON-FARGUES

Entre le sanctuaire et la seconde enceinte qui abrite sous ses voûtes un peuple de divinités de pierre.... (D'après une photographie.) 361

Emblème décoratif (art khmer). (D'après une photographie.) 361

Porte d'entrée de la cité royale d'Angkor-Tom, dans la forêt. (D'après une photographie.) 362

Ce grand village, c'est Siem-Réap, capitale de la province. (D'après une photographie) 363

Une chaussée de pierre s'avance au milieu des étangs. (D'après une photographie.) 364

Par des escaliers invraisemblablement raides, on gravit la montagne sacrée. (D'après une photographie.) 365

Colonnades et galeries couvertes de bas-reliefs. (D'après une photographie.) 366

La plus grande des deux enceintes mesure 2 kilomètres de tour; c'est un long cloître. (D'après une photographie.) 367

Trois dômes hérissent superbement la masse formidable du temple d'Angkor-Wat. (D'après une photographie.) 367

Bas-relief du temple d'Angkor. (D'après une photographie.) 368

La forêt a envahi le second étage d'un palais khmer. (D'après une photographie.) 369

Le gouverneur réquisitionne pour nous des charrettes à bœufs. (D'après une photographie.) 370

La jonque du deuxième roi, qui a, l'an dernier, succédé à Norodom. (D'après une photographie.) 371

Le palais du roi, à Oudong-la-Superbe. (D'après une photographie.) 371

Sculptures de l'art khmer. (D'après une photographie.) 372

EN ROUMANIE
Par M. Th. HEBBELYNCK

La petite ville de Petrozeny n'est guère originale; elle a, de plus, un aspect malpropre. (D'après une photographie.) 373

Paysan des environs de Petrozeny et son fils. (D'après une photographie.) 373

Carte de Roumanie pour suivre l'itinéraire de l'auteur. 374

Vendeuses au marché de Targu-Jiul. (D'après une photographie.) 375

La nouvelle route de Valachie traverse les Carpathes et aboutit à Targu-Jiul. (D'après une photographie.) 376

C'est aux environs d'Arad que pour la première fois nous voyons des buffles domestiques. (D'après une photographie.) 377

Montagnard roumain endimanché. (Cliché Anerlich.) 378

Derrière une haie de bois blanc s'élève l'habitation modeste. (D'après une photographie.) 379

Nous croisons des paysans roumains. (D'après une photographie.) 379

Costume national de gala, roumain. (Cliché Cavallar.) 380

Dans les vicissitudes de leur triste existence, les tziganes ont conservé leur type et leurs mœurs. (Photographie Anerlich.) 381

Un rencontre près de Padavag d'immenses troupeaux de bœufs. (D'après une photographie.) 382

Les femmes de Targu-Jiul ont des traits rudes et sévères, sous le linge blanc. (D'après une photographie.) 383

En Roumanie, on ne voyage qu'en victoria. (D'après une photographie.) 384

Dans la vallée de l'Olt, les «castrinza» des femmes sont décorées de paillettes multicolores. 385

Dans le village de Slanic. (D'après une photographie.) 385

Roumaine du défilé de la Tour-Rouge. (D'après une photographie.) 386

La petite ville d'Horezu est charmante et animée. (D'après une photographie.) 387

La perle de Curtea, c'est cette superbe église blanche, scintillante sous ses coupoles dorées. (D'après une photographie.) 388

Une ferme près du monastère de Bistritza. (D'après une photographie.) 389

Entrée de l'église de Curtea. (D'après une photographie.) 390

Les religieuses du monastère d'Horezu portent le même costume que les moines. (D'après une photographie.) 391

Devant l'entrée de l'église se dresse le baptistère de Curtea. (D'après une photographie.) 392

Au marché de Campolung. (D'après une photographie.) 393

L'excursion du défilé de Dimboviciora est le complément obligé d'un séjour à Campolung. (D'après une photographie.) 394

Dans le défilé de Dimboviciora. (D'après des photographies.) 395

Dans les jardins du monastère de Curtea. 396

Sinaïa: le château royal, Castel Pelés, sur la montagne du même nom. (D'après une photographie.) 397

Un enfant des Carpathes. (D'après une photographie.) 397

Une fabrique de ciment groupe autour d'elle le village de Campina. (D'après une photographie.) 398

Vue intérieure des mines de sel de Slanic. (D'après une photographie.) 399

Entre Campina et Sinaïa la route de voiture est des plus poétiques. (D'après une photographie.) 400

Un coin de Campina. (D'après une photographie.) 401

Les villas de Sinaïa. (D'après une photographie.) 402

Vues de Bucarest: le boulevard Coltei. — L'église du Spiritou Nou. — Les constructions nouvelles du boulevard Coltei. — L'église métropolitaine. — L'Université. — Le palais Stourdza. — Un vieux couvent. — (D'après des photographies.) 403

Le monastère de Sinaïa se dresse derrière les villas et les hôtels de la ville. (D'après une photographie.) 404

Une des deux cours intérieures du monastère de Sinaïa. (D'après une photographie.) 405

Une demeure princière de Sinaïa. (D'après une photographie.) 406

Busteni (les villas, l'église), but d'excursion pour les habitants de Sinaïa. (D'après une photographie.) 407

Slanic: un wagon de sel. (D'après une photographie.) 408

CROQUIS HOLLANDAIS
Par M. Lud. GEORGES HAMÖN
Photographies de l'auteur.

À la kermesse. 409

Ces anciens, pour la plupart, ont une maigreur de bon aloi. 409

Des «boerin» bien prises en leurs justins marchent en roulant, un joug sur les épaules. 410

Par intervalles une femme sort avec des seaux; elle lave sa demeure de haut en bas. 410

Emplettes familiales. 411

Les ménagères sont là, également calmes, lentes, avec leurs grosses jupes. 411

Jeune métayère de Middelburg. 412

Middelburg: le faubourg qui prend le chemin du marché conduit à un pont. 412

Une mère, songeuse, promenait son petit garçon. 413

Une famille hollandaise au marché de Middelburg. 414

Le marché de Middelburg: considérations sur la grosseur des betteraves. 415

Des groupes d'anciens en culottes courtes, chapeaux marmites. 416

(p. viii) Un septuagénaire appuyé sur son petit-fils me sourit bonassement. 417

Roux en le décor roux, l'éclusier fumait sa pipe. 417

Le village de Zoutelande. 418

Les grandes voitures en forme de nacelle, recouvertes de bâches blanches. 419

Aussi comme on l'aime, ce home. 420

Les filles de l'hôtelier de Wemeldingen. 421

Il se campe près de son cheval. 421

Je rencontre à l'orée du village un couple minuscule. 422

La campagne hollandaise. 423

Environs de Westkapelle: deux femmes reviennent du «molen». 423

Par tous les sentiers, des marmots se juchèrent. 424

Le père Kick symbolisait les générations des Néerlandais défunts. 425

Wemeldingen: un moulin colossal domine les digues. 426

L'une entonna une chanson. 427

Les moutons broutent avec ardeur le long des canaux. 428

Famille hollandaise en voyage. 429

Ah! les moulins; leur nombre déroute l'esprit. 429

Les chariots enfoncés dans les champs marécageux sont enlevés par de forts chevaux. 430

La digue de Westkapelle. 431

Les écluses ouvertes. 432

Les petits garçons rôdent par bandes, à grand bruit de sabots sonores.... 433

Jeune mère à Marken. 433

Volendam, sur les bords du Zuiderzee, est le rendez-vous des peintres de tous les pays. 434

Avec leurs figures rondes, épanouies de contentement, les petites filles de Volendam font plaisir à voir. 435

Aux jours de lessive, les linges multicolores flottent partout. 436

Les jeunes filles de Volendam sont coiffées du casque en dentelle, à forme de «salade» renversée. 437

Deux pêcheurs accroupis au soleil, à Volendam. 438

Une lessive consciencieuse. 439

Il y a des couples d'enfants ravissants, d'un type expressif. 440

Les femmes de Volendam sont moins claquemurées en leur logis. 441

Vêtu d'un pantalon démesuré, le pêcheur de Volendam a une allure personnelle. 442

Un commencement d'idylle à Marken. 443

Les petites filles sont charmantes. 444

ABYDOS
dans les temps anciens et dans les temps modernes
Par M. E. AMELINEAU

Le lac sacré d'Osiris, situé au sud-est de son temple, qui a été détruit. (D'après une photographie.) 445

Séti Ier présentant des offrandes de pain, légumes, etc. (D'après une photographie.) 445

Une rue d'Abydos. (D'après une photographie.) 446

Maison d'Abydos habitée par l'auteur, pendant les trois premières années. (D'après une photographie.) 447

Le prêtre-roi rendant hommage à Séti Ier (chambre annexe de la deuxième salle d'Osiris). (D'après une photographie.) 448

Thot présentant le signe de la vie aux narines du roi Séti Ier (chambre annexe de la deuxième salle d'Osiris). (D'après une photographie.) 449

Le dieu Thot purifiant le roi Séti Ier (chambre annexe de la deuxième salle d'Osiris, mur sud). (D'après une photographie.) 450

Vue intérieure du temple de Ramsès II. (D'après une photographie.) 451

Perspective de la seconde salle hypostyle du temple de Séti Ier. (D'après une photographie.) 451

Temple de Séti Ier, mur est, pris du mur nord. Salle due à Ramsès II. (D'après une photographie.) 452

Temple de Séti Ier, mur est, montrant des scènes diverses du culte. (D'après une photographie.) 453

Table des rois Séti Ier et Ramsès II, faisant des offrandes aux rois leurs prédécesseurs. (D'après une photographie.) 454

Vue générale du temple de Séti Ier, prise de l'entrée. (D'après une photographie.) 455

Procession des victimes amenées au sacrifice (temple de Ramsès II). (D'après une photographie.) 456

VOYAGE DU PRINCE SCIPION BORGHÈSE AUX MONTS CÉLESTES
Par M. JULES BROCHEREL

Le bazar de Tackhent s'étale dans un quartier vieux et fétide. (D'après une photographie.) 457

Un Kozaque de Djarghess. (D'après une photographie.) 457

Itinéraire de Tachkent à Prjevalsk. 458

Les marchands de pain de Prjevalsk. (D'après une photographie.) 459

Un des trente-deux quartiers du bazar de Tachkent. (D'après une photographie.) 460

Un contrefort montagneux borde la rive droite du «tchou». (D'après une photographie.) 461

Le bazar de Prjevalsk, principale étape des caravaniers de Viernyi et de Kachgar. (D'après une photographie.) 462

Couple russe de Prjevalsk. (D'après une photographie.) 463

Arrivée d'une caravane à Prjevalsk. (D'après une photographie.) 464

Le chef des Kirghizes et sa petite famille. (D'après une photographie.) 465

Notre djighite, sorte de garde et de policier. (D'après une photographie.) 466

Le monument de Prjevalsky, à Prjevalsk. (D'après une photographie.) 467

Des têtes humaines, grossièrement sculptées, monuments funéraires des Nestoriens... (D'après une photographie.) 467

Enfants kozaques sur des bœufs. (D'après une photographie.) 468

Un de nos campements dans la montagne. (D'après une photographie.) 469

Montée du col de Tomghent. (D'après une photographie.) 469

Dans la vallée de Kizil-Tao. (D'après une photographie.) 470

Itinéraire du voyage aux Monts Célestes. 470

La carabine de Zurbriggen intriguait fort les indigènes. (D'après une photographie.) 471

Au sud du col s'élevait une blanche pyramide de glace. (D'après une photographie.) 472

La vallée de Kizil-Tao. (D'après une photographie.) 473

Le col de Karaguer, vallée de Tomghent. (D'après une photographie.) 474

Sur le col de Tomghent. (D'après une photographie.) 475

J'étais enchanté des aptitudes alpinistes de nos coursiers. (D'après une photographie.) 475

Le plateau de Saridjass, peu tourmenté, est pourvu d'une herbe suffisante pour les chevaux. (D'après une photographie.) 476

Nous passons à gué le Kizil-Sou. (D'après des photographies.) 477

Panorama du massif du Khan-Tengri. (D'après une photographie.) 478

Entrée de la vallée de Kachkateur. (D'après une photographie.) 479

Nous baptisâmes Kachkateur-Tao, la pointe de 4 250 mètres que nous avions escaladée. (D'après une photographie.) 479

La vallée de Tomghent. (D'après une photographie.) 480

Des Kirghizes d'Oustchiar étaient venus à notre rencontre. (D'après une photographie.) 481

Kirghize joueur de flûte. (D'après une photographie.) 481

Le massif du Kizil-Tao. (D'après une photographie.) 482

Région des Monts Célestes. 482

Les Kirghizes mènent au village une vie peu occupée. (D'après une photographie.) 483

Notre petite troupe s'aventure audacieusement sur la pente glacée. (D'après une photographie.) 484

Vallée supérieure d'Inghiltchik. (D'après une photographie.) 485

(p. ix) Vallée de Kaende: l'eau d'un lac s'écoulait au milieu d'une prairie émaillée de fleurs. (D'après une photographie.) 486

Les femmes kirghizes d'Oustchiar se rangèrent, avec leurs enfants, sur notre passage. (D'après une photographie.) 487

Le chirtaï de Kaende. (D'après une photographie.) 488

Nous saluâmes la vallée de Kaende comme un coin de la terre des Alpes. (D'après une photographie.) 489

Femmes mariées de la vallée de Kaende, avec leur progéniture. (D'après une photographie.) 490

L'élément mâle de la colonie vint tout l'après-midi voisiner dans notre campement. (D'après une photographie.) 491

Un «aoul» kirghize. 492

Yeux bridés, pommettes saillantes, nez épaté, les femmes de Kaende sont de vilaines Kirghizes. (D'après une photographie.) 493

Enfant kirghize. (D'après une photographie.) 493

Kirghize dressant un aigle. (D'après une photographie.) 494

Itinéraire du voyage aux Monts Célestes. 494

Nous rencontrâmes sur la route d'Oustchiar un berger et son troupeau. (D'après une photographie.) 495

Je photographiai les Kirghizes de Kaende, qui s'étaient, pour nous recevoir, assemblés sur une éminence. (D'après une photographie.) 496

Le glacier de Kaende. (D'après une photographie.) 497

L'aiguille d'Oustchiar vue de Kaende. 498

Notre cabane au pied de l'aiguille d'Oustchiar. (D'après des photographies.) 498

Kirghizes de Kaende. (D'après une photographie.) 499

Le pic de Kaende s'élève à 6 000 mètres. (D'après une photographie.) 500

La fille du chirtaï (chef) de Kaende, fiancée au kaltchè de la vallée d'Irtach. (D'après une photographie.) 501

Le kaltchè (chef) de la vallée d'Irtach, l'heureux fiancé de la fille du chirtaï de Kaende. (D'après une photographie.) 502

Le glacier de Kaende. 503

Cheval kirghize au repos sur les flancs du Kaende. (D'après des photographies.) 503

Retour des champs. (D'après une photographie.) 504

Femmes kirghizes de la vallée d'Irtach. (D'après une photographie.) 505

Un chef de district dans la vallée d'Irtach. (D'après une photographie.) 505

Le pic du Kara-tach, vu d'Irtach, prend vaguement l'aspect d'une pyramide. (D'après une photographie.) 506

Les caravaniers passent leur vie dans les Monts Célestes, emmenant leur famille avec leurs marchandises. (D'après une photographie.) 507

La vallée de Zououka, par où transitent les caravaniers de Viernyi à Kachgar. (D'après une photographie.) 508

Le massif du Djoukoutchiak; au pied, le dangereux col du même nom, fréquenté par les nomades qui se rendent à Prjevalsk. (D'après une photographie.) 509

Le chaos des pics dans le Kara-Tao. (D'après une photographie.) 510

Étalon kirghize de la vallée d'Irtach et son cavalier. (D'après une photographie.) 511

Véhicule kirghize employé dans la vallée d'Irtach. (D'après une photographie.) 511

Les roches plissées des environs de Slifkina, sur la route de Prjevalsk. (D'après une photographie.) 512

Campement kirghize, près de Slifkina. (D'après une photographie.) 513

Femme kirghize tannant une peau. (D'après une photographie.) 514

Les glaciers du Djoukoutchiak-Tao. (D'après une photographie.) 515

Tombeau kirghize. (D'après une photographie.) 516

L'ARCHIPEL DES FEROÉ
Par Mlle ANNA SEE

«L'espoir des Feroé» se rendant à l'école. (D'après une photographie.) 517

Les enfants transportent la tourbe dans des hottes en bois. (D'après une photographie.) 517

Thorshavn apparut, construite en amphithéâtre au fond d'un petit golfe. 518

Les fermiers de Kirkebœ en habits de fête. (D'après une photographie.) 519

Les poneys feroïens et leurs caisses à transporter la tourbe. (D'après une photographie.) 520

Les dénicheurs d'oiseaux se suspendent à des cordes armées d'un crampon. (D'après une photographie.) 521

Des îlots isolés, des falaises de basalte ruinées par le heurt des vagues. (D'après des photographies.) 522

On pousse vers la plage les cadavres des dauphins, qui ont environ 6 mètres. (D'après une photographie.) 523

Les femmes feroïennes préparent la laine.... (D'après une photographie.) 524

On sale les morues. (D'après une photographie.) 525

Feroïen en costume de travail. (D'après une photographie.) 526

Les femmes portent une robe en flanelle tissée avec la laine qu'elles ont cardée et filée. (D'après une photographie.) 527

Déjà mélancolique!... (D'après une photographie.) 528

PONDICHÉRY
chef-lieu de l'Inde française
Par M. G. VERSCHUUR

Groupe de Brahmanes électeurs français. (D'après une photographie.) 529

Musicien indien de Pondichéry. (D'après une photographie.) 529

Les enfants ont une bonne petite figure et un costume peu compliqué. (D'après une photographie.) 530

La visite du marché est toujours une distraction utile pour le voyageur. (D'après une photographie.) 531

Indienne en costume de fête. (D'après une photographie.) 532

Groupe de Brahmanes français. (D'après une photographie.) 533

La pagode de Villenour, à quelques kilomètres de Pondichéry. (D'après une photographie.) 534

Intérieur de la pagode de Villenour. (D'après une photographie.) 535

La Fontaine aux Bayadères. (D'après une photographie.) 536

Plusieurs rues de Pondichéry sont larges et bien bâties. (D'après une photographie.) 537

Étang de la pagode de Villenour. (D'après une photographie.) 538

Brahmanes français attendant la clientèle dans un bazar. (D'après une photographie.) 539

La statue de Dupleix à Pondichéry. (D'après une photographie.) 540

UNE PEUPLADE MALGACHE
LES TANALA DE L'IKONGO
Par M. le Lieutenant ARDANT DU PICQ

Les populations souhaitent la bienvenue à l'étranger. (D'après une photographie.) 541

Femme d'Ankarimbelo. (D'après une photographie.) 541

Carte du pays des Tanala. 542

Les femmes tanala sont sveltes, élancées. (D'après une photographie.) 543

Panorama de Fort-Carnot. (D'après une photographie.) 544

Groupe de Tanala dans la campagne de Milakisihy. (D'après une photographie.) 545

Un partisan tanala tirant à la cible à Fort-Carnot. (D'après une photographie.) 546

Enfants tanala. (D'après une photographie.) 547

Les hommes, tous armés de la hache. (D'après une photographie.) 548

Les cercueils sont faits d'un tronc d'arbre creusé, et recouverts d'un drap. (D'après une photographie.) 549

Le battage du riz. (D'après une photographie.) 550

(p. x) Une halte de partisans dans la forêt. (D'après une photographie.) 551

Femmes des environs de Fort-Carnot. (D'après une photographie.) 552

Les Tanala au repos perdent toute leur élégance naturelle. (D'après une photographie.) 553

Une jeune beauté tanala. (D'après une photographie.) 553

Le Tanala, maniant une sagaie, a le geste élégant et souple. (D'après une photographie.) 554

Le chant du «e manenina», à Iaborano. (D'après une photographie.) 555

La rue principale à Sahasinaka. (D'après une photographie.) 556

La danse est exécutée par des hommes, quelquefois par des femmes. (D'après une photographie.) 557

Un danseur botomaro. (D'après une photographie.) 558

La danse, chez les Tanala, est expressive au plus haut degré. (D'après des photographies.) 559

Tapant à coups redoublés sur un long bambou, les Tanala en tirent une musique étrange. (D'après une photographie.) 560

Femmes tanala tissant un lamba. (D'après une photographie.) 561

Le village et le fort de Sahasinaka s'élèvent sur les hauteurs qui bordent le Faraony. (D'après une photographie.) 562

Un détachement d'infanterie coloniale traverse le Rienana. (D'après une photographie.) 563

Profil et face de femmes tanala. (D'après une photographie.) 564

LA RÉGION DU BOU HEDMA
(sud tunisien)
Par M. Ch. MAUMENÉ

Les murailles de Sfax, véritable décor d'opéra.... (D'après une photographie.) 565

Salem, le domestique arabe de l'auteur. (D'après une photographie.) 565

Carte de la région du Bou Hedma (sud tunisien). 566

Les sources chaudes de l'oued Hadedj sont sulfureuses. (D'après une photographie.) 567

L'oued Hadedj, d'aspect si charmant, est un bourbier qui sue la fièvre. (D'après une photographie.) 568

Le cirque du Bou Hedma. (D'après une photographie.) 569

L'oued Hadedj sort d'une étroite crevasse de la montagne. (D'après une photographie.) 570

Manoubia est une petite paysanne d'une douzaine d'années. (D'après une photographie.) 571

Un puits dans le défilé de Touninn. (D'après une photographie.) 571

Le ksar de Sakket abrite les Ouled bou Saad Sédentaires, qui cultivent oliviers et figuiers. (D'après une photographie.) 572

De temps en temps la forêt de gommiers se révèle par un arbre. (D'après une photographie.) 573

Le village de Mech; dans l'arrière-plan, le Bou Hedma. (D'après une photographie.) 574

Le Khrangat Touninn (défile de Touninn), que traverse le chemin de Bir Saad à Sakket. (D'après une photographie.) 575

Le puits de Bordj Saad. (D'après une photographie.) 576

DE TOLÈDE À GRENADE
Par Mme JANE DIEULAFOY

Après avoir croisé des bœufs superbes.... (D'après une photographie.) 577

Femme castillane. (D'après une photographie.) 577

On chemine à travers l'inextricable réseau des ruelles silencieuses. (D après une photographie.) 578

La rue du Commerce, à Tolède. (D'après une photographie.) 579

Un représentant de la foule innombrable des mendiants de Tolède. (D'après une photographie.) 580

Dans des rues tortueuses s'ouvrent les entrées monumentales d'anciens palais, tel que celui de la Sainte Hermandad. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 581

Porte du vieux palais de Tolède. (D'après une photographie.) 582

Fière et isolée comme un arc de triomphe, s'élève la merveilleuse Puerta del Sol. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 583

Détail de sculpture mudejar dans le Transito. (D'après une photographie.) 584

Ancienne sinagogue connue sous le nom de Santa Maria la Blanca. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 585

Madrilène. (D'après une photographie.) 586

La porte de Visagra, construction massive remontant à l'époque de Charles Quint. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 587

Tympan mudejar. (D'après une photographie.) 588

Des familles d'ouvriers ont établi leurs demeures près de murailles solides. (D'après une photographie.) 589

Castillane et Sévillane. (D'après une photographie.) 589

Isabelle de Portugal, par le Titien (Musée du Prado). (Photographie Lacoste, à Madrid.) 590

Le palais de Pierre le Cruel. (D'après une photographie.) 591

Statue polychrome du prophète Élie, dans l'église de Santo Tomé (auteur inconnu). (D'après une photographie.) 592

Porte du palais de Pierre le Cruel. (D'après une photographie.) 593

Portrait d'homme, par le Greco. (Photographie Hauser y Menet, à Madrid.) 594

La cathédrale de Tolède. 595

Enterrement du comte d'Orgaz, par le Greco (église Santo Tomé). (D'après une photographie.) 596

Le couvent de Santo Tomé conserve une tour en forme de minaret. (D'après une photographie.) 597

Les évêques Mendoza et Ximénès. (D'après une photographie.) 598

Salon de la prieure, au couvent de San Juan de la Penitencia. (D'après une photographie.) 599

Prise de Melilla (cathédrale de Tolède). (D'après une photographie.) 600

C'est dans cette pauvre demeure que vécut Cervantès pendant son séjour à Tolède. (D'après une photographie.) 601

Saint François d'Assise, par Alonzo Cano, cathédrale de Tolède. 601

Porte des Lions. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 602

Le cloître de San Juan de los Reyes apparaît comme le morceau le plus précieux et le plus fleuri de l'architecture gothique espagnole. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 603

Ornements d'église, à Madrid. (D'après une photographie.) 604

Porte due au ciseau de Berruguete, dans le cloître de la cathédrale de Tolède. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 605

Une torea. (D'après une photographie.) 606

Vue intérieure de l'église de San Juan de Los Reyes. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 607

Une rue de Tolède. (D'après une photographie.) 608

Porte de l'hôpital de Santa Cruz. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 609

Sur les bords du Tage. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 610

Escalier de l'hôpital de Santa Cruz. (D'après une photographie.) 611

Détail du plafond de la cathédrale. (D'après une photographie) 612

Pont Saint-Martin à Tolède. (D'après une photographie.) 613

Guitariste castillane. (D'après une photographie.) 613

La «Casa consistorial», hôtel de ville. (D'après une photographie.) 614

Le «patio» des Templiers. (D'après une photographie.) 615

Jeune femme de Cordoue avec la mantille en chenille légère. (D'après une photographie.) 616

Un coin de la Mosquée de Cordoue. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 617

Chapelle de San Fernando, de style mudejar, élevée au (p. xi) centre de la Mosquée de Cordoue. (D'après une photographie.) 618

La mosquée qui fait la célébrité de Cordoue, avec ses dix-neuf galeries hypostyles, orientées vers la Mecque. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 619

Détail de la chapelle de San Fernando. (D'après une photographie.) 620

Vue extérieure de la Mosquée de Cordoue, avec l'église catholique élevée en 1523, malgré les protestations des Cordouans. (D'après une photographie.) 621

Statue de Gonzalve de Cordoue. (D'après une photographie.) 622

Statue de doña Maria Manrique, femme de Gonzalve de Cordoue. (D'après une photographie.) 623

Détail d'une porte de la mosquée. (D'après une photographie.) 624

Note 1: Suite. Voyez page 133. [Retour au texte principal]

Note 2: Suite. Voyez pages 133 et 145. [Retour au texte principal]