The Project Gutenberg EBook of Entre Nous, by Lucie Vos

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Title: Entre Nous
       Lectures Françaises à l'usage des ecoles primaires - I

Author: Lucie Vos

Illustrator: J. Berhardina Bokhorst

Release Date: November 10, 2013 [EBook #44157]

Language: French

Character set encoding: UTF-8

*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK ENTRE NOUS ***




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Au lecteur

ENTRE NOUS.

LECTURES FRANÇAISES À L’USAGE DES ÉCOLES PRIMAIRES.

PAR

LUCIE VOS,
PROFESSEUR à L’ÉCOLE SECONDAIRE DE LA HAYE.

AVEC LA COLLABORATION DE JAN LIGTHART ET DE H. SCHEEPSTRA.

ILLUSTRATIONS DE J. BERHA. BOKHORST.

PREMIÈRE PARTIE.—DEUXIÈME ÉDITION.


J. B. WOLTERS—GRONINGUE—1906.


Imprimerie J.-B. Wolters.


PRÉFACE.

Inspirée par les si jolis ouvrages „Nog bij Moeder”, „Dicht bij Huis” et „De Wereld in” nous avons voulu composer dans le même genre des livres de lecture destinés à l’enseignement du français.

Sollicités par nous, MM. Ligthart et Scheepstra ont bien voulu nous prêter leur gracieux concours et c’est ainsi qu’est née la série de récits intitulée „Entre nous”, série dont nous présentons aujourd’hui la première partie à ceux de nos collègues qui enseignent le français.

Nous nous sommes proposé de mettre les élèves pour ainsi dire tout de suite en plein français. Ils rencontreront ainsi forcément quelques difficultés au début, mais

1o. nous supposons qu’ils savent déjà un certain nombre de mots et, dans ses grandes lignes, la conjugaison des verbes,

2o. nous donnons la traduction d’un grand nombre de termes et d’expressions.

Lors de la lecture d’un ouvrage hollandais, les élèves arrivent bientôt à savoir par cœur des fragments entiers. Ce qui est alors un inconvénient, serait un avantage pour le présent volume. Nous voudrions même recommander aux professeurs de répéter souvent les chapitres, pour que les expressions deviennent vraiment la propriété de leurs élèves. Comme on le verra nous avons aussi répété souvent les mêmes expressions dans le cours du livre. En outre nous avons intercalé dans le texte plusieurs poésies empruntées à des recueils de chants français, poésies que les élèves pourront retenir avec la plus grande facilité.

Ces livres répondront ainsi à deux buts: enrichir le vocabulaire des enfants et les aider à se servir des expressions qu’ils possèdent déjà.

La Haye, novembre 1904. LUCIE VOS.

Nous avons remis dans cette partie les traits d’union, parce qu’en France on les trouve dans la plupart des livres, malgré l’édit de tolérance.

La Haye, mars 1906. LUCIE VOS.

INDEX.

Chap.   Page.
I. Deux Parents et Deux Enfants 7
II. Papa se fâche 8
III. Voilà ce que c’est! 9
IV. Marie couche le petit blessé 10
V. Voilà le Docteur 10
VI. Le Docteur part 12
VII. Jean va à la cuisine 12
VIII. Paul est guéri, mais comment? 14
IX. Une visite 16
X. Est-ce Paul qui chante? 18
XI. Le vrai père et la vraie mère 19
XII. Papa n’a pas besoin de chanter 20
XIII. Toute seule! 21
XIV. Son premier jour de classe 23
XV. Un bon et un mauvais écolier 25
XVI. La Chanson du petit Pierre 27
XVII. Quel vent désagréable! 29
XVIII. Quel vent délicieux! 32
XIX. Les Saisons 33
XX. Encore une petite fille 35
XXI. Ninette 37
XXII. Ninette partie 39
XXIII. Marie regarde par la fenêtre 40
XXIV. Marie sort 42
XXV. Il nous faut travailler tous 43
XXVI. Le plus petit, le plus sage 46
XXVII. Le Petit Poucet (suite) 47
XXVIII. Le Petit Poucet (fin) 50
XXIX. La Neige 51
XXX. Les Moineaux 53
XXXI. Quatre fois deux font sept 55
XXXII. Le Thé 58
XXXIII. Dans la Neige 61
XXXIV. Sur la Glace 64
XXXV. Il fait bien froid 66
XXXVI. Voici le Printemps! 68
XXXVII. Fleurs de Printemps 69
XXXVIII. Ce méchant Paul 72
XXXIX. A l’Ecole? ou chez nous? 74
XL. La Sortie de l’Ecole 77
Mots et Expressions 81

I.

DEUX PARENTS ET DEUX ENFANTS. Agrandir
Marie. «Je suis Marie.
Jean. —Et je suis Jean.
M. —Il est papa.
J. —Elle est maman.
M. —Paul et Alice
Sont nos enfants.
J. —Le petit garçon
Est très méchant!
M. —Il est gourmand!
Mais notre fille,
La petite Alice,
Est très gentille!»

8

II. Papa se fâche.

Le méchant petit Paul est monté sur la table, sa main est dans le sucrier, et prend du sucre.

Papa lit son livre, maman regarde Paul.

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«O Papa, dit Marie, regarde ce méchant garçon. Il faut le gronder!»

Jean ferme son livre, se lève et s’approche du petit gourmand.

9 «Paul, viens ici!»

Mais Paul ne vient pas. Papa dit encore une fois: «Viens ici, Paul!»

Mais la main du petit gourmand reste dans le sucrier.

Alors papa se fâche et donne une tape au petit Paul.


III. Voilà ce que c’est!

Oui, voilà ce que c’est! Papa s’est fâché, il a donné une tape au petit gourmand. Alors, celui-ci est tombé par terre et il s’est cassé le bras.

«O Papa, dit Marie, veux-tu, s’il te plaît, aller chez le docteur? Regarde, le bras est cassé. Le pauvre petit a bien mal!

—Oui, maman, dit Jean, je vais tout de suite chercher le docteur!»

Alors, petit Jean ouvre la porte de la chambre et va dans le corridor.

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10

IV. Marie couche le petit blessé.

Jean est sorti de la chambre. Il est allé chercher le docteur.

Marie prend son petit garçon et le couche dans le lit. Elle le borde bien et lui parle.

«Oh! oh! as-tu bien mal, pauvre petit? Pourquoi es-tu donc gourmand? Pourquoi montes-tu sur la table et manges-tu du sucre? Voilà ce que c’est! Maintenant tu as bien mal. Mais, allons, ne pleure pas. Le médecin viendra tout à l’heure. Il te guérira. Sois sage et ne pleure pas. Pauvre, pauvre petit!»

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V. Voilà le Docteur.

«Bonjour, Madame. Où est le malade?

—Bonjour, Docteur. Oh! que je suis contente de vous voir. Notre Paul est bien malade. Il s’est cassé 11 le bras. Je l’ai couché dans son petit lit. Il crie, tant il a mal.

—Ah! ah! comment est arrivé cet accident?

—Oui, docteur, il était méchant. Il était monté sur la table pour manger du sucre. Alors, papa s’est fâché.

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Il lui a donné une tape et Paul est tombé par terre.

—Et où est son bras?

—Le voici, docteur. Le bras est encore entier et Paul n’est pas mort. Ils vivent tous les deux, Paul et son bras. Pouvez-vous remettre le bras?

—Oui, oui, ça ira bien! Je guérirai ce petit garçon.»


12

VI. Le Docteur part.

Marie s’approche du petit lit. Elle sort Paul du lit. Elle l’embrasse, puis elle le passe au docteur.

«Voici mon cher petit garçon, docteur. Guérissez-le bien vite, s’il vous plaît.

—Mais donnez-moi aussi le bras, Madame. Je le remettrai et je vous rapporterai le cher petit, guéri.

—Oh oui, c’est ça docteur, je serai si heureuse!»

Elle embrasse encore son petit Paul. Puis le docteur part, en portant le blessé sur le bras droit et en tenant le bras cassé de la main gauche.

«Au revoir, Madame, à bientôt!

—Au revoir, Monsieur le Docteur, et merci!»


VII. Jean va à la cuisine.

Jean va à la cuisine. Il a mis le chapeau de son Papa.

Rose, la bonne, est en train de peler des pommes.

«Tiens, tiens, dit-elle, quel est ce monsieur qui entre dans ma cuisine?

—Je suis le docteur, dit Jean.

—Ah! ah! vous êtes le docteur? Et monsieur le docteur vient peut-être chercher une pomme?

—Non, Rose, je ne viens pas chercher une pomme, mais un bout de ficelle.

13 —Un bout de ficelle, pourquoi faire?

—Pour réparer Paul.

—Tiens, Paul s’est donc cassé le bras? Est-il tombé?

—Oui, Rose, il est tombé de la table. Je suis le docteur et je le guérirai, ce pauvre petit blessé. Mais c’est bien difficile. Avez-vous un bout de ficelle?»

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Rose cherche dans le tiroir de la table et trouve une ficelle.

«Voilà une jolie ficelle, Monsieur le docteur, dit-elle.

—Merci beaucoup, Rose!

—Et voilà aussi une belle pomme pour le petit malade.

—Oh merci! mais il est trop malade pour manger des pommes. Je la mangerai avec Marie.»

14 Jean met la pomme dans sa poche. Il prend la ficelle et l’attache autour du poignet de Paul, puis autour de son corps. Maintenant le bras est attaché au corps. Le médecin et le malade retournent chez la maman.

«Au revoir, et merci, Rose!

—Au revoir, Monsieur le Docteur, bien des choses à Madame.»


VIII. Paul est guéri, mais comment?

Jean rentre dans la chambre.

«Ah! bonjour, Monsieur le Docteur, dit la maman. Mon cher petit garçon est-il guéri?

—Oui, Madame, Paul est tout à fait guéri.

—Oh! quel bonheur! crie Marie.

Viens, mon petit Paul!»

Mais quand elle voit le bras, Marie devient toute triste.

«O Monsieur le Docteur, dit-elle, le bras de Paul est retourné. La main tient à l’épaule. Paul ne peut plus se servir de sa main.

—Oh! ça ne fait rien, Madame, dit le docteur. Maintenant Paul ne pourra plus mettre la main dans le sucrier. Voilà ce que c’est, petit gourmand, dit-il à Paul, mais regarde, ta pauvre maman est toute triste; tiens, elle pleure! embrasse-la.»

Mais Paul n’embrasse pas sa maman.

15 —Oui, Docteur, dit la maman, je pleure. Paul ne peut plus prendre de sucre, c’est vrai, mais comment fera-t-il pour travailler plus tard?

—Ah Madame, ne pleurez pas. Paul sera chanteur plus tard, alors il n’aura pas besoin de son bras.

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—Tiens, c’est vrai, Docteur. Que je suis contente! ça ira très bien. Le petit Paul sera donc chanteur.

—Allons, au revoir, Madame.

—Adieu, Monsieur le Docteur, et merci, merci beaucoup!»


16

IX. Une visite.

Jean, le docteur, va partir, mais la porte s’ouvre et deux enfants entrent dans la chambre. L’aîné est un petit garçon de dix ans. Il s’appelle Louis. L’autre, c’est Henriette, une petite fille de huit ans, je pense. Ils sont frère et sœur et Marie et Jean sont leur cousine et leur cousin.

«Bonjour, dit Louis en entrant dans la chambre.

—Bonjour, dit aussi Henriette, à quoi jouez-vous donc?

—Nous jouons au docteur, dit Jean. Moi, je suis le docteur et j’ai guéri le bras de Paul.

—Oui, ajoute Marie, mais il l’a mal remis.

—Ça ne fait rien, s’écrie Jean. Maintenant Paul sera chanteur.»

Louis et Henriette se mettent à rire en voyant Paul. Puis Louis prend le petit chanteur et dit:

«Allons, il va nous chanter une jolie chanson!» Il pose le petit Paul sur une chaise, le dos appuyé au dossier.

«Que voulez-vous chanter, monsieur le chanteur?»

Paul ne répond pas.

«Que savez-vous chanter?»

Paul ne répond toujours pas.

«Nous l’aiderons un peu,» dit alors Louis; et il se met à chanter une petite chanson.

17
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Et Marie croit vraiment que c’est son petit garçon qui chante.

18

X. Est-ce Paul qui chante?

Louis se met à chanter. Bientôt Henriette chante aussi, ainsi que Jean, notre petit docteur.

Et Marie? Elle croit toujours que c’est Paul qui chante et elle en est très contente. Pourtant elle se met aussi à chanter le second couplet, car elle connaît la chanson.

Et qu’est-ce que Paul chante donc? Ecoutez ces quatre petites voix et alors vous le saurez.

COCORICO.

Cocorico

Ecouter Partition

Les coqs toujours à voix pleine,
Vont chantant Cocorico,
Ayant picoté leur graine,
Ils chantent cocorico!
Ayant bu à la fontaine,
Ils chantent cocorico.
19
Le beau soleil luit à peine,
Leur voix dit: cocorico!
S’il va pleuvoir dans la plaine,
Leur voix dit: cocorico!
Enfin, toute la semaine,
Toujours, c’est: cocorico!

XI. Le vrai père et la vraie mère.

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Dans la chambre d’à côté, sont assis les parents de Jean et de Marie. Ils prennent une tasse de thé. Le 20 père lit le journal et la mère écrit une lettre. Maman pose son porteplume et demande: «Veux-tu encore une tasse de thé, papa?—Oui, répond papa, mais sans sucre, s’il te plaît, et très peu de lait!—Veux-tu encore un petit-four?—Non! merci, car j’ai un peu mal aux dents.»

Maman verse alors une tasse de thé et papa lit son journal en fumant un cigare.

«Comme les enfants font du bruit! dit papa, qu’est-ce qu’il y a donc?

—Louis et Henriette sont avec eux. Ils jouent à l’école, je pense. Mais ils chantent si fort. Allons voir un peu ce qu’ils font!»

Papa et maman se lèvent pour aller voir les enfants. Mais la porte est fermée. Ils s’arrêtent et écoutent.

Maintenant ils entendent le joli chant. Papa oublie qu’il a mal aux dents: le chant est si gai!

Il ouvre doucement la porte et que voit-il? Il voit quatre enfants qui chantent et une poupée qui ne dit rien.

Mais quand les parents entrent, les enfants aussi s’arrêtent de chanter. Tous les cinq ne disent plus rien maintenant.


XII. Papa n’a pas besoin de chanter.

«Qu’est-ce qu’il y a donc?» demande papa.

Les quatre enfants éclatent de rire.

21 «Eh bien! demande maman, que faites-vous? Jouez-vous à l’école?

—Oh non, maman, dit Marie, Paul chante.

—Paul, demande papa, qui est-ce?

—C’est la poupée de Marie, répond maman.

—Non! s’écrie Marie, c’est mon fils et il s’est cassé le bras. Jean l’a mal remis, et maintenant il faut que Paul chante.

—Il faut qu’il chante parce que son bras est mal remis? Je n’y comprends rien, dit papa.»

Maintenant Jean raconte toute l’histoire.

«Ah! ah! je comprends, dit papa. En voilà un beau docteur!

—Mais c’était si difficile! dit Jean. La ficelle glissait tout le temps. Alors j’ai mis la ficelle autour du poignet, j’ai retourné le bras et je l’ai attaché à l’épaule.

—Tiens, tiens, tu es un drôle de docteur. Je ne te demanderai pas de m’arracher ma dent. Tu m’arracherais peut-être la langue au lieu de la dent.

—Oh! s’écrie Marie, ça ne fait rien, petit père, car tu n’as pas besoin de chanter comme Paul.»


XIII. Toute seule!

Quinze jours après, Marie était toute seule dans la chambre avec ses deux poupées. Mais où était donc Jean? 22 Jean était allé pour la première fois à l’école. Marie en était très triste. Elle se sentait si seule! Jean savait si bien jouer au père, au docteur, au cocher ou au cheval. Et voilà qu’il était parti! Qui serait maintenant père, ou docteur, ou cocher, ou cheval?


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Paul, le chanteur, était assis dans sa petite chaise, mais il ne chantait pas. Etait-il triste aussi parce que Jean n’était pas là?

Marie le sortit de sa chaise et le prit par la main: elle allait se promener un peu avec lui. Elle prit Alice par l’autre main.

Alice était toujours sage: elle ne mangeait pas de sucre, elle ne se cassait pas le bras, elle n’avait pas besoin du docteur, elle était très gentille.

Mais où va Marie? Elle va conduire Paul à l’école. Il sera chanteur, c’est vrai, mais il faut qu’il apprenne à lire, à écrire et à calculer.

Elle sonne au bouton de la porte, puis elle dit:

«Bonjour, Monsieur, je viens conduire Paul à l’école. Voulez-vous le recevoir?

—Oui, Madame, dit la même petite voix, mais d’un ton plus bas.

23 —Le voici, Monsieur. Il faut qu’il devienne chanteur. Mais il faut aussi qu’il apprenne quelque chose. Voulez-vous lui donner des leçons?

—Oui, Madame.

—Voulez-vous lui apprendre à lire?

—Oui, Madame.

—Et à écrire?

—Oui, Madame.

—Et à calculer?

—Oui, Madame.

—Alors, je m’en vais. Au revoir, Monsieur! Au revoir, Paul!»

Elle pose Paul par terre dans un coin et elle s’en va avec Alice.

Maintenant elle est encore plus seule. Pauvre petite!


XIV. Son premier jour de classe.

Aujourd’hui, notre docteur de six ans est allé pour la première fois à l’école. Il a suspendu son capuchon et son béret au portemanteau. Et maintenant il est assis dans son banc et il ne dit rien.

Il y a encore d’autres nouveaux. Il y en a trente dans la classe et tous ont l’air un peu timides.

«Quel âge avez-vous? demande le maître en regardant Jean.

24 —J’ai six ans, Monsieur.

—Et comment vous appelez-vous?

—Je m’appelle Jean-Guillaume La Harpe.

—Ah! ah! vous vous appelez La Harpe! Alors vous savez faire de la musique sans doute?

—De la musique, Monsieur?

—Mais oui, jouer de la harpe!»

Jean se mit à rire.

«Ou bien, savez-vous peut-être chanter très joliment?»

Jean se mit encore à rire.

«Allons, chantez-nous une jolie chanson!»

Jean se mit à chanter. Sa petite voix tremblait un peu, mais pourtant c’était bien joli. Et que chantait-il? La même chanson que Paul avait chantée. Ecoutez:

Les coqs toujours à voix pleine
Vont chantant: cocorico!

«Très bien! c’est très joli!» dit le maître. Et tous les enfants trouvaient la chanson bien jolie.

«Qui sait une autre chanson?» demande le maître.

Un autre garçon leva le doigt et dit:

«Moi, Monsieur!

—Comment vous appelez-vous?

—Pierre Nicole, Monsieur.

—Eh bien, Pierre, commencez.»

Et Pierre récita:

«Je m’appelle Pierre Nicole,
Je vais maintenant à l’école.

25 —C’est tout? dit le maître.

—Oui, Monsieur, c’est tout!

—Et qui t’a appris cette belle poésie?

—C’est mon père.

—Alors ton père sait faire de jolies poésies. Moi, je t’apprendrai une poésie sur un autre petit Pierre.»

Jean s’amusait beaucoup en classe. En rentrant, ses joues étaient toutes rouges, tant il s’était amusé.

«Sais-tu, maman, dit-il, le maître nous apprendra une poésie sur Pierre et je te la réciterai alors!»


XV. Un bon et un mauvais écolier.

Et qu’est-ce que Paul avait appris à l’école? Aussi de jolies chansons, peut-être? Monsieur avait promis de lui apprendre à lire, à écrire et à calculer. Mais Paul était sans doute très bête, car il ne disait pas un mot quand Marie lui demandait quelque chose.

«As-tu bien travaillé en classe?»

Paul ne disait rien.

«Sais-tu lire maintenant?»

Paul se taisait toujours.

Alors Marie se fâcha. Elle allait le prendre par le bras et le secouer, mais tout à coup elle se rappela qu’il n’avait qu’un bon bras. Elle le laissa donc assis par terre et le gronda seulement.

26 Heureusement, la porte s’ouvrit et Marie vit entrer Louis. Elle n’était plus seule.

«O Louis, dit-elle, Paul est si bête, il n’apprend rien!

—Alors, moi je sais une poésie d’un autre Paul, dit Louis. Veux-tu que je la récite? Cela aidera peut-être un peu ton petit Paul à toi.

—Oh! je veux bien! dit Marie.»

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Paul et Marie écoutaient de toutes leurs oreilles et Louis déclama:

LE BON ÉCOLIER.

Le soleil a doré la plaine,
Petit Paul s’éveille joyeux;
27
Tous les jours, il quitte sans peine
Son oreiller doux et soyeux.
Au plus vite, il fait sa toilette,
Car il sait que son teint vermeil
Vient surtout de sa peau bien nette
Et de ses jeux au grand soleil.
Petit Paul embrasse sa mère,
A l’école il s’en va chantant;
Si l’étude est parfois amère,
Le savoir fait le cœur content.

Marie trouvait la poésie très jolie.

«Seras-tu aussi un bon écolier, mon petit Paul?» demanda-t-elle.

Mais Paul ne disait rien.


XVI. La Chanson du petit Pierre.

Quelques jours après, Jean rentra de l’école. Maintenant il savait la chanson du petit Pierre. Il savait la réciter et la chanter. Il était bien content.

«Petite Mère, dit-il, écoute bien. Je vais te réciter ma poésie.»

Et Jean se mit à réciter:

28
«Petit Pierre,
La lumière
Déjà luit:
Hors du lit!
Notre coq claironne,
La cloche résonne:
Dig, din, don!
C’est le matin,
Tin, tin, tin, tin!
Réveillez-vous!

Et maintenant je sais encore le second couplet, maman. Veux-tu que je le récite?

—C’est ça, mon petit, j’écoute!»

Et Jean poursuivit:

«Ma petite
Marguerite,
Lève-toi,
Avec moi!
Notre chèvre bêle,
La cloche t’appelle:
Dig, din, don!
C’est le matin!
Tin, tin, tin, tin!
Réveillez-vous!

Et veux-tu que je te la chante maintenant?» demande Jean.

Et sans attendre la réponse, notre écolier chanta le petit air suivant:

29
Petit Pierre

Ecouter Partition

(Cet air se chante aussi en canon.)


XVII. Quel vent désagréable!

Oh! quel vilain temps! Il pleuvait, et il faisait du vent. C’était en novembre et un vrai temps de novembre. De la pluie et du vent! Et le vent vous chassait la pluie dans la figure.

30 Par ce vilain temps, Jean devait aller en classe. Naturellement, il ne voulait pas rester à la maison.

«Reste chez nous, dit Marie; nous pourrons alors jouer ensemble et bien nous amuser.»

Mais non! Jean a trop peur que les autres enfants apprennent quelque chose de nouveau. Et alors il serait en retard. Il ne pouvait pas dire, comme dans la poésie de Louis, «Si l’étude est parfois amère», car pour lui l’étude était encore très amusante!

Il irait donc à l’école, et Rose, la bonne, le conduirait. Jean boutonna bien son capuchon et tira son béret par dessus ses oreilles. Rose ouvrit son parapluie et les voilà partis, bras dessus, bras dessous.

Tant qu’ils étaient dans la rue, entre les maisons, tout alla bien. Ils avaient le vent dans le dos et Rose tenait donc le parapluie derrière leurs têtes. C’était même très amusant et très commode ce vent qui vous poussait! Rose riait et Jean dansait sur le trottoir.

Mais hélas! voilà qu’ils arrivèrent au coin de la rue et alors le plaisir était fini, du moins pour Rose. Tout à coup le vent souffla d’un autre côté. C’était comme s’il venait de tous les côtés à la fois. Rose ne pouvait plus tenir le parapluie: elle résolut de le fermer. Mais il était trop tard! Le vent souffla dans le parapluie et crac! le voilà retourné!

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Et Rose? La pluie la mouillait tout à fait et le vent lui arrachait presque le parapluie des mains. Et le pauvre petit Jean ne voyait plus où il était car le vent avait 31 32 retourné son capuchon sur sa tête. Il essayait de rabattre son capuchon, mais en vain!

Heureusement un sergent de ville arriva. Il tint le parapluie de l’autre côté, de sorte que le vent lui-même retourna les baleines et l’étoffe. Puis il rabattit le capuchon et l’on vit sortir la tête de Jean.

«Merci, merci, dit Rose. Quel vent désagréable!

—Merci, dit aussi Jean, mais lui il ajouta: Comme ce vent est amusant!»


XVIII. Quel vent délicieux!

Bientôt ils étaient arrivés à l’école. Jean entra et Rose retourna à la maison. Heureusement il ne pleuvait plus. Rose ferma donc son parapluie. Mais il faisait toujours du vent.

A l’école, tout était tranquille. Le vent ne pouvait pas y entrer. Pourtant, chaque fois que la porte s’ouvrait, le méchant vent essayait d’entrer. Alors il soulevait les capuchons et les manteaux suspendus dans le vestibule de l’école. Et quand il pouvait entrer en classe, il retournait même les feuilles des livres. Alors, on lui fermait vite la porte au nez. L’école était pour les enfants. Monsieur le vent devait rester dehors. C’était là sa place. Là, il pouvait jouer, chasser et taquiner autant qu’il le voulait. Et c’est ce qu’il faisait! Il soufflait 33 dans les rues et par dessus les toits. Et il soufflait aussi dans les arbres qui étaient dans le jardin de l’école. Il les attrapait et les secouait et alors la cime penchait à droite et à gauche, les branches craquaient et les pauvres feuilles mortes, arrachées des branches, s’envolaient partout. Elles ne savaient pas où aller, les feuilles et, dans leur frayeur, elles entraient en classe par la fenêtre ouverte. Alors les enfants éclataient de rire et levaient leurs petites mains pour les attraper au vol.

Il était vraiment bien amusant, le vent!


XIX. Les Saisons.

Les enfants s’amusaient beaucoup et avaient attrapé bien des feuilles qu’ils montraient à leur maître.

«Maintenant nous sommes en automne, dit le maître.»

Oui, c’est ce que les enfants savaient.

«Et quelles sont les autres saisons?» Plusieurs enfants levaient la main.

«Allons Jean, récitez-moi les noms des saisons. Mettez-vous sur le petit banc devant la classe.»

Jean monta sur le petit banc et récita: «Les quatre saisons sont: le printemps, l’été, l’automne et l’hiver.

—C’est bien! Et quand commence le printemps?»

Jean ne le savait pas et les autres enfants ne le savaient pas non plus. Mais Jean raconta qu’en été il faisait 34 chaud et en hiver froid, qu’au printemps les feuilles venaient aux arbres et qu’en automne elles tombaient. C’était très bien pour un petit garçon de six ans.

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«Et quelle saison aimez-vous le mieux?

—L’automne, dit Jean. Le vent est si délicieux. Et Monsieur, poursuivit-il, ce matin mon capuchon s’est 35 retourné et un sergent de ville l’a rabattu. Et le parapluie de Rose s’est retourné aussi!

—Et vous trouviez ça amusant, vous?

—Oh oui, Monsieur, très amusant!»

Monsieur se mit à rire et se dit que Rose n’avait peut-être pas trouvé le vent si amusant.

Et il avait bien raison.


XX. Encore une petite fille.

Marie était assise à la fenêtre. Elle regardait dans la rue: le vent l’amusait, elle aussi. Tous les petits papiers s’envolaient, parfois même par dessus les toits.

Mais ce cycliste ne s’amusait pas, lui. Il pédalait, pédalait et.... n’avançait pas.

Et cette pauvre petite fille, là bas, ne s’amusait pas non plus. Oh! la pauvre enfant! Elle avait une petite robe très mince et avait l’air d’avoir bien froid.

«O maman, dit Marie, regarde un peu comme cette petite fille a froid. Peut-elle entrer se chauffer?

—Oui, petite, appelle-la donc.»

Marie se mit à crier: «Petite fille, petite fille!» Mais la petite fille ne l’entendait pas. Alors Marie frappa à la vitre. Mais la petite fille ne l’entendait toujours pas.

«Frappe un peu plus fort, dit la maman.» Marie frappa plus fort et enfin la petite fille se retourna. Mais elle 36 ne comprenait pas qu’on l’appelait. Alors Marie lui fit signe des deux mains.

«Vous m’appelez?» demanda la fillette dans la rue. Maintenant Marie ne l’entendait pas. Alors la petite fille se mit la main sur la poitrine. Cela voulait dire: C’est moi que vous appelez? Oui, oui, dit la tête de Marie.

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Alors la fillette s’approcha enfin de la fenêtre. La maman de Marie avait déjà dit à Rose d’ouvrir la porte. 37 Bientôt la petite entra dans le vestibule, puis dans la chambre bien chauffée.

«Comment t’appelles-tu? demanda tout de suite Marie.

—Ninette, dit la petite fille.

—Et comment va ta mère? demanda la maman de Marie. Va-t-elle mieux?

—Non, Madame, maman est encore bien malade.»

Marie était très étonnée. Sa maman connaissait donc Ninette?

Mais ce n’était pas étonnant, car Ninette était la fille du jardinier qui arrangeait toujours le jardin derrière la maison.


XXI. Ninette.

Voilà plus d’un an que la mère de Ninette était malade. Tous les jours elle était couchée. Quelquefois elle se levait pendant une heure, mais jamais elle ne sortait de la maison. Elle ne pouvait presque pas travailler. Elle cousait un peu dans son lit, mais c’était tout. Voilà pourquoi les enfants devaient faire le ménage. Ninette aidait aussi beaucoup et pourtant elle n’avait que huit ans.

La mère de notre petite Marie avait souvent été voir la pauvre malade, pour lui apporter des fortifiants ou des fruits. Elle connaissait donc Ninette et voilà pourquoi elle avait permis à Marie d’appeler la petite fille.

38 «Veux-tu jouer avec moi? demanda Marie.

—Je ne puis pas rester, répondit Ninette. Je dois aller à l’école.

—Mais les classes commencent à neuf heures, Jean est déjà parti.

—Oui, mais ma robe était mouillée et j’ai dû retourner chez nous pour en mettre une autre.»

C’était dommage! Marie était si contente d’avoir une camarade pour jouer avec elle, maintenant que Jean n’était pas là et voilà que Ninette devait aussi aller à l’école. Mais Ninette ne pouvait pas aller dans la rue sans manteau. Il faisait si froid. Et Marie lui demanda:

«Pourquoi n’as-tu pas mis ton manteau?»

Ninette ne répondit pas, elle rougit seulement.

«Et pourquoi la bonne ne t’a-t-elle pas conduite à l’école sous un parapluie? Alors tu ne serais pas mouillée. Rose a conduit Jean, n’est-ce pas maman?

—Oui, répondit maman, mais la mère de Ninette n’a pas de bonne. Allons, dis au revoir à ta nouvelle petite amie.»

Et Ninette, qui avait bu la tasse de chocolat que Rose lui avait donnée, partit à l’école.

«Au revoir, Ninette, tu reviendras, n’est-ce pas?

—Oui, s’il vous plaît, au revoir Madame, au revoir Marie.»


39

XXII. Ninette partie.

Ninette était partie à l’école et Marie l’avait vue partir sans manteau: et le vent était bien froid!

Marie avait bien entendu parler de pauvres, mais pourtant elle ne savait pas très bien ce que c’était. Il y avait donc des familles sans bonne? Qui faisait alors les lits et qui faisait la cuisine? Et une petite fille qui n’avait pas de manteau quand il faisait si froid? C’était trop drôle! Quand on a besoin d’un manteau, on va avec sa maman dans une boutique, pour en acheter un. Ou bien, un homme apporte une grande boîte avec des manteaux à la maison et puis on les essaye. Et papa paye le manteau qu’on achète.

«Petite Mère, demanda Marie, pourquoi le papa de Ninette ne lui achète-t-il pas un manteau?

—Il ne peut pas le payer, chérie.

—Pourquoi? parce que la maman de Ninette est malade peut-être? Cela coûte-t-il cher d’être malade, maman?

—Oui, chérie, répondit maman.»

Elle ne pouvait pas tout dire à sa petite fille.

«Mais tu n’es pas malade, maman, alors papa peut bien payer le manteau de Ninette.

—C’est ça, nous irons en acheter un ensemble.»

Et la maman sortit de la chambre pour causer avec Rose du dîner.


40

XXIII. Marie regarde par la fenêtre.

La petite Marie était de nouveau seule. Heureusement elle avait Paul et Alice. Elle les mit dans la croisée: alors ils pouvaient regarder par la fenêtre quels tours jouait le vent.

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Voilà qu’arrive un grand garçon, tirant une voiture à bras. Il a le vent dans le dos: le vent le pousse donc et pousse aussi la voiture. Mais tout à coup le vent enlève la casquette du garçon et l’emporte bien loin. Le garçon laisse la voiture au milieu de la rue et court à toutes jambes pour attraper sa casquette. Voilà la casquette, le garçon arrive, il se baisse pour la ramasser mais.... voilà le vent qui la prend et l’emporte encore plus loin.

Marie presse son petit nez contre la vitre pour voir si le garçon attrape sa casquette. Mais il est trop loin, elle ne le voit plus et la voiture à bras attend toujours dans la rue.

41 Voilà des moineaux qui s’abattent dans la rue. Ils cherchent des miettes, mais le vent les pousse. Oh! les pauvres moineaux! Ils ne peuvent presque pas se tenir sur leurs petites pattes. Et quand ils voient une graine ou une miette, ils doivent souvent courir après, comme le garçon après sa casquette.

Oh! voilà justement le garçon. Il a attaché sa casquette avec une ficelle. Maintenant il reprend sa voiture et continue son chemin.

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Une pauvre vieille arrive maintenant. Elle ne peut 42 presque pas avancer. Elle marche tout près des maisons, mais là aussi souffle ce vilain vent. Elle doit s’arrêter bien souvent. Le vent souffle si fort et ses jupes sont tendues contre ses jambes. Pauvre vieille! elle n’aime pas beaucoup le vent.

Comme ça Marie voit tous les tours que joue ce vent que les uns trouvent bien amusant et les autres bien désagréable!


XXIV. Marie sort.

A onze heures la maman de Marie entre dans la chambre.

«Tiens, dit-elle, tu regardes encore par la fenêtre?

—Oui, maman, répond Marie. Tout est amusant aujourd’hui. Les papiers volent, les casquettes volent. Paul et Alice ont aussi regardé dans la rue.

—Veux-tu sortir avec moi et aller prendre Jean à l’école?

—Oh! je veux bien, petite Mère.

—Tu n’as donc pas peur de ce vent désagréable?

—Non, pas du tout, je le trouve si amusant!»

Bientôt, la maman et la petite fille sortent de la maison, chaudement habillées.

D’abord, elles vont dans un magasin de nouveautés acheter un manteau pour Ninette. Le marchand en 43 montre plusieurs et la maman en choisit un bien chaud et bien long.

Puis elles vont à l’école et entrent dans le vestibule: il fait si froid dans la rue! Bientôt elles entendent une cloche et tous les petits garçons et les petites filles arrivent deux à deux et bien en rang. Marie voit tout de suite son petit frère, mais celui-ci reste bien en rang jusqu’à la porte, puis il court vers sa mère:

«Bonjour maman, bonjour Marie.»

Et les voilà partis tous les trois, la maman donnant le bras à ses deux enfants. Au coin de la rue le vent essaya encore une fois de retourner le capuchon, mais Jean le tenait bien cette fois!

Bientôt ils sont rentrés. Tous les trois ont les joues bien rouges. Voilà ce qu’avait fait ce bon vent!


XXV. Il nous faut travailler tous.

«O maman, comme j’ai faim! dit un jour Jean en rentrant de l’école.

—C’est une bonne maladie, dit maman. Le dîner te guérira.»

Une heure après, à table, Jean vit que le dîner était bien bon quand on avait faim. Il mangea comme quatre et.... la faim disparut!

Après le dîner, Papa, Maman, Jean et Marie étaient 44 dans la chambre. Les enfants jouaient, maman préparait le thé et papa s’était assis dans un fauteuil et s’était endormi.

Mais les enfants faisaient beaucoup de bruit. Ils jouaient au vent.

Paul, le chanteur, était un grand garçon qui, d’un bras, poussait une voiture. Et voilà que le vent emportait sa casquette! Mais le vent, c’était la main de Jean. Il avait pris la casquette et l’avait lancée bien loin dans la chambre. Alors Paul laissait sa voiture à bras au milieu de la chambre et Marie prenait Paul par la main et courait après la casquette.

«Vous faites trop de bruit, mes enfants, dit maman. Papa ne peut pas se reposer.»

Pendant un moment tout fut tranquille, mais bientôt le bruit recommença. Il faisait tant de vent!

«Venez ici, mes chéris, dit tout doucement maman. Si vous faites tant de bruit, papa se réveillera et alors il ne se sera pas bien reposé.»

Les enfants venaient chez maman, mais ils n’étaient pas contents: ils s’amusaient si bien!

«Pourquoi papa doit-il dormir? demanda Marie. Nous dormons la nuit.

—Parce que papa est si fatigué.

—Et pourquoi papa est-il si fatigué?

—Parce qu’il travaille tant.

—Pourquoi travaille-t-il tant?

—Pour gagner de l’argent.

45 —Et pourquoi doit-il gagner de l’argent?

—Parce que nous devons manger, mes enfants. Quand les enfants rentrent de l’école et qu’ils ont bien faim, nous devons leur donner à manger. Et ce manger, nous devons l’acheter. Et pour l’acheter, il faut de l’argent. Et cet argent papa doit le gagner. Et pour gagner cet argent, papa doit beaucoup travailler!

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Allons, je vous apprendrai une poésie sur cinq petits bonshommes.

46
Le premier dit: J’ai bien faim!
L’autre dit: Il faut du pain!
L’autre dit: Je n’en ai guère.
Le voisin dit: Comment faire!
Le petit dit: Savez-vous?
Il nous faut travailler tous.»

Quand papa se réveilla, il s’était bien reposé et les petits pouvaient lui réciter une jolie poésie.


XXVI. Le plus petit, le plus sage.

Et qui étaient ces cinq petits bonshommes? C’étaient les cinq doigts de la main. Le premier, qui a faim, c’est le pouce. Le second, qui dit qu’il faut du pain, c’est monsieur l’index. Le troisième, qui remarque tristement qu’il n’a rien, c’est le majeur ou doigt du milieu. Le quatrième, qui demande ce qu’il faut faire, c’est l’annulaire. Et le cinquième, le plus sage de tous, c’est le petit doigt ou auriculaire.

Ce petit doigt sait qu’il faut travailler pour gagner son pain. Il est donc le plus sage et pourtant c’est le plus petit.

«C’est tout juste comme dans le Petit Poucet, dit maman.

—O maman, demandèrent Jean et Marie, raconte-nous l’histoire du Petit Poucet.»

47 Ils la connaissaient déjà, mais ils désiraient beaucoup l’entendre encore une fois.

Et voici ce que maman raconta: «Il était une fois un bûcheron qui demeurait dans un grand bois avec sa femme, la bûcheronne, et avec ses sept enfants, tous garçons. Le cadet, qui était tout petit, s’appelait le Petit Poucet.

Il travaillait aussi beaucoup, notre bûcheron, pour nourrir toutes ces petites bouches, mais il gagnait très peu d’argent.

Un jour qu’il n’avait plus rien à leur donner à manger, le bûcheron dit à sa femme: «Je vais aller perdre les enfants dans le bois. J’aime mieux qu’ils meurent de faim dans le bois que chez nous.» La pauvre bûcheronne pleura beaucoup, mais consentit enfin à ce que son mari voulait.


XXVII. Le Petit Poucet. (suite)

«Le lendemain, le père partit avec ses enfants pour les perdre dans le bois. Mais le Petit Poucet, qui s’était caché derrière la porte, le soir, et qui avait entendu tout ce que ses parents disaient, avait emporté des cailloux blancs.

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Il jeta ces cailloux sur la route, et quand le père fut parti et que les six frères pleuraient, Petit Poucet leur 48 49 dit: «Suivez-moi. Je retrouverai la maison.» Et il conduisit ses six grands frères à la maison, en suivant les cailloux blancs.

Les sept frères restèrent quelque temps à la maison, car le père avait reçu un peu d’argent.

Mais quand il n’eut plus d’argent, le pauvre bûcheron résolut de perdre encore une fois les enfants. Quand le petit Poucet voulut, comme la première fois, chercher des cailloux blancs, la porte était fermée. Alors il emporta du pain et jeta du pain sur la route. Mais hélas! quand, le soir, le père fut parti, les laissant seuls, et que les enfants voulurent rentrer, il n’y avait plus de miettes sur la route: les oiseaux avaient tout mangé.

Les voilà tout seuls dans le bois, les pauvres petits! Le Petit Poucet grimpa alors vite dans un arbre et il vit bientôt une petite lumière. «Je vois une maison, dit-il.» Il descendit de l’arbre et les voilà en route.

Ils cherchèrent longtemps leur chemin, mais arrivèrent enfin à la maison. Ils frappèrent, une femme ouvrit la porte et les enfants lui demandèrent s’ils pouvaient entrer dans sa maison: ils avaient peur du loup, la nuit, dans le bois. La femme leur répondit que cette maison était à son mari, l’ogre, et que celui-ci mangeait les petits enfants. Mais elle voulait bien les cacher jusqu’au lendemain. Et quand elle entendit arriver l’ogre, elle cacha bien vite les sept petits enfants sous le lit.


50

XXVIII. Le Petit Poucet. (fin)

Quand l’ogre entra dans la chambre, il dit tout de suite: «Je sens la chair fraîche!»

Il chercha partout et trouva les sept pauvres petits enfants sous le lit. Il voulait déjà les tuer pour les manger, mais sa femme lui dit: «Mange ce veau que j’ai fait rôtir pour toi, tu mangeras les enfants demain.»

Quand l’ogre eut mangé le veau, il s’endormit et pendant la nuit, la femme ouvrit la porte et les sept enfants partirent bien vite.

Le lendemain, l’ogre dit: «Où sont les enfants? Je veux les manger pour mon déjeuner.» Mais sa femme lui dit qu’ils étaient partis. Furieux, l’ogre mit ses bottes de sept lieues et courut après les enfants.

Mais ceux-ci s’étaient cachés et l’ogre passa devant eux, sans les voir. Quand l’ogre fut fatigué, il se coucha sur la mousse et s’endormit. Pendant qu’il dormait, le Petit Poucet sortit de sa cachette. Il coupa la tête de l’ogre, lui ôta ses bottes de sept lieues et les mit à ses petites jambes. Il rentra alors avec ses frères, mais lui-même partit ensuite chez le roi. Le roi était en guerre et le Petit Poucet, avec ses bottes de sept lieues, lui apporta des nouvelles de son armée qui était très loin. Il fit tant de commissions pour le roi, que celui-ci lui donna un grand sac de pièces d’or.

Avec tout cet argent, le Petit Poucet rentra chez son père, le bûcheron, et celui-ci fut bien content de le voir arriver.

Et ils vécurent très longtemps heureux ensemble.


51

XXIX. La Neige.

Jean trouva l’histoire très belle, comme toujours, mais il remarqua pourtant quelque chose qui ne l’avait jamais frappé. Ce bûcheron n’était pas un vrai père! Un vrai père travaille pour ses enfants. C’est pour cela que son papa à lui était si fatigué tous les soirs et qu’il devait faire un somme. Et le bûcheron chassait ses enfants dans le bois et ils pouvaient revenir quand ils avaient des sacs pleins d’or. C’était le monde renversé! Non, Jean n’aimait pas un tel papa. Il était content d’en avoir un autre, un vrai! Il jouerait toujours tout doucement le soir. Son papa pourrait alors faire un bon somme.

Jean avait raison. Mais heureusement on ne trouve ces bûcherons-là que dans les contes de fées. Les vrais bûcherons ne sont pas de si mauvais pères!

«O maman, il neige!» cria tout à coup Marie.

Les rideaux n’étaient pas fermés et les enfants virent les beaux flocons blancs tomber du ciel sur la terre. D’abord quelques petits flocons, puis un peu plus et bientôt tant de flocons tombaient qu’on ne voyait plus que du blanc partout.

Les enfants n’avaient pas beaucoup envie d’aller se coucher, mais ils montèrent pourtant bientôt et, dans leurs petits lits, ils pensèrent au plaisir qu’ils auraient le lendemain.

52 Le lendemain, un épais tapis de neige couvrait la terre. Que c’était amusant pour les enfants. C’était un jeudi, heureusement. Jean n’allait donc pas en classe. Il joua au jardin avec Marie. Ils se jetèrent des boules de neige, montèrent en traîneau, et firent des glissades. Qu’elle était amusante la neige!

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53

XXX. Les Moineaux.

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Et les moineaux? Aimaient-ils aussi la neige? Oh non! Ils trouvaient déjà si peu de graines par ces froids et maintenant tout était caché sous cet épais tapis blanc. Comment feraient-ils pour trouver à manger maintenant? 54 Heureusement les enfants étaient là. Leurs petites mains jetèrent des miettes au jardin et comme ça les pauvres moineaux ne mouraient pas de faim.

Et en même temps, Jean apprenait à Marie une chanson qu’il avait apprise à l’école, sur les moineaux et sur la neige. La voici.

LES MOINEAUX.

Les moineaux

Ecouter Partition

1.
Blanche neige est en voyage,
C’est l’hiver! (bis)
Les moineaux dans le village
Font leur plainte de concert.
Blanche neige est en voyage,
C’est l’hiver! (bis)
2.
Plus d’abri sous les feuillages,
Plus de grain! (bis)
Le vent perce les plumages,
Mais surtout, on a bien faim!
Plus d’abri sous les feuillages,
Plus de grain! (bis)
3.
Un enfant alors partage
Son goûter! (bis)
Dans les trous du voisinage,
Chacun peut en emporter!
Un enfant alors partage
Son goûter! (bis)
4.
Aussitôt, joyeux tapage,
Sur le toit. (bis)
Les pauvrets ont pris courage,
Et gaîment bravent le froid.
Aussitôt, joyeux tapage,
Sur le toit! (bis)

XXXI. Quatre fois deux font sept.

«Maman, tu m’as promis que Ninette pourrait venir jouer avec moi. Rose peut-elle aller la chercher, dis?

—Mais, chérie, Ninette est en classe aujourd’hui. Demain, c’est jeudi, alors elle aura congé, comme tous les enfants. Nous l’inviterons alors, si tu veux.

56 —Oh oui, maman. Que c’est amusant! Il faut qu’elle reste toute la journée alors.»

Notre petite Marie était bien contente. Rose dut aller tout de suite inviter Ninette. Heureusement la maman de Ninette allait un peu mieux; elle permit donc à sa petite fille d’aller passer tout le jeudi chez Marie.

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Maintenant, c’est jeudi et les deux petites amies sont ensemble. Ninette est l’aînée et pourtant c’est Marie qui commande. Elle conduit sa nouvelle amie partout, lui montre ses poupées, leur lit, leur voiture et tous 57 les autres joujoux. Ninette trouve tout cela bien beau et est très contente de jouer.

Voilà d’autres visites, c’est Louis et Henriette. Louis s’en va bien vite au jardin avec Jean et les trois fillettes restent dans la chambre. A quoi joueront-elles? A l’école? Oui, c’est ça. Henriette sera la maîtresse, car elle est l’aînée. Marie et Ninette s’assoient sur deux petites chaises et Henriette marche de long en large dans la chambre: une maîtresse peut faire ce qu’elle veut! Enfin, elle s’arrête devant la classe et dit à Ninette:

«Comment t’appelles-tu?

—Ninette, Mademoiselle.

—Eh bien, Ninette, récite-moi la table de cinq.»

Et Ninette récite:

«Une fois cinq fait cinq.
Deux fois cinq font dix.
Trois fois cinq font quinze.
Quatre fois cinq font vingt.
Cinq fois cinq font vingt-cinq.
Six fois cinq font trente.
Sept fois cinq font trente-cinq.
Huit fois cinq font quarante.
Neuf fois cinq font quarante-cinq.
Dix fois cinq font cinquante.

—C’est bien, dit la maîtresse. Et toi, Marie, récite-moi la table de deux.

—Je ne la sais pas, Mademoiselle.

—Alors, je t’aiderai. Commence toujours.»

58 Et Marie récite:

«Une fois deux fait deux.
Deux fois deux font quatre.
Trois fois deux font six.
Quatre fois deux font sept.
Cinq fois deux font quinze.
Six....

—Holà! crie la maîtresse, ce n’est pas ça! Quatre fois deux font huit; cinq fois deux font dix. Et combien font six fois deux?

—Six fois deux font neuf, répond Marie.

—Non, non, ce n’est pas ça! Tu ne sais pas tes tables de multiplication. Compte alors de un à cent.»

Marie commence à compter. Tout va bien jusqu’à douze, mais ensuite elle dit: quinze, vingt, dix-sept, cent. Elle y est bien vite comme ça, mais, à vrai dire, beaucoup trop vite.


XXXII. Le Thé.

A présent, Marie veut jouer à autre chose; mais à quoi? Si l’on jouait au thé: elle a un si joli service à thé. C’est ça, ce sera amusant.

Marie pose sur sa petite table un plateau sur lequel elle met la théière, le pot au lait, le sucrier, quelques tasses et des soucoupes et enfin une boîte avec de jolies petites cuillers. Maman met des feuilles de thé dans la 59 théière, mais très peu, car le thé ne doit pas être trop fort. Rose ajoute de l’eau bouillante et maintenant Marie laisse infuser le thé sous le joli petit chauffe-thé que sa maman lui a fait.

Henriette et Ninette vont dans l’autre chambre. Elles doivent venir en visite chez Marie.

Elles frappent: toc toc.

«Entrez,» crie Marie.

Deux petites dames entrent dans la chambre. «Bonjour, Madame, vous allez bien?

—Très bien, merci, Madame; et comment allez-vous?

—Très bien, Madame. Quel temps, n’est-ce pas? Il y a de la neige partout et ces méchants gamins vous jettent des boules.

—Asseyez-vous donc, mesdames. Puis-je vous offrir une tasse de thé?

—Avec plaisir, Madame.

—Prenez-vous du sucre et du lait?

—Volontiers, dit Ninette.

—Vous aussi, Madame Henriette?

—Du sucre, mais pas de lait, s’il vous plaît.»

Marie remplit très bien les deux tasses, sans renverser une goutte. Mais quand elle remplit sa tasse à elle, oh la la! elle verse trop vite, et remplit aussi la soucoupe. Ce n’est pas joli de donner un bain de pied à sa tasse.

«Excusez-moi, dit Marie à ses visites. Je vais appeler Jeanne.»

60 Jeanne, c’est la bonne, mais elle ne peut pas bien marcher: elle a des jambes en toile, en son et en faïence. Voilà pourquoi Marie la porte et maintenant Jeanne, la bonne, lave la tasse et la soucoupe avec les mains de Madame.

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«A la bonne heure! dit Marie. Le malheur est réparé! Voulez-vous un petit four, Madame?

—Avec plaisir,» disent Henriette et Ninette. Marie arrive avec une boîte en fer blanc où il y a heureusement encore quelques biscuits. Elle les offre; les deux visites se mettent à les grignoter, lorsque.... boum! 61 on entend un grand coup contre les vitres, du côté du jardin. Les trois dames se lèvent et, de frayeur, Ninette laisse tomber son biscuit.


XXXIII. Dans la Neige.

D’où venait ce coup? Il y a une grande cocarde blanche sur la vitre. Ce sont les restes d’une balle. Est-ce qu’on se bat donc au jardin? Oui, deux soldats se battent contre un gros bonhomme tout blanc.

D’abord, les soldats ont fait le bonhomme. Ils ont roulé la neige et en ont fait deux grosses jambes; une autre grosse boule représente le corps et une dernière boule, plus petite, représente la tête. Ils ont placé le gros corps sur les deux jambes, puis la tête sur le corps. Au milieu de la tête, ils ont mis une petite boule un peu aplatie: c’est le nez. Au-dessus du nez, à droite et à gauche, deux pierres représentent les yeux. C’est comme ça que le gros bonhomme tout blanc est né. A présent les deux soldats le bombardent de boules blanches: ce sont les balles. Mais les balles ne sont pas toutes bien lancées et c’est comme ça qu’il y en a une qui s’est aplatie contre les vitres et a effrayé les trois dames qui prenaient le thé.

Comme elles sont debout à présent, ces dames courent vers la fenêtre. Comme les garçons s’amusent! Marie 62 oublie qu’elle est une dame qui reçoit des visites et elle crie:

«Maman, pouvons-nous aussi aller au jardin, dis? C’est si amusant!

—J’ai peur que vous vous mouilliez, mes petites.

—Oh! ça ne fait rien, maman. C’est si amusant de lancer des boules de neige!

—Et de les lancer contre les vitres, n’est-ce pas? Eh bien, allez, mais faites attention de ne pas trop vous mouiller et dites aux garçons de prendre garde aux vitres.» Marie court à toutes jambes au jardin. Sa cousine et Ninette la suivent. Cette dernière passe une bien bonne journée. C’est si amusant de jouer à l’école, de prendre le thé et de lancer des boules de neige.

Jean met une branche dans la bouche du bonhomme: c’est son cigare. Celui des cinq enfants qui fera tomber le cigare aura gagné. Les cinq petits sont bien occupés. Ils ramassent de la neige, en font des boules et les lancent contre la tête du soldat blanc. Mais ce monsieur continue tranquillement à fumer. Les balles sifflent autour de ses oreilles, mais il ne bouge pas.

«Bravo!» crie tout à coup la petite troupe. Une boule avait touché le cigare et celui-ci était tombé par terre.

«Qui a si bien visé? demande Louis.

—C’est Ninette, dit Marie, elle sait encore mieux viser que les garçons!»

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Ninette est si contente: elle s’amuse tant! et elle rit de tout cœur avec les enfants. Cela ne lui arrive pas souvent à la pauvre petite. Chez elle tout est si triste 64 parce que sa maman est toujours malade, et Ninette est encore si petite! Quand elle rentre ce soir-là, elle raconte quelle bonne journée elle a eue, et puis, elle s’endort, très contente.


XXXIV. Sur la Glace.

Quelques jours après, l’hiver apporta un nouvel amusement. Il avait gelé plusieurs jours et plusieurs nuits de suite, et les étangs du bois étaient couverts d’une épaisse couche de glace.

Jean et Marie ne savaient pas encore patiner: ils étaient si petits. Mais Louis et Henriette patinaient déjà très bien et Papa avait promis aux petits qu’il les emmènerait aux étangs pour voir patiner leur cousin et leur cousine.

Il faisait très froid ce jour-là, mais il n’y avait pas de vent et le soleil brillait et vous réchauffait. Le papa se mit donc en route avec les deux enfants, et, comme ils marchaient d’un bon pas, ils arrivèrent bientôt aux étangs.

«Pouvons-nous aller sur la glace, papa? demanda Jean.

—Sans doute, mon garçon, répondit papa. Venez avec moi.»

Et les voilà qui descendent tous les trois sur la glace. Quelles belles glissades on pouvait faire! Aussi Jean et Marie ne marchaient pas, ils glissaient tout le temps.

Que de patineurs sur la glace! Ils se croisaient dans 65 tous les sens et avaient l’air de voler comme de grands oiseaux. Ils avançaient si vite, si vite. Il y en avait tant, que papa ne pouvait pas y aller avec ses deux petits; ils restèrent donc près du bord.

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«Voilà Louis!» cria tout à coup Jean.

Oui, c’était vrai: Louis patinait avec Henriette au milieu de tout ce monde. Jean et Marie eurent tout à coup bien envie de patiner, eux aussi.

«Achète-nous des patins, petit père, demanda Marie, j’aimerais tant patiner!

—Quand tu seras plus grande, chérie. Attends seulement un an ou deux.»

Louis et Henriette avaient vu leur oncle et arrivèrent 66 bien vite lui dire bonjour. Ils étaient tout rouges, tant ils avaient chaud.

«Bonjour, mon oncle!

—Bonjour, mes enfants, dit l’oncle. Ne vous arrêtez pas trop longtemps. Vous avez tellement chaud. Vous pourriez attraper froid.

—Un moment seulement, petit oncle, pour nous reposer.»

Jean regardait les beaux patins de Louis.

«Quel âge avais-tu quand tu as reçu tes patins? demanda-t-il.

—Huit ans, dit Louis.

—Comme tu sais déjà bien patiner!» Louis se mit à rire.

A présent, il fallait qu’ils se remettent en marche.

«Au revoir! au revoir!» criaient-ils encore de loin, et bientôt ils avaient disparu.

Papa fit encore le tour des étangs avec les enfants, puis ils rentrèrent.


XXXV. Il fait bien froid.

«C’était si amusant, maman, cria Marie, en rentrant dans la chambre.

—Nous avons vu Louis et Henriette qui patinaient si bien, ajouta Jean.

—Mais j’ai bien froid aux mains» dit Marie lorsqu’elle eut ôté ses gants. Dehors, elle ne s’en était pas aperçue; mais maintenant qu’elle était dans la chambre chaude, elle le sentait.

67 «Ne te mets pas près du poële, dit maman: tes mains te feraient mal. Je sais un jeu qui réchauffe joliment bien les mains. Viens ici.»

Marie s’assied sur une chaise, devant la fenêtre et la maman s’assied en face d’elle.

«Tape maintenant deux fois dans tes mains, comme ça: un, deux! C’est bien! A présent tape dans la paume de mes mains: trois! A présent, en mesure! et la maman chante la chanson suivante:

Les grands froids

Ecouter Partition

1.
Un, deux, trois,
Voici les grands froids!
Main qui se repose
Jusqu’au bout des doigts
Devient froide et rose,
Un, deux, trois!
2.
Un, deux, trois,
Voici les grands froids!
La main qui s’agite,
Jusqu’au bout des doigts,
Se réchauffe vite,
Un, deux, trois!
3.
Un, deux, trois,
Voici les grands froids!
La chanson commence,
Messieurs les dix doigts,
Entrez vite en danse,
Un, deux, trois!»

68 Bientôt, Marie chante aussi et frappe bien en mesure dans ses mains, puis contre celles de sa mère. Ses petites mains ne sont plus froides du tout à présent.


XXXVI. Voici le Printemps.

L’hiver, avec sa neige et sa glace, est passé. C’est peut-être dommage pour les personnes qui pouvaient s’amuser à patiner, à faire des glissades, ou à sortir en traîneau. Mais c’est très agréable pour les pauvres qui avaient froid et faim, qui n’avaient pas de charbon pour se chauffer, pas de bons vêtements chauds et presque pas de nourriture pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Ils étaient heureux de voir arriver le printemps. Les oiseaux aussi étaient contents de voir fondre la neige et la glace: souvent aussi ils avaient eu froid et faim. Mais pas les oiseaux du jardin de Jean et de Marie. Ces derniers avaient mis tous les jours un petit baquet d’eau et une assiettée de pain au jardin. Et les moineaux, les pinsons et les mésanges en avaient mangé. Mais ces oiseaux-là étaient tout de même bien contents de voir briller le soleil du printemps. Oh! la bonne chaleur du soleil! La terre s’était amollie, les bourgeons des arbres se gonflaient. On voyait déjà de toutes petites feuilles vertes. Et les oiseaux se mettaient à chanter.

Deux pinsons bâtissaient leur nid dans le jardin. Ils 69 voulaient sans doute chanter pour égayer ces enfants qui les avaient si bien soignés en hiver.

Jean et sa maman les regardaient.

«Regarde, maman, dit Jean, voilà encore notre pinson. Il a un brin de paille dans le bec. Où fait-il son nid?

—Eh bien, regarde-le!

—Mais je ne le vois pas!

—Le voilà sur la branche, là! le vois-tu à présent?

—Oh oui! juste dans ce petit coin entre deux branches, je le vois qui bâtit son nid.

—Et quand le nid sera prêt, la femelle pondra des œufs et de ces œufs sortiront les petits oiseaux!»

Oh! il y avait tant à voir au jardin, par cette belle journée de printemps et il y faisait si bon! La petite Marie y était presque toute la journée. Les oiseaux continuaient tranquillement à construire leur nid: ils n’avaient pas du tout peur de cette gentille petite fille.


XXXVII. Fleurs de Printemps.

Mais le lendemain, quand Jean fut parti à l’école, Marie se sentit un peu seule au jardin. Avec qui jouer? A qui parler? Il n’y avait pas d’enfants et les oiseaux ne la comprenaient pas. Elle irait donc chercher Paul et Alice.

Elle mettrait Alice par terre dans l’herbe. Là elle pourrait cueillir des fleurs. Et elle mettrait Paul dans les branches d’un arbuste: les garçons aiment tant grimper dans les 70 arbres. Bon, le voilà assis. A présent, elle va cueillir des fleurs avec Alice.

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«Tiens, Alice, cueille cette pâquerette.» Alice le fait avec les doigts de sa maman.

«Et voici encore une pâquerette, et encore une, encore une!»

Bientôt elle en avait tout un petit bouquet. Mais au milieu de toutes ces petites couronnes blanches, il faut mettre encore quelques autres fleurs: c’est plus joli!

71 «Cueille-moi ce bouton d’or, Alice. Oh! qu’il est joli. Tu ne le vois pas? Là, devant ton nez. Et en voilà encore quelques-uns. C’est ça. A présent notre bouquet est joli. Il faut seulement encore quelques feuilles vertes. Mais comme ça sent bon ici!»

Marie lève la tête et voit tout à coup les belles fleurs du lilas. Elle aimerait en cueillir. Mais le lilas est trop haut et les petits bras de Marie sont trop courts. C’est dommage! Ah! une idée! Elle appellera Paul qui aime tant grimper aux arbres. Mais où est le méchant petit garçon? Ah vraiment! voilà qu’il a déjà grimpé dans un arbuste, et cela d’une main!

«Viens ici, Paul, crie Marie, cueille des fleurs pour ta maman, là haut, ce beau lilas.»

Paul est un peu méchant, mais pourtant obéissant. Il grimpe dans le lilas, mais il ne peut pas arriver plus haut que le bras de Marie, et là il n’y a pas de fleurs. Toutes les fleurs sont au sommet de l’arbre et y forment un grand bouquet rose.

«Allons Paul, allons!

—Que doit faire Paul? dit tout à coup une voix derrière Marie.

—Papa, il faut qu’il me cueille des lilas.

—Et il ne veut pas le faire?

—Non, papa, il est méchant.

—Veux-tu que papa t’en cueille?

—Oh! oui, je veux bien!»

Mais papa ne sait pas grimper aux arbres. Il cherche 72 un petit escabeau et des ciseaux. Et puis il cueille deux belles branches de lilas pour Marie.

«Merci, merci, papa,» dit celle-ci.

Elle les met avec les autres fleurs et apporte tout le joli bouquet à sa mère.


XXXVIII. Ce méchant Paul.

Marie rentre avec Alice dans la maison.

«Regarde, maman, dit Marie, quelles belles fleur nous avons cueillies pour toi.


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—Oh! qu’elles sont jolies. Mettons-les vite dans un vase, sans cela elles se faneraient.»

Et Marie aide sa mère à arranger les fleurs dans les vases: les lilas dans un grand vase qu’on met sur la cheminée et les petites pâquerettes dans une coupe. C’est un ouvrage très amusant. Alice est assise sur la table et regarde sa maman et sa grand’maman. Et le 73 pauvre petit Paul où est-il? Il est toujours sur la branche du lilas et Marie l’a tout à fait oublié.

Le soir, Marie va se coucher. Sa maman lui a dit bonne nuit, après l’avoir bien bordée dans son petit lit.

Mais avant de s’endormir, Marie pense encore aux pinsons du jardin, et aux belles fleurs, à Papa qui lui a cueilli ce beau lilas et, tout à coup, à Paul. Le pauvre petit! Il est toujours dans le lilas. Et il fait si noir au jardin! Et peut-être qu’il fera froid cette nuit!

«Maman! maman!» crie Marie.

Mais la maman est dans l’autre chambre et n’entend pas les cris de sa petite fille.

«Maman! maman!» crie encore Marie, et cette fois-ci plus fort.

«Je crois que Marie t’appelle, dit papa. J’irai voir ce qu’elle veut.»

Et voilà papa qui entre dans la chambre à coucher.

«Qu’y a-t-il, chérie? demande-t-il.

—O papa, Paul est encore dans le lilas.

—Eh bien! qu’est-ce que ça fait?

—O papa, il fait si noir dehors et, cette nuit, il fera peut-être froid. Dis, voudrais-tu aller chercher Paul?

—Mais pourquoi? Je croyais que Paul était un méchant garçon. Il ne voulait pas te cueillir des fleurs. Laisse-le au jardin. C’est bien fait pour lui s’il a peur et froid.

—Oh non, papa, va le chercher s’il te plaît. Si Paul reste au jardin, je penserai tout le temps à lui et je ne pourrai pas dormir.

74 —Eh bien, j’irai te le chercher, bonne petite maman! Et où faut-il que je le mette?

—Apporte-le-moi ici, s’il te plaît, papa!»

Alors papa descend au jardin. Il sort Paul du lilas et l’apporte à Marie.

«Heureusement, le voilà, dit celle-ci. A-t-il bien froid, papa?»

Papa donne Paul à Marie, qui le prend dans ses bras et le met sous les couvertures.

«Merci bien, papa, dit-elle encore. A présent je m’endormirai bien vite!»

Papa lui donne encore un baiser et s’en va.

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Et bientôt Marie s’endort, en tenant son cher petit garçon bien serré dans ses bras.


XXXIX. A l’Ecole? ou chez nous?

Jean s’amusait toujours beaucoup à l’école. Et ce n’était pas étonnant. D’abord, il aimait à apprendre. 75 Ensuite, il avait trouvé à l’école de gentils petits amis. Enfin, il aimait beaucoup son maître qui était très gentil. C’était peut-être pour cela surtout qu’il aimait aller en classe.

Monsieur était toujours gai et faisait souvent rire les enfants.

«Aimes-tu aller à l’école, Jean? dit-il un jour.

—Oui, Monsieur.

—Tiens, moi pas!»

Jean et les autres enfants se mirent à rire.

«Et sais-tu pourquoi je n’aime pas aller à l’école, moi? poursuivit le maître.

—Parce que nous apprenons quelque chose et vous pas.

—Non! c’est parce que vous allez chez un maître très gentil et que moi je vais chez de méchants garçons.

—Mais nous ne sommes pas méchants, dit Jean en riant.

—Tu aimes donc tant l’école?

—Oui, Monsieur.

—Et aimerais-tu ne plus rentrer chez toi?

—Oh non!

—Et pourquoi aimes-tu tant rentrer chez toi?

—Pour manger!

—Tu peux bien manger ici aussi.

—Et pour jouer!

—Mais tu peux jouer ici avec tes amis.

—Et pour dormir!

—Apporte ton lit ici.

—Et pour être avec papa, et maman, et Marie!

76 —Amène-les ici; ils pourront s’asseoir dans le banc, à côté de toi!»

Jean se mit à rire. Ces grandes personnes, assises dans ces tout petits bancs! C’était trop drôle!

«Allons, poursuivit Monsieur, puisque tu aimes tant rentrer chez toi, je t’apprendrai une poésie que tu trouveras très jolie.

—Une poésie à réciter, Monsieur?

—Oui, mais aussi à chanter.»

Et non seulement Jean, mais toute la classe apprit la poésie; et chaque jour, avant de quitter l’école, ils la chantaient.

Et tout était vrai dans la chanson. Quand ils chantaient: Je sais lire et même écrire, c’était vrai. Il y avait près d’un an qu’ils étaient à l’école et ils savaient lire et écrire, pas si bien que les grands, mais très gentiment déjà.

Jean chantait souvent sa chanson à la maison, si souvent même, qu’après quelque temps, Marie la chantait aussi, mais quand Marie chantait, c’était un petit mensonge qu’elle disait, car elle n’allait pas encore à l’école. Elle irait dans quelques mois seulement. C’est ce que nous verrons dans le livre suivant. Et Paul chantait aussi, mais pour lui, c’étaient de gros mensonges. Il ne pouvait pas dire: Je n’ai pas perdu mon temps! Car toute la journée, il ne faisait que des bêtises, ce méchant garçon.


77

XL. La Sortie de l’Ecole.

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Mais à présent, nous allons quitter nos enfants. Nous les retrouverons dans un autre livre.

78 Mais, avant de leur dire un joyeux: au revoir! nous apprendrons, nous aussi, la chanson de Jean. Peut-être pourrons-nous alors la chanter aussi à quatre heures.

LA SORTIE DE L’ECOLE.

La sortie
La sortie

Ecouter Partition

Voici l’heure
La meilleure,
L’heure de rentrer chez nous.
De l’école
L’on s’envole.
Maintenant faisons les fous!
} bis
La journée
Terminée,
Chacun se met en chemin
Et répète
Dans sa tête
La leçon du lendemain.
80

2e couplet.

Le bon père,
Ou la mère
Demande: As-tu travaillé?
Ecriture?
Ou lecture?
Montre-moi livre et cahier.

3e couplet.

Oui, ma mère,
Oui, mon père,
De moi vous serez contents.
Je sais lire,
Même écrire:
Je n’ai pas perdu mon temps!

Refrain.

Voici l’heure
La meilleure,
L’heure de rentrer chez nous.
De l’école
L’on s’envole:
Maintenant faisons les fous.
} bis

Mots et expressions

MOTS ET EXPRESSIONS.

L’enfant qui ne veut pas trop chercher,
Ne doit seulement rien oublier.

I.

Méchant, ondeugend.
gourmand, gulzig of snoepachtig.
gentille, lief.

II.

Se fâche, wordt boos.
est monté, is geklommen.
le sucrier, de suikerpot.
le sucre, de suiker.
maman regarde Paul, mama kijkt naar Paul.
il faut le gronder, u moet hem beknorren.
il faut, letterlijk: het moet.
se lève, staat op.
s’approche du, gaat naar den (lett.: nadert den).
encore une fois, nog eens.
une tape, een tik.

III.

Voilà ce que c’est, dat komt ervan.
s’est fâché, is boos geworden.
est tombé par terre, is gevallen op den grond.
il s’est cassé le bras, hij heeft zijn arm gebroken.
veux-tu, wil je.
s’il te plaît, alsjeblieft.
4 aller chez le docteur, naar den dokter gaan (denk er aan: men zegt altijd chez bij personen, en à bij plaatsen, b.v. aller à la maison).
il a bien mal, hij heeft erge pijn.
je vais tout de suite chercher, ik ga dadelijk halen.
Alors, il ouvre la porte, hij opent (doet open) nu de deur.
le corridor, de gang.

IV.

Couche, legt in bed.
le petit blessé, de kleine gewonde.
est sorti de la chambre, is uit de kamer gegaan.
il est allé chercher, hij is gaan halen.
elle le borde bien, zij stopt hem lekker in.
bien mal, zoo’n pijn.
maintenant, nu.
allons! kom!
il viendra tout à l’heure, hij komt (zal komen) straks.
il te guérira, hij zal je genezen.
sois sage, wees zoet.

V.

Que je suis contente, wat ben ik blij.
tant il a mal, zoo’n pijn heeft hij.
comment est arrivé cet accident? hoe is dat ongeluk gebeurd?
entier, heel.
ils vivent tous les deux, zij leven allebei.
remettre, zetten; weer aan maken.
ça ira bien, dat zal wel gaan.
5

VI.

Elle sort Paul, zij neemt Paul (letterlijk: gaat uit of haalt uit).
elle l’embrasse, zij kust hem (letterlijk: omhelst hem).
puis elle le passe, daarna geeft ze hem (letterlijk: geeft door).
bien vite, heel gauw.
c’est ça, mooi zoo of dat is goed.
en portant, terwijl hij draagt (lett.: dragende).
en tenant, terwijl hij houdt (lett.: houdende).
au revoir, tot ziens.
à bientôt, tot straks.
merci, dank u.

VII.

Jean va à la cuisine, Jan gaat naar de keuken (zie opm. bij III).
il a mis le chapeau, hij heeft den hoed opgezet.
est en train de peler des pommes, is aan ’t appelen schillen.
est en train de, is bezig met.
tiens, zoo of kijk.
vient chercher, komt halen.
peut-être, misschien.
un bout de ficelle, een eindje touw of een touwtje.
un bout, een eind, een stuk.
pourquoi faire, waarom (letterlijk: om wat te doen).
bien difficile, zeer moeilijk.
le tiroir, de lade.
merci beaucoup, dank je wel.
6 et voilà aussi, en daar heb je ook (lett. ziedaar).
met dans sa poche, steekt in zijn zak.
l’attache, bindt het, maakt het vast.
autour du poignet, om den pols.
autour de, om, rond om.
est attaché, is vastgebonden, vastgehecht.
retournent chez la maman, gaan naar mama terug.
bien des choses à Madame, vele groeten aan Mevrouw.

VIII.

Comment? hoe?
rentre, komt (terug) weer.
tout à fait, heelemaal.
quel bonheur, hoe heerlijk (letterlijk: welk een geluk).
Marie devient toute triste, Marie wordt heel treurig.
le bras est retourné, de arm zit omgekeerd, onderst boven.
tient à l’épaule, zit (letterlijk: houdt) aan den schouder.
se servir de sa main, zijn hand gebruiken (lett.: zich bedienen van).
ça ne fait rien, dat hindert niet (letterlijk: dat doet niets).
Paul ne pourra plus mettre, Paul kan (zal kunnen) niet meer steken.
c’est vrai, dat is waar.
fera-t-il pour travailler, zal hij moeten werken (letterlijk: zal hij doen, om te).
plus tard, later.
le chanteur, de zanger.
il n’a pas besoin de son bras, hij heeft zijn arm niet noodig.
7

IX.

Jean va partir, Jan vertrekt (letterlijk: gaat vertrekken).
la porte s’ouvre, de deur gaat open (letterlijk: opent zich).
l’aîné, de oudste.
il s’appelle, hij heet (lett.: noemt zich).
en entrant dans la chambre, als hij de kamer binnenkomt (lett.: binnenkomende).
à quoi jouez-vous? wat speel jullie? (jouer à bij een spel; jouer de bij een muziekinstrument).
nous jouons au docteur, wij spelen doktertje.
ajoute, voegt er aan toe.
il a remis, hij heeft gezet.
s’écrie, roept uit.
ils se mettent à rire, zij beginnen te lachen.
en voyant, als ze zien (lett.: ziende).
il va nous chanter, hij zal (letterlijk: gaat) voor ons zingen.
appuyé à, geleund tegen.
le dossier, de leuning.
que savez-vous chanter, wat kun je zingen? (letterlijk: weet).
il ne répond toujours pas, hij antwoord nog altijd niet.
il se met à chanter, hij begint te zingen.
Marie croit, Marie denkt, meent (letterlijk: gelooft).
vraiment, waarlijk.
que c’est son petit garçon qui chante, dat haar kleine jongen zingt (lett.: dat het is haar kleine jongen, die zingt).
8

X.

Ainsi que, evenals.
elle en est très contente, zij is er heel blij mee (letterlijk: zeer tevreden over).
pourtant, toch.
le second couplet, het tweede versje.
car, want.
elle connaît, zij kent.
qu’est-ce que Paul chante? wat zingt Paul?
écoutez ces quatre petites voix, luister naar deze vier stemmetjes.
vous le saurez, ge zult het weten.
cocorico, kukeluku.
à voix pleine, luidkeels.
vont chantant, zingen (lett.: gaan zingende).
en picotant, terwijl ze oppikken (letterlijk: oppikkende).
en buvant, terwijl ze drinken (letterlijk: drinkende).
le soleil luit, de zon schijnt.
s’il va pleuvoir, als het gaat regenen.
la plaine, de vlakte.

XI.

Vrai, echt (letterlijk: waar).
la chambre d’à côté, de kamer ernaast.
sont assis, zitten (lett.: zijn gezeten).
ils prennent une tasse de thé, zij drinken een kopje thee (letterlijk: nemen).
Maman pose son porteplume, Mama legt haar penhouder neer.
un petit-four, een koekje.
j’ai mal aux dents, ik heb tand- of kiespijn.
9 elle verse, zij schenkt in (lett.: zij giet).
en fumant, terwijl hij rookt (letterlijk: rookende).
comme les enfants font du bruit, wat maken de kinderen een leven.
qu’est-ce qu’il y a? wat is er?
chez eux, bij hen.
ils jouent à l’école, zij spelen schooltje.
si fort, zoo hard (sterk).
allons voir un peu, laat ons eens kijken (lett.: een beetje).
ils se lèvent, zij staan op.
pour aller voir les enfants, om naar de kinderen (te gaan) kijken.
ils s’arrêtent, zij blijven staan.
ils écoutent, zij luisteren.
ils entendent, zij hooren.
le chant est si gai, het liedje is zoo vroolijk.
doucement, zachtjes.
ils s’arrêtent de, zij houden op met.
ils ne disent plus rien, zij zeggen niets meer.

XII.

Avoir besoin de, behoeven (lett.: noodig hebben).
qu’est-ce qu’il y a donc, wat is er toch?
ils éclatent de rire, zij barsten in lachen uit.
eh bien! wel!
qui est-ce, wie is dat?
il faut que Paul chante, Paul moet zingen.
je n’y comprends rien, ik begrijp er niets van.
en voilà un beau docteur, dat is ook een mooie dokter.
la ficelle glissait tout le temps, het touwtje gleed telkens (aldoor) uit (lett.: den heelen tijd).
10 j’ai mis la ficelle, ik heb het touwtje gebonden (letterlijk: heb gelegd).
un drôle de docteur, een gekke dokter.
arracher une dent, een kies (of tand) uittrekken.
au lieu de, in plaats van.
ça ne fait rien, dat hindert niets.

XIII.

Toute seule, heelemaal alleen.
deux semaines après, veertien dagen (twee weken) later.
Marie en était très triste, Marie was er zeer treurig om.
Jean savait si bien, Jan kon zoo goed.
voilà qu’il était parti, en nu was hij weg (letterlijk: vertrokken).
était assis, zat (lett.: was gezeten).
Marie le sortit de sa chaise, Marie nam hem uit zijn stoel.
elle le prit par la main, zij nam hem bij de hand.
se promener, wandelen.
sage, zoet (letterlijk: wijs).
elle va conduire Paul à l’école, zij gaat brengen (lett.: geleiden), hier, zij brengt.
il faut qu’il apprenne à, hij moet leeren.
calculer, rekenen.
elle sonne au bouton de la porte, zij schelt aan den deurkruk.
je viens conduire, ik kom brengen.
mais d’un ton plus bas, maar op een lager toon.
le voici, hier is hij.
il faut qu’il devienne, hij moet worden.
je m’en vais, ik ga heen.
elle pose Paul par terre, zij zet Paul op den grond.
un coin, een hoek.
elle s’en va, zij gaat heen.
11

XIV.

Jour de classe, schooldag.
aujourd’hui, vandaag.
suspendu, opgehangen.
le capuchon, de cape (mantel).
le béret, de muts.
le portemanteau, de kapstok.
d’autres nouveaux, andere nieuwelingen.
il y en a, er zijn er.
tous ont l’air timides, allen zien er verlegen uit.
quel âge avez-vous, hoe oud ben je? (lett.: welken leeftijd hebt ge?)
en regardant, terwijl hij aankijkt (letterlijk: aankijkende).
j’ai six ans, ik ben (lett.: ik heb) zes jaar.
comment vous appelez-vous, hoe heet je?
vous savez faire de la musique, je kunt muziek maken.
sans doute, zeker, stellig (letterlijk: zonder twijfel).
mais oui, welzeker.
jouer de la harpe, op de harp spelen.
très joliment, heel mooi.
une jolie chanson, een mooi liedje.
sa petite voix tremblait, zijn stemmetje beefde.
pourtant, toch (evenwel).
écoutez seulement, luister maar.
il leva le doigt, hij stak den vinger op.
commencez, begin.
il récita, hij zei op.
c’est tout, is dat alles? (lett.: dat is alles?)
cette belle poésie, dat mooie versje.
une poésie sur Pierre, een versje over Pieter.
12 s’amusait, had pret (letterlijk: vermaakte zich).
en rentrant, toen hij thuis kwam (letterlijk: thuis komende).
tant il s’était amusé, zooveel pret had hij gehad.
je te la réciterai, ik zal het voor u opzeggen.

XV.

Qu’est-ce que, wat.
promis, beloofd.
très bête, zeer of erg dom.
quelque chose, iets.
travaillé en classe, gewerkt in de school.
Paul se taisait, Paul zweeg.
toujours, aldoor (letterlijk: altijd).
elle allait le prendre, zij wilde (letterlijk: ging) hem pakken.
par le bras, bij den arm.
secouer, schudden.
elle se rappela, zij herinnerde zich.
qu’il n’avait qu’un bon bras, dat hij maar één goeden arm had.
le gronda, beknorde hem.
seulement, alleen maar.
heureusement, gelukkig.
la porte s’ouvrit, de deur ging open (lett.: opende zich).
ton petit Paul à toi, jouw kleine Paul.
je veux bien, graag (lett.: ik wil wel).
de toutes leurs oreilles, met beide ooren (lett.: met al hun ooren).
Louis déclama, Louis zei op.
a doré, heeft verguld.
s’éveille, wordt wakker.
13 joyeux, vroolijk.
il quitte, hij verlaat.
sans peine, zonder moeite.
son oreiller, zijn kussen (van oreille = oor; een canapé-kussen = un coussin).
soyeux, zacht (lett.: zijdeachtig; soie = zijde).
au plus vite, heel vlug (zoo gauw mogelijk).
il fait sa toilette, hij wascht en kleedt zich.
le teint vermeil, de roode gelaatskleur.
surtout, vooral.
de sa peau bien nette, van zijn zindelijke (reine) huid.
les jeux, de spelen.
au grand soleil, in de volle zon.
parfois, somtijds.
amère, bitter.
le savoir, het weten.

XVI.

Quelques jours après, eenige dagen later.
il savait, hij kende (lett.: wist).
il savait la réciter, hij kon het opzeggen.
bien content, heel blij.
la lumière, het licht.
déjà luit, schijnt al.
hors du lit, het bed uit.
claironne, kraait.
résonne, weerklinkt.
réveillez-vous, wordt wakker.
le second couplet, het tweede versje.
c’est ça, dat is goed.
14 poursuivit, ging voort.
lève-toi, sta op.
notre chèvre, onze geit.
bêle, blaat.
t’appelle, roept je.
sans attendre, zonder te wachten op.
la réponse, het antwoord.
le petit air, het wijsje.
suivant, volgende.

XVII.

Quel vent désagréable! Wat ’n nare wind!
quel vilain temps, wat een leelijk weer.
il pleuvait, het regende.
il faisait du vent, het woei.
un vrai temps de novembre, echt Novemberweer.
chassait, joeg.
la figure, het gelaat.
Jean devait aller en classe, Jan moest naar school (gaan).
naturellement, natuurlijk.
il ne voulait pas, hij wilde niet.
ensemble, samen.
Jean a trop peur, Jan is veel te bang.
quelque chose de nouveau, iets nieuws.
il serait en retard, hij zou ten achter komen.
comme dans la poésie, als in het liedje.
il irait, hij zou gaan.
le conduirait, zou hem brengen.
Jean boutonna, Jan knoopte dicht.
il tira, hij trok.
par dessus ses oreilles, over zijn ooren.
les voilà partis, daar gingen ze weg.
15 bras dessus, bras dessous, gearmd (letterlijk: arm boven, arm onder).
tant qu’ils étaient, zoolang zij waren.
entre, tusschen.
donc, dus.
commode, gemakkelijk.
poussait, voortduwde.
le plaisir était fini, de pret was uit (letterlijk: geëindigd).
souffla, blies.
d’un autre côté, van een anderen kant.
comme si, alsof.
à la fois, te gelijk.
elle résolut de le fermer, zij besloot hem dicht te doen.
trop tard, te laat.
le voilà retourné, hij was omgekeerd.
mouillait, maakte nat.
tout à fait, heelemaal.
presque, bijna.
arracher des mains, rukken uit de handen.
il essayait, hij probeerde.
rabattre, neerslaan.
en vain, vergeefs.
un sergent de ville, een (politie) agent.
il tint, hij (hield) pakte.
de l’autre côté, aan den anderen kant.
de sorte que, zoodat.
le vent lui-même, de wind zelf.
les baleines et l’étoffe, de baleinen en de stof.
il rabattit, hij sloeg neer.
mais lui il ajouta, maar hij (met nadruk) voegde erbij.

XVIII.

Délicieux, heerlijk, lekker.
bientôt, gauw, spoedig.
Rose retourna, Rosa keerde terug.
il ne pleuvait plus, het regende niet meer.
tranquille, kalm, rustig.
le vent ne pouvait pas y entrer, de wind kon er niet binnenkomen.
chaque fois, telkens (lett.: elken keer).
essayait d’entrer, probeerde binnen te komen.
il soulevait, hij lichtte op.
les manteaux suspendus dans le vestibule, de mantels, die in de vestibule hingen.
suspendu, (letterlijk: opgehangen).
il retournait, hij sloeg om.
les feuilles des livres, de bladen der boeken.
on lui fermait vite la porte au nez, men deed gauw de deur voor zijn neus dicht.
rester dehors, buiten blijven.
chasser, jagen.
taquiner, plagen.
autant que, zooveel als.
c’est ce qu’il faisait, dat deed hij.
par dessus les toits, over de daken.
il les attrapait, hij pakte ze.
la cime, de top.
penchait à droite et à gauche, boog naar rechts en links.
les branches craquaient, de takken kraakten.
les feuilles mortes, de dorre (letterlijk: doode) bladeren.
s’envolaient, vlogen.
partout, overal heen.
17 elles ne savaient pas où aller, zij wisten niet, waar ze heen zouden gaan (letterlijk: waar te gaan).
frayeur, angst.
pour les attraper au vol, om ze in de vlucht te vangen.

XIX.

Les saisons, de jaargetijden.
s’amusaient beaucoup, hadden veel pret.
bien des feuilles, heel veel blàren.
ils montraient, zij lieten zien.
nous sommes en automne, we zijn in den herfst.
c’est ce que les enfants savaient, dat wisten de kinderen.
mettez-vous sur le petit banc, ga op het bankje staan.
monta, klom.
le printemps, de lente (het voorjaar).
l’été, de zomer.
l’automne, de herfst.
l’hiver, de winter.
pas non plus, ook niet.
en été, in den zomer.
il faisait chaud, het was warm.
en hiver, in den winter.
il faisait froid, het was koud.
au printemps, in het voorjaar.
elles tombaient, zij vielen af.
quelle saison aimez-vous le mieux, van welk jaargetijde houd je het meest?
il poursuivit, hij vervolgde.
vous trouvez ça amusant vous, jij vindt dat prettig! (jij met klem).
se dit, dacht (lett.: zei) bij zichzelf.
il avait bien raison, hij had wel gelijk.

XX.

A la fenêtre, voor het raam.
elle aussi, haar ook.
s’envolaient, vlogen weg.
parfois même, soms zelfs.
ce cycliste, die fietser.
il pédalait, hij trapte (fietste).
avancer, vooruit komen.
là bas, daar gindsch.
mince, dun.
elle avait l’air d’avoir froid, zij leek het koud te hebben.
elle avait l’air, letterlijk: zij had het uiterlijk.
se chauffer, zich warmen.
appelle-la donc, roep haar maar.
elle frappa à la vitre, zij tikte tegen de ruit.
frappe un peu plus fort, tik wat harder.
enfin, eindelijk.
Marie lui fit signe des deux mains, Marie wenkte haar met beide handen.
la fillette, het meisje.
la poitrine, de borst.
cela voulait dire, dat wilde zeggen.
c’est moi que vous appelez, roep je mij? (ik ben het die)
elle s’approcha enfin de la fenêtre, zij kwam eindelijk bij het raam.
d’ouvrir la porte, de deur te openen.
la chambre bien chauffée, de goed verwarmde kamer.
demanda, vroeg.
comment va ta mère, hoe maakt je moeder het? (hoe gaat het met je moeder?)
va-t-elle mieux, gaat het beter met haar?
étonnée, verwonderd.
19 connaissait, kende.
ce n’était pas étonnant, dat was geen wonder.
étonnant, letterlijk: verwonderend.
arranger, in orde brengen.

XXI.

Voilà plus d’un an que la mère était malade, de moeder was nu al meer dan een jaar ziek.
elle était couchée, zij lag te bed.
elle se levait pendant une heure, stond ze een uurtje op (letterlijk: gedurende of voor een uur).
elle cousait, zij naaide.
c’était tout, dat was alles.
voilà pourquoi, dat was de reden waarom.
faire le ménage, de huishouding doen.
aider, helpen.
elle n’avait que huit ans, zij was maar acht jaar.
elle avait été voir, zij had bezocht (letterlijk: zij was geweest te zien).
apporter, brengen.
des fortifiants, versterkende middelen.
je dois aller à l’école, ik moet naar school.
les classes commencent, de school (letterlijk: de klassen) begint.
Jean est déjà parti, Jan is al weg (letterlijk: vertrokken).
j’ai dû retourner chez nous, ik moest terug (letterlijk: ik heb moeten terugkeeren) naar huis.
pour en mettre une autre, om een andere aan te trekken.
c’était dommage, dat was jammer.
et voilà que Ninette, en nu moest N.
20 il faisait si froid, het was zoo koud.
elle rougit, zij kreeg een kleur (letterlijk: zij kleurde).
dis au revoir, zeg goedendag (letterlijk: tot weerziens).
ta nouvelle petite amie, je nieuw vriendinnetje.
qui avait bu, die opgedronken had.
partit à l’école, ging (letterlijk: vertrok) naar school.
tu reviendras, je zult terugkomen of je komt terug.
n’est-ce pas, is ’t niet?

XXII.

Marie l’avait vue partir, Marie had haar zien vertrekken.
elle avait bien entendu parler, zij had wel hooren spreken.
ce que c’était, wat dit was.
il y avait, er (was) waren.
qui faisait les lits, wie maakte de bedden op?
qui faisait la cuisine, wie kookte?
c’était trop drôle, dat was te gek.
quand on a besoin d’un manteau, als men een mantel noodig heeft.
une boutique, een winkel.
pour en acheter un, om er een te koopen.
apporter, brengen.
une boîte, een doos.
on les essaye, men past ze aan.
papa paye, papa betaalt.
on achète, men koopt.
chérie, lieveling.
pourquoi? ou: pourquoi pas? waarom niet?
parce que, omdat.
21 cela coûte-t-il cher, kost dat veel? (letterlijk: duur).
c’est ça, goed zoo.
pour causer avec Rose du dîner, om met Rosa te praten over het middagmaal.

XXIII.

De nouveau, opnieuw.
la croisée, de vensterbank.
regarder par la fenêtre, kijken door het venster.
quels tours jouait le vent, welke kunsten (poetsen) de wind uithaalde (letterlijk: speelde).
une voiture à bras, een handkar.
tirer, trekken.
le vent enlève la casquette, de wind neemt de pet af.
emporter, meenemen.
bien loin, heel ver.
au milieu, in het midden.
il court à toutes jambes, hij loopt, zoo hard hij kan.
pour attraper, om te pakken.
il se baisse, hij bukt (zich).
pour la ramasser, om ze op te rapen.
presser, drukken.
attendre, wachten.
un moineau, een musch.
qui s’abattent dans la rue, die neerstrijken op straat.
des miettes, kruimels.
le vent les pousse, de wind duwt ze weg.
presque, bijna.
se tenir, zich staande houden, staan blijven (letterlijk: zich houden).
leurs petites pattes, haar pootjes.
ils voient, zij zien.
22 une graine, een korreltje.
ils doivent souvent courir après, zij moeten het vaak naloopen.
justement, juist.
il a attaché, hij heeft vastgemaakt.
reprendre, weer nemen.
continuer son chemin, zijn weg vervolgen.
une vieille, een oude vrouw.
avancer, vooruitkomen.
elle marche tout près des maisons, zij loopt heel dicht bij de huizen.
souffler, blazen.
s’arrêter, staan blijven.
ses jupes sont tendues contre ses jambes, haar rokken zijn gespannen tegen haar beenen.
pauvre vieille, arm oudje.
comme ça Marie voit, zoo ziet Marie.

XXIV.

Voler, vliegen.
veux-tu sortir avec moi, wil je met me uitgaan?
aller prendre à l’école, gaan halen uit school.
petite Mère, Moesje.
pas du tout, heelemaal niet.
chaudement habillées, warm gekleed.
d’abord, eerst.
un magasin de nouveautés, een modemagazijn (winkel).
le marchand en montre plusieurs, de koopman laat er verscheidene zien.
choisir, kiezen.
il fait si froid, het is zoo koud.
elles entendent une cloche, zij hooren een bel.
deux à deux, twee aan twee.
bien en rang, net in de rij.
23 celui-ci, deze.
jusqu’à la porte, tot aan de deur.
il court vers sa mère, hij loopt naar zijn moeder.
et les voilà partis tous les trois, en nu gaan ze alle drie weg.
au coin de la rue, op den hoek van de straat.
le vent essaya encore une fois, de wind probeerde nog eens.
Jean le tenait, Jan hield hem vast.
ils ont les joues bien rouges, zij hebben heel roode wangen.

XXV.

Il nous faut travailler tous, wij moeten allen werken (lett.: het moet, dat....).
comme j’ai faim, wat heb ik een honger!
en rentrant de l’école, toen hij thuis kwam van school.
une bonne maladie, een goedaardige ziekte.
le dîner te guérira, het middagmaal zal je genezen.
il mangea comme quatre, hij at voor vier.
la faim disparut, de honger verdween.
maman préparait le thé, mama zette thee (letterlijk: bereidde).
il s’était endormi, hij was ingeslapen.
ils faisaient beaucoup de bruit, zij maakten veel lawaai.
ils jouaient au vent, zij speelden, dat het woei.
qui, d’un bras, poussait, die, met een arm, duwde.
il l’avait lancée, hij had ze (geworpen) geslingerd.
vous faites trop de bruit, jullie maakt te veel lawaai.
papa ne peut pas se reposer, papa kan niet uitrusten.
pendant un moment, voor een oogenblik.
tranquille, rustig.
le bruit recommença, het leven begon opnieuw.
il faisait tant de vent, het woei zoo erg!
doucement, zachtjes.
24 papa se réveillera, papa zal wakker worden.
il ne se sera pas bien reposé, zal hij niet goed gerust hebben.
ils s’amusaient si bien, zij hadden zoo’n pret.
nous dormons la nuit, wij slapen ’s nachts.
fatigué, vermoeid of moe.
pour gagner de l’argent, om geld te verdienen.
ce manger, dit eten.
il faut de l’argent, men moet geld hebben.
allons, kom.
je vous apprendrai, ik zal je leeren.
une poésie sur cinq petits bonshommes, een versje van vijf mannetjes.
je n’en ai guère, ik heb bijna niets.
comment faire? wat te doen?
savez-vous, weet je.

XXVI.

Les cinq doigts de la main, de vijf vingers van de hand.
c’est le pouce, dat is de duim.
l’index, de wijsvinger.
qui remarque tristement, die treurig opmerkt.
le majeur ou doigt du milieu, de middelvinger (majeur, vroeger: groot; nu: meerderjarig).
l’annulaire, de ringvinger.
le petit doigt ou auriculaire, de kleine vinger of pink.
c’est tout juste comme dans le Petit Poucet, dat is net zoo als in Klein Duimpje.
ils demandèrent, zij vroegen.
raconte-nous l’histoire, vertel ons het verhaal.
ils désiraient beaucoup, zij wilden graag.
un bûcheron, een houthakker.
demeurer, wonen.
25 le bois, het bosch.
sa femme, la bûcheronne, zijn vrouw, de houthakster.
le cadet, de jongste.
il s’appelait, hij heette.
nourrir, voeden, eten geven.
toutes ces petites bouches, al deze (kleine monden) mondjes.
il gagnait, hij verdiende.
il n’avait plus rien à leur donner à manger, hij had niets meer om hun te eten te geven.
je vais aller perdre les enfants dans le bois, ik zal maken, dat ik de kinderen kwijt raak in het bosch (letterlijk: ik ga gaan verliezen).
j’aime mieux, ik heb liever.
ils meurent de faim, zij sterven van honger.
elle consentit enfin à ce que son mari voulait, zij stemde eindelijk toe, in wat haar man wilde.

XXVII.

Suite, vervolg.
le lendemain, den volgenden dag.
partit, vertrok.
qui s’était caché, die zich verborgen had.
derrière la porte, achter de deur.
le soir, des avonds (letterlijk: de avond).
il avait emporté des cailloux blancs, hij had blanke (witte) keisteentjes meegenomen.
jeter, werpen.
la route, de weg.
quand le père fut parti, toen de vader weg was.
26 et que les six frères pleuraient, en toen de zes broertjes schreiden.
suivez-moi, volgt mij.
retrouver, terugvinden.
en suivant, door te volgen.
rester, blijven.
quelque temps, eenigen tijd.
le père avait reçu, de vader had gekregen (lett.: ontvangen).
quand il n’eut plus d’argent, toen hij geen geld meer had.
il résolut, hij besloot.
il emporta du pain, hij nam brood mee.
les laissant seuls, en liet hen alleen (letterlijk: hen alleen latende).
les enfants voulurent rentrer, de kinderen wilden naar huis terugkeeren.
il n’y avait plus de miettes, er waren geen kruimels meer.
les voilà tout seuls, nu waren ze heelemaal alleen.
grimper, klimmen.
une lumière, een licht.
il descendit de l’arbre, hij klom naar beneden (lett.: hij daalde af van den boom).
les voilà en route, nu gingen ze op weg.
longtemps, lang.
ils frappèrent, zij klopten.
s’ils pouvaient, of ze mochten.
ils avaient peur du loup, zij waren bang voor den wolf.
la nuit, in den nacht of des nachts.
cette maison était à son mari, dit huis was van haar man.
l’ogre, de menscheneter.
les cacher jusqu’à, hen verbergen tot.
elle entendit, zij hoorde.
le lit, het bed.

XXVIII.

Fin, einde.
tout de suite, dadelijk.
je sens la chair fraîche, ik ruik versch vleesch (letterlijk: het versche vleesch).
partout, overal.
tuer, dooden.
le veau, het kalf.
rôtir, braden.
demain, morgen.
s’endormir, inslapen.
le déjeuner, het ontbijt.
furieux, woedend.
mettre ses bottes, zijn laarzen aantrekken.
les bottes de sept lieues, de zevenmijlslaarzen.
il courut après les enfants, hij liep de kinderen na.
ceux-ci, deze.
ils s’étaient cachés, zij hadden zich verstopt.
il passa devant eux, hij liep (ging) ze voorbij.
se coucher, liggen gaan.
la mousse, het mos.
il sortit de sa cachette, hij kwam uit zijn schuilhoek.
il coupa la tête, hij sneed het hoofd af.
il lui ôta ses bottes, hij trok hem de laarzen uit.
mais lui-même, maar hijzelf.
ensuite, vervolgens, daarna.
le roi était en guerre, de koning was in oorlog.
il lui apporta des nouvelles, hij bracht hem berichten.
l’armée, het leger.
il fit tant de commissions, hij deed zooveel boodschappen.
un sac de pièces d’or, een zak met goudstukken.
28 celui-ci fut bien content de le voir arriver, deze was heel blij (hem te zien aankomen), dat hij terugkwam.
ils vécurent, zij leefden.

XXIX.

La neige, de sneeuw.
comme toujours, zooals altijd.
il remarqua, hij merkte op.
quelque chose, iets.
qui ne l’avait jamais frappé, dat hem nooit getroffen had.
son papa à lui, zijn (met nadruk) vader.
un somme, een slaapje.
revenir, terugkomen.
le monde renversé, de omgekeerde wereld.
un tel papa, zulk een vader.
Jean avait raison, Jan had gelijk.
les contes de fées, sprookjes.
mauvais, slecht.
il neige, het sneeuwt.
le rideau, het gordijn.
ils virent, zij zagen.
le flocon, de vlok.
le ciel, de hemel.
d’abord, puis, bientôt, eerst, dan, weldra.
un peu plus, een weinig meer.
on ne voyait plus que du blanc, men zag niets anders meer dan wit.
ils n’avaient pas envie, zij hadden geen lust.
monter, naar boven gaan.
ils pensèrent, zij dachten.
le lendemain, den volgenden morgen.
29 un tapis, een tapijt of kleed.
épais, dicht.
couvrir, bedekken.
jeudi, Donderdag.
ils se jetèrent des boules de neige, zij wierpen elkaar met sneeuwballen.
le traîneau, de slede.
la glissade, de glijbaan.
qu’elle était amusante la neige, wat was de sneeuw prettig!

XXX.

Comme ça, zoodoende.
en même temps, te gelijk.
Jean apprenait à M. Jan leerde aan M.
en voyage, op reis.
le village, het dorp.
la plainte, de klacht.
font leur plainte de concert, klagen samen.
l’abri, de beschutting.
plus d’abri, geen beschutting meer.
percer, dringen door.
surtout, bovenal.
partager, deelen.
le goûter, de namiddag-boterham (de boterham die Fransche kinderen om 4 uur eten, als men laat ’t middagmaal gebruikt).
les trous du voisinage, de schuilhoekjes (letterlijk: de gaten) in de buurt.
joyeux tapage, vroolijk rumoer.
le toit, het dak.
les pauvrets, de arme bloedjes, de zieltjes.
30 prendre courage, moed scheppen.
gaîment, vroolijk, lustig, welgemoed.
braver, trotseeren.

XXXI.

Quatre fois deux font sept, viermaal twee is (letterlijk: maken) zeven.
elle aura congé, zij is vrij (letterlijk: zij zal hebben).
inviter, uitnoodigen.
que c’est amusant, wat is dat prettig!
Il faut qu’elle reste, toute la journée, dan moet zij den heelen dag blijven.
la maman de N. allait un peu mieux, het ging wat beter met de mama van N.
passer, doorbrengen.
commander, bestellen, bevelen.
montrer, laten zien.
la voiture, het rijtuig.
les joujoux, het speelgoed.
voilà d’autres visites, daar komen andere gasten.
Louis s’en va, Louis gaat (heen).
à quoi joueront-elles, wat (letterlijk: waaraan) zullen zij spelen.
M. et N. s’assoient, M. en N. gaan zitten.
H. marche de long en large, H. loopt heen en weer.
la table de cinq, de tafel van vijf.
je ne la sais pas, ik ken ze niet.
je t’aiderai, ik zal je helpen.
commence toujours, begin maar.
ce n’est pas ça, dat is zoo niet.
les tables de multiplication, de tafels van vermenigvuldiging.
31 compter, tellen.
elle y est bien vite comme ça, zoo is ze er heel gauw.
mais à vrai dire, maar om de waarheid te zeggen (letterlijk: maar om waar te zeggen).

XXXII.

A présent, nu.
jouer à autre chose, iets anders spelen.
un service à thé, een theeserviesje.
un plateau, een theeblad.
la théière, de theepot.
le pot au lait, het melkkannetje.
la tasse, het kopje.
la soucoupe, het schoteltje.
enfin, eindelijk.
une boîte, een kistje (doos).
la cuiller, de lepel.
de l’eau bouillante, kokend water.
infuser, trekken.
le chauffe-thé, de theemuts (Eng. the cosy).
venir en visite, op visite komen.
vous allez bien? gaat het goed? (letterlijk: gij gaat goed).
quel temps, n’est-ce pas, wat ’n weer, niet waar?
le gamin, de straatjongen.
ils vous jettent des boules, zij gooien je met (sneeuw)ballen.
asseyez-vous, gaat zitten.
puis-je vous offrir, mag ik je aanbieden.
prenez-vous, hier: gebruik je.
remplir, vullen.
sans renverser une goutte, zonder een droppel te morsen.
32 sa tasse à elle, haar (met klem) kopje.
verser, schenken.
ce n’est pas joli, ’t is niet aardig.
un bain de pied, een voetbad.
à ses visites, tegen haar gasten.
je vais appeler, ik zal roepen.
en toile, van linnen.
en son, van zemelen.
en faïence, van aardewerk.
à la bonne heure, mooi zoo!
réparer, herstellen.
une boîte en fer blanc, een blikken trommeltje (kistje, doosje).
elle les offre, zij presenteert ze.
grignoter, knabbelen.
un grand coup, een harde slag.
de frayeur, van schrik.

XXXIII.

Une grande cocarde blanche, een groote witte plek (letterlijk: kokarde).
les restes, de overblijfselen.
une balle, een kogel.
on se bat, men vecht.
un gros bonhomme, een groote pop.
rouler, rollen.
deux grosses jambes, twee dikke beenen.
une grosse boule, een dikke bal.
représenter, voorstellen.
le corps, het lijf, het lichaam.
au milieu de la tête, in ’t midden van het hoofd.
un peu aplatie, een beetje afgeplat.
33 au-dessus, boven.
à droite et à gauche, rechts en links.
une pierre, een steen.
les yeux, de oogen.
il est né, hij is geboren.
à présent, nu.
bombarder de, bombardeeren met.
lancer, werpen, slingeren.
c’est comme ça qu’il y en a, daardoor is er een.
effrayer, verschrikken.
comme elles sont debout, nu zij opgestaan zijn.
comme les garçons s’amusent, wat vermaken de jongens zich.
qui reçoit des visites, die bezoek (gasten) ontvangt.
se mouiller, zich nat maken.
faire attention, er aan denken.
prendre garde à, oppassen voor.
courir à toutes jambes, hard loopen.
suivre, volgen.
mettre une branche, een stokje (takje) steken.
la bouche, de mond.
il aura gagné, hij heeft gewonnen (letterlijk: hij zal gewonnen hebben).
ils sont bien occupés, zij zijn druk bezig.
ramasser, oprapen.
continuer à, voortgaan met.
fumer, rooken.
siffler, fluiten.
autour de ses oreilles, om zijn ooren.
bouger, zich verroeren, bewegen.
toucher, raken.
viser, mikken.
elle s’amuse tant, zij heeft zooveel pret (zij vermaakt zich zoo).
34 elle rit de tout cœur, zij lacht hartelijk.
cela ne lui arrive pas souvent, dat gebeurt haar niet vaak.

XXXIV.

La glace, het ijs.
un nouvel amusement, een nieuw vermaak.
geler, vriezen.
de suite, achtereen.
l’étang, de vijver.
couvrir, bedekken.
la couche, de laag.
ils ne savaient pas, ze konden niet.
patiner, schaatsenrijden.
emmener, meenemen.
il n’y avait pas de vent, er was geen wind.
briller, schitteren.
réchauffer, verwarmen.
se mettre en route, zich op weg begeven.
comme ils marchaient d’un bon pas, daar zij flink op liepen.
descendre, afdalen.
la glissade, de glijbaan.
glisser, glijden.
tout le temps, aldoor, telkens.
que de patineurs, wat een schaatsenrijders!
se croiser, zich kruisen.
dans tous les sens, in alle richtingen.
il y en avait tant que, er waren er zooveel, dat.
près du bord, dicht aan den kant.
tout ce monde, al deze menschen.
avoir envie, lust hebben.
le patin, de schaats.
35 j’aimerais tant, ik zou zoo graag.
arrivèrent lui dire bonjour, kwamen hem goeden dag zeggen, hem groeten.
vous avez tellement chaud, jullie bent zoo warm.
attraper froid, kou vatten.
pour nous reposer, om uit te rusten.
se remettre en marche, weer verder gaan.
ils avaient disparu, zij waren verdwenen.
faire le tour des étangs, om de vijvers heenwandelen.

XXXV.

Oter, uittrekken.
le gant, de handschoen.
dehors, buiten.
elle ne s’en était pas aperçue, zij had het niet gemerkt.
sentir, voelen.
ne te mets pas près du poële, ga niet dicht bij de kachel staan.
les mains te feraient mal, je handen zouden je zeer doen.
un jeu, een spel.
Marie s’assied, Marie gaat zitten.
en face d’elle, tegenover haar.
taper, klappen.
la paume, de palm van de hand.
en mesure, op de maat.
jusqu’au bout des doigts, tot aan de toppen der vingers.
s’agiter, zich bewegen.
entrez vite en danse, begin vlug te dansen.
frapper, slaan.

XXXVI.

Passer, voorbijgaan.
c’est dommage, ’t is jammer.
s’amuser à patiner, zich vermaken met schaatsenrijden.
s’amuser à faire des glissades, zich vermaken met glijden.
s’amuser à sortir en traîneau, zich vermaken met sleden (letterlijk: uitgaan in een slede).
le charbon, steenkool.
les vêtements, de kleeren.
la nourriture, het voedsel.
fondre, smelten.
un baquet d’eau, een bakje water.
une assiettée de pain, een bordvol brood.
le pinson, de vink.
la mésange, de mees.
tout de même, toch.
la bonne chaleur, die heerlijke (letterlijk: de goede) warmte.
la terre, de aarde.
s’amollir, zachter, weeker worden.
le bourgeon, de knop.
se gonfler, zwellen (zich uitzetten).
bâtir, bouwen.
égayer, opvroolijken.
soigner, verzorgen.
un brin de paille, een strootje (letterlijk: een halm van stroo).
la branche, de tak.
ce petit coin, dit hoekje.
37 entre, tusschen.
prêt, klaar.
la femelle, het wijfje.
pondre, leggen.
construire, bouwen (samenstellen).
pas du tout, in ’t geheel niet.

XXXVII.

Se sentir, zich gevoelen.
un peu seule, een beetje eenzaam.
comprendre, begrijpen.
l’herbe, het gras.
cueillir, plukken.
un arbuste, een struik, een heester.
la pâquerette, het madeliefje.
tout un petit bouquet, een heel bouquetje.
la couronne blanche, de witte kroon.
un bouton d’or, een boterbloempje (lett.: gouden knoop).
en voilà encore quelques-uns, daar zijn er nog eenige.
comme ça sent bon ici, wat ruikt het hier lekker.
le lilas, de sering.
elle aimerait en cueillir, zij zou er graag van plukken.
appeler, roepen.
et cela d’une main, en dat met één hand.
obéissant, gehoorzaam.
le sommet, de top, de kruin.
allons Paul, toe Paul.
qu’est-ce que Paul doit faire, wat moet Paul doen.
un escabeau, een voetbankje.
les ciseaux, de schaar.

XXXVIII.

Se faner, verwelken.
arranger, (rang)schikken.
la cheminée, de schoorsteenmantel.
une coupe, een schaal.
un ouvrage, een werk.
tout à fait, heelemaal.
oublier, vergeten.
border, toedekken.
il fait si noir au jardin, ’t is zoo duister in den tuin.
les cris, de kreten, het geschreeuw.
la chambre à coucher, de slaapkamer.
qu’est-ce que ça fait, wat zou dat?
croire, meenen, gelooven, hier: denken.
c’est bien fait pour lui, dat is zijn verdiende loon.
la couverture, de deken.
un baiser, een kus.
s’en aller, heengaan.
serrer, drukken.

XXXIX.

Ce n’était pas étonnant, dat was geen wonder.
aller en classe, naar school gaan.
tiens, moi pas, zoo, ik niet.
poursuivre, vervolgen.
en riant, lachend.
emmener, meenemen.
s’asseoir, zitten gaan.
à côté de toi, naast je.
c’était trop drôle, ’t was te gek.
39 avant de quitter l’école, voor de school te verlaten.
il y avait près d’un an, het was ongeveer een jaar.
gentiment, aardig.
un petit mensonge, een leugentje.
nous verrons, wij zullen zien.
c’étaient de gros mensonges, het waren dikke (grove) leugens.
une bêtise, een domheid, een dwaasheid.

XL.

La sortie, het uitgaan.
quitter, verlaten.
retrouver, terugvinden.
la meilleure heure, het beste uur.
s’envoler, vlug weggaan (lett.: wegvliegen).
faisons les fous, laten we dartel zijn.
terminer, eindigen.
l’écriture, het schrift (schrijven).
la lecture, het lezen.

Au lecteur.

Ce livre électronique reproduit intégralement le texte original. Seules quelques erreurs typographiques évidentes ont été corrigées comme indiqué ci-après, et quelques erreurs de ponctuation ont été tacitement corrigées.

PREMIÈRE PARTIE

Page 11: «dan» remplacé par «dans» (dans son petit lit).

Page 38: «écoIe» par «école» (aller à l’école).

Page 55: «Aussiôt» par «Aussitôt» (Aussitôt, joyeux tapage).

Page 55: «enfanfs» par «enfants» (comme tous les enfants).

MOTS ET EXPRESSIONS

Page 9: «niet» mis en italiques (hij heeft zijn arm niet noodig.)

Page 21: «vensterbauk» remplacé par «vensterbank» (de vensterbank.)







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work, (b) alteration, modification, or additions or deletions to any
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Section  2.  Information about the Mission of Project Gutenberg-tm

Project Gutenberg-tm is synonymous with the free distribution of
electronic works in formats readable by the widest variety of computers
including obsolete, old, middle-aged and new computers.  It exists
because of the efforts of hundreds of volunteers and donations from
people in all walks of life.

Volunteers and financial support to provide volunteers with the
assistance they need are critical to reaching Project Gutenberg-tm's
goals and ensuring that the Project Gutenberg-tm collection will
remain freely available for generations to come.  In 2001, the Project
Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure
and permanent future for Project Gutenberg-tm and future generations.
To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation
and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4
and the Foundation information page at www.gutenberg.org


Section 3.  Information about the Project Gutenberg Literary Archive
Foundation

The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit
501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the
state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal
Revenue Service.  The Foundation's EIN or federal tax identification
number is 64-6221541.  Contributions to the Project Gutenberg
Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent
permitted by U.S. federal laws and your state's laws.

The Foundation's principal office is located at 4557 Melan Dr. S.
Fairbanks, AK, 99712., but its volunteers and employees are scattered
throughout numerous locations.  Its business office is located at 809
North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887.  Email
contact links and up to date contact information can be found at the
Foundation's web site and official page at www.gutenberg.org/contact

For additional contact information:
     Dr. Gregory B. Newby
     Chief Executive and Director
     gbnewby@pglaf.org

Section 4.  Information about Donations to the Project Gutenberg
Literary Archive Foundation

Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without wide
spread public support and donations to carry out its mission of
increasing the number of public domain and licensed works that can be
freely distributed in machine readable form accessible by the widest
array of equipment including outdated equipment.  Many small donations
($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt
status with the IRS.

The Foundation is committed to complying with the laws regulating
charities and charitable donations in all 50 states of the United
States.  Compliance requirements are not uniform and it takes a
considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up
with these requirements.  We do not solicit donations in locations
where we have not received written confirmation of compliance.  To
SEND DONATIONS or determine the status of compliance for any
particular state visit www.gutenberg.org/donate

While we cannot and do not solicit contributions from states where we
have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition
against accepting unsolicited donations from donors in such states who
approach us with offers to donate.

International donations are gratefully accepted, but we cannot make
any statements concerning tax treatment of donations received from
outside the United States.  U.S. laws alone swamp our small staff.

Please check the Project Gutenberg Web pages for current donation
methods and addresses.  Donations are accepted in a number of other
ways including checks, online payments and credit card donations.
To donate, please visit:  www.gutenberg.org/donate


Section 5.  General Information About Project Gutenberg-tm electronic
works.

Professor Michael S. Hart was the originator of the Project Gutenberg-tm
concept of a library of electronic works that could be freely shared
with anyone.  For forty years, he produced and distributed Project
Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support.

Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed
editions, all of which are confirmed as Public Domain in the U.S.
unless a copyright notice is included.  Thus, we do not necessarily
keep eBooks in compliance with any particular paper edition.

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